A most romantic evening | Hyun-Su

It's a beautiful day, It's a rather nice day, A day for a glorious wedding. A rehearsal, my dear, to be perfectly clear. A rehearsal for a glorious wedding, Assuming nothing happens that we don't really know. That nothing unexpected interferes with the show, And that's why everything, every last little thing, Every single tiny microscopic little thing must go According to plan! - According to plan - Corpse Bride

(Montana, 1975) Prénom de Chiranth à l'époque : Vikram « J’ai une idée. » Une simple petite phrase qui a commencé toute une histoire bien plus grosse que ce que Vikram aurait pu deviner. Et en même temps, qui a eu un impact bien plus limité que ce qu’il aurait souhaité. Comme quoi, il ne suffit parfois pas d’avoir des idées pour changer les choses, même avec les plus pures des intentions. Mais tout ceci est une leçon pour bien plus tard.

La première phase est de parler à Hyun-su pour trouver un peu de soutien. Il a essayé d’imaginer comment faire pour ne pas entraîner son aîné là-dedans et a dû se rendre à l’évidence : sans l’aide du propriétaire des lieux, le tout est voué à l’échec. Alors le voilà dans les écuries, appuyé contre la porte d’un box, ayant enfin réussi à mettre la main sur son aîné dans un endroit où les satanées oreilles de Wayak’ ne traînent pas. Vikram a une idée. Et maintenant qu’il l’a dit à haute voix, il ne sait pas trop par quoi commencer son argumentaire. Il n’a pas pensé à préparer un discours, trop habitué à compter sur l’inspiration du moment, trop impulsif, aussi. « Enfin, je te rassure, j’ai plus d’une idée en vrai, parce que des idées j’en ai beaucoup et, avant que tu fasses la blague, non, ce n’est pas une occasion à célébrer. » Est-ce qu’il passe trop de temps avec Wayak’ et Tal pour voir venir de loin les commentaires moqueurs ? Surement. C’est aussi bien parce qu’il passe autant de temps avec les deux plus vieux que cette idée si particulière a vu le jour.

« Je dois pas être le seul à commencer à en avoir assez de voir Wayak’ et Tal se tourner autour sans jamais rien faire, non ? » Déjà, il doit s’assurer que Hyun-Su est tout aussi emmerdé par le drôle de ballet que se livrent les deux autres depuis des siècles maintenant. C’était déjà à la limite du supportable avant, mais désormais qu’il vit avec eux, ça lui donne envie de se cogner la tête contre les murs et il s’esquive plus d’une fois en prétextant avoir des choses à faire dans le ranch. « Enfin en tout cas, moi ça me rend chèvre. D’où la grande question : comment faire pour qu’ils passent enfin au stade supérieur de leur relation, soient tous les deux heureux et épanouis, et arrêtent de nous mettre mal à l’aise avec tous leurs non dits plus évidents les uns que les autres ? Et à ça, mon ami, j’ai peut-être la réponse. » Ok, il s’avance un peu en appelant Hyun-Su son ami, mais il aime bien la compagnie de son aîné (punaise qu’il se sent jeune en vivant avec ces trois là, une vraie fontaine de jouvence) et, si ce dernier ne rectifie pas l’usage de ce terme, il continuera ainsi.

« Donc ma grande idée, mon plan, mon chef d’oeuvre : leur préparer un diner romantique, en tête à tête ! Et là je parle vraiment bonne cuisine maison, chandelles, pétales de roses, tout le tralala !  » Il laisse quelques secondes théâtrales pour que son annonce fasse son petit effet. « T’en penses quoi ? Tu veux bien me filer un coup de main ? »
   

Hey, man, you got the time? Hey, can I trouble you for a light No, me? no, I'm not the old town cryer I'm the one who sets it all on fire

(MONTANA, 1975)
J’ai une idée… Ah? Il est dubitatif le coréen, immédiatement à se demander ce qui lui est passé par la tête pour qu’il vienne le chercher ici, dans la tranquillité des écuries. C’est ici qu’il se sent le mieux quand il ne monte pas. Entre ces murs, dans les odeurs diverses des animaux et leurs chaleurs disparates. Quand il est seul sans vraiment l’être. Dans un box, il est en train de brosser un de ses chevaux favoris. Il avait l’intention d’aller se balader, mais quelque chose lui dit à cet instant que ses plans sont probablement compromis. J’ai une idée. Et pour l’instant, l’homme ne se détourne pas de sa tâche, attendant la suite de sa phrase… ou bien de terminer le brossage. Il risquerait d’en oublier une partie en détournant son attention. Concentré, il le reste encore un peu, soupirant enfin lorsqu’il cesse sa tâche pour se retourner vers lui, les bras croisés, l’air presque mécontent.

C’est son air habituel lorsque l’on vient le déranger, mais l’homme qui lui fait face l’obtient plus facilement que les deux autres. Hyun-su a du mal à s’ouvrir à lui, à lui montrer qu’il est aussi une part de ces êtres qu’il apprécie. Du moins c’est ce qu’il s’imagine. Après tout, il est important pour Tal et il devrait l’être tout autant pour lui non? C’est la théorie du moins, parce qu’en réalité, il ne sait pas vraiment ce qu’il éprouve pour lui. Dans le doute alors, il se comporte avec lui comme avec tous les autres. Chaleureux et bienveillant, sans le laisser s’approcher de lui outre mesure. Ah pour une… Eh! T’aurais au moins pu me laisser finir! Nouveau soupir cette fois, alors qu’il balance la brosse dans le seau le plus proche pour s’approcher de lui et s’accouder au box. Vas y, je t’écoute! Raconte moi ton idée géniale. Son regard est clairement moqueur, un brin déçu aussi de ne pas avoir pu balancer sa phrase bien sympathique à son égard.

Hm… Il mentirait, s’il disait ne pas avoir remarqué le manège des deux autres. Ca ne l’agace pas vraiment, il font bien ce qu’ils veulent, mais visiblement, ce n’est pas le cas du plus jeune. Ah bon? Ils se tournent autour? Il pourrait tirer la langue, mais ce n’est pas vraiment le moment de se montrer immature. Pas encore en tout cas. La curiosité le pousse à écouter Vikram jusqu’au bout. L’aîné tique un peu lorsqu’il l’appelle son ami…, ses sourcils se fronçant un peu. Ce n’est qu’une appellation, il en a bien conscience et il est encore bien trop tôt pour le considérer ainsi, mais il ne veut pas vraiment le contredire non plus. Le problème disparaît dans un haussement d’épaule, avant qu’il n’éclate de rire finalement. Attends quoi? C’est ça ton idée du siècle? Tu veux… les forcer à avoir un rencart tous les deux? Toujours un peu laconique dans ses phrases, cette fois Hyun-su est clairement sous le choc, amusé et cesse difficilement de rire. Attends t’es vraiment sérieux là pas vrai? Tu veux vraiment jouer les cupidons pour Wayak’ et Tal? Je suppose que tu leur a pas demandé leur avis?

Son sourire ne fane pas lui, il est toujours un peu persuadé quelque part qu’il est en train de se moquer de lui, pour une raison x ou y. Une blague de très bon goût d’ailleurs, mais qui n’en semble pas une si sa lecture du visage de Vikram est exacte. Tu es sérieux… Son ton a définitivement changé, maintenant qu'il a réalisé qu'il ne s'agit pas du tout d'une blague. Je suis pas très à l’aise à l’idée de m’en mêler. Ce sont pas mes affaires. Pas les tiennes non plus d’ailleurs. Il hésite un peu, redevenant enfin un peu sérieux en levant son visage vers son invité. T’as dit que t’avais d’autres idées? Non parce que celle là…

It's a beautiful day, It's a rather nice day, A day for a glorious wedding. A rehearsal, my dear, to be perfectly clear. A rehearsal for a glorious wedding, Assuming nothing happens that we don't really know. That nothing unexpected interferes with the show, And that's why everything, every last little thing, Every single tiny microscopic little thing must go According to plan! - According to plan - Corpse Bride

(Montana, 1975) Prénom de Chiranth à l'époque : Vikram Il a vaguement l’impression d’être un étranger. En soit, ce n’est pas entièrement faux d’ailleurs : le ranch n’est pas le sien et les chevaux non plus, peu importe les mois qu’il passe ici, à profiter de l’hospitalité de Hyun-Su et d’un moment de calme auprès de lui, mais surtout de Tal et de Wayak’. Pourtant Vikram a l’habitude des écuries. Il aime l’odeur de paille, la chaleur qui se dégage d’un lieu où loge autant d’animaux, les effluves du cuir et des baumes pour le nourrir. C’est un petit monde familier. Réconfortant. Sauf qu’il y a Hyun-Su, le maître du domaine et, s’il apprécie l’autre immortel, il a toujours un peu le sentiment de le déranger quand il vient briser le calme des écuries. Sentiment qui ne doit pas être loin de la vérité, vu le soupir avec lequel le coréen abandonne sa tâche pour se tourner vers lui. Tant pis. Vikram a une idée et il compte bien aller jusqu’au bout. Et de préférences, sans moqueries. « Ah pour une… Eh! T’aurais au moins pu me laisser finir! » Il plisse les yeux, à deux doigts de tirer la langue, mais se retient. « T’avais qu’à penser à quelque chose de plus original », rétorque-t-il sans honte aucune de se livrer à pareilles gamineries. Il ignore d’ailleurs royalement l’air moqueur de son aîné quand il l’invite à poursuivre sur son idée et à lui exposer son plan. L’important c’est que Hyun-Su l’écoute, après tout.

Vikram s’était attendu à bien des choses, mais pas à l’éclat de rire, fort et sincère. C’est rare que Hyun-Su rie comme ça en sa compagnie, si ce n’est peut-être pour la fois où Wayak’ avait trop chargé une brouette de paille souillée, l’avait poussée sans trop voir ce qui se trouvait devant lui, et était accidentellement rentré dans Vikram en lui renversant une bonne partie du contenu dessus. Rien à voir avec aujourd’hui, donc. « Attends quoi? C’est ça ton idée du siècle? Tu veux… les forcer à avoir un rencart tous les deux? » Vikram le fixe, le plus sérieusement du monde. Peut-être qu’à un moment il cessera de rire pour vraiment réfléchir à comment mettre ça en œuvre. « Attends t’es vraiment sérieux là pas vrai? Tu veux vraiment jouer les cupidons pour Wayak’ et Tal? Je suppose que tu leur a pas demandé leur avis? » Il fait la moue quelques secondes en constatant que le plus vieux est loin de partager son enthousiasme pour un plan qu’il estime génial. Puis il lève les bras en l’air sous le coup de l’agacement. « Le but c’est que ce soit une surprise, alors tu penses bien que leur demander leur avis gâche un peu l’effet ! » Ok, il commence à se justifier, ça sent pas bon. « Et tu crois vraiment qu’ils vont assumer leurs sentiments si je vais les voir, la bouche en cœur, en leur demandant s’ils veulent que je leur arrange un coup ? » Not likely. Il a demandé à Tal, une fois, s’il y avait quelque chose entre elle et Wayak’. C’était au début de sa vie d’immortel avec eux, peut-être un an après qu’ils l’aient trouvé et pris sous leur aile. Il se souvient encore du poison qu’elle a utilisé ce soir-là, mélangé à une bière pas très fraîche. Vikram a appris à ne pas pousser le sujet.

« Tu es sérieux… » Il hoche la tête. « On ne peut plus, oui. » Et maintenant que Hyun-Su ne sourit plus et le prend enfin au sérieux, ils peuvent peut-être avancer un peu. « Je suis pas très à l’aise à l’idée de m’en mêler. Ce sont pas mes affaires. Pas les tiennes non plus d’ailleurs. T’as dit que t’avais d’autres idées? Non parce que celle là… » Vikram soupire et commence à faire les cents pas devant la porte du box dans lequel Hyun-Su se trouve toujours. « J’en ai des idées, mais celle-là est la meilleure, crois moi. A moins que tu ne veuilles jouer à action ou vérité peut-être, hmm ? » Bizarrement, il ne croit pas. « Ce sont un peu nos affaires, moi je trouve. Sérieusement, ils pourraient être tellement plus heureux s’ils se disaient les choses franchements. Je crois pas que ce soit mal de leur souhaiter plus de bonheur, non ? Surtout que ça ne leur force pas la main. Juste un bon repas, cuisiné avec soin, et une atmosphère un peu plus sympa que d’ordinaire. Je ne vois pas ce quel mal ça pourrait faire. Et tu pourras même dire que c’était mon idée s’il y a le moindre soucis, comme ça je serai le seul à souffrir s’ils décident de se venger ! » Il ressasse les arguments qui lui viennent en tête en espérant simplement que Hyun-Su finisse par se ranger de son côté. Ou, à défaut, qu’il comprenne qu’il est plus simple de céder, l’aider, voir le plan foirer, et ne plus en reparler. Il prendra toute aide avec joie, même si offerte avec une grosse dose de cynisme. « S’il te plait ? »
   

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(MONTANA, 1975)
Penser? C’est quoi ça se mange? Le sérieux et le coréen font deux depuis toujours. Il n’est absolument pas le genre de personne avec qui il faut avoir une conversation sérieuse. Surtout quand il est, à la base, occupé à quelque chose d’autre. Seulement maintenant, son entière attention est dédiée à Vikram et l’idée qui lui semble si géniale. Hyun-su ne partage pas vraiment son enthousiasme, il a déjà les sourcils froncés à se demander ce qui a pu lui passer par la tête. Les histoires privées de Tal et Wayak’ ne sont vraiment pas ses oignons, mais la joie sur le visage de son cadet est si communicative, qu’il ne peut s’empêcher de réfléchir à la question. Non, il trouve ça ridicule de se mouiller pour ces deux là. S’ils n’arrivent pas à s’avouer leurs sentiments, alors tant pis pour eux. Ca…Tu sais que tu pourrais essayer si t’avais pas peur de te faire botter le cul par Tal? Si tu veux je le fais moi. Bon… Bien sûr que lui aussi, il risque de se prendre des coups ou même quelque chose de plus sournois connaissant la dame, mais il préfère y aller franco plutôt que de faire des petits jeux du genre.

Et pourtant… plus l’homme parle et plus il se laisse séduire par l’idée. Mais c’est vrai que l’élément de surprise ne serait plus vraiment là. Les yeux dans le vague un peu, il s’imagine un peu les deux là, ensemble, à un repas amoureux, près à s’avouer qu’ils ont des sentiments l’un pour l’autre. L’image lui plaît, plus qu’il ne voudrait l’avouer. Tal mérite le monde et tout son amour… et Wayak’... si c’est bien lui l’homme de sa vie, il pourrait s’en contenter… il est pas si mal après tout. Action et… Mais comment fonctionne ton cerveau tu m’expliques? Sérieusement? A quel… OH… Tu voulais faire une action à Tal ou Wayak’ pour qu’ils s’embrassent… Oh j’aime cette idée… Enfin non. Je joue pas. Ca risquerait de mal finir. Il se pince les lèvres, se redressant enfin de sa position, il ouvre le box pour le quitter et se place devant lui, les bras croisés. On est au moins d’accord sur un point. Ils méritent d’être heureux. Je sais toujours pas si je suis le mieux placé pour t’aider. Il soupire et écarte les bras finalement. S’il te plaît… Comment résister à ça? A son regard qui semble tant en avoir envie? Ok c’est bon j’suis d’accord. On partagera les torts si jamais ça foire. Enfin… Non. Je suis même prêt à tout prendre pour moi. Tal est plus gentille avec moi.

Cette fois, il lui tire la langue, sans même se soucier d’être vu comme un enfant. Il vite la situation avec beaucoup plus d’entrain maintenant qu’il est à moitié convaincu. A moitié seulement parce qu’il est toujours persuadé que c’est une très mauvaise idée que de s’impliquer dans les histoires de coeur de leurs amis, mais la cause est louable, il sait qu’ils devraient être ensemble. Je prends une douche, parce que j’ai passé tout mon temps depuis ce matin avec les chevaux. Dès que je sens plus le purin, je te rejoins  et on discute de ton plan d’accord? Il lui demande son avis pour la forme, mais il a déjà fait volte face pour rentrer au ranch et se diriger vers la douche. Sur le chemin, un fin sourire décore ses lèvres… Finalement, ce n’est peut être pas une si mauvaise idée…

Il ne lui faut pas très longtemps pour être propre et rejoindre ensuite Vikram. Son sourire s’est estompé, ne reste que le regard sombre qu’il arbore trop souvent en sa présence. C’est plus fort que lui. Il ne cherche même pas à être désagréable il est juste… incapable de se montrer plus chaleureux à son encontre. Allez vas y. Je suppose qu’ils sont absents? Tu les as viré de la maison ou faut qu’on s’en occupe? Non parce que je suis sûr que si Wayak’ est dans le coin quand on commence à faire chauffer un truc, il va forcément débarquer dans la cuisine. Et je suppose que ton plan se passe de lui… Sinon pas de surprises hein? Maintenant qu’il est dedans, il est beaucoup plus impliqué… et risque de jouer avec la patience de Vikram plus d’une fois…

It's a beautiful day, It's a rather nice day, A day for a glorious wedding. A rehearsal, my dear, to be perfectly clear. A rehearsal for a glorious wedding, Assuming nothing happens that we don't really know. That nothing unexpected interferes with the show, And that's why everything, every last little thing, Every single tiny microscopic little thing must go According to plan! - According to plan - Corpse Bride

(Montana, 1975) Prénom de Chiranth à l'époque : Vikram Hyun-Su, il a un humour de merde qui fait quand même sourire Vikram parce qu’on peut pas dire qu’il soit particulièrement fine bouche. N’empêche que la situation est sérieuse. Grave même. Ils tournent en rond depuis des centaines d’années et c’est pas parce qu’ils ont l’éternité devant eux qu’ils devraient pas se mettre un sacré coup de pied au cul ! Il aurait bien aimé, Vikram, avoir tout ce temps à partager. Mais non, hors de question de penser à Kalyani et à la part de lui qui est morte et envolée en fumée avec elle. Il n’est pas prêt à aimer de nouveau. Alors, à la place, il s’improvise Cupidon. « Ca…Tu sais que tu pourrais essayer si t’avais pas peur de te faire botter le cul par Tal? Si tu veux je le fais moi. » Il grimace. « Je suis si transparent que ça ? » Ou alors c’est peut-être Tal qui est diablement prévisible ? Mieux vaut y penser de cette façon là. D’ailleurs, ça vaut un avertissement. « Tu sais, je n’ai fait que suggérer l’existence d’un quelque chose entre eux et je suis mort empoisonné, hein. Donc si tu veux le faire, libre à toi, mais surveille bien ta nourriture. Conseil d’ami. » Oui, oui, il continuera à les appeler des amis. Un jour, il en est sûr, Hyun-Su va finir par craquer. Reste à savoir si ce sera pour l’engueuler pour sa familiarité ou pour enfin lui rendre la pareille. C’est un pari qui se tente quand on s’appelle Vikram.

Enfin, ce n’est pas leur relation le sujet, loin de là. « Mais c’est vrai que l’élément de surprise ne serait plus vraiment là. » Son sourire exprime à lui seul à quel il est content de voir que Hyun-Su se laisse petit à petit prendre à ses arguments, mais il ne se prive pas d’un : « Aha ! Tu commences à avoir le bon état d’esprit ! » victorieux à souhait. Il doit tout de même continuer de justifier son idée bec et ongles. Notamment en citant un tout autre plan bien moins attrayant à son avis. « Action et… Mais comment fonctionne ton cerveau tu m’expliques? Sérieusement? A quel… OH… Tu voulais faire une action à Tal ou Wayak’ pour qu’ils s’embrassent… Oh j’aime cette idée… Enfin non. Je joue pas. Ca risquerait de mal finir. » Vikram rit. Non pas qu’il écarte totalement la possibilité de devoir en arriver là, mais plutôt à cause des derniers mots de son aîné. « Mais quel rabat-joie tu fais ! Des adolescents du monde entier y jouent sans problème alors je vois mal comment ça pourrait “mal finir” comme tu dis. Mais soit. Je savais bien que ça te plairait pas des masses comme idée. Je commence à bien te connaître mine de rien. » Après des mois à vivre sous le même toit, il serait temps en effet. « On est au moins d’accord sur un point. Ils méritent d’être heureux. Je sais toujours pas si je suis le mieux placé pour t’aider. » Ca le calme un peu en lui rappelant le pourquoi de sa présence dans les écuries à cette heure-ci. Il s’adoucit en songeant à ceux qui sont presque des parents pour lui. Il ne faut pas grand chose de plus, il le sent, mais il est à court de bons arguments, alors il se contente d’une vieille formule de politesse. Des mots magiques, comme on dit. Et ils doivent vraiment l’être parce que ça suffit à ranger Hyun-Su à sa cause qui l’a pourtant tellement fait rire. « Ok c’est bon j’suis d’accord. On partagera les torts si jamais ça foire. Enfin… Non. Je suis même prêt à tout prendre pour moi. Tal est plus gentille avec moi. » Le sourire se fait étincelant et il rit à ce tirage de langue tout enfantin. « Merci, merci, merci Hyun-Su ! Tu ne le regretteras pas, tu verras ! » Un peu tôt pour une promesse du genre, mais il s’en fiche pas mal, Vikram. « Je prends une douche, parce que j’ai passé tout mon temps depuis ce matin avec les chevaux. Dès que je sens plus le purin, je te rejoins  et on discute de ton plan d’accord? » Il hoche la tête, tout à son entrain de pouvoir mettre le dit plan à exécution. « Je dis rien, je trouve ça sympa comme odeur, mais j’avoue qu’en cuisine, c’est pas trop le top parfum. On se retrouve devant les fourneaux ! »

Et il n’a pas à attendre longtemps pour que Hyun-Su le rejoigne, effectivement, air renfrogné au rendez-vous. Il ne s’en offusque pas : ça fait partie du gars. « ils sont en ville, t’en fais pas. Ses oreilles traînent partout et Tal vient toujours picorer dès qu’il y a du monde en cuisine, donc pas trop le choix de faire ça quand ils sont éloignés. J’aurais bien aimé avoir eu l’occasion avant, hein. » Mais il faut parfois savoir attendre le bon moment. « Donc, le but c’est d’avoir : de la bonne nourriture. Le genre de dîner avec entrée, plat et dessert. Du bon vin, bien entendu. De la musique sympa, histoire de les mettre dans l’ambiance. Et des chandelles ! Pourquoi pas de pétales de fleurs aussi ? Tu vois autre chose ? » Il enchaîne les clichés vus à la télé sans aucun second degré, décidé à mettre toutes les chances de leur côté, sans un instant penser à personnaliser le tout plus que ça.
   

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(MONTANA, 1975)
Eh ouais… Elle te fait flipper un peu hein? Il écoute avec attention la mésaventure qu’il a pu avoir avec elle et il secoue la tête, presque dépité par l’aventure qu’il a subi. Elle a pas le sens de la mesure c’est incroyable. Le déni chez elle, c’est cosmique un peu. Il ne réagit pas sur le reste, persuadé qu’elle n’irait pas jusqu’à le tuer lui, pour un sous entendu ou même pire. Deux poids deux mesures probablement. Il peut avoir l’insolence de l’embêter, sans les conséquences désastreuses qui pourraient incomber aux autres. L’homme entend très nettement le mot ami se répéter, mais il s’est promis de ne pas s’attacher à lui, malgré ce sourire à se faire damner les morts. C’est pour cela qu’il craque aussi facilement quand il lui demande quelque chose. Peu importe à quel point il peut essayer de lutter, la vérité est là… Il ne peut rien refuser à Vikram, parce que son sourire le fait fondre un peu. C’est Ayumi, qui a su éveiller cette part de lui, celle qui lui permet d’être plus sensible aux autres, malgré son épaisse carapace. S’il s’efforce de garder le gamin loin de lui, il sait que dans un sens, il a déjà perdu. Après tout, il l’a invité à vivre ici aussi longtemps qu’il le voudrait. C’est un geste important pour lui, qu’il n’a pas donné à tous. En un sens, l’homme est privilégié… mais il n’est pas prêt à le lui montrer. Des adolescents du monde entier peut être mais un, j’suis pas un adolescent… et deux… Je ne vais pas jouer à ça avec toi. Les paroles sont peut être un peu dures et cache forcément quelque chose, mais il n’a pas envie d’y penser maintenant. Il préfère écouter le plan… c’est plus sûr pour tout le monde. Je le regrette déjà… Son enthousiasme est beau à voir… mais Hyun-su préfère se montrer sur la réserve, pour ne pas être déçu dans le cas où son idée stupide viendrait à échouer.

Désormais convaincu, le coréen se prend un peu trop au jeu désormais et il n’a pas envie d’échouer. Tout simplement parce que Vikram a raison et que ça fait beaucoup trop de temps que ces deux là se tournent autour. S’il n’est pas autant agacé que son cadet sur la question, il est surtout très triste, de voir qu’ils ne profitent pas l’un de l’autre. Parfait! Ils ne doivent pas revenir avant que l’on ait fini. Sinon bah… La surprise tombe à l’eau. Et Tal te tombe dessus… Il ricane un peu légèrement blagueur, avant de reprendre. Tu sais que je sais pas vraiment cuisiner hein? Enfin… Je sais faire la base, un peu de gâteaux aussi mais… Je suppose que je suis préposé au dessert alors? Il vient s’assoir sur la table de la cuisine, les bras croisés, un peu content malgré tout, de passer un peu de temps avec Vikram. Tous les deux, ils ne le font que rarement. Sa faute bien sûr, vu qu’il passe la majeure partie de son temps avec les chevaux, ou avec les autres… Du coup ils n’ont que peu de face à face et il se prend à apprécier ce fait. Les chandelles et les pétales c’est pas too much? Ah et… On met du gingembre dans le plat et des fraises dans le dessert? Un peu de piment aussi… Quoique… Beaucoup de piment, ils sont habitués aux trucs forts eux, si on veut leur faire chauffer le sang faut y aller fort. Il va en chercher un dans le bac à légumes, pour le mettre juste devant le visage de Vikram. Du chocolat! Il faut du chocolat bien sûr. Il est en train de faire une liste d’ingrédients aphrodisiaques… juste au cas où…

It's a beautiful day, It's a rather nice day, A day for a glorious wedding. A rehearsal, my dear, to be perfectly clear. A rehearsal for a glorious wedding, Assuming nothing happens that we don't really know. That nothing unexpected interferes with the show, And that's why everything, every last little thing, Every single tiny microscopic little thing must go According to plan! - According to plan - Corpse Bride

(Montana, 1975) Prénom de Chiranth à l'époque : Vikram Est-ce que Tal le fait flipper ? En voilà une question piège, tiens. S’il répond oui, elle va s’indigner qu’il la dépeigne de façon si négative. Si, en revanche, il répond non, elle va s’évertuer de lui prouver qu’il devrait avoir peur d’elle. Heureusement pour Vikram, Tal n’est pas dans le coin et il peut répondre d’un simple haussement d’épaules sans risquer quoi que ce soit. « Elle a pas le sens de la mesure c’est incroyable. Le déni chez elle, c’est cosmique un peu. » Vikram sourit un peu. Il est content de voir que Hyun-Su prend en quelque sorte sa défense parce que, en toute honnêteté, c’est vrai que Tal peut se montrer démesurée. C’est pas parce que quelqu’un vole la dernière part de tarte qu’il faut empoisonner ses desserts pendant une semaine, par exemple, hein. Bref, le poison, Vikram ne peut plus. Alors si Hyun-Su se porte volontaire pour essuyer une possible vengeance, il ne dit pas non. « Puis qui sait ? Peut-être qu’elle commence à se calmer hein vu que j’ai pas essayé de ramener sur le tapis durant les derniers siècles. T’as toutes tes chances de t’en sortir indemne. » Plus que lui, en tout cas, ne serait-ce que parce que Tal avait un devoir d’éducation sur Vikram. Il aimerait bien lui rappeler qu’il n’est pas un ado, qu’il est mort au bout de quarante-cinq ans de vie. Mais en même temps, il apprécie aussi d’être chouchouté comme elle sait si bien le faire. Quant à ses autres idées pour rapprocher ses parents de coeurs, et bien, on ne peut pas dire que ça enthousiasme beaucoup plus le coréen. « Des adolescents du monde entier peut être mais un, j’suis pas un adolescent… et deux… Je ne vais pas jouer à ça avec toi. » Vikram porte une main à son cœur, théâtral comme toujours, et bascule la tête en arrière comme s’il avait été réellement transpercé par une lance invisible. « Diantre ! Comme tu y vas fort ! Je sais me tenir pourtant, je te promets. » Il se redresse et lui lance un petit clin d'œil. « T’inquiète, j’ai bien compris que je n’étais pas ton genre. » Qu’il est invité ici parce qu’il est proche de Tal et de Wayak', pas en sa qualité propre. C’est déjà mieux que rien et, avec l’usure, Vikram insiste qu’ils sauront devenir amis.

Il prend déjà ça comme un bon signe qu’il a su s’attirer sinon la bénédiction, au moins l’aide de Hyun-Su pour préparer aux deux autres une fantastique soirée. « Parfait! Ils ne doivent pas revenir avant que l’on ait fini. Sinon bah… La surprise tombe à l’eau. Et Tal te tombe dessus… » « Hé ! » Il s’interrompt deux secondes alors qu’il enfile un tablier de cuisine. « Tu as dit que tu prenais les torts sur toi si ça foirait ! Te défile pas maintenant ! » Un guerrier se doit d’honorer sa parole, ou quelque chose du genre, non ? Quoique Hyun-Su ne veut plus vraiment entendre parler de tout ce qui touche à la guerre. Ça ne veut apparemment pas dire qu’il en a profité pour s’inventer de nouveaux talents. « Tu sais que je sais pas vraiment cuisiner hein? Enfin… Je sais faire la base, un peu de gâteaux aussi mais… Je suppose que je suis préposé au dessert alors? » Vikram secoue la tête. « T’inquiète pas, il y a assez de boulot pour que tu puisses dire avoir honnêtement contribué à leur futur bonheur de tourtereaux ! Déjà la cuisine ira plus vite si tu peux m’aider à éplucher et couper ce dont j’ai besoin. Puis après, oui, on peut plancher sur les dessert, mais surtout sur la décoration !» Sauf qu’ils n’ont pas vraiment les mêmes idées sur ce qui conviendrait pour faire une bonne décoration, comme Hyun-Su ne tarde pas à le dire haut et fort. « Les chandelles et les pétales c’est pas too much? Ah et… On met du gingembre dans le plat et des fraises dans le dessert? Un peu de piment aussi… Quoique… Beaucoup de piment, ils sont habitués aux trucs forts eux, si on veut leur faire chauffer le sang faut y aller fort. » Il se tourne vers son ami, les mains sur les hanches. « Pas de piment, non, malheureux ! Wayak’ ne les supporte pas, et ça n’aura plus rien de romantique après. Et c’est pas too much pour la déco : il faut donner l’ambiance, tu vois ? » Ils vont devoir s’aider mutuellement pour éviter tout problème du genre, vraiment, parce que le but du repas c’est qu’il plaise aux deux et les mette de bonne humeur. « Du chocolat! Il faut du chocolat bien sûr. » Il ricane un peu. « Tu nous fais la liste de plein d’ingrédients comme ça ? Au hasard ? » Avant que la révélation ne se fasse dans son petit cerveau. « … Oh ! Ce sont des aphrodisiaques, c’est ça ? » Pour quelqu’un qui ne voulait pas trop participer au début Hyun-Su se prend vite au jeu. « Très bonne idée ! Mais punaise… t’en connais un rayon sur le sujet, dis donc ! J’aurais pas cru. Tu caches bien ton jeu, mon ami ! » Vikram le taquine tout en sortant ce qu’il lui faut pour le plat principal. « Okay. Première mission, si tu l’acceptes, me couper la viande et les poivrons pendant que je prépare la marinade. »
   

Hey, man, you got the time? Hey, can I trouble you for a light No, me? no, I'm not the old town cryer I'm the one who sets it all on fire

(MONTANA, 1975)
Son regard est clairement moqueur alors qu’il insinue avoir plus ses chances que lui, afin de supporter la colère de Tal. Ce qui est une évidence à ses yeux. Pourtant il garde pour lui la facétie qu’il a envie de sortir, pour simplement lui offrir un sourire taquin. Oh peut être… mais même toi t’y crois pas hein? A ce que tu dis! L’homme aime Tal de tout son être, mais il sait pertinemment qu’elle ne s’est pas assagie avec le temps. Toujours ce piquant qui la caractérise tant, parfois si semblable à celui d’un serpent venimeux… du moins envers Vikram. Qui semble s’offusquer de sa répartie précédente. S’il savait la raison pour laquelle il refuse si ardemment, nul doute qu’il saurait en profiter pour l’embêter ensuite. Aussi, il prétend balayer la crise dramatique de son cadet, d’un geste de la main nonchalant. Je sais que je ne suis pas ton genre… Le coréen tique un peu, clignant des yeux peut être un peu trop vite en réaction à ces quelques petits mots. C’est pourtant tout le contraire finalement. Ce coeur qui s’emballe juste un peu quand il pose les yeux sur lui. Ca ne dure jamais bien longtemps, quelques petits papillons qui s’envolent aussitôt, mais il craint justement cet émerveillement passager, celui qui le pousserait à considérer Vikram différemment… ce qu’il ne veut vraiment pas. En espérant avoir suffisamment détourné le sujet ou au moins son attention, il reprend finalement. Fort fort… Tu serais pas un peu fragile en fait? Son sourire se veut amusé et non moqueur, il ne désire pas se moquer de lui en disant cela, mais il préfère jouer avec les mots, plutôt que de laisser le reste de son corps s’exprimer.

Au final… Ils s’entendent bien mieux lorsqu’ils sont tous les deux, qu’il ne l’aurait cru. La discussion coule de source, mais surtout il apprécie les réparties qu’il sait lui envoyer sans tarder. Il pose sa main sur son menton, comme s’il essayait de se souvenir de quelque chose. Je n’ai aucune idée de ce dont tu parles… Il ricane doucement, avant de balayer de nouveau son propos d’un geste de la main. Oh ça va! J’ai dit que je prendrais tous les dégâts promis. Je suis là pour te protéger ne t’inquiète pas. Il prend un air angélique, avant d’attraper un couteau de cuisine, pour jouer un peu avec. Le poids et l’équilibre sont bien différents de ceux qu’il utilise habituellement, mais il est presque certain qu’il pourrait le planter dans un coeur en le lançant… Si tant est qu’il trouve le bon équilibre. L’homme perd un peu de sa concentration, alors qu’il met la pointe du couteau sur son doigt et qu’il commence à essayer de le maintenir en place sans le toucher, avec de grands gestes. Il manque même de donner un coup à Vikram, mais parvient à l’éviter de justesse, faisant tomber l’arme au passage au sol, dans un petit juron bien de chez lui. Pardon… Je suis pas sûr d’avoir tout écouté Ah. Si. Tu veux que je t’aide à couper les légumes et… euh…

Son attention évadée, il est presque certain d’avoir loupé des bouts de la conversation, mais il sursaute un peu lorsqu’il se souvient de l’aversion de Wayak’ pour le piment. Ah. C’est vrai qu’il ne supporte pas. Eh… Si tu fais des parts en plus pour toi et moi, on en mettra hein? Tu fais des parts pour nous hein? Son regard se fait un peu suppliant, il a vraiment envie de goûter ce qui va être préparé, quitte à s’enfermer dans sa chambre pour le savourer. Ceci dit, il récupère le couteau au sol et s’avance vers l’évier pour le rincer, avant de le faire tourner dans sa main, un sourire aux lèvres. T’inquiètes, le couteau ça me connaît, je vais te découper ça comme un chef. Et ouais, bien sûr que ce sont des aphrodisiaques. J’apprends des trucs sur les plantes et tout ça dernièrement. Ca m’évite de patauger quand Tal essaye de m’apprendre de nouvelles recettes de poisons. C’est vraiment pas mon truc, mais c’est toujours cool d’avoir un petit couteau bien aiguisé et venimeux. Il hausse les épaules, comme si l’information n’avait pas la moindre importance, avant de récupérer quelques légumes qu’il commence à découper et la viande qu’il taille exactement comme demandé. Son sens de la précision se fait ressentir et ses réflexes accrus lui permettent d’éviter ses doigts, alors qu’il va probablement un peu trop vite. Je suppose qu’on évite de mettre des petits bouts de Hyun-su dans la recette? Il éclate de rire en mettant sa main devant le visage de Vikram, qui est probablement déjà en train de regretter l’implication du coréen dans son plan. Tu vas faire quoi au fait? Je t’ai même pas demandé. Après tout… S’il veut en manger ensuite, autant savoir ce qu’il prépare…

It's a beautiful day, It's a rather nice day, A day for a glorious wedding. A rehearsal, my dear, to be perfectly clear. A rehearsal for a glorious wedding, Assuming nothing happens that we don't really know. That nothing unexpected interferes with the show, And that's why everything, every last little thing, Every single tiny microscopic little thing must go According to plan! - According to plan - Corpse Bride

(Montana, 1975) Prénom de Chiranth à l'époque : Vikram Non, Vikram n’y croit vraiment pas à cette prétendue possibilité comme quoi Tal se serait assagie avec le temps. Cependant, lui, si. Alors il se contente de hausser les épaules en un geste d’innocence parfaite quand Hyun-Su pointe du doigt cet aspect là. « Je ne me prononcerai qu’en présence d’un avocat », réplique-t-il avec un large sourire. Le sérieux ne lui va pas au teint, de toute façon. Il est bien plus doué dans son rôle de grand dadet un brin dramatique, comme il l’illustre en prétextant être profondément blessé par les paroles de son camarade. Il faut dire que Hyun-Su a toujours cultivé la distance entre eux. Peut-être que c’est Vikram l’empêcheur de tourner en rond dans cette histoire ? Peut-être qu’il devrait tout simplement accepter que Hyun-Su a besoin de plus d’espace et arrêter d’être aussi familier à chaque occasion, hein ? La vérité, c’est qu’il s’en voudrait de mettre l’autre homme mal à l’aise. « Fort fort… Tu serais pas un peu fragile en fait? » Heureusement, ce genre de taquineries et l’amusement évident sur les traits du coréen lui assurent que ce n’est pas le cas. « J’ai jamais caché avoir un petit palpitant frêle comme un oiseau, non mais ! » Mais bien sûr, Vikram. Et les marmottes mettent le chocolat dans le papier alu, hein, pendant qu’on y est. Ce qu’il faut pas entendre, vraiment.

Mais il n’est apparemment pas le seul à déblatérer des âneries, parce que voilà que son aîné le fait douter de sa volonté à prendre l’entière responsabilité de leur plan sur ses épaules. Il faut dire que Vikram s’était proposé, au départ, mais Hyun-Su avait volontier pris la relève en arguant que les risques étaient de toute façon moindre pour sa petite personne. Qu’il assume maintenant. « Je n’ai aucune idée de ce dont tu parles… » La bouche de Vikram s’ouvre sur un petit son outré devant une telle mauvaise foi. Il se voit déjà empoisonné, une fois de plus, tout ça pour avoir essayé d’aider. « Oh ça va! J’ai dit que je prendrais tous les dégâts promis. Je suis là pour te protéger ne t’inquiète pas » Voilà qui est mieux. Il lâche un petit son soulagé et sourit, satisfait. « Ah, là tu me fais plaisir ! Que ferais-je sans toi, mon sauveur ? » Et lui aussi ricane comme le grand gosse qu’il est Le seul truc qui pourrait le faire tiquer, c’est que Hyun-Su se met immédiatement à jouer avec un couteau, ce qui entame quelque peu le côté rassurant de leur échange. Enfin. Ça l'entamerait si Vikram ne partageait pas aussi cet amour des lames. Ce n’est pas lui qui jettera la première pierre au coréen. Par contre, il pensait l’autre homme capable de se concentrer sur deux choses en même temps. Quand il entend le juron, il comprend son erreur. « Pardon… Je suis pas sûr d’avoir tout écouté Ah. Si. Tu veux que je t’aide à couper les légumes et… euh… » Vikram lève les yeux au ciel. « Et c’est déjà pas mal pour commencer », concède-t-il. Ils auront bien le temps pour le reste après.

« Bien sûr que j’en fais assez pour nous aussi. On va pas faire un régime juste sous prétexte qu’on aide ces deux-là à enfin déclarer leur flamme. Au contraire même ! Comme on fait le boulot, on mérite notre repas, nous. » Ce qui est sûr et certain c’est que Vikram n’a aucune envie de se contenter de sandwichs ou d’une soupe réchauffée pour ce soir alors même qu’il prévoit de passer un petit moment derrière les fourneaux. « T’inquiètes, le couteau ça me connaît, je vais te découper ça comme un chef. » « Pour ça, je te fais confiance, oui. » Entre son passé de mercenaire et son présent de médecin, Hyun-Su s’y connait en matière de lames, que ce soient celles des armes ou celles des bistouris. Par contre, ses nouvelles connaissances en aphrodisiaques, voilà qui est plus surprenant. « Je sais pas trop ce que les aphrodisiaques ont à voir avec les poisons et autres toxines dont tu voudrais enduire une lame, mais soit. Tal a parfois ses raisons que la raison ignore. » Là encore, il ne jugera pas. Il peut se rappeler de temps si désespérés que les hommes n’hésitaient pas à passer la pointe de leurs flèches et de leurs dagues dans des excréments dans l’espoir que la moindre coupure chez l'ennemi s’infectera. En temps de guerre, il n’y a pas de bonnes armes, juste des armes efficaces.

Fort heureusement pour eux, ils sont loin des champs de bataille. « Je suppose qu’on évite de mettre des petits bouts de Hyun-su dans la recette? » Vikram rit de bon cœur, malgré sa légère grimace de dégoût, mais ne relève pas les yeux du saladier dans lequel il prépare la marinade.. « Pas sûr que ce soit un élément très aphrodisiaque, ouais, alors m’en veux pas si je passe. Ah ! Mais attends, faut pas que je mette trop d’huile ! » Combien de temps avant que la cuisine ne se transforme en garderie pour enfants, vraiment ? Vikram donne un coup de bassin sur le côté pour écarter Hyun-Su de lui et retrouver une bonne visibilité. « Tu vas faire quoi au fait? Je t’ai même pas demandé. » La question est légitime. Ça n’empêche pas le principal concerné de faire la moue. « Je ne sais pas trop, en fait. J’ai pas de recette que je suis, j’essaie juste d’adapter une marinade plutôt classique à leur goût, pour que ça plaise. Avec une bonne viande et des légumes de qualité en poêlée, ce sera parfait, accompagné de riz. Et bien sûr une petite sauce sucré-salée qui complimentera la marinade. » Il hausse les épaules. « Faut pas m’en demander beaucoup plus, c’est pas comme si j’étais un chef français près à leur faire un soufflé ou je sais pas quoi. » C’est de Camille dont il aurait bien eu besoin, pour le coup, tiens. Mais est-ce que le jeune breton sait à quel point Wayak’ et Tal sont proches ? C’est une question pour un autre jour. « D’ailleurs, je t’ai jamais demandé, c’est quoi ton plat préféré ? », il demande tout en récupérant la viande et les légumes et en les plaçant dans le saladier. Un peu de film plastique et hop! au frigo pour une heure ou deux.
   

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(MONTANA, 1975)
Le ton est à la blague, leurs actions semblent légères mais Hyun-su sait qu’ils ne sont pas aussi proches qu’ils en ont l’air. Cette distance vient de lui bien sûr, alors qu’il semble incapable de vraiment s’accrocher à cet homme qui a pourtant de nombreuses qualités. Il serait un ami incroyable pour lui, mais il persiste à le laisser là, à l’orée de son être, sans lui permettre d’entrer réellement dans sa vie. Probablement le blesse t’il en se montrant ainsi, mais il ne sait pas vraiment comment faire autrement. L’homme reste sur la défensive, en permanence, mais s’ouvre promptement aux âneries dont ils sont tous deux responsables. Tu n’as pourtant rien d’une demoiselle en détresse… Et dans mes souvenirs, Superman est vachement plus grand… et vachement plus blanc. Un petit clin d’oeil plus tard et le voilà déjà dans la cuisine à jouer avec le couteau. Un peu plus et il aurait pu éborgner quelqu’un, mais il se doute fortement que Chiranth n’est pas du genre à prendre peur de ses grands gestes ou encore de cette lame, qui ne passe pourtant pas bien loin de lui. Heureusement que le coréen parvient à s’empêcher de le blesser. Même par accident, même s’il est autant immortel que lui, cela l’aurait fortement embêté. Pour commencer. Je suis tellement sûr que tu vas te servir de moi outrageusement pour les tâches les plus ingrates. Je te préviens, je ne plume aucun poulet. Cela ne le dérangerait pourtant pas vraiment, mais il aime se jouer des sentiments du guerrier indien, en le faisant douter d’évidences. Je savais que je pourrais compter sur toi pour me nourrir. Je vais te faire venir ici plus souvent. On sait jamais, je ne voudrais pas manquer de bons mets. Lui lance t’il innocemment qu’il accepte de le voir aussi souvent qu’il le désire lui? Peut être un peu, mais une fois encore, il ne dira pas ça à voix haute.

Bah… Tu sais très bien que j’ai une concentration d’âne bâté. Forcément, si Tal me parle d’aconit, je vais penser anémone, puis étoile de mer, puis poisson, puis hop c’est parti j’suis loin. Je suppose que pour conserver mon intérêt, elle diversifie ses apprentissages. Et puis je suis certain que je pourrais attraper des papillons avec du gingembre… Me demande pas pourquoi par contre. Il hausse les épaules tout en continuant son œuvre, ses gestes précis se montrant impitoyable avec les légumes et autres. S’il a du mal à se concentrer sur les choses théoriques, il se rattrape forcément avec la pratique en se montrant si méthodique. QUOI! Tu oses insinuer que je ne suis pas suffisamment charmant pour être aphrodisiaque? C’est pas sympa. Grandiloquent il s’offusque, mais une part de vérité s’insinue quand même un peu alors qu’il se demande encore comment quelqu’un pourrait avoir la patience de l’accueillir dans son coeur. Un léger soupir lui échappe, imperceptible alors qu’il est toujours en train de jouer de la main devant ses yeux, pour le déconcentrer. Ca fait quoi si tu mets trop d’huile? Il ne pose pas vraiment la question pour avoir la réponse, mais plus pour savoir à quel point il risque de ruiner le repas, il laisse sa main descendre pour attraper la bouteille et jouer avec. Seulement il s’en empêche, pour mettre ses mains dans son menton, alors qu’il l’écoute patiemment. Miam! L’homme quitte son poste quelques secondes pour venir attraper un autre légume et il reprend ensuite son œuvre, en haussant les épaules. Tteokbokki Il répond distraitement, avant de se rendre compte que sa réponse pourrait tout autant être un juron qu’une réponse vu le manque d’explications qui l’accompagne. Pardon, c’est ça mon plat préféré. C’est une spécialité coréenne qu’on trouve dans la rue. De manière générale, la cuisine de rue, c’est ce que je préfère. Ca, c’est… euh comment expliquer… Comme des galettes de riz mais gluantes et très pimentée. Mon petit péché mignon.

L’homme a un petit sourire en évoquant ce plat de rue qu’il adore, se souvenant de ces marchés qui proposent de la nourriture dans la rue, ce qui lui manque terriblement dans le coin. Franchement, je crois que c’est ce qui me manque le plus quand je suis en Europe ou aux Etats Unis. La nourriture de rue est de loin la meilleure du monde et aucun grand restaurant ne saura me convaincre du contraire. Il hoche la tête, très convaincu par ce qu’il dit, avant de lever son couteau et son autre main. TADA! Et maintenant je fais quoi? Et toi c’est quoi ta nourriture préférée et pourquoi c’est la cuisine de rue indienne? Il éclate de rire, décidément de très bonne humeur, avant de se tourner vers lui, l'œil pétillant d’une malice incessante.

It's a beautiful day, It's a rather nice day, A day for a glorious wedding. A rehearsal, my dear, to be perfectly clear. A rehearsal for a glorious wedding, Assuming nothing happens that we don't really know. That nothing unexpected interferes with the show, And that's why everything, every last little thing, Every single tiny microscopic little thing must go According to plan! - According to plan - Corpse Bride

(Montana, 1975) Prénom de Chiranth à l'époque : Vikram « Pour commencer. Je suis tellement sûr que tu vas te servir de moi outrageusement pour les tâches les plus ingrates. Je te préviens, je ne plume aucun poulet. » Vikram ricane sans même s’en cacher. Oh, que ce serait bien de se servir de cet esprit de coopération inattendu pour faire faire quelques stupides choses à Hyun-Su. Malheureusement, il a un objectif en tête et il ne veut pas s’en détourner, même pour une perspective toute réjouissante. « Heureusement que je prépare pas de poulet alors. Et puis arrête de me prêter des intentions aussi machiavéliques, je suis un homme de confiance, tu sais ? » Ou pas. Mais pourquoi irait-il se dépeindre sous un mauvais jour, hein ? Il essaie de se faire un ami de Hyun-Su, pas un ennemi. Et, avec l’atout cuisine maison en manche, il semble qu’il soit sur la bonne voie pour y parvenir. « Je savais que je pourrais compter sur toi pour me nourrir. Je vais te faire venir ici plus souvent. On sait jamais, je ne voudrais pas manquer de bons mets. » Vikram lève les yeux au ciel, un léger sourire jouant tout de même sur ses lèvres. « Ahlala, le cœur des hommes passe vraiment par leur estomac, hein ? Me voilà donc relégué à mon utilité derrière les fourneaux, comme c’est cruel. » Il lance un clin d'œil au coréen. « Si tu veux, un ami m’a appris à faire des crêpes, je pourrais peut-être être convaincu de te cuisiner ça dans la semaine. » Reste à voir ce que Vikram exigera en contrepartie et si Hyun-Su est prêt à en payer le prix. Le capitalisme, il s’y fait, Vikram, l’offre et la demande et toutes ces autres conneries.

Et il doit avouer que c’est drôlement agréable de retrouver quelqu’un qui l’aide en cuisine, juste à côté de lui, et qui parle en peignant l’air avec ses mots. Il écoute d’une oreille distraite. « Des papillons ? », relève-t-il pourtant. « J’aimerais bien voir ça, dis donc. » Enfin, le sujet reste celui des aliments aphrodisiaques ou non donc Vikram se sent vite obligé de réfréner les ardeurs de Hyun-Su. « QUOI! Tu oses insinuer que je ne suis pas suffisamment charmant pour être aphrodisiaque? C’est pas sympa. » Il coule un regard plein de jugement sur son aîné. « Parce que tu trouves le cannibalisme aphrodisiaque, toi ? » Il hausse les sourcils, comme sur et certain d’avoir gagné un point dans cette drôle de joute verbale et très très amusé par ce fait. Jusqu’à ce qu’il risque de renverser trop de liquide dans sa préparation. « Ça fait quoi si tu mets trop d’huile? » Il hausse les épaules. « Ce sera trop gras et ça va noyer l’équilibre avec les autres saveurs.. » Tout simplement. Enfin, il croit, parce qu’il ne se rappelle pas des explications compliquées et détaillées de Camille.

Vikram profite du moment un peu privilégié pour poser d’autres questions à Hyun-Su et essayer d’en apprendre plus sur l’homme qui se fait d’ordinaire si discret en sa compagnie. « Tteokbokki » « Chiranth » C’est qu’il prendrait presque ça personnellement vu comment c’est marmonné. Heureusement, le coréen explique ce dont il s’agit. « Pardon, c’est ça mon plat préféré. C’est une spécialité coréenne qu’on trouve dans la rue. De manière générale, la cuisine de rue, c’est ce que je préfère. Ça, c’est… euh comment expliquer… Comme des galettes de riz mais gluantes et très pimentée. Mon petit péché mignon. » Il a beau pencher la tête et essayer de se rappeler s’il a jamais goûté, rien ne lui revient. La description elle-même le laisse peu certain de ce à quoi ça ressemble. « Il faudrait que j’essaie un jour… Je ne sais pas si on a de quoi en refaire ici, les produits étrangers sont quand même plus faciles à trouver qu’avant. » Le monde se fait plus petit, en fait, et les voyages deviennent de plus en plus faciles, même si de plus en plus risqués aussi. « Franchement, je crois que c’est ce qui me manque le plus quand je suis en Europe ou aux Etats Unis. La nourriture de rue est de loin la meilleure du monde et aucun grand restaurant ne saura me convaincre du contraire. » Chiranth rit un peu. Lui-même a du mal avec la cuisine soit-disant indienne qu’il trouve en occident. Ça ne ressemble pas aux saveurs qui lui sont si familières et chères à son cœur.

« TADA! Et maintenant je fais quoi? Et toi c’est quoi ta nourriture préférée et pourquoi c’est la cuisine de rue indienne? » Il pousse le saladier vers Hyun-Su. « Tiens tu peux mettre là-dedans, on va garder tout ça de côté et faire cuire avec la viande d’ici quelques heures. Quant à mon plat préféré», il laisse sa phrase en suspens un moment alors que son expression s’adoucit. Il est ramené quelques décennies en avant, occupé à donner un coup de main en cuisine en parlant de tout et de rien, en discutant de lui et en posant des questions sur elle et sa vie et ses avis sur tout et n’importe quoi. « Le Korma. Celui de ma femme… » Il s’interrompt soudainement, se rendant compte de ce qu’il dit et ravalant ses souvenirs. Non. Sa femme, c’est ce trésor de souvenirs qu’il garde au creux de sa poitrine pour lui tenir compagnie quand il se sent trop seul et trop las. C’est douloureux, aussi, malgré le temps qui s’est écoulé. Il n’arrive pas à partager cette amère douceur avec quelqu’un d’autre. Il se racle la gorge et change de sujet. « En attendant on peut commencer le dessert. Du coup… Chocolat, obligé, hein ? », lance-t-il en repensant à la liste des aphrodisiaques. « Chocolat et fraises…. Oh ! Une fondue de chocolat avec des fruits ! C’est parfait ça, non ? C’est simple, convivial, mais aussi sensuel… Puis ça nous fait moins de boulot, alors on va pas se plaindre, hein ? »
   

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(MONTANA, 1975)
Le ricanement du plus jeune l’amène à lever un sourcil, avant qu’il ne lui offre un regard suspicieux. Rien ne sonne réellement authentique dans cette phrase et le coréen sait aussitôt que le ton léger de la conversation n’amène à rien de bien personnel. Ce qu’il apprécie plus qu’il ne saurait l’avouer. Quelque chose semble changer dans leur relation en cette fin d’après midi, sans qu’il ne puisse comprendre ce dont il s’agit, mais une chose est certaine cependant, ils restent superficiels et c’est le plus important pour l’instant. Si tu dois l’affirmer aussi fort, c’est que ce n’est pas vraiment le cas. L’homme retient difficilement l’envie de lui tirer la langue, pour se concentrer sur sa tâche, sur ce dîner qui est en train de prendre forme, même s’il se montre aussi inutile qu’il l’avait prédit. Son acolyte aurait probablement avancé plus vite sans lui, cependant il apprécie le temps qu’il passe ensemble. Curieux paradoxe, quand il veut rester le plus loin possible de lui, tout en s’approchant inexorablement. Une question pour un autre moment de toute façon, il vaut mieux se concentrer sur ce qui est en train de se passer, plutôt que de laisser son esprit vagabonder. Si sa concentration se perd, il ne répond plus de rien. Si tu veux gagner mon coeur, il va falloir plus que quelques crêpes… Ceci dit… J’en veux pour mon petit déjeuner demain matin. Et ne me dis pas non! Tu n’as pas le droit de me dire non après me les avoir vendu. C’est interdit par la loi du Montana! L’affirmation presque sérieuse est de nouveau noyée dans de nombreuses facéties, alors que le palpitant presque millénaire s’est affolé quelques secondes. Ce n’est pas un flirt. Ils ne sont pas en train de se chercher.

Confusion éphémère qu’il balaie de quelques mots inconséquents. Voilà un mode opératoire qu’il connaît bien. Tu sais quoi? On va partir à la chasse aux papillons tous les deux. Avec du gingembre. J’ai besoin de mettre ma théorie en pratique. Un sourire éclatant plus tard, il se renfrogne un peu en sentant son regard sur lui. Son enthousiasme douché, il marmonne quelques mots incompréhensibles avant de finalement secouer la tête, sans exactement lui répondre. Il ignore pourquoi il se sent un peu blessé à cet instant, pourtant il préfère faire comme si de rien n’était pour sourire de nouveau. L’air maussade n’est resté qu’une seconde, avant qu’il ne se reprenne et redevienne le gamin invivable qu’il sait être. Son lui intérieur dissimulé derrière des couches énormes de facéties en tout genre, il prétend ne pas ressentir cette petite pointe contre son coeur et étouffe le sentiment jusqu’à le dissimuler entièrement. Le processus ne dure que quelques secondes. Quelques secondes pour ressentir et détruire, et exposer à Vikram l’être qu’il est habituellement.

Heureusement le sujet change, la nourriture semble les garder occupés et leurs goûts personnels entrent dans la danse, jusqu’à la question de trop. La mélancolie soudaine ne passe pas inaperçue et le guerrier déglutit difficilement en la constatant. Un brin mal à l’aise de l’avoir révélée par sa question qui se montrait pourtant désinvolte, il cherche une répartie agréable, une façon de relancer le sujet, sans rien trouver pourtant. En parler semble hors de question alors il se mord la lèvre pour ne pas se montrer trop curieux et s’empresse de faire ce qu’il lui a demandé pour s’occuper les mains et surtout les yeux, qui se montrent probablement un peu trop inquisiteur.

L’homme ne parle jamais de sa femme. Hyun-su ne sait même plus s’il l’a déjà mentionné en sa présence. Tal lui a rapidement parlé d’elle mais Vikram? Non il ne sait plus. Pourtant il n’en dit rien, hoche simplement la tête pour lui faire comprendre qu’il a bien compris sa réponse, tout en continuant de s’affairer. Son visage s’éclaire seulement quand il mentionne le chocolat et la fondue qu’il souhaite faire. Oh ça c’est une super idée. Des fruits dans le chocolat… Miam miam. Et puis je sais pas toi, mais j’imagine la scène, un fruit trempé dans du chocolat, tendu à… ouais non oublie. On parle de Tal là. Jamais elle laissera Wayak’ la nourrir. Et le contraire… Mah… Non jamais. Si jamais ça arrive, je crois que la fin du monde sera proche. Super proche même! Il pouffe de rire, avant de le regarder dans les yeux. Ca ne dure qu’un seconde, pas bien plus, mais il cherche simplement à voir s’il l’a rendu triste… Donc… On coupe des fruits? Je suppose que le chocolat doit être fondu à la dernière minute non? Oh. On a du champagne au fait? On ne fait pas de fraises au chocolat sans champagne. Les français pourraient venir nous guillotiner pour ça. Ils font peut-être plus ça tiens d’ailleurs… J’ai tellement de mal à suivre les actualités… Il lève la main pour la secouer doucement, avant de s’avancer vers la panière à fruits, pour trouver quelques trésors à couper.

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(Montana, 1975) Prénom de Chiranth à l'époque : Vikram La nourriture c’est un sujet facile, surtout pour deux hommes comme eux qui apprécient bien manger. C’est rare qu’ils partagent de tels moments, alors Vikram ne boude pas son plaisir et taquine son aîné sans se faire prier. Il considère que c’est de bonne guerre, surtout s’il offre de préparer quelques crêpes rien que pour eux deux en échange. Il faudra les cacher aux autres. « Si tu veux gagner mon coeur, il va falloir plus que quelques crêpes… » Il porte la main à sa poitrine, faussement outré. « Tu me blesses, l’ami ! Et tu blesses aussi mon ami dont je tiens la recette. Vraiment, crois moi, tu n’es pas prêt. Si je m’y prends moitié aussi bien que lui, tu vas déjà pas en revenir. » Est-ce qu’il se vante ? Pas vraiment, non, il vante plutôt les talents culinaires de Camille que les siens, bien moindre par comparaison, mais amplement suffisants pour satisfaire les papilles de ses proches, merci bien. « Ceci dit… J’en veux pour mon petit déjeuner demain matin. Et ne me dis pas non! Tu n’as pas le droit de me dire non après me les avoir vendu. C’est interdit par la loi du Montana! » Voilà qui le fait lever les yeux au ciel. « Non, non, non, monsieur. J’ai dit dans la semaine, alors va pas me faire trimer le lendemain d’un gros plan comme celui de ce soir. On met déjà bien assez la main à la pâte hein. On verra si on peut faire un truc pour demain matin, mais certainement pas des crêpes. » C’est certainement pas une poêle à la main qu’il veut attaquer la prochaine journée.

Mais ça ne les empêche pas de faire d’autres plans. Ou du moins ça n'empêche pas Hyun-Su de faire d’autres plans pour eux. Et ça change tellement de leurs interactions habituelles que Vikram ne voit aucune objection, pour une fois que ce n’est pas lui qui a des idées foireuses : chacun son tour. « Faudra aller chercher où acheter des filets à papillons », ne peut-il s’empêcher de faire remarquer avec pragmatisme. « En parlant matériel, il te faut du gingembre en poudre, frais, confit ou mariné ? » Son sourire en coin est suffisant pour comprendre qu’il se paye gentiment la tête de l’autre homme. Ce n’est pas parce qu’il ne dit pas non pour cette aventure qu’il va garder sa langue dans sa poche. Ce serait bien trop ennuyeux. Même s’il y a encore des moments où Vikram sent qu’il a merdé dans ses paroles vu comment le coréen y réagit, mais il n’arrive pas à mettre le doigt sur le pourquoi. C’est déjà difficile à faire avec des gens qu’il connait très bien, comme avec Wayak’ ou Tal, mais c’est presque du domaine de l’impossible de naviguer de longues conversations avec Hyun-Su sans faire une bourde ici et là. Tant pis. C’est aussi comme ça qu’ils apprennent à se connaître l’un, l’autre, au détour de ce qu’ils veulent bien se dire et de quelques réactions passées sous silence qu’ils interprètent comme ils peuvent.

La sienne met fin à la discussion avant qu’il ne la relance, parenthèse fermée, s’interdisant de dévoiler ne serait-ce qu’un pan de ce passé à autrui, comme s' il allait perdre quelque chose qu’il garde jalousement. Comme si ce serait la trahir que de redevenir celui qu’il a été en sa compagnie alors qu’elle n’est plus là. Il n’est plus cet homme, son nom est désormais Vikram et il s’ancre dans ces syllabes avec tout l’entêtement dont il sait si bien faire preuve. Chocolat. Fraises. Fondue. La discussion repart et il est en partie reconnaissant à Hyun-Su de jouer le jeu. « Et puis je sais pas toi, mais j’imagine la scène, un fruit trempé dans du chocolat, tendu à… ouais non oublie. » Il préfère oublier, ouais, ça se voit notamment à sa grimace. « Sans parler de fin du monde, c’est comme si on parlait de mon père et de ma mère alors… Eww, non, dis plus jamais des trucs comme ça ! » Il s’est construit une petite famille, après tout. Wayak’ et Tal sont ceux qui l’ont guidé dans cette vie d’immortels et qui continuent à le faire, même quatre siècles après leur première rencontre. « Des fruits, des fruits, des fruits », il chantonne en en sélectionnant quelques uns : une barquette de fraises, bien sur, de la pomme, de la banane, de la clémentine et des myrtilles. « Ils auront de quoi faire avec ça. Et pour le champagne, j’en ai aucune idée, c’est pas toi le maître de maison ? » Il a fait ses excès en son temps, mais il est loin de raffoler du champagne en général. Ce n’est pas sa boisson de prédilection. « Oh, ça fait un moment que j’ai pas remis les pieds en France. Je devrais peut-être, pour rendre visite à Camille… Ouais, non, je vais lui demander pour la guillotine avant d’y remettre les pieds. » Hésitation compréhensible même si ironique considérant qu’il est dans un pays où la peine de mort est toujours d’actualité. Mais pas dans cet état, il lui semble, donc tout va bien.