intrigue en cours Entre les Enfants de Prométhée et l'Ordre de l'Hydre, la guerre semble à présent inévitable. Les uns comme les autres se préparent à l'affrontement. De son côté, le Conclave Écarlate peine à se faire à l'absence des Fawkes et au nouveau leadership des Ackerman. À moins que les laboratoires d'Amaranth Pharmaceuticals ne fassent de grandes découvertes dans peu de temps, ou que le Conclave ne mette la main sur un immortel, il se pourrait bien que ces tensions coûtent cher à l'organisation... Et après être longtemps resté dans l'ombre, un vieil ennemi s'apprête à refaire surface.
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(#) (Wander)Lust [Tony]    Jeu 28 Oct - 19:08


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Ten thousand candles couldn't light all the darkness in your heart God, it's crazy how I need your friction.


L’horloge tourne. Le temps court vachement vite, tout de même. Y a quinze ans, t’étais à York avec tes doigts autour du cou de l’homme qui deviendrait, trois ans plus tard, ton supérieur. Y en a dix, tu rencontrais la gueuse que tu ne pourrais jamais tuer – qui hanterait des nuits et tes pensées pendant au moins un an, énigme dont tu n’avais pas la clé. Y en a cinq, tu t’associais à un homme en recherche d’idées et vieillissant qui ne passerait pas la Noël. Deux ans plus tard, t’épousais sa fille conquise sans jamais avoir eu à son égard plus qu’une tendre sympathie. Vous vous étiez convenus, tous les deux : femme dans un monde où Victoria avait laissé une trace impérissable mais encore bien trop pétri des valeurs masculines, elle avait des ardeurs d’entrepreneuse des années avant que l’on n’autorise les dames à seulement ouvrir un compte bancaire.

Tu l’aimais. Comme une sœur indispensable, comme on aime une amie le plus sincèrement du monde. Tu ne pouvais juste pas la toucher : pas que tu ne saches pas faire, il y a plus d’une dame en quatre cents piges qui est passé dans tes draps, mais tu n’en ressens pas le besoin. Tu l’aimes avec toute la force de ton âme, mais rien de plus. Et elle te le rend bien. A l’aube du nouveau siècle, elle te comprend et aime ailleurs en toute discrétion.

La discrétion, c’est globalement ce qu’il te manque à toi dans ta vie de tous les jours. Tu parles fort, tu roules les r et tu trifouilles ta moustache pour te donner un air ; tu manges proprement mais tu manges beaucoup ; tu as la verve familière et le verbe éloquent ; tu as tout ce qui fait un gentleman et tout ce qui fait une crapule. Le sourire large et la canne prompt à éloigner les malotrus. L’arme à la ceinture, camouflée.

La discrétion, c’est pas du tout ton fort.
Tout est prêt : tu as rempli une valise en cuir légère, éraflée sur les côtés. Mis ton manteau le plus sombre, d’un bleu coûteux. Embrassé ta femme avec tendresse et promis qu’elle serait en sûreté sans toi (elle t’a répondu qu’elle gérait déjà la maison très bien sans toi, la plupart du temps). Lui a promis un cadeau de ton voyage d’affaires à l’autre bout du pays.

Puis tu as été toquer à la porte de ton amant et amour.

La porte de son frère, donc.

Tu ne l’a pas mis au courant de ce départ un peu précipité et a essayé de le repousser autant que faire se peut. Pour la simple et bonne raison qu’au fond d’ta valise, t’as quelques cadeaux pour lui – sous réserve qu’il vienne avec toi, qu’il accepte de partir comme ça. (Tu n’auras que quelques heures dans une nuit pour ta mission. Le sang sur tes mains et la fureur dans tes veines pour ensuite lui revenir plus ardent que jamais.)

« Tony, ouvre. De suite. Ou je démonte la porte. »
Que de charme et de délicatesse dans ta voix douce.
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(#) Re: (Wander)Lust [Tony]    Sam 30 Oct - 17:26

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La plume de son stylographe écorche les ramures de papier, la moindre lettre y est conciliée comme un art à part entière. S’il y a bien un domaine dans lequel Lord Moncreiff excelle, c’est son amour pour la belle calligraphie, les mots savamment choisi, l’élégance du style, quelles que soient les circonstances de sa prose. Une facture pour un menuisier, une demande de financement auprès des autorités portuaires, ou dans ce cas précis, un mot incendiaire à l’intention du directeur de l’école de son fils.
Byron y excelle, atteint les sphères des plus hautes classes et quand bien même, ce malappris lui interdit l’accès à un grade d’études supérieures, sous un fallacieux prétextes d’un comportement inapproprié. Comme une sordide histoire de crottin de cheval retrouvé dans ses bottes suite à une sentence jugée « injuste » par son fils. Si Anthony a ri de bon coeur quand son petit lui a raconté cette anecdote, le ramenant lui-même à un méfait de sa propre jeunesse contre son frère Henry (tel père tel fils, dirait le dicton), les conséquences s’avèrent plus graves que les deux ne l’ont escompté. Il défend alors sa progéniture à coups de missives cinglantes, en espérant que cela serve à quelque chose. Il pourrait le réprimander en retour, lui dire de faire profil bas : mais le père restera toujours aveugle à l’attitude excessive de son fils, éloigné, et toujours pardonné. Un père cadenassé par la peur de le perdre lui aussi.
Les fantômes d’Isobel et de Maureen l’accompagnent toujours, où qu’il aille, même cinq ans après le drame. Il pense à elles, sans parvenir à se rendre sur leurs tombes aussi souvent qu’il le voudrait. Son esprit s’occupe, tente de s’affranchir de la peine. Elle s’est vue diminuer un peu, au contact consolant de sa sœur d’une part, et d’une histoire d’amour de l’autre. Si la douceur de Meredith le couvre en pleine lumière, la passion partagée avec Santiago, si nouvelle, si vive et intense, n’éclot que dans l’ombre de leurs retrouvailles.
Elles se veulent discrètes, à l’abri des rumeurs et des voyeurs. L’attitude pleine de chaleur de l’autre homme alimente le brasier de son mariage si heureux auprès de tous qui, sans se douter, participent à nourrir le secret. Monsieur Ortega, le flamboyant, ne peut qu’être qu’un homme du monde, épris de celle qu’il a épousé dans l’opulence la plus scandaleuse, renforçant les cancans. Rien de trop beau pour l’insolente Merry, la louve à dompter des Moncreiff, leurs enfants auront-ils des griffes aussi aiguisées que les siennes ?

Et le pire, c’est qu’Anthony a cru à ces chimères lui aussi. Triste noblion drapé dans leurs jupons, à les suivre hors de la ville quand la terre a voulu l’attirer pour l’engloutir, quand les rues sentaient la mort à plein nez. Repartir avec le couple en Angleterre, prendre part à leur rayonnement, se laisser baigner à de nouveaux sentiments interdits. Et se maudire ainsi. Jusqu’à ce qu’il les lui rende et qu’il comprenne que le puissant feu n’est là que pour détourner le regard de la vérité.
Meredith et Santiago. Un partenariat solide, où il peut s’exprimer librement.
Et qu’il souhaite faire prospérer, encore maintenant. Derrière le rideau d’un mariage d’amour, c’est le sien qui s’exécute.
Et alors qu’il scelle la lettre en partance pour la Suisse, ce dernier vient toquer frénétiquement à la porte de sa chambre. De la leur, en réalité.

Anthony attend, quelques instants, un sourire en coin sur ses lèvres sèches. Santi peut bien patienter un peu, lui qui l’a fait tourner en bourrique toute la semaine. Le comportement distant de son amant l’a laissé perplexe, et s’il n’est pas homme à connaître la jalousie, voilà qu’il voudrait bien expérimenter la chose avec lui. Ne serait-ce que pour voir sa réaction…
Si elle est aussi sanguine que sa menace contre la porte, « Tony » préfère ne pas tenter le diable et se lève de son bureau, ouvrant avec flegme la serrure de son loquet.

« Demandé si gentiment, comment oserais-je te laisser dehors ? »

Sa main saisit un pend du manteau, l’attire à l’intérieur. Ce pas vers lui, c’est l’invitation qu’il attend depuis trop longtemps. Ses lèvres contre les siennes, retrouvent et s’abreuvent à la source qui leur avait tant manqué. Et quand le baiser prend fin, l’écossais le flanque d’une tape légère contre son torse, presque comme un sermon.

« Tu ne manques pas d'audace, à venir me réclamer ainsi alors que tu ne cesses de te refuser à moi... Que t’arrive-t-il ces derniers jours pour que tu sois aussi- »

C’est la présence de la valise qui l’arrête dans son élan. Elle, et le manteau qu’il remarque enfin, et l’expression affirmée du visage de Santiago. Une somme d’éléments dont le résultat ne lui plaît pas.

« … Tu pars ? A nouveau ? »

Sa voix trahit son incompréhension, renforcée par un léger mouvement de recul pour l’observer. Il ne lui a rien dit, et vient à peine de rentrer de son précédent voyage. Pourquoi si tôt ? Que doit-il faire ? Une sensation étrange lui étreint le cœur. S’il n’est pas homme à connaître la jalousie… cette démone veut le charmer de ses atours.

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(#) Re: (Wander)Lust [Tony]    Lun 1 Nov - 19:07


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Elle sait, pour vous deux, et quand elle te voit taper avec tant d’ardeur à la porte – et qu’elle te voit sourire avec tant de chaleur en parlant – elle sait qu’elle t’a perdu sans jamais t’avoir gagné. C’est foutu, son frère a gagné. Des fois, Santiago, tu t’demandes comment t’as pu être si chanceux ces dernières années : le commerce florissant qui repart quand tu pensais te retrouver à vendre tes poings et ta force dans les usines qui tournent – quand tu pensais finir au fin fond d’une mine jusqu’à la fin de tes jours, respirer le charbon, crever avec des poumons brûlés et revenir à la raison sous un monceau de pierraille ; une femme aimante comme une amie, loin de l’amante enflammée que tes autres amis pensent voir en elle (sans doute l’est-elle avec l’un d’entre eux, avec celui qu’elle aime depuis le premier jour et qu’elle a rejoint quand t’as refusé de la toucher, versant ton sang sur le drap entre vous, après qu’elle t’a avoué sa tendresse impossible) ; un amour flamboyant derrière des portes closes et au fond des ruelles sombres, dans le secret de leur chambre et loin de détracteurs malintentionnés qui vous enverraient au bûcher.

Tu te laisses glisser à l’intérieur de la pièce de bonne grâce, un sourire insolent aux lèvres : il ne te refusera jamais l’entrée dans sa chambre. Présomptueux que t’es, mais tu l’es avec de bonnes raisons. Tu refermes la porte de ta main libre (pour dire clairement, tu l’envoies valdinguer pour la refermer avec brusquerie) juste à temps pour recevoir son baiser. Ton bras enserre sa taille, tu le gardes contre toi. Un sourire en coin naît sur ta bouche humide, tes dents mordillent ta lèvre inférieure. C’est un peu tard qu’tu réalises qu’il t’échappe – trop tard qu’tu comprends qu’Anthony n’est pas aussi enthousiaste que toi à l’idée d’un départ. (Peut-être que t’aurais pu le prévenir avant ? Simple idée. )

Qu’importe. Tu attrapes ses doigts entre les siens – si purs entre tes mains d’assassin – et tu les serres comme si votre vie en dépendait. « Je monte en Ecosse. Je veux que tu m’accompagnes, cette fois. » Un petit sourire flotte au coin de tes lèvres depuis le début et tu le lâches, le dépasses et va ouvrir son armoire sans plus de cérémonie. Tu cherches, lances des chemises et un manteau sur votre lit avec un sifflotement qui ne trahit que ta joie retenue. « J’ai réservé une cabine lit privative, première classe. La route sera longue. J’aurais juste un petit contrat à honorer un soir, mais je serai rapide. On en profitera pour passer un peu de temps ensemble. L’air interrogatif, tu soulèves un pantalon qui te semble trop fin et l’observes sous toutes les coutures, tiraillant le tissu léger. Tu vas attraper la mort là dedans. On laisse tomber. » Tu le plies et le ranges. « Tu veux emmener quelque chose en particulier ? »

Ton énergie irradie dans l’entièreté de la chambre – soleil en fusion, brûlant, dangereux ; t’es une boule prête à foutre le feu. Tu te retournes enfin pour le regarder, ta lèvre entre tes dents. Peut-être qu’il ne veut pas.
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(#) Re: (Wander)Lust [Tony]    Mar 2 Nov - 20:13

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Santiago s’agite, tout en mouvement ample de manches envolées. Son énergie exulte par pulsations dans la pièce, lui communique l’effervescence qui lui fait défaut, le froid s’installant petit à petit dans la capitale. Presque spectateur de sa mise en scène volubile, Anthony digère les informations jetées comme des appâts pour l’accrocher, plus ardemment encore, à la ligne de l’amour harponnée à son coeur. Ses yeux grands ouverts, trahissant sa surprise et l’éclat de joie au fond des pupilles.

Je veux que tu m’accompagnes, cette fois.

Un battement lui manque alors que ce souhait se répète dans son esprit. Combien de temps, exactement, a-t-il attendu que ces mots ne lui parviennent ? Combien de jours a-t-il passé à languir le retour de l’homme à la maison, à la manière et à la place de son épouse dédiée ? S’il ne doute pas de l’affection tout en respect de Meredith pour son mari, ce n’est pas elle qui tourne en boucle dans le lit délaissé, les yeux grands ouverts, à la recherche de la chaleur manquante. Ce n’est pas elle non plus qui se retrouve dépossédée d’une partie d’elle-même à chaque nouveau départ pour les quatre coins d’Europe, sans jamais oser s’y opposer.
Ces sentiments percutant, il les vit, pleinement. Et même si l’occasion est présentée comme un fait accompli, elle luit terriblement, beaucoup trop belle pour être écarter.

Pourtant le noble se retrouve bredouillant quand l'autre se retourne vers lui, encore sous l’effet du miroitement d’un tel trésor. Tant et si bien qu’il se retrouve presque obligé de se justifier, alors que Santiago est en attente d'une réponse.

« Je... » Ses lèvres palpitent, tressaillent. Elles cherchent à distiller un peu de réalité. « J’ai une réunion avec les chefs de chantier demain matin. »

Et dédouané de la charge, Anthony court s’accrocher au rêve comme aux mains de son amant, qu’il a rejoint de quelques pas, tout en sourire, pas moins éclatant que l’initiative est bienvenue. « … Mais j’enverrai Harrison à ma place. » Un jeune espoir pour l’entreprise, tout en ambition et en volonté de briller. Pour lui aussi, la chance est là. « Ma sœur le surveillera, me résumera des comptes-rendus. Je me ferai porter pâle aux yeux des autres, je trouverai bien quelque chose. »

Plus le mensonge est énorme, plus il est crédible. Ses mains viennent encadrer le visage de l’aimé. Son propre enthousiasme naît dans ses paroles, conclues par un nouveau baiser, échangé sous l’impulsion, traduit en remerciement, après quelques instants :

« Je veux partir avec toi, moi aussi. »

Il se détache à regret, pour saisir sa propre valise tapie dans l’ombre de ses costumes d’apparat, et l’ouvrir sur le matelas. Une poignée de minutes pour réfléchir, et se muer à l’excitation communiquée. Un enfant face à un cadeau de noël, en plein automne.

« Combien de temps partons-nous ? Dois-je prévenir mes frères que nous sommes de passage ? … Hm, à bien y réfléchir, c’est une mauvaise idée. Vivons cela rien que nous deux, nous n’avons pas besoin de leurs bassesses d’aînés stupides. Dis-moi, as-tu déjà visité l’île de Skye ? Les villages et les sites historiques de la vallée de Glencoe ? Ou même Glasgow, tout simplement ? Oh, je pourrais t’emmener dans l’un des meilleurs restaurants de poissons qui existe au sein du territoire de la Couronne, le saumon y est- »

C’est à son tour de s’arrêter sous le regard de l’autre homme, ses propres bras chargés de vestes, dont il ne pourra pas prendre la moitié avec lui.

« … Désolé. Ton énergie est contagieuse, semblerait-il. », lance-t-il, d’un sourire contrit, mais indubitablement léger. Son regard s’adoucit, tandis qu’il se concentre sur le pliage des quelques élues, qu’il glisse dans le bagage avec le reste. « Mais je pensais… que tu ne me le demanderais jamais. »

Un regard éloquent, un silence tout aussi attendri. Il a cette impression qu’un pas symbolique a été franchi.

« Je suppose que Merry est dans la confidence ? »

Le contraire l’étonnerait beaucoup, et lui apporterait son lot d’ennuis. S’échapper ainsi sans prévenir la maîtresse des lieux… c’est un manque de courtoisie certain, et c’est également s’exposer à une colère tempétueuse, petit frère adoré ou non.

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(#) Re: (Wander)Lust [Tony]    Sam 13 Nov - 13:07


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T’es un imbécile, mais un imbécile heureux. Tu gardes au fond de toi tous les secrets qui pourraient détruire ces couples où tu te complais pour quelques secondes, journées, décennies de bonheur de plus. Tu caches tes cheveux gris sous une teinture hors de prix, étales sur ton visage des crèmes qui sont bourrées de plomb et d’autres saloperies prêtes à t’attaquer la peau, bois peu puis bois trop dans l’espoir de faire croire à celleux que t’aimes qu’tu vieillis à peine mais tout d’même. Tu peux pas leur dire, t’sais le risque que t’encours ! La corde au cou, au mieux. Au pire, les connards qui s’en prennent aux méchants de l’histoire sur tes pas – tu te fais pas de souci pour ça, un jour, les gamins de Prométhée reviendront te chercher par la peau du cou pour que tu rendes des comptes.
Pour l’heure, tu profites.
Ton amant balance ses responsabilités à la gueule du monde, tu souris. T’entends votre voyage se dessiner derrière son enthousiasme et ton propre bordel d’émotions est contagieux. Ca faisait plusieurs décennies que tu reniais le bonheur pur – t’as jamais su être heureux pendant si longtemps, bouffé par la haine, là-bas, aux Amériques. « Non, j’ai pas envie de voir tes frères, tu sais. C’est déjà compliqué avec deux d’entre vous à la maison, tu imagines si je dois en plus supporter les remarques désobligeantes sur mon accent et ta moustache pendant notre voyage ? Tu grimaces. Très peu pour moi. »

Un autre pantalon. Un linge de corps aux initiales brodées – tu fais la gueule quand tu vois que c’est celui de ton mariage, que t’as pas vraiment porté. Tu le replies et le mets de côté, pas besoin de vous encombrer d’un mensonge de plus dans vos valises car tu as déjà le mouchoir monogrammé au fin fond de ta poche et contre ton coeur. « Tu m’emmènes où tu voudras, je te suis. Comme je t’ai dit, mis à part un soir… Je fais ça pour être avec toi. »

Le temps que vous pouvez encore passer ensemble s’amenuise doucement et, bordel, tu veux en profiter. Tu vas passer tes bras autour de lui, ton torse contre son dos. Tu te caches contre son cou et glisses tes mains sur les siennes. Suis les actions, aides, à ta manière, à faire tenir le reste dans la valise. « Bien entendu, qu’elle sait. Je n’ai pas le droit de mettre un pied dehors sans vos deux permissions. » Tu murmures. Tes yeux fermés ne veulent plus s’ouvrir : un instant à peine, tu t’imagines être seul au monde avec lui.

Tu ne veux pas le lâcher. C’est toujours contre lui que tu murmures, ton coeur et ton âme apaisés – pour un temps du moins. « Un jour, quand tout ira mieux, et que ça ne prendra pas tant de temps, je t’emmènerai voir où j’ai grandi. » Des paroles dans le vent, Santiago. Tu sais que tu pourras jamais l’amener au Guatemala sans susciter chez le noble une myriade de questions… Auxquelles t’as aucune réponse. « Pour l’heure, je me contenterai d’aller sur tes terres, m’lord. » Un baiser joueur au creux de son cou est suivi par un rire étouffé.
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(#) Re: (Wander)Lust [Tony]    Mar 21 Déc - 17:09

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Le coeur d’Anthony se soulève à chaque éclat de sourire. Le visage de son amant recèle la vérité immuable que tout se passera bien, aux yeux fiévreux d’amour de l’écossais. Q’importe qu’il n’en sache finalement rien, ou que le monde s’oppose à eux en dehors de leur cocon protecteur. Le jeune croit, comme on fait confiance à ses croyances ancrées depuis la naissance. Trop prompt à s’emporter, quand il s’agit de lui. Trop enclin à ne regarder personne d’autre, si ce n’est lui.
Trop prêt à se jeter dans le vide, tant que c’est avec lui.

« Peste soit cette tâche qui t’éloignera de moi… même si elle nous permet ce voyage à deux. Que dois-tu faire, d’ailleurs ? »

Vêtements rangés, pliés convenablement. Badinage et quotidien, d’un couple formé par le caprice du destin. Anthony a ce sentiment de vertige prégnant, de flottement indicible que beaucoup de dramaturges de son époque se sont évertués à romancer. Là est le véritable coup du sort : aucun mot ne parviendrait à décrire ce que l’homme ressent pleinement. Il lui suffit de le vivre pour en jouir à chaque seconde, là où il voudrait que le temps se décuple pour leur offrir toute une éternité à deux. Une fable idiote, se dit Anthony, tandis que Santiago se glisse dans son dos. Au contact, le lord frissonne. Son palpitant aussi, soudainement silencieux sous le rythme de l’autre coeur. La cadence se mime l’une à l’autre, dans cette proximité tendre. Dans l’écho de sa voix, de leurs gestes liés à la confection de ses bagages, Anthony prie en silence que cet instant dure des siècles sans s’arrêter.

Que rien ne le trouble, pas même l’oeil de Dieu.
Ses propres yeux se ferment, tandis qu’il s’adosse au torse de l’autre homme.
C’est bien ici.
C’est ici que s’étend son propre paradis…

« Ooh, pauvre oiseau en cage que tu es. », rit-il doucement, ses mains caressant ses opposées, plus larges et plus fermes. « Tu t’es coupé les ailes tout seul en t’amourachant d’un Moncreiff... Il va falloir t’y faire. Ou alors, m’apprendre à voler à ta manière… »

Anthony l’envie, parfois. Cette vie de voyages, d’autres mondes que la parcelle de lands dont ses ancêtres sont si fiers, pourrait lui convenir s’il est bien accompagné. Peut-être qu’un jour, dans ses années les plus âgés, il aura à la fois le temps et la force de s’émanciper d’un héritage trop lourd à porter dans ses valises.
Il veut y croire, comme à la promesse de rencontrer les terres natales de Santiago, qui tombe dans son oreille à la manière d’une mélodie légère.

« Vraiment… ? » Murmure doux-heureux, tandis que ses mains caressent les siennes. « Je serais… comblé. D’en apprendre plus sur tes racines et… sur toi. »

Pour tout le magnétisme que cet homme lui inspire, pour tout les moments partagés et les sentiments évidents formés avec les saisons passées, Anthony sait qu’il en sait peu. Et que ce peu est extrapolé parfois à outrance, en spéculations fictives. Une situation que le noble voudrait changer pour plus de pragmatisme, si son cher et tendre ne cessait pas d’éluder la question à base de stratagème bien bas.

« D’où viens-tu, Sant--Ah ! » Comme embrasser le point sensible de son cou offert, par exemple. Anthony en sursaute, en rit. La sensibilité de sa peau, sous celle piquante de Santiago, le prend toujours à vif. « Pff… Continue ainsi et nous serons contraints de reculer notre départ… ! »

Tourné entre ses bras, le regard pétillant de complicité, ce sont ses lèvres qu’il vient quérir, dans un baiser long et vivifiant. Uniquement ponctué par une question sommes-toute cruciale :

« Quand devons-nous partir, d’ailleurs ? »

L’heure tourne et la valise reste éparse. Anthony décide de s’y appliquer avec un peu plus de sérieux, la remplissant d’affaires de rechange, d’un costume plus apprêté pour leurs sorties, de linges propres et de quelques livres. Un calepin, son carnet intime et son plumier viennent terminer l’inventaire chargé, et la dernière boucle de cuir est finalement scellée.

« Bon. Je pense que ça suffira comme ça. » Il énumère mentalement ce qu’il aurait bien pu oublier. D’un geste las, il songe finalement que ce ne sera pas si grave. L’essentiel est de profiter de l’instant. Chose qu’il ne pourra faire qu’en s’acquittant d’une dernière tâche : son regard saisit son bureau et sa main, la lettre au directeur de pensionnat. « Si ça ne te fais rien, je dois remettre ce courrier au bureau de poste le plus proche de la gare avant d’embarquer. Cette lettre doit atteindre la Suisse dans les plus brefs délais... »

Amoureux transi, actionnaire majoritaire, rêveur naïf – mais père avant tout. D’aucun dirait que la distance lui ferait oublier ce dernier paramètre, mais il n’en est rien. Et qu’importe les erreurs de Byron, Anthony sera toujours là pour tenter de les réparer.

« Mon fils fait un peu trop des siennes, en ce moment… je crains qu’il n’ait hérité du côté impertinent de certains membres de la famille ! »

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(#) Re: (Wander)Lust [Tony]    Mer 29 Déc - 19:09


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« Secret professionnel. L’armée refuse que j’en parle. »
Ah, l’armée. Tu as trouvé la couverture idéale pour ces saloperies qui salissent les mains, petit Santiago : personne ne contesterait ou n’oserait demander de trop près ce que l’armée de Sa Majesté cherche à faire, pas vrait ? Tu travailles en apparence pour eux. Les papiers te sont fournis, régularisés et authentiques, par les quelques membres du gouvernement liés à l’Hydre nourricière. Ils justifient tous d’une mission donnée par les plus hautes sphères, d’ordre impératif. Tu arrives à faire ton petit bout de chemin ainsi et à empêcher les regards de travers trop suspicieux. (Et quand on te pose des questions, répondre « c’est top secret » suffit à éviter plus de détails. Personne ne veut voir ton joli corps criblé de balles, et toi tu ne veux pas te réveiller avec l’impression d’avoir été la cible d’entraînement de tireurs d’élite. Ou refaire et ta vie et tes papiers de l’autre côté du monde une fois de plus.)

« Je t’emmènerai. » Un mensonge de plus. Une promesse en l’air brisée une fois énoncée : ton esprit croise les doigts et te parjure en quelques secondes. Tu ne peux pas l’emmener là-bas. Et son temps déjà est compté, il mourra sans doute avant que tu ne trouves le courage de le tirer loin d’ici et de lui apprendre que cet accent entre tes lèvres est plus ancien qu’il n’y paraît. Un sourire t’échappe, tu chasses les sombres pensées d’un baiser joueur : une seule réaction de lui allège considérablement ton humeur. « Je suis encore maître de mes émotions, personnellement. Je pense qu’on ne sera pas en retard. » murmures-tu.
Sa question restera sans réponse.

Autant dissiper les fantômes du passé avant qu’ils ne se réveillent.

« Si je te dis ce soir, tu m’en veux ? » La grimace légère sur ton visage buriné par le soleil ne permet pas d’imaginer que tu puisses mentir. « Les trains de nuit sont plus simples à attraper et plus tranquilles, lorsqu’il s’agit de monter se geler dans tes contrées. » T’acquiesces d’un geste de tête à sa demande concernant la lettre. Vous trouverez bien. Tu fermes sa valise en forçant à peine. Il met plus de vêtements que sa sœur, en tout cas ! Ca se voit que c’est toi qui va, encore, te coltiner le tout durant le trajet. « Oh, tu veux dire qu’il n’est pas sage comme une image ? Etonnant, je n’aurais jamais imaginé que t’élèves un petit aussi énergique que ta sœur. » Tes yeux étincellent de malice. Tu attrapes la valise dans ton autre main. Porteur, tu dis. « Tu as pris tout ce que tu dois poster, livrer, incendier ? Que sais-je ? »

Cette fois, tu ne le laisses pas derrière.
Tu ne sais pas combien de temps vous avez encore ensemble : cinq, dix ans au grand maximum ? La vieillesse s’installe déjà sur les traits des uns comme des autres et tu restes pareil qu’au jour de tes fiançailles. Les murmures dans les rues vont commencer à monter. Tu devrais pouvoir jouer la grande mascarade encore quelques années, puis il faudra, à nouveau, abandonner.
Alors merde, tu l’emmènes pour une fois avec toi, qui pourrait te le reprocher ? Tu descends les escaliers en sifflotant, lâche un retentissant « Adieu donc ! » et t’évades dans la rue comme un feu follet, libre et insouciant.
Ou juste débile.
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