some people get me wrong (lucian)

I'm walking away Sometimes some people get me wrong When it's something I've said or done Sometimes you feel there is no fun That's why you turn and run

(HAWAII, août 2009)
Des vacances bien méritées, juste avant une toute nouvelle rentrée, une vie qui n’attend qu’elle, dans ces passions qu’elle s’est découvertes. La jeune fille croyait que le sport serait sa vie, elle croyait beaucoup de choses, mais elle sait maintenant que sa meilleure option est son cerveau. L’histoire, la géographie, voilà deux matières qui ont sa vocation, elle en est désormais certaine.Tu n’es encore qu’une enfant… Dis souvent son père alors qu’elle palabre encore et encore sur le fait qu’elle deviendra une grande archéologue, qu’elle sera la plus pointue des scientifiques de ce domaine. Parfois, elle veut lui dire aussi que c’est grâce aux immortels qu’elle parviendra à faire tout ça, mais finalement elle ne peut s’y résoudre. La belle ne sait pas s’il est au courant de leur existence. Elle ignore si sa mère lui avait révélé tout ce qu’elle était. Dans le doute alors elle n’en dit rien, préférant garder cachée cette partie de sa vie. La jeune demoiselle craint trop qu’il n’essaie de la dissuader, jusqu’à la forcer à choisir entre cette voie tracée pour elle et les sentiments qu’elle éprouve naturellement pour lui. Pap’? Je vais faire une randonnée, j’ai tout ce qu’il me faut et je prends mon téléphone en cas de soucis. Je serais là pour le dîner promis et non, je n’ai pas besoin de toi. Repose toi… Ils sont là pour célébrer son entrée à Oxford, mais le paternel s’est saigné, simplement pour qu’ils puissent faire ce voyage à l’autre bout du monde. Elle lui en est incroyablement reconnaissante alors elle préfère le laisser se reposer… Surtout qu’elle n’envisage pas réellement une randonnée aujourd’hui.

Dans un sourire après lui avoir expliqué sa journée, elle s’approche de lui et vient lui offrir un léger câlin par derrière, déposant un petit baiser contre sa joue avant de s’enfuir comme la tornade qu’elle est habituellement. Le rythme qu’elle peut avoir est trop intense pour l’homme fatigué qu’il est en ce moment aussi il la laisse partir sans trop se soucier de ce qu’elle va faire. C’est une demoiselle raisonnable après tout… Bientôt elle se lance dans les rues, carte en main et lèvres retroussées de cette journée qui s’annonce intéressante. Elle a déjà trop chaud aussi elle abandonne la chemise qu’elle avait enfilée pour ne garder qu’un débardeur au dessus de son maillot de bain. Son short et ses chaussures de marche sont trop chauds, trop lourds, mais elle les conserve sur elle, plutôt consciente qu’elle ne ferait que se mettre en danger. Néanmoins la chaleur du coin, elle ne la supporte pas du tout. Trop de soleil. Son sang anglais se réjouit plus des nuages et de la pluie, mais ici, elle doit s'accommoder de l’inconfort pour trouver sa route. Elle cherche une plage, elle est entourée sur sa carte mais malgré les indications, il lui est difficile de trouver sa route. Demander serait probablement plus simple, mais elle préfère s’armer de sa patience pour trouver seule, dans ce petit jeu qui n’appartient qu’à elle. Trouver des choses et réfléchir pour ce faire, c’est ce qu’elle préfère, aussi elle continue sa quête seule, jusqu’à ce qu’un large sourire ne vienne décorer son visage.

J’ai trouvé! Qu’elle lance à elle-même, avant de s’aventurer dans le sable. Du regard, elle cherche, sans trop savoir quoi finalement. Les géants hawaiens ne manquent pas ici et la jeune fille ne sait pas vraiment à quoi il ressemble. Elle a un nom, elle sait qu’il traîne souvent ici pour donner des cours de surf et d’après ses informations, il devrait être ici aujourd’hui mais… il semble y avoir beaucoup de cours de surf pour les touristes et elle ne sait vers quel instructeur s’avancer. Dans le doute, elle s’avance vers le premier qu’elle voit, mais il secoue négativement la tête avant de pointer du doigt quelqu’un d’autre, plus loin. Probablement est-ce lui… Son premier immortel… Le souffle lui manque une seconde et son coeur s’emballe sous la pression qu’elle ressent soudain. Si c’est bien lui, elle va entamer une conversation avec un être qui existe probablement depuis des centaines et des centaines d’années. De quoi emballer son coeur d’adolescente curieuse, qui voudrait tout savoir de lui, sans se demander s’il va effectivement répondre à cette question. Aloha! Vous êtes monsieur Blackthorn? Je m’appelle Key et je fais un exposé sur le grand père d’un monsieur Blackthorn alors… Vous pouvez m’aider? L’idée lui est venue sur le champ, sans se soucier qu’un exposé en plein été semble curieux. Elle pourra toujours arguer ensuite que c’est un travail d’été et qu’elle est quelqu’un de très assidue… L’improvisation viendra de toute façon, lorsqu’elle aura effectivement trouvé l’homme qu’elle recherche...

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C’est un été tranquille, un été comme il les aime. Il passe les vacances scolaires à s’occuper des gamins locaux, ceux que les parents lui confient parce que la saison touristique bat son plein et qu’il faut bien accueillir les touristes et leur faucher un peu de blé tout de même, histoire de se dédommager un minimum du tourisme de masse qui s’abat sur les îles depuis des années. Ça ne le dérange pas. Ce sont des bons gosses. Personne ne vient à reculons – c’est la seul règle qu’il fixe. Il fait ça bénévolement, hors de question de se taper des relous de première. Il y a des petits mais aussi des plus grands. C’est que Lucian a plus d’expérience que tous les autres en surf et ça même l’ado le plus grincheux et ingrat saura le reconnaitre. On s’améliore plus vite à son contact qu’en essayant d’affronter les vagues seul. Les gamins sont bien contents de passer leur été avec un adulte relax et pas trop casse-pied et les parents de les savoir en bonne compagnie.

Donc ce lundi après-midi, rituellement, c’est le cours des petits. Il a une petite douzaine de gamins sous sa vigilance ce jour-ci, quatre petits sur lequel il garde un œil attentif. Les autres, plus grands, sont en autonomie autour de lui. Il regrette un peu d’avoir eu à se rendre sur une plage si touristique, mais ça arrangeait une des mamans pour récupérer son fils et il est toujours prêt à rendre service. Alors il accompagne les gamins de 5 ou 6 ans dans l’eau, à peine immergé jusqu’au genoux, il tapote sur les chevilles frêles pour replacer correctement les pieds sur la planche et repêche ceux qui sont tombés à l’eau. Un mouvement de main dans sa direction attire son regard et il répond d’un signe de tête à un de ses collègues qui lui désigne une silhouette sur le sable sec. Il penche la tête, incapable d’identifier la personne qui le fixe et finit par remonter vers la plage suivi d’une petite ribambelle de bambins joyeux qui traine derrière eux des planches miniatures mais évidemment trop grandes pour leur petite taille. Il a pas besoin de le dire : quand il remonte sur la plage, on le suit scrupuleusement ou on revient pas le lendemain. Maman canne et ses rejetons ou joueur de flutes suivis par ses rongeurs, je vous laisse choisir l’image qui vous paraitra la plus bucolique.

Main en visière, il se rapproche jusqu’à faire face à ce qui s’avère être une adolescente, une jeune fille. Aloha! Vous êtes monsieur Blackthorn? Je m’appelle Key et je fais un exposé sur le grand père d’un monsieur Blackthorn alors… Vous pouvez m’aider? Il répond à l’aloha par la formule d’usage avec un sourire poli et puis un peu surpris de s’entendre appeler par ce patronyme – c’est tout récent, ils viennent d’en changer et de l’adopter avec Rosalyn – il rétorque. « C’est bien moi, Lucian. Mais j’porte le nom de ma femme ; pour un grand-père Blackthorn, faudrait s’adresser à elle. » qu’il ment sans rougir. Y’a pas de grand-père Blackthorn, c’est un patronyme inventé de toute pièce et il préfère éviter toute question d’ordre généalogique, ca lui évite de partir dans des mensonges difficiles à retenir. Alors il espère que la jeune Key abandonnera ses cherches en s’entendant trimballer d’une personne à une autre. Toutefois curieux, il se permet une petite moue dubitative et demande « Mais vous faites un exposé sur quoi ? Il a quoi de spéci… » Il s’interrompt en sentant qu’on tire sur son short et quand il baisse les yeux vers le sol il aperçoit une des enfants qui lui montre du doigt un des gamins qui vient de repartir vers les vagues avec sa planche. Il fronce les sourcils, penche la tête d’un air un peu interloqué et interrompt la conversation en levant un doigt vers Key. « Ha, attendez … Je, heu, je reviens ». Quelques enjambés lui suffisent pour récupérer sa brebis égarée qu’il sermonne gentiment « Hop là ! Retour à la case départ mon bichon. », la petite planche sous un bras, le bambin sous l’autre. « Donc vous disiez ? Papy Blackthorn, hein ? Qu’est-ce que vous voulez écrire sur c’vieux crouton ? »

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(HAWAII, août 2009)
Sur le bord, l’eau venant lécher ses orteils, elle observe le colosse qui sort de l’eau pour venir la saluer. Son côté avenant lui plaît déjà. Pourtant occupé, il vient lui offrir quelques minutes de son temps et c’est déjà une petite victoire pour elle. Quand il arrive à portée de voix elle l’interpelle, lui offre un large sourire pour endormir sa méfiance. Sa voix est grave, presque intimidante, mais elle ne se démonte pas, élargissant son sourire encore un peu. Oh! L’erreur évidente lorsqu’il lui énonce que c’est le nom de son épouse. Elle s’était cru si maligne, en utilisant le “grand père” pour tenter d’en découvrir plus sur lui, mais il s’avère qu’elle a été bien idiote de supposer qu’il puisse être aussi peu prudent. La jeune femme cherche déjà une échappatoire, un mensonge crédible, mais il lui offre de lui même une chance de réfléchir, en s’éloignant pour s’occuper d’un gamin téméraire. Elle s’offre un petit sourire malicieux. Les enfants, c’est toujours très amusant, même si elle n’imagine pas une seconde s’en offrir un exemplaire. Elle est trop jeune pour ça de toute façon. Ah, y’en a un qui tente de s’échapper. Qu’elle lance en réponse, amusée malgré elle de la situation. Même si elle n’obtient aucune réponse satisfaisante, elle aura au moins passé quelques minutes agréables.

Il revient bientôt, elle n’a pas bougé d’un poil. Dans sa tête fourmillent les idées, ainsi que les excuses en tout genre et elle sait désormais quoi répondre face au géant. Je vais être honnête avec vous, c’est vous que je cherche. Enfin en tout cas, vous correspondez à la description de la personne que je cherche. La jeune fille met les pieds dans le plat, provoque le sujet comme pour observer ses réactions. Elle n’est pas encore assez aiguisée pour prétendre comprendre les réactions des autres, mais elle sait que le sujet peut être assez sensible pour qu’il réagisse, lui offrant des indices contre son gré. S’il est effectivement prudent, il ne lui offrira rien, mais elle ne perd rien à essayer. Les risques possibles, elle n’en a pas conscience. De toute façon, elle ne pense pas que les immortels puissent être dangereux… Et puis… Il n’en est probablement pas un. Elle serait bien chanceuse, de tomber sur l’une de ces personnes sans trop d’efforts. Enfin… J’ai cru comprendre que votre famille est à l’origine d’une légende. C’est sur cette légende que je veux écrire. J’ai parlé à pas mal de personnes sur l’île, j’adore découvrir des histoires et des mythes. Et on parle d’un homme qui ne vieillirait pas comme les autres. Il paraît qu’il est caché dans un coin de l’île, dans la jungle ou je ne sais pas où et que son petit fils pourrait me parler de lui. J’ai cherché longtemps avant d’obtenir le nom de Lucian Blackthorn. Alors forcément j’ai cru qu’on parlait d’un grand père Blackthorn. J’aurais jamais cru que c’était pas votre nom de base. Enfin du coup.. J’aimerais beaucoup rencontré votre grand père. Si y’a une légende en son nom c’est qu’il doit être génial.

La jeune fille explique aussitôt ce qu’elle  a derrière la tête, sa démarche derrière tout ça, sans pour autant l’accuser directement d’être ce qu’elle cherche. Après tout, c’est le meilleur moyen de le braquer, alors elle préfère rester vague, s’excitant malgré tout de la situation. Elle se fait des films, la gamine. S’imagine déjà en train de parler d’Hawaii quand l’île était uniquement peuplé de natifs. Sa voix se fait plus aigue au fur et à mesure et son accent anglais ressort de plus en plus quand elle parle. Oui, la gamine imagine déjà de grandes discussions passionnantes, mais pour ça, elle doit parvenir à le mettre en confiance, pour qu’il accepte de s’ouvrir s’il est bien la personne qu’elle cherche.

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(HAWAII, août 2009)
Il garde un petit œil vigilent sur sa marmaille, posant une main sur une épaule par ci pour réfréner l’audace d’un petiot qui voudrait s’approcher des vagues ou interpellant un grand par là pour le charger d’occuper les petits avec un château de sable. « Ah, y’en a un qui tente de s’échapper. » que son inconnue remarque et il rit en retour, amusé par l’aplomb des gamins. « Oui, ils essaient toujours. C’est qu’on est téméraire par ici. ». Il les couve du regarde et ajoute « Mais j’ai bien plus d’expérience qu’eux à ce jeu là, ils ne font pas le poids. ». Deux cent quarantes années et des brouettes. Dur de revendiquer un âge exact quand votre date de naissance n’a pas été gravé dans le marbre. Mais ça il n’irait pas le révéler à une petite dame curieuse qui ne sait rien de l’immortalité.

Il déboute sa demande sans prendre trop de pincette, ne cherchant pas à ménager la jeune femme, mais elle revient à la charge avec aplomb. « Je vais être honnête avec vous, c’est vous que je cherche. Enfin en tout cas, vous correspondez à la description de la personne que je cherche. » Un aplomb qui lui plait, il faut bien être honnête. Cela le fait rire et puis il aime les gens avec de l’audace, cela démontre un certain caractère. D’autant que cette jeune fille allie à cet aplomb deux autres qualités qu’il apprécie, la politesse et l’humilité. Donc il sourit « Bon, bon … Key, c’est ça ? Key comment déjà ? Vous devez bien avoir un nom de famille, vous qui connaissez le mien. » Il aimerait bien une identité complète. Elle a l’air d’en savoir bien plus sur lui que lui n’en connait sur elle. « Enfin… J’ai cru comprendre que votre famille est à l’origine d’une légende. C’est sur cette légende que je veux écrire. J’ai parlé à pas mal de personnes sur l’île, j’adore découvrir des histoires et des mythes. Et on parle d’un homme qui ne vieillirait pas comme les autres. Il paraît qu’il est caché dans un coin de l’île, dans la jungle ou je ne sais pas où et que son petit fils pourrait me parler de lui. J’ai cherché longtemps avant d’obtenir le nom de Lucian Blackthorn. Alors forcément j’ai cru qu’on parlait d’un grand père Blackthorn. J’aurais jamais cru que c’était pas votre nom de base. Enfin du coup.. J’aimerais beaucoup rencontrer votre grand père. Si y’a une légende en son nom c’est qu’il doit être génial. »

Ha. C’est donc cette histoire-là. Il secoue la tête et prend le même visage q’une personne peinée de ne pas savoir renseigner un touriste qui lui demanderait où se trouve Kalakaua Avenue à Honolulu. « J’ai 40 ans vous savez. Mon grand-père est mort depuis longtemps … » Et puis il ajoute avec un sourire « L’homme dont vous parlez ca doit être mon arrière-grand-père, il est mort aussi évidemment. Il était sous-marinier pendant la deuxième guerre mondiale, son bâtiment a été torpillé au large du Japon en 1943 ou 44, je ne sais plus très bien. Il parait qu’il faisait plus jeune que son âge, mais ma grand-mère m’a toujours dit qu’en réalité il avait juste menti sur sa date de naissance. ». Il parle de lui et profère ses mensonges sans se démonter bien trop habitué à devoir se justifier auprès des locaux. Qui ne sont de toute évidence pas dupe, mais cela Lucian en a bien conscience également. C’est un statut-quo qui tient très bien depuis des décennies. Il doit avouer en revanche être un peu surpris de voir que quelqu’un a été répété ça à une touriste. Il ajoute sur le ton du mec du coin un peu blasé par le tourisme de masse qui défigure les îles depuis un siècle « Bon, et puis, je suis pas sur qu’il existe encore des coins perdus qui permettent de se cacher ici, y a beaucoup trop de tourisme pour ça. Enfin, si vous en connaissez un, dites-le-moi parce que franchement je suis curieux. ». Il ment. Il connait les spots. Les locaux les connaissent aussi.

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(HAWAII, août 2009)
Mais j’ai bien plus d’expérience qu’eux à ce jeu là Les questions de nouveau fourmillent avec ces simples mots. Cette phrase somme toute innocente semble rallumer ses neurones qui s’agitent sans cesser.  Expérience… Est-ce simplement parce qu’il est adulte et eux enfants? Est-ce parce qu’il effectivement l’immortel qu’elle recherche si ardemment? Est-ce simplement parce qu’il a fait ça toute sa vie, étant auparavant dans la peau de ces sacripants qui désormais semblent utiliser des techniques qu’il aurait lui même utilisé enfant? Ce feu d’artifice vient exploser dans son esprit et elle ne sait plus pendant un instant où donner de la tête. Son regard se fait un peu vague, mais elle revient vite sur terre alors qu’elle l’agrémente de détails, lui expliquant ce qu’elle cherche réellement. Key Teirborn. Vous trichez un peu par contre. J’ai dû chercher l’info pendant des jours moi avant de l’obtenir. Elle se fait un peu boudeuse, juste assez pour tenter de le dérider, pour lui insuffler un peu de confiance, comme pour le pousser à se révéler un peu plus.

Elle ne sait si ça fonctionne réellement ou s’il est juste sympathique, mais il s’ouvre un peu, lui explique quelques détails, mais quelque chose la pousse à rester méfiante face à tous les propos qu’il tient. Où est la vérité, où est le mensonge, telle est la question qu’elle se pose. Cette histoire de soldat tient la route, elle doit bien l’avouer et elle se trouve déçue de voir qu’elle n’obtient pas ce qu’elle désire. Probablement parce qu’il n’est pas l’homme qu’elle cherche… Ou parce qu’il est bon menteur. La jeune demoiselle penche la tête de côté, comme pour mieux analyser tout ce qui s’est dit jusque là. Oh? Depuis longtemps? Ca ne colle pas avec les histoires. La chronologie ne tient pas. Tout ce que j’ai entendu, y’a certains évènements qui sont très récents… Elle ne l’accuse de rien, statuant juste des faits qui lui ont été rapportés. Les histoires sont plus puissantes qu’on ne pourrait le croire et à cet instant, elle se montre très incisive, utilisant ce qu’elle a appris pour le déstabiliser un peu. Elle espère simplement ne pas le brusquer. Ce début de conversation est plutôt sympathique et elle ne voudrait pas le braquer de ses airs de miss je-sais-tout. Vraiment? Je suis tombée sur un coin top… Enfin non. Je ne suis pas tombée par hasard dessus. On m’a indiqué quelques passages secrets pour tomber dessus. Un local semblait très heureux de partager ce secret avec moi mais… comme il m’a demandé de ne rien dire à personne… Si vous ne le connaissez pas déjà, je ne vous le montrerais pas… Elle se fait un peu piquante, comme à son habitude. Son aplomb lui permet en général d’obtenir ce qu’elle désire, comme elle l’a fait jusque là avec les autres locaux rencontrés.

Vous connaissez l’histoire dont je parle non? Pourquoi est-ce que votre arrière grand père serait la personne de cette histoire? Pourquoi ça ne peut pas être votre grand père ou… Elle hésite une seconde, se mordant la langue pour s’empêcher de parler trop vite, mais finalement, elle finit par les lâcher. vous? La demoiselle sait qu’elle marche sur un terrain miné. Il semble évident qu’un immortel ne peut s’exprimer librement sur ce qu’il est, moins encore à une parfaite inconnue. Les histoires racontent tout et n’importe quoi. Probablement souvent n’importe quoi mais… j’ai cet instinct qui me pousse à croire qu’elle sont vraies cette fois. Je sais que vous les connaissez et… je veux juste savoir si vous êtes vraiment la personne que je cherche. Je veux approfondir… Elle ne sait pas comment lui montrer qu’il peut avoir confiance en elle. Même si elle vient de lui dire qu’elle ne trahira pas le secret du local qui lui a montré un super spot, ce n’est pas suffisant, elle en est certaine. Que dois-je faire pour en savoir plus? Autant le lui demander directement. Avec un peu de chance, il se laissera convaincre…

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(HAWAII, août 2009)
Il est bon public Lucian et quand la jeune fille lui fait une singerie de bouderie, il sourit et rigole Key Teirborn. Vous trichez un peu par contre. J’ai dû chercher l’info pendant des jours moi avant de l’obtenir. Il secoue la tête et rétorque du tac au tac. « J’ai jamais prétendu être particulièrement fair play. » Maintenant que tous ses gamins sont bien occupés sur le sable, encadrés par les adolescents plus grands à qui il donne des cours de surf, il se détourne un peu d’eux, s’éloigne d’un ou deux mettre suivi par sa nouvelle stalkeuse. Il a beau l’embobiner du mieux qu’il peut, il n’arrive pas à se débarrasser d’elle, mais il fait mauvaise fortune bon cœur. Aussi, lorsqu’elle le contredit Oh? Depuis longtemps? Ca ne colle pas avec les histoires. La chronologie ne tient pas. Tout ce que j’ai entendu, y’a certains évènements qui sont très récents… Il répond par un sourire et lui répond d’une voix douce, comme s’il essayait d’atténuer une possible déception. « As-tu déjà envisagé que  les histoires pourraient n’être que des histoires ?  C’est un peu rocambolesque comme idée … ».


Quand elle se vente d’avoir trouvé un petit coin top, il éclate de rire. Vraiment? Je suis tombée sur un coin top… Enfin non. Je ne suis pas tombée par hasard dessus. On m’a indiqué quelques passages secrets pour tomber dessus. Un local semblait très heureux de partager ce secret avec moi mais… comme il m’a demandé de ne rien dire à personne… Si vous ne le connaissez pas déjà, je ne vous le montrerais pas… « Bah me le montre pas, petite ! C’est bien, tu as raison c’est comme ça qu’on préserve les petits coins tops, comme tu dis ». Il vaque à ses occupations rangeant les mini-planches dans le râtelier prévu à cet usage, en vérifie les ailerons et passe une main sur chaque planche pour s’assurer qu’elles sont encore bien adhérentes. Vous connaissez l’histoire dont je parle non? Pourquoi est-ce que votre arrière grand père serait la personne de cette histoire? Pourquoi ça ne peut pas être votre grand père ou… Il relève les yeux, franchement incrédule, se demandant si elle va oser sortir cette supposition rocambolesque tout de même vous?. La main suspendue en l’air entre deux planches, il répête « Moi ?! Tu insinues que j’ai l’âge de mon arrière-grand père ? », il secoue la tête et faute de réussir à éclater de rire – parce que cette conversation le prend quelque peu au dépourvu –, il reste bouche bée un instant. Puis finalement, la main se repose sur la planche suivante, qu’il trouve un peu trop glissante à gout alors il l’installe machinalement sur des tréteaux. « Tiens, passe moi le pain de wax puisque visiblement, tu tiens à avoir cette conversation, autant te rendre utile … » Il montre du menton le pain de cire qui traine dans les nombreuses affaires de sa compagnie, et lorsqu’elle lui tend, il commence cirer la planche tout en l’écoutant, assez curieux de découvrir son raisonnement. C’est bien la première fois qu’on lui sort une histoire pareille. Les histoires racontent tout et n’importe quoi. Probablement souvent n’importe quoi mais… j’ai cet instinct qui me pousse à croire qu’elle sont vraies cette fois. Je sais que vous les connaissez et… je veux juste savoir si vous êtes vraiment la personne que je cherche. Je veux approfondir… Il lui fait signe de lui passer le peigne à wax qui se trouvait avec la cire. Que dois-je faire pour en savoir plus?

Ses sourcils se soulèvent dans un mouvement circonspect et il répond tout en commençant à gratter la planche avec le peigne « Bah … déjà, te faire coopter par quelqu’un peut-être ? Tu crois vraiment que - mettons tes histoires sont vraies, c’est une supposition je le souligne ! Mettons, c’est vrai. Tu t’imagines qu’en débarquant de nulle part et n’ayant d’autre références que les dires de personnes qui ne t’accompagnent même pas pour se porter garant de toi d’ailleurs – tu vas réussir à en "savoir plus " ? » Il secoue la tête et il désigne le râtelier d’un mouvement du menton « Tu pourrais m’apporter la troisième planche en partant de la droite, je vais la cirer aussi celle-là. » tout en continuant à réfléchir à la question de Keira. « Je dis pas, tu as l’air d’être une bonne gamine ; mais franchement … qu’est-ce qui te garantit ? Rien. Juste des gens que tu aurais rencontré et qui t’aurai raconté des choses. Mais ils sont même pas là pour se porter garant. » qu’il répète en secouant la tête de droite à gauche. Il rigole « C’est pas la CIA ici, mais bon on est pas des blaireaux non plus.». Il finit par ajouter « Tu m'as toujours pas donné le sujet de ton exposé d'ailleurs. Je veux dire ... Ecrire un exposé sur une personne qu'on ne connait pas et qui n'est connu de personne ... C'est vraiment un sujet, ca ? Qu'est-ce qui t'intéresse dans cette histoire ? Tu dois le faire devant qui d'ailleurs, cet exposé ? ».

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(HAWAII, août 2009)
As-tu déjà envisagé que  les histoires pourraient n’être que des histoires ? Elle secoue la tête. Non… Pour elle ce ne sont pas que des histoires. Il y a des indices, des faits, des détails. Tout ce qu’une histoire n’inclus pas vraiment. Toutes ces choses qu’elle a pu découvrir dans ses balades sur l’île, mais qui ne ressemblent plus qu’à une bouillie à mesure qu’il détruit ses espoirs. Peut être qu’elle se trompe après tout. Peut être qu’il n’est pas l’être qu’elle croit. Peut être que tout ce qu’elle a appris ne le concerne pas du tout. Seulement il y a quelque chose qui l’empêche d’abandonner. Elle ne sait pas encore quoi. Peut être est-ce son regard? Elle ne saurait mettre le doigt sur ce qui la dérange réellement, mais elle sait une chose importante. La jeune fille n’est pas là par hasard et elle compte bien rester dans ses pattes jusqu’à avoir la preuve absolue qu’il n’est pas immortel. C’est probablement un peu drastique et elle risque d’avoir un appel de son père bien avant qu’il ne lâche le moindre indice sur sa personne, mais elle veut tout de même essayer. Ouais… Et c’est aussi comme ça qu’on garde la confiance de quelqu’un… Elle balance ça comme ça, mais ça n’a rien d’un hasard. S’il y a bien une chose qu’elle a appris de son père, c’est que les mots sont importants et la façon de les mettre dans une phrase aussi. Ce n’est pas par hasard qu’elle parle de confiance en sa présence. Les personnes qui m’y ont amené m’ont dit de ne pas en parler. Ca me paraît normal de le garder pour moi. Même si vous êtes visiblement quelqu’un du coin.

Elle paraît fière, la gamine, en balançant des propos comme ça, mais c’est parce qu’elle l’est réellement. Encore trop jeune pour ce genre d’enquête, elle se montre entêtée et impatiente et devrait se montrer reconnaissante de ne pas se faire évincer de cette conversation. Quelques mots en plus, quelques accusations qui n’en ont pas l’air et elle est là, sa certitude. Ses mots pourraient avoir l’air ridicule, mais il ne rit, ne se moque pas d’elle et ne la traite pas de folle. C’est déjà arrivé auparavant, quand elle a osé mentionner les immortels à des connaissances au lycée. On l’a pris pour une dingue. Seulement lui ne fait que répondre très sérieusement à ses questions. Peut être est-il simplement très sympathique… ou exactement ce qu’elle pense… A savoir un être qui ne peut mourir. Un peu perdue dans ses questions sans réponses, la gamine met quelques secondes avant de lui passer ce qu’il réclame, l’aidant ensuite à chacune de ses demandes. Même si elle finit par faire chou blanc, au moins, elle pourra se vanter d’avoir passé un moment agréable. Oh… Qui ne dure pas avec les propos suivants. Il a raison. Bien sûr qu’il a raison. En se montrant ici, seule, sans aucune autre preuve que ses élucubrations, elle s’est montrée bien imprudente. La gorge un peu nouée, elle apporte la planche qu’il demande, sans oser l’interrompre maintenant qu’il parle réellement. Chaque mot qu’il emploie, elle l’assimile un peu difficilement, avant de pousser un léger soupir dépité. J’ai menti, j’ai pas vraiment un exposé. C’aurait pu être sur les légendes mais personne s’y intéresse au lycée. Enfin à part moi. J’adore les légendes… Et les chasses au trésor. Et j’ai… Elle s’interrompt dans sa confession. La jeune fille allait parler de Jules, de cette femme qui est venue lui avouer l’existence des immortels et l’implication de sa mère dans cette organisation dont elles font partie. Ce détail, elle préfère le taire, prenant un virage drastique dans sa phrase. J’ai entendu une légende comme quoi certaines personnes ne pouvaient pas mourir. Du coup, en arrivant ici pour les vacances, je me suis demandé si y’en avait pas un ici. Et de fil en aiguille bah… Tada! Me voilà… Elle écarte les bras durant sa phrase avant de les ramener contre son corps, un peu dépitée soudain. C’était juste de la curiosité, je veux pas vous embêter ou quoi. C’est juste… fascinant si c’est vrai. Vous imaginez ce qu’ils pourraient voir, ce qu’ils pourraient vivre? Ce qu’ils pourraient nous apprendre de notre passé? Je sais pas c’est… incroyable. Elle s’emballe un peu. Bien sûr elle sait qu’ils existe pour de vrai, mais elle ignore toujours si cet homme, lui, en est un… Peut être qu’en s’ouvrant ainsi, elle fera taire ses suspicions et attirera sa sympathie, voire sa confiance…

I'm walking away Sometimes some people get me wrong When it's something I've said or done Sometimes you feel there is no fun That's why you turn and run

(HAWAII, août 2009)
J’ai menti, j’ai pas vraiment un exposé. C’aurait pu être sur les légendes mais personne s’y intéresse au lycée. Enfin à part moi. J’adore les légendes… Et les chasses au trésor. Et j’ai… Il s’arrête dans ses gestes, le très relatif emportement de Keira le met en garde. Non pas contre un danger immédiat, mais contre un manque de rigueur, contre une excitation qui l’emporte sur la retenue. J’ai entendu une légende comme quoi certaines personnes ne pouvaient pas mourir. Du coup, en arrivant ici pour les vacances, je me suis demandé si y’en avait pas un ici. Et de fil en aiguille bah… Tada! Me voilà… Tada, la voilà, cela ne l’arrange pas du tout. Son front se plisse et ses sourcils se froncent, mais ce n’est pas de la colère. C’est plutôt un embarras mêlé d’inquiétude. Comment va-t-il annoncer à son âme sœur qu’en quelques semaines sur l’île à peine ils ont été repéré et qu’il faut plier bagage ? C’était son tour de choisir leur nouveau lieu de villégiature et avec force persuasion, malgré le soleil et la température il avait obtenu gain de cause pour Hawai’i, ses îles natales, sa culture, son passé. Mais il suffit d’une petite curieuse et le rêve s’effondre. Ca sera la proposition de Rosalyn qui fera office de destination finale. Il faudra attendre une nouvelle identité, quelques décennies. Adieu l’hiver doux des îles du pacifique, bonjour la neige lumineuse de la petite ville de Queenstown, car c’est sur la Nouvelle-Zélande que l’option de Rosalyn s’était porté. Certains couples négocient les prénoms de leur progéniture, chez les Blackthorn se sont plutôt les lieux d’ancrage. Il reprend ses gestes en frottant vigoureusement sa planche, même un peu trop, il se perd dans ses pensées jusqu’à être interrompu par la jeune fille. C’était juste de la curiosité, je veux pas vous embêter ou quoi. C’est juste… fascinant si c’est vrai. Vous imaginez ce qu’ils pourraient voir, ce qu’ils pourraient vivre? Ce qu’ils pourraient nous apprendre de notre passé? Je sais pas c’est… incroyable. Cette fois, ce ne sont pas ses sourcils qui se froncent mais sa bouche qui se tord dans une grimace perplexe, un sentiment complexe. Il répond doucement, un peu tristement « Ce n’est pas un jeu tu sais. Satisfaire ta curiosité ne doit pas mettre en danger la vie des autres … » Une courte pause et il renchérit « Tu n’as jamais vu ou lu d’œuvres de science-fiction ? Les gens aux capacités spéciales finissent toujours par être poursuivi et mise sur un brancard pour des expériences scientifiques, contre leur volonté évidemment. » Il la dévisage un instant, se demande si elle ne manque pas un peu de maturité pour leurs histoires. Il doit avouer qu’il a du mal à l’imaginer être du conclave. Pas qu’elle soit trop jeune, mais ils ont des techniques d’approches plus vicieuses en principe. Et puis son don ne le met pas en garde comme il a déjà pu le faire face à quelques âmes damnées du conclave. La clairvoyance se contente d’être calme, grésillement à fleur de peau. Il penche la tête. Hésite. Il ne sait pas si il a envie de s’affabuler d’une petite humaine curieuse dans son giron, mais il sait pertinemment qu’il ne veut pas la laisser partir et déambuler gaiement, racontant à qui veut l’entendre de sombres histoires d’hommes qui ne mourraient jamais vraiment. Il veut garder un œil sur cette drôle de petite dame.

Il finit par se résoudre à ce qu’il n’aime pas. Le contact physique. Il est de ceux qui évite le peau à peau le plus possible car il sait que cela déclenche bien plus facilement une lecture impromptue. Il n’aime ça ni pour lui – c’est trop d’information qu’il ne souhaitait pas savoir – ni pour les autres – c’est trop intrusif. Il finit par lâcher son peigne, essuie sa main poisseuse de cire, d’eau de mer et sel contre son short de bain et puis tend la paluche caleuse vers Keira. Elle s'ouvre et se referme pour lui signifier qu'il attend qu'elle pose sa main dans la sienne. « Tu n’as rien à cacher, n’est-ce pas ? » Il espère que la réponse à cette question est vraiment non. Qu’elle ne va pas se découvrir une affinité particulière pour le conclave écarlate. Il n’a pas très envie de lui envoyer son épouse à ses trousses. Mais le geste qu’il attend ne vient pas. Pas encore. Alors il hausse les épaules et il ajoute de mauvais gré « Pour quelqu’un qui veut faire irruption dans l’intimité des autres et qui met son nez dans des affaires qui ne la regardent pas, tu n’y mets pas beaucoup du tiens. ». Il soupire. Il a l’impression que le soleil s’est assombri et que le ciel s’est couvert de nuage pourtant, il n’y a que quelques cumulus qui se reflètent dans le grand bleu. « Je ne demande qu’une main, et j’prendrai pas le bras tout entier. C’est un geste de confiance, j’suis pas cartomancien, j’vais pas lire dans tes pensées, je veux juste savoir à quel point tu me mets en danger. ». Il ricane « C'est quoi le problème ? Tu fais partie des gens qui ne sont pas très tactiles ? ». Il secoue la tête en levant les yeux au ciel. Ils ne savent pas ce que c'est d'être vraiment tactile. Sens surdeveloppés et clairevoyance; Il est verni. « Tu t'immisces, tu viens poser des questions bien trop personnelles et bien trop dangereuses, mais y a que toi qui se permettrait d'être intrusive ? » Et puis il se saisit des planches et commence à les ranger. « En parlant de dangers … Sais-tu seulement ceux auxquels tu t’exposes ? » qu’il râle, un peu ombrageux. Il se demande à quel point elle y croit, si elle a juste une infime idée des épées de Damoclès qui vacillent au-dessus de la tête des humains qui savent. Le conclave. L’Ordre et ses ambitions d’asservissement. Les factions ennemies et les pauvres petites victimes humaines qui se trouvent dans le champ de tir. Celles qui ne se relèveront pas.

I'm walking away Sometimes some people get me wrong When it's something I've said or done Sometimes you feel there is no fun That's why you turn and run

(HAWAII, août 2009)
Ce n’est pas un jeu… Elle a envie d’arguer qu’elle le sait, qu’elle n’est plus une enfant et qu’elle n’est pas là pour se jouer de lui ou jouer avec lui. Sa curiosité n’est pas qu’une simple façon de se divertir, ce ne sont pas de simples questions pour elle, c’est une passion qui se dessine, c’est une façon de se connecter à sa mère aussi. Ce qu’elle sait de ces êtres n’est rien, par rapport à tout ce qu’elle veut apprendre d’eux et c’est ce qu’elle essaye de faire comprendre à l’homme, mais force est de constater qu’elle s’y prend bien mal. Ses sourcils froncés rendent son visage rapidement sévère et elle aurait reculé d’un pas si ça n’avait été pour sa fierté et sa manie de se montrer plus brave qu’elle ne l’est réellement. Apeurée un peu, par sa prestance et sa taille, elle se montre pourtant avec un visage fermé, déterminé, relevant le menton face à ses paroles. Je ne veux pas les ennuis, ni pour moi, ni pour vous. Pour l’instant elle n’ajoute rien d’autre, bien décidée à réfléchir avant de continuer à parler. Elle s’y prend visiblement mal pour l’instant pour obtenir les informations qu’elle désire, il est donc probablement temps de changer un peu d’approche. Tu n’as rien à cacher n’est-ce pas? La jeune femme relève les yeux pour essayer d’attraper son regard, le sien étant clairement perturbé par la question qu’il vient de poser. Elle a mille choses à cacher, probablement, mais dans le cas précis de cette conversation… Non absolument rien. Pourtant elle n’ose pas prononcer ces mots à voix haute, elle se contente de secouer la tête négativement, impressionnée malgré elle désormais.

Je ne… Elle hésite la gamine, parce qu’elle prend soudain conscience qu’elle ne sait absolument pas dans quoi elle s’est embarquée. Le danger, elle en prend soudain conscience, sans savoir s’il vient de lui, ou tout simplement d’elle. C’est en tout cas un très mauvais pressentiment qui la prend lorsqu’il l’invite à prendre sa main et son aversion pour les contacts n’y est probablement pas pour grand chose. Au lieu d’accèder à sa demande, elle ramène ses mains contre sa poitrine, hésitant vraiment à reculer d’un pas pour mettre un poil plus de distance entre eux. Toute cette situation, qui se voulait innocente à la base, se transforme en quelque chose de beaucoup plus désagréable, qu’elle ne sait pas comment analyser. La situation lui échappe clairement, mais elle n’ose pourtant pas faire volte face, s’excuser et s’en aller sans jamais revenir.

Un rire nerveux lui échappe lorsqu’il lui demande si elle n’est pas tactile. C’est un euphémisme dans son cas. Elle déteste ça, lorsque les gens la touchent. Elle déteste ça, de sentir la peau d’un autre contre la sienne. Peu habituée aux accolades et moins encore aux câlins, elle se retrouve mal à l’aise si cela doit arriver. Pour ne pas répondre, encore une fois elle utilise sa tête, l’hochant cette fois pour confirmer son affirmation. Je déteste ça. Qu’on me touche. Je cherche pas à m’immiscer ni rien. Pas dans votre vie, je… Je suis pas très adroite, je suis désolée d’être arrivée comme ça avec mes gros sabots. Vous savez, je vous veux aucun mal, je suis pas là pour vous attirer des ennuis. Tout en parlant désormais, elle essaye de reculer un peu, cherchant à échapper à cette impression détestable qu’elle a fait une erreur en se pointant ici. Je vous aide à ranger pour le désagrément, après je m’en vais. Je reviendrais pas vous embêter je vous le promets. Elle s’avance vers lui désormais, attrapant au passage une planche qu’elle range à un emplacement, avant de faire volte face pour en attraper une autre, mais elle a mal calculé son coup, se retrouvant à trébucher contre le bout de bois. Tout est si rapide qu’elle s’imagine déjà au sol, à manger le sable