a perfect circle (Abbàn)

@Abbàn Drake cw: mention et consommation d'alcool
Cette fois-ci, Zyanya est intimement persuadé qu'il s'agit de la dernière pièce du puzzle et qu'une fois qu'il aura mit la grappe sur le dernier membre de leur constellation, ils seront enfin au complet. Ca aura prit plus d'années que prévu, même si il blâme Lucius d'avoir joué le cavalier solitaire toutes ces années. L'immortel se demande combien de fois leurs chemins ont failli se croiser sans qu'ils n'entrent en collision, combien d'instants manqués. De toute façon, ce n'est plus son problème maintenant, l'autre à fait son choix et Zyanya s'en fiche un peu. Ils ont passé tellement de temps séparés, qu'est-ce que ça peut bien lui faire qu'il reste dans son coin ? On se reverra aux enterrements. Il en doute.
Ce qui, par contre, lui a mit la puce à l'oreille, c'est qu'à la moindre mention du dernier maillon, il a vu Lucius se tendre, changer d'attitude, de ton, de manière presque imperceptible, mais il y a des choses qu'on perçoit passé huit cent ans à étudier les comportements humains et se retrouver face à des menteurs. Et puis, il n'y a pas meilleur flair que le sien, il sait ce que c'est que de cacher quelqu'un pendant des siècles. Il a maintenu le secret avec Lupe depuis tellement longtemps qu'il est rodé à cet exercice. Quelque chose lui dit que Lucius est encore au tout début de son subterfuge. Zyanya se demande ce qu'il cache, le dernier moment, un petit copain ou une petit copine. Lucius avait l'air fortement déterminé à ce qu'il ne sache pas.
Qu'est-ce qu'il s'imaginait exactement ?
Savoir avec qui les autres couchent c'est le dernier de ses soucis, tant que ça pond pas des gosses à droite et à gauche qui risqueraient de mettre à mal leur sécurité.

Trouver le dernier élément n'a pas été une mince affaire, c'est comme chercher une aiguille dans une botte de foin, mais au moins la botte de foins ce n'est pas sept milliards d'humains dispersés au quatre coins du globe. La dernière fois qu'il a rêvé de lui, il a aperçu la tour radio de Toronto. Et dire qu'il y a quelque mois il est déjà venu dans cette ville. Il aurait préféré que ce soit Rahim, leur membre perdu. Qui es-tu et où est-ce que tu te caches....
Zyanya a écumé tous les bars de la ville depuis une semaine, à la recherche de quelque chose, ne sachant pas exactement ce qu'il cherche. La tâche est ardue, mais ce soir alors qu'il s'approche du comptoir, la curieuse sensation de déjà vu s'amplifie. Il a pu compter sur les indications d'Aurora à distance et sur ses visions. Maintenant, c'est à son tour de jouer et cette fois-ci, il préfère une approche plus délicate. Brusquer Lucius n'a servi à rien et sans connaître personnellement le nouveau chenapan de la bande, il préfère prendre des pincettes, s'accoudant au bar pour commander un Tequila Sunrise. Il est difficile de s'entendre au dessus de la musique d'ambiance qui est trop forte à son goût, il s'estime heureux de ne pas avoir de sens surdéveloppés. Il n'imagine même pas l'enfer. « Il y a du monde ce soir. » Fait-il innocemment à l'homme qui le sert. Il s'est habillé de manière neutre, laissant ses cheveux en bataille qui dans certains angles lui donnerait presque l'air d'un étudiant qui vient de sortir de son lit pour enchaîner une autre soirée et peut-être à le recherche de quelqu'un pour l'accompagner. Bien qu'il n'ait jamais été à l'école et qu'il ait largement passé l'âge de s'y retrouver. Zyanya n'aura jamais la crise de la quarantaine non plus, le demi millénaire est passé depuis un moment, par contre, il est intimidé de passer la barre des milles. Si il y arrive... « C'est toujours comme ça ? Je dois dire, ça doit être agréable de travailler en musique. » Au fond de lui, il espère que quelqu'un finira par le remarquer et qu'il ne va pas faire encore chou blanc.

Le cercle est bouclé

@Zyanya Sáenz & Abbàn Drake

Les pensées en vrac, tu t'approches du bar prêt à bosser comme à ton habitude. Tu ne sais pas ce qui s'est passé lors du voyage de Lucius, mais ce dernier n'était pas de bonne humeur lorsqu'il est rentré. Pas que cela te dérange... Enfin peut-être que si. Tu aimes voir le sourire de l'homme avec qui tu vis depuis des années désormais. Le voir sourire, le voir rire, c'est tout ce qui te plaît chez lui, notamment quand la petite fossette au-dessus de sa joue se met à jouer les intruses. Toi et Lucius, c'est une histoire qui dure depuis tellement d'années désormais, que lorsqu'il est angoissé ou en colère, tu le ressens dans tous tes os, et soyons honnête, tu détestes ça. Malgré tout, tu ne lui as rien demandé. Pas d'explication. Pas d'interrogatoire. Il y a des fois où il faut savoir se taire et laisser les gens venir à soi. C'est probablement mieux ainsi de toute façon. Malgré tout, tu es légèrement angoissé à l'idée que quelque chose de grave soit arrivé. La plupart du temps, Lucius ne reste pas autant silencieux, mais cette fois-ci... Tu ne sais pas comment l'expliquer, mais ça ne te plaît pas. Alors tu restes sur tes gardes, tes pensées volant au gré de ton humeur, elles sont parfaitement désordonnées et loin d'être utiles. Malgré tout, ça ne te dérangera pas pour ton travail. Ce n'est pas l'un de ceux où tu as besoin de réfléchir, pas dans celui-là en tout cas. Alors tu laisses faire, et c'est ainsi que tu te retrouves à bosser, laissant ta mémoire musculaire effectuer les gestes d'un quotidien un poil monotone. Laissant ton ouïe -habitué au bruit ambiant- capter les moindres paroles qui te permettent de servir les clients efficacement.

Les sens développés ne font pas partie de tes dons, malgré tout, l'habitude fait que tu t'en sors plutôt bien sans eux. Peut-être que ça aurait été plus compliqué avec eux d'ailleurs. Un soupir t'échappes alors que les gestes continuent. Shaker après shaker, verre après verre. Tu peux voir les regards braqués sur toi, homme ou femme. Certains se focalisent sur tes gestes, d'autres sur ton regard. Ils n'y trouveront pas grand-chose. Voilà longtemps désormais que tu es doué pour masquer ton caractère, tes sentiments. Aujourd'hui, plus qu'avant, tu fais très attention à tes paroles. La plupart du temps tu ne parles pas du tout. Il n'y a réellement qu'avec Lucius au final que tu parles beaucoup, que tu échanges. Les autres, tu t'en fiches pas mal, sauf cas particulier. Quand tu veux t'envoyer en l'air par exemple, tu es souvent très doué pour emballer le public. Ou alors quand tu commences à monter une arnaque, là aussi tu discutes plutôt bien, tu embobines les gens, c'est pour cela que tu es doué de toute façon. Après tout, tu es un voleur et un de ceux mondialement connu. Un sourire se dessine sur tes lèvres, bref, mais quelques soupirs se font entendre au comptoir. Flûte... Les groupies du soir. Tu sers leurs verres rapidement, espérant qu'un client va pointer le bout de son nez pour échapper aux sempiternelles questions sur ton célibat ou alors toute autre situation de famille dont tu n'as clairement pas envie de parler avec les chasseuses assises là. C'est là que tu sens le courant d'air caractéristique de la porte, puis que tu entends la commande. Tes mains, comme muent par une volonté qui leur est propre commence à préparer la tequila Sunrise de monsieur.

Une fois prête, ton regard se pose sur l'homme qui vient de s'asseoir. Plutôt mignon, étrangement familier cependant. Cela te met mal à l'aise, alors tu poses la boisson devant lui et te détourne pour t'occuper des quelques verres qu'il faut bien essuyer. Voilà une tâche qui va s'avérer longue et sympathique au possible. Cependant, tu n'as pas le temps de te retourner que l'homme prend la parole. Tu serres les dents, parler n'est pas ton fort, mais ne pas répondre n'est pas une option. Tu vois déjà le patron te faire les gros yeux comme d'habitude. Bon sang, pourquoi faut-il toujours que certains parlent. Tu préfères largement ceux qui déblatèrent d'une traite leur problème car il te suffit seulement de les écouter et de laisser couler. Celui-là, tu as l'impression de le connaître et ça ne te plaît clairement pas, parce que dans ta situation, ces impressions de déjà-vu sont souvent bien trop réelles. « Comme d'habitude à dire vrai. Ce bar possède une clientèle plutôt fidèle et comme chaque semaine il s'y passe des choses nouvelles, cela incite les gens à venir voir toutes les semaines. » Et à dépenser de l'argent dans des boissons toutes plus alambiquées les unes que les autres avec un nom à coucher dehors parfois. Mais bon, tu t'en fiches toi. On te paye pour ce boulot, on te paye grassement d'ailleurs et tu n'as même pas eu à mendier ni même à coucher. Comme quoi, il y a encore des endroits cool dans cette ville. « Agréable ? Si encore le son était moins fort alors peut-être que ça le serait, mais certaines musiques sont... » Tu te tais un instant. Il y a parfois des groupes qui viennent chanter et montrer leur musique. Tu les préfères à ceux-là. Maintenant que tu as répondu, tu t'apprêtes à t'en aller, malgré tout, tu sens le regard des vieilles là-bas. Autant rester avec le beau gosse, même s'il te met mal à l'aise. « Qu'est-ce qui vous amène ici ? » Simple question... Enfin, paraît-il.

@Abbàn Drake cw: mention et consommation d'alcool
Il doit bien le ressentir, ce fil rouge invisible qui les lie tous. Zyanya espère qu'il n'aura pas à lui sortir le même topo -et s'il a raison, peut-être qu'on lui a déjà dressé leur portrait. C'est la première fois qu'il rencontre enfin Abbàn, autre part que dans ses rêves. L'avantage de ses insomnies, c'est que Zyanya ne passe pas l'autre moitié de son existence à poursuivre des chimères. De temps en temps, les visages inconnus qui manquent au puzzle s'affichent, puis disparaissent dans la brume et il n'est pas foutu de mettre le grappin dessus. Il célèbre sa victoire pour Lucius, teinté d'une profonde amertume. Il n'aime pas se faire des ennemis, il aime encore moins quand la discorde s'invite dans leur propre famille. Mais l'autre a été suffisamment clair non ? Il n'est pas l'un d'entre eux, il y a toujours oisillon tombé du nid qui fait sa vie dans son coin, il faut un mouton noir, tant pis pour lui. Zyanya respecte ce choix, à sa manière, ça ne l'a pas empêché de prévenir les autres car eux aussi ont le droit de savoir, ont le droit de tenter leur chance et se ramasser, essayer. Peut-être que ce Lucius trouvera l'un d'entre eux assez sympathique. Il était évident au yeux de Zyanya qu'il n'a pas passé toute sa vie seul comme il le prétend, même un type aussi fermé qu'une porte de prison à une serrure. Il est quand même bien placé pour savoir ce que c'est, de cacher quelqu'un, d'oublier de le mentionner, si bien que si on ne fait pas attention aux détails on se perd entre les lignes et on pourrait passer à coté de son existence. Oh, il a hâte qu'il croise la route d'Akshaya et qu'elle lise en lui comme dans un livre ouvert. Il n'oubliera jamais le regard de l'indienne quand ils sont venu à son secours.
Une part de lui sait qu'elle sait.

Alors qu'est-ce que tu caches, Lucius ? Ou plutôt qui. L'immortel a mit sa main à couper que le petit dernier de la constellation qu'il a continué à voir la nuit était aussi lié à l'énigme Lucius. Et le voilà, avec des éléments éparpillés, mais bien déterminé à comprendre leur histoire et qu'est-ce qui pousse ces deux enfoirés à rester dans leur coin quand il ne demande qu'un peu de reconnaissance et offre son soutien. Il ne va pas non plus la leur tenir pour pisser, il veut juste qu'ils sachent qu'ils sont là. Que ce serait bien de pas s'ignorer quand on est voués à être liés pour des siècles. Zyanya voudrait au moins réussir cette exploit, il ne voudrait pas arriver à la fin de sa vie en ayant échoué. Parce que ce serait un échec pour lui, de ne pas avoir été foutu de construire quelque chose de stable. Qui sait, sa "famille" pourrait bien voler en éclat après lui, il essaye juste de ne pas se perdre dans une idée aussi déprimante. Son attention est reportée à nouveau sur le serveur. « Il leur faut toujours de la nouveauté. Son sourire s'élargit un peu plus quand il voit l'occasion de poser sa première mine. C'était quoi ton style de musique à l'époque ? » Il penche la tête sur la coté. Come on, ils n'ont pas le temps de jouer à ça. Ce que tous les gens viennent faire ici, se bourrer la gueule et penser à autre chose. Il hausse les épaules avant de reprendre, ne lui laissant pas la porte de sortie ouverte. J'ai l'impression de t'avoir déjà vu quelque part, pas toi ? »

» Abbàn Drake (The Fox)
» Abbàn Drake (The Fox)