intrigue en cours Entre les Enfants de Prométhée et l'Ordre de l'Hydre, la guerre semble à présent inévitable. Les uns comme les autres se préparent à l'affrontement. De son côté, le Conclave Écarlate peine à se faire à l'absence des Fawkes et au nouveau leadership des Ackerman. À moins que les laboratoires d'Amaranth Pharmaceuticals ne fassent de grandes découvertes dans peu de temps, ou que le Conclave ne mette la main sur un immortel, il se pourrait bien que ces tensions coûtent cher à l'organisation... Et après être longtemps resté dans l'ombre, un vieil ennemi s'apprête à refaire surface.
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 One step into your world (Pv Caïn)

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(#) One step into your world (Pv Caïn)    Ven 2 Avr - 18:08


Un pas suffisant
@Caïn Roseburn & Nevada Koad
Ton regard ne cesse de se poser sur ce petit sac que tu tiens à la main. Cela fait plusieurs jours déjà que tu t'es rendu chez Avery et Odin pour passer un peu de temps avec eux. Rien de trop invasif, c'est quelque chose que vous avez décidé ensemble, quelque chose qui n'était pas prévu au départ, mais les habitudes sont dures à perdre. Depuis combien de temps êtes-vous ensembles ? Combien d'époques avez-vous traversé ? Combien de morts communes ? Combien d'humanitaire ? Tu te souviens des dernières années avec bonheur et joie. Malgré les endroits où vous vous êtes posés au fur et à mesure du temps, tu as toujours apprécié d'être avec eux, de pouvoir bosser ensemble, comme une famille. Ce cocon chaleureux qui t'a cruellement manqué durant de nombreuses années et que tu as trouvé auprès d'eux. Une façon de te rassurer sûrement, mais tu ne peux que leur être reconnaissant d'être entré dans ta vie. Franchement, comment aurais-tu pu vivre sans eux ? Probablement que ta vie serait terne, ennuyeuse et que seul la solitude t'enfermerait dans ses bras et te plongeant petit à petit dans un état dépressif proche de la mort cérébrale. Grâce à eux, tu as eu l'impression de pouvoir être toi, de pouvoir être la personne que tu devais être. Tu as toujours eu l'impression que les choses seraient faciles avec eux, malgré votre condition et ce qu'elle implique. La vérité, c'est qu'à eux deux, ils sont ton ancre dans ce monde. La raison pour laquelle tu restes saine d'esprit et que tu ne te tournes pas vers des activités illégales. Ça et bien évidemment la bonté qui remplace le sang de tes veines et qui fait battre ton cœur à chaque instant. Si vivre t'as appris une chose, c'est qu'en chaque personne se cache quelque chose qui ne demande qu'à vivre et évoluer, peu importe ce que cela est.

Te concernant, il s'avère qu'il s'agissait de bonté et de gentillesse. Tendre la main aux plus démunis, aider le monde est ta vocation. Une idiotie selon certaines personnes et peut-être qu'il y a des jours où tu t'es dis la même chose. Peut-être qu'il y a des jours où tu as regretté cette décision, lorsque les corps éclatés par des balles ou des obus se présentaient devant toi. Lorsque des cadavres déchiquetés, pourrissants et affamés de pauvres gens s'entassaient au fur et à mesure sous tes yeux. Tu as regretté d'avoir foi en cette humanité qui n'avait de cesse de vouloir s'éliminer. Malgré tout, tu as toujours pris soin d'eux, parce que dans la noirceur, il y avait toujours cette pointe de lumière qui te prouvait que tout n'était pas pourrie et que même s'il ne s'agissait que d'une minuscule lueur, il fallait absolument l'entretenir pour ne pas la perdre. Comme un cadeau précieux que faisait l'humanité, comme un diamant brut ne demandant qu'à être poli. Et c'est ce que tu as fait d'une certaine façon. Ta douceur l'a entouré doucement, invitant tous ceux t'approchant à faire preuve d'humanité plutôt que de violence. Chacun de tes discours retirait les couches de noirceur qui ont toujours cherché à chasser cette lumière et ce sans même t'en rendre compte. Tu n'as jamais essayé de convertir le monde, seulement de le prévenir et d'en prendre soin. Tu te souviens alors des paroles d'Alastair : "C'est ta came, sauver l'humanité tout ça." Une drogue... Peut-être, d'une certaine façon, après tout, tu lui as dédié toute ta vie à l'humanité et tu continues encore et encore sans faiblir. Un soupir s'échappe de tes lèvres alors que tu regardes le papier entre tes mains.

Comment en es-tu arrivé là exactement ? Ah oui, après être passé chez Avery, cette dernière t'a demandé une toute petite faveur selon elle. Son frère avait oublié quelque chose qu'il était important de lui rendre et bien évidemment, elle ne pouvait pas le faire. Tu te demandes si elle n'avait pas prévu ça... Pas que cela te dérange, mais depuis la dernière fois, tu dois bien admettre éviter un peu Caïn. Pourtant, tu as tellement envie de le voir que s'en est agaçant. Quoiqu'il en soit, Ava t'a fait un très joli plan que tu ne comprends pas réellement. Les plans, ça n'a jamais été ton truc, heureusement tu connais bien Londres et donc il ne t'a pas fallu trop longtemps pour trouver. Cependant, tu ne t'es pas encore rapproché de la porte, parce qu'à chaque pas que tu fais vers elle, ton palpitant s'agite, les battements s’affolent. La sueur perle un instant à tes tempes et tu cherches le souffle qui te manque cruellement suite à l'afflux d'adrénaline que produit ton corps. Tu te souviens encore de cette journée maudite où tu l'as vu tourné les talons, poussé par tes paroles et où tu t'es rendu compte que les choses n'étaient pas aussi simple qu'elles paraissaient et tu sais que si tu passes cette frontière aujourd'hui, rien ne pourra vous faire revenir en arrière. Enfin rien d'évident pour lui, mais pour toi en tout cas, car à chaque pas que tu fais vers lui, tu te sens un peu plus impliqué, investi et attaché à lui. Une façon de dire que tu n'es pas prête de lâcher l'affaire. Une grande inspiration plus tard et te voilà enfin près de sa porte, la main levée vers la sonnette. Une seconde grande inspiration et tu appuies finalement sur l'objet avant d'attendre un léger carillon s'élever. Tu te racles la gorge doucement avant de prendre la parole. « Caïn, c'est Nevada. Ouvre la porte s'il te plaît. »


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(#) Re: One step into your world (Pv Caïn)    Lun 5 Avr - 10:21

Et s’il avait pu, il aurait volontiers pactisé avec le diable pour une balle de plus. Une qui lui perfore la boîte crânienne et explose sa cervelle dans une giclure écarlate ; la dernière en vestige de ce qu’il fut un jour dans tout ce fourmillement insignifiant. Une balle suprême et son identité déflagrée par des morceaux de sa carafe éparpillé sur le sol putride de son appartement; entre les squelettes de bouteille et le flingue encore fumant. Irrémédiablement. Une balle pour son âme. Une balle pour sa damnation. Une balle pour sa mort. Mais c’est à croire que même le cornu ne veut pas de lui dans les 9 cercles des enfers. Il l’a pourtant pas mal aidé dans sa besogne éternelle, l’vieux bouc - largement de quoi gagner son billet pour la purge infernale. Alors, estomaqué après plusieurs longues minutes à attendre que le crâne se resoude, Caïn se redresse ; la marque de la balle encore moulée sur sa tempe et l’sang coagulé dans sa tignasse brune. Raté. Et y’a plus de munitions dans son barillet - bien sa veine ça. La tête en vrac, il vacille et tangue, culbute sur des verres vides puis shoote dans la seringue usagée et le revolver qu’il envoie valser au milieu du salon. Sueurs froides, Caïn se roule dans une couverture, le blizzard dans l’âme en seule compagnie.

Il sait pas d’où ça lui vient, ce froid qui lui mord la peau, pourtant accompagné de ce brasier qui ébouillante ses veines jusqu’à en faire gonfler son derme. P't'être de la descente d’héroïne qu’il s’est injectée quelques heures auparavant. P’t’être de ses vieux souvenirs - ou de ces plus récents. Ou p’t’être du trip qu’il est en train de se taper à la voir partout. Au milieu de son pandémonium, elle est debout et elle chuchote. Et lui, il entend rien. Il entend rien d’autre que son sang qui bourdonne à ses oreilles et le son strident de son silence quand il ouvre la bouche et que l’appel reste cloitré dans sa gorge ankylosée. Il l’a vu là, avec ce batard qui lui f’sait de l’oeil, et depuis, l’image le hante, le bouscule, le lapide.
ça va pas fort la haut. ça déraille. ça dérouille. Il se cogne à ses salopes d’obsessions jusqu’à s’y péter les os. Et il voudrait disparaitre parce qu’ça lui fait un mal de chien tout ce qui grouille sous son épiderme - de l’irascibilité brute jaillissant de sa première mort, à la neurasthénie face à sa solitude endommagée par la volonté à s’accaparer celle qui a scellé son myocarde. Définitivement. Ça tambourine à lui en retourner l’esprit de trucs toxiques. Il a trop vécu pour s’laisser avoir par ces conneries. Faut que ça finisse. Faut que ça se termine. Y’a rien pour lui ici si ce n’est une gueule de bois, une hypothétique overdose et un coeur alangui qui finirait par s’étriller de possessivité malsaine. Il le sent déja : cadenassé derrière les côtes de son buste, il déverse sa jalousie en ré embobinant encore et encore les images jusqu’à les connaitre sur le bout des doigts. Sur le bout des phalanges, plutôt,  qu’il fait exploser sur les parois du mur avant de s'écrouler, pris de spasmes et de vertiges - la rage se juxtaposant au bad dézinguant son esprit.

Combien de temps il reste là? en boule dans son plaid puant la cendre froide et la poussière. Deux heures? Deux jours? Deux semaines? il fait plus le compte. Ses volets sont fermés et filtrent plus la lumière dégueulasse du jour. Ce jour qu’il aimerait désagréger dans la paume de sa main. Entre réalité et cauchemar. Entre moiteur et douleur. L’éternité l’épuise, il se sent persécuté par de macabres sensations. Dans son empire de violence et d’argent, Caïn a toujours cru que ça remplirait les vides laissés par son immortalité. La vendetta fut belle en promesses ; et le bougre s’y accroche encore comme une forcené parce qu’au fond y’a plus que ça à faire. Mais des fois, il dégoupille. C’est comme ça. Suffit d’un rien pour que ça détone. C’est pas la première, c’pas la dernière. Mais a la mesure où il se prostre un peu plus dans sa démence il se sent de plus en plus las et amer de l’existence creuse qu’il se trimballe en bandoulière autour de ses mains souillées. Il s’dit que peut etre ça sera la dernière. Que peut-être son sursit se finira là, entre quelques doses de liqueurs et l’ogive enfoncée dans ses orbites. Et a chaque fois, il revient putain. A. Chaque. Putain. de. Fois.

C’est vrai, il l’admet, il a vrillé quand il l’a vu avec ce type. C’pas comme s’il lui avait promis mont et merveilles - qu’est ce qu’un mec comme lui pourrait bien lui offrir t’façon uh? -  et d’ailleurs il sait bien qu’faut qu’elle vive sa vie pour la remplir d’un peu de ces choses futiles qui ne trouvent pas résonnance dans son âme à lui. mais rien n’a suffit à faire passer la tension et lui faire desserrer la mâchoire si ce n’est pour mordre un peu plus sa haine. Jusqu’à ce qu’il se résigne à retourner titiller ses vieux démons en soin palliatif à tout ce qui bat sous sa poitrine : solitude, tourmente, convoitise, colère… Et cette saloperie de névrose qui l’quitte jamais. Des toiles d’araignées au plafond, qu’il nettoie pas. Il les laisse s'étendre et pourrir jusqu’à ce que ça prenne toute la place et étouffe son reste d’humanité. ses restes…
Voilà pourquoi il baigne dans les hallu depuis plusieurs heures. Déformées, saccagées, démembrées parfois, par le délire. Les apparitions le pousse à bout. Et parmi toutes celles qui l’assaillent dans d’étranges visions psychédéliques, elle reste intacte. Alors quand il entend la foutue sonnette marteler son crâne, et sa voix s’élever derrière la porte, il croit encore à une espèce de fantasme tissé d’une obsession nerveuse et aliénée. Avec difficulté, il suit, en trainant de la patte, l’écho de ce timbre familier bousculant ses idées jusqu’à en griffer les parois de son crâne. “ Nevada.” la main tremblante sur la poignée qu’il tire, la couverture qui tombe à ses pieds dévoilant sa silhouette à moitié nue, moite, il ne lui laisse pas même le temps de tout comprendre quand sa main ébauche le visage de la belle. La belle chimère.  “ T’es pas là en vrai, uh…” parce qu’il l’a trop de fois rêvé pour que cette fois, la réalité se substitue à l’illusion. “ T’es quand même là...” la fièvre est trop dense pour sa pauvre cervelle calcinée. Sa main, elle, ne cesse de sculpter les traits de son visage. De sa bouche sur laquelle il passe un pouce, à son menton qu’il relève de son index. “ J’pense trop à toi, c’est maladif putain…” et le vlà qui se recule, en proie aux troubles fantasmagoriques. La tête prise en étau entre ses mains et les tremblements qui le reprennent. Nevada est pas là. Qu’est ce qu’elle foutrait dans son antre de bête de toute façon. Le mollet butant sur la table basse du salon, c’est sur les débris de verre qu’il vient à terminer sa chute.
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(#) Re: One step into your world (Pv Caïn)    Mer 7 Avr - 23:52


Un pas suffisant
@Caïn Roseburn & Nevada Koad
Te retrouver là après la débâcle de la dernière fois ne t'enchante pas tellement que ça. La vérité, c'est que tu crèves d'envie de le voir, t'en crèves d'envie depuis des jours et des jours tellement que ça t'en fais mal rien qu'à l'idée de devoir rester loin de lui. C'est pathétique, c'est même pire que cela, tu le sais parfaitement. Tu as passé des siècles et des siècles à ne jamais penser à qui que ce soit. T'attacher c'était limite te tuer vu à quel point tes liens sont intensifs. Tu as toujours tout fait pour éviter les autres, éviter les relations, éviter l'amour, même l'amitié en quelque sorte. Seul Odin et Ava sont proches de toi et ceux depuis des siècles. Les tiens, ta famille, unique et hors du commun. Des personnes pour qui perdre la vie n'est rien, c'est même un plaisir si c'est pour sauver la leur. Et pourtant, même eux ils ne te font pas cet effet. Caïn c'est … Tu ne sais pas comment le dire, tu ne saurais même pas comment c'est arrivé. Franchement, tu devrais profondément le détester, le haïr même parce qu'à chacune de vos rencontres, ça a été la débandade. Chaque fois que vous vous retrouvez au même endroit en même temps, les choses tournent au vinaigre. Pourquoi ? Tu n'en sais tellement rien, malgré ça, tu n'as pas pu t'empêcher de t'attacher à cette tête de pioche. Il est agaçant, toujours méprisant, il ne cesse de vérifier que tu vas bien, il fait tout pour te garder à distance, c'est un pénible pas tenté et pire que tout, il est encore plus têtu que tu ne peux l'être et malgré tout ça, tu as fini par l'apprécier. Une telle hérésie est-elle possible ? Franchement, ce mec est loin d'être fréquentable et si tu avais encore des parents en vie -et qui voudrait bien de toi- il te dirait clairement que ce n'est pas un mec pour toi.

Est-ce la fameuse tentation du mauvais garçon ? Clairement pas. C'est plus que ça. C'est un choix, un choix que tu n'as pas eu réellement conscience d'effectuer, mais que tu as fait de ton plein gré et malgré tout, par moment ça t'agace. Ça t'agace d'être attaché autant à un mec qui de toute façon se fiche pas mal de ta pomme. Ça t'agace de ne pas savoir comment te comporter face à lui. Et ce qui t'agace le plus, c'est ce foutu mur entre vous que tu as envie de gratter encore et encore. Tu as envie d'y enfoncer tes ongles, jusqu'à ce que tes mains soient en sang pour le déchirer, pour le faire tomber, miette par miette, brique par brique, pan par pan. Tu le détruiras, de ça, tu en es certaine. Quand, comment, telle est la question. Est-ce que cela a réellement de l'importance ? Peut-être pas. Tout ce que tu sais, c'est que cela arrivera parce que clairement, tu ne comptes pas le laisser gagner la partie. D'où vient cette conviction ? Comment est-elle apparue ? Tu n'en sais rien et tu ne cherches même pas à savoir, tout ce que tu souhaites actuellement, c'est au moins t'occuper de lui, un minimum. Malgré tout, l'angoisse ne cesse de poindre dans ton corps, ton cœur palpite d'une étrange énergie que tu ne saurais définir et quand tu te retrouves devant sa porte, tu n'arrives même pas à lever la main pour frapper... Pathétique. Secoue-toi Nevada. Il ne va pas te croquer, ni même t'en coller une. Il ne l'a jamais fait même s'il a eu l'occasion pour ça. Alors quoi ? Tu vas attendre que la porte s'ouvre seule ? Tu vas attendre de prendre racine sur son perron ? Ce n'est pas ça dont tu as envie, mais quelque part, qu'est-ce que tu vas lui dire ? 'Avery m'a dit que tu avais oublié ça, elle m'a demandé de te le ramener. A plus.' C'est sûr qu'avec ça, tout va avancer. Depuis quand es-tu si couarde ? Ça, tu as la réponse : depuis Caïn.

Il a le don certain d'exacerber tes sens, de faire pulser ton rythme cardiaque, d'augmenter ta température corporelle. C'est un fait, tu ne vas pas mentir. Ce mec, c'est plus que le pote de base, c'est plus que le frère de ta meilleure amie, c'est plus que le jumeau de ta sœur de constellation. Ce mec, c'est un nid à problème dont tu as envie de découdre les fils un par un pour voir ce qui se passe en dessous. C'est une énigme dont tu veux trouver la solution pour ouvrir cette porte blindée qui te résiste encore et toujours. Ce mec, c'est toute une vie pour toi, sans même que tu t'en rendes compte. Il a pris une telle place que tu n'es pas certaine de pouvoir un jour le faire sortir de ta vie. Tu pourrais te mentir encore en te disant que tu essaies de remplacer Henri. Que tu veux que ta solitude cesse. Mais la vérité est ailleurs, pas vrai Nevada ? Parce que Caïn n'est pas un remplacement, ni même un bouche trou. Caïn, c'est le type qui s'est frayé un chemin sous ta peau jusqu'à toucher toutes tes terminaisons nerveuses, jusqu'à s'incruster pour ne jamais se retirer. Caïn... C'est tout ce que tu aimerais avoir dans ta vie, malgré ce qu'il fait, malgré son appartenance à cet horrible ordre de l'Hydre, malgré son envie de détruire l'humanité, tu ne peux pas t'empêcher de vouloir l'avoir proche de toi. Qu'est-ce que cela fait exactement ? Qu'est-ce que cela te fait Nevada, de te dire que toi qui défie l'Hydre depuis des années, veux absolument l'un de ses membres assez proche de toi pour le toucher et prendre soin de lui ? Est-ce que l'immortalité t'as fait perdre des neurones ? Peut-être que tester tes propres poisons n'étaient pas la bonne idée... Non, la vérité c'est que tu t'en fiches complètement de savoir ce que Caïn fait dans la vie. Tu t'en fiches de qui il suit. C'est Caïn et c'est tout ce qui importe.

C'est avec cette nouvelle résolution que tu tapes à la porte. On ne va pas se mentir, ton cœur cogne dans ta poitrine, si fort que même un sourd pourrait l'entendre. Ton esprit s'embrouille de mille et une pensées, tellement qu'un télépathe se perdrait probablement dans le labyrinthe qui les compose. Alors quand il ouvre la porte, tu te retrouves comme une idiote à ne pas savoir quoi faire. Ton cœur saigne de le voir si défait, si triste. Que s'est-il exactement passé ? Tu ouvres la bouche, mais aucun son ne sort. Tes yeux se mouillent, de tristesse ? Pas exactement, c'est plutôt de la détresse, pas pour toi, jamais pour toi, pour lui, entièrement et totalement. Tu ne comprends pas ce qui se passe, pourquoi est-ce qu'il estime que tu n'es pas là ? Que lui est-il arrivé ? Si tu trouves l'enfoiré qui lui a fait ça, tu le tabasses, c'est certain ! Tu le laisses faire, comme dans un rêve. Quelque part, son toucher est si doux que tu espères que ça ne s'arrête jamais. Esprit ! Nevada ressaisis-toi ! Il ne va clairement pas bien, ce n'est pas le moment d'espérer qu'il te touche plus que nécessaire. En plus, vous êtes encore sur le pas de la porte, ce serait idéal de rentrer non ? Malgré tout, tu restes planté là sans trop savoir quoi faire jusqu'à ce qu'il te relève la tête tout en douceur une fois encore. Sa phrase te fait rougir comme une tomate. Depuis quand est-ce qu'il pense trop à toi ? Depuis quand est-ce qu'il pense à toi tout court d'ailleurs ? Bon sang, tu n'en sais rien, mais il va falloir que tu tires ça au clair. « Caïn, doucement ! » Le voir reculer te pousse à entrer et clairement, tu vois bien qu'il ne va pas bien du tout. Alors tu fermes la porte et t'avances dans l'antre de la bête et franchement... C'est un sacré bordel qui se déroule devant tes yeux.

Tu as bien fait de venir seule, les chiens se seraient amusés à courir partout et bonjour la galère surtout quand tu vois ce qui traîne un peu partout. « Merde, Caïn ! » Tu n'as pas le temps d'étendre la main que le voilà à chuter en arrière. Te précipitant vers lui, ton regard s'attarde sur sa peau, moite. « Mais qu'est-ce qui t'arrive. » Tu n'as pas ce genre de réponse et ton inquiétude s'en fait ressentir d'autant plus. Alors au lieu de te poser la question, tu trouves un petit coin pour poser le sac et avec ta petite force, tu hisses le propriétaire des lieux sur son canapé. Une bonne chose de faite. Rapidement, tu vas chercher la couverture qu'il a laissé tomber tout à l'heure et tu le couvres pour ne pas qu'il grelotte plus qu'il ne le fait. « Franchement Caïn, ça pue ici. » Sans même lui demander son avis, tu ouvres les fenêtres, laissant les rideaux occulter la lumière pour qu'il ne soit pas déranger. Une fois ton sac posé dans un coin, tu déniches un sac poubelle et tu commences à ranger le foutoir et c'est là que tu la vois, foutu seringue. Tu la prends avec précaution et utilise ton odorat pour la renifler. L'odeur légère du sang de Caïn te vient au narine, mais c'est l'odeur en dessous qui te fait grogner de dégoût. « T'es pas sérieux quand même ! Franchement, ce serait bien que tu arrêtes tes conneries. À force, tu vas réellement finir par mourir et qu'est-ce qu'on va faire nous ? Je te jure que si je dois t'enterrer, tu vas le regretter, t'imagines même pas ce que je suis capable de faire quand je suis réellement énervée. » Pas que ça arrive souvent, mais quand c'est le cas, t'es pire qu'un typhon détruisant les États-Unis. Un soupir s'échappe de tes lèvres. Tu ne peux clairement pas neutraliser l'effet de cette merde, mais par contre, tu peux accélérer l'évacuation de la toxine.

C'est un sourire carnassier qui se pose sur tes lèvres alors que tu vas vers ton sac, que tu en sors quelques ingrédients et que tu crées une mixture d'une couleur étrange. Peu importe, il n'y verra que du feu. Une fois la mixture prête, tu la filtres et récupère le substrat que tu poses dans une petite coupelle avant de prendre une pipette et de revenir vers Caïn. Lui ouvrir la bouche n'est pas trop difficile et c'est au goutte à goutte que tu verses ta médecine. Le goût doit être affreux, mais au vu du mal de crâne qu'il va se chopper en se réveillant, ça va pas être le pire. Une fois terminé, tu poses le tout sur la table, couverte d'un bordel monstre. « Tu vas douiller un peu le temps que le produit s'évacue par les pores de ta peau. Mais je suis bien réelle et je ne compte pas partir tant que tu n'iras pas mieux. Alors je t'en prie, reviens-moi vite. » Ta main passe doucement dans ses cheveux humide de sueur. Tu t'en fiches complètement. Tout ce que tu désires, c'est qu'il évacue cette merde de son organisme, après seulement tu te sentiras un peu soulagé. En attendant, autant faire le ménage. C'est donc avec entrain que tu nettoies l'intérieur clairement immonde du jumeau de ta sœur de cœur. Une fois fait, tu tentes tant bien que mal de voir où il en est dans l'évacuation du produit. Ce n'est pas agréable, il doit se sentir en feu, mais c'est mieux que rien. Une serviette humide plus tard et tu éponges la sueur ainsi qu'une partie du produit évacuer. Une fois l'eau vidé, tu lances une machine histoire de vider un peu le bordel et tu continues ta besogne. Combien de temps est passé ? Tu n'en sais rien et tu t'en fiches. Ton visage au-dessus du sien, tu espères que tout sera bientôt terminé, pour son bien et le tien aussi. Ton cœur n'arrive pas à se remettre de le voir si vulnérable, tu préfères même quand il te râle dessus, au moins, tu sais comment faire dans ce cas-là. Tout de suite, tu te sens juste inutile et tu détestes ça. Alors tu déposes un baiser sur son front une fois ce dernier épongé et tu reprends ton cycle.


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(#) Re: One step into your world (Pv Caïn)    Mar 13 Avr - 13:40

L’impression que ses chicots vont s’arracher de sa mâchoire. La salive visqueuse, collée à son palais et le goût ferreux de son sang en résidu acrimonieux sur les papilles. La langue est lourde derrière ses babines, ankylosée du vestige des saloperies qu’il s’est foutu dans l’sang. Putain de descente vertigineuse ; c’est comme se scratcher face contre du béton armé, la gueule éclatée, la cervelle dégoulinant des oreilles et le reste de sa carcasse déboité. Y’a le ciboulot dont gicle les bribes de ses souvenirs. ça lui cabosse l'intérieur du crâne, ça martèle et ça burine la dessous. L’amertume se distille en blizzard dans la moelle épinière. Le myocarde, lui, est comme gelé par la glace, crevé des stalactites lui perforant le thorax. Et la sensation atroce que son âme s’effiloche de sa coquille, devenue vide. Sa vraie zonzon, c’est son corps décharné de ses émotions et sa vie pâteuse dans la bouche.
Tout le poids de la réalité l’écrase, le draine de sentiments et lui fiche la gerbe - à moins qu’ça soit l’héroïne se dissolvant de son métabolisme. Il voudrait ne plus être là. S’atrophier une fois pour toute de ses pensées quitte à devenir un de ces légumes qu’on fout dans les hosto - la bave au bec et l’regard purgé d’intellect -  en attendant que la sécu paie leur existence transparente jusqu’à ce que le peu de stimuli cérébraux qui leur reste finissent par s’éteindre ; parait qu’c’est plus humain de laisser moisir quelqu’un dans sa crasse qu’une bastos dans le citron, et puisque ça non plus ça marche pas dans sa putain de carafe, il se prête au jeu de croire que y’a plus qu’à se déglinguer les neurones jusqu’à se cramer le bulbe. Ouais c’est ça. Etre transparent, ça lui irait bien en définitive.

Plus penser. Laisser le temps s’effriter jusqu’à qu’lui même retourne à la poussière de laquelle il a été recraché en particule de soufre de l’enfer. Il sait même pas, d’ailleurs, d’où ça lui vient ; le constant mal être qui lui colle la peau jusqu’à le tanner de dégoût de tout, mais de lui-même, surtout. En perpétuel jeu d'équilibriste entre sa colère exacerbé, et le désespoir qui le ronge ; Caïn est comme un grenade prête à dégoupiller au moindre mouvement trop brusque. Il déteste le monde et cette mécanique mal huilée de destructions massive. Il déteste cette connerie d’immortalité qui l’oblige à supporter cette pute d’humanité. Rien… Au final… Il n’est rien de plus que la violence déchainée de ce que l’Homme à de plus dégueulasse dans les gènes - sauf que lui, il s’en cache pas derrière des pseudos excuses et une saloperie de fausse culpabilité fignolée d’une éloquence hypocrite mais arriviste. De tout son être, il exècre cette planète et ses habitants.

Et ça lui revient comme un poing dans la gueule. Un uppercut en béton armé dans l’foie qui lui donne l’envie de dégobiller sa dope. Y’a aucune raison à tout ce qui s’passe : l’existence - quelque soit son temps - est nulle et après y’a plus que du néant où se réfugier. Il crèvera seul. Loin de tout. Il sait pas dans combien de temps ça viendra, mais c’est comme ça que ça s’fera : dans sa solitude la plus démentielle et ses idées les plus noires et dans la certitude farouche qu’il a jamais eu sa place dans ce dépotoir émotionnel. Pas fameux comme conclusion : pas étonnant non plus qu’il s’injecte un peu de paradis dans les veines pour oublier cet enfer - c’est ce qu’il y a de plus raisonnable à faire finalement.

Y’a pourtant la voix lointaine féminine résonnant au loin. Elle ricoche, jusqu’à se répercuter vicieusement jusqu’à sa raison déraillée. “ Ada…” il chuchote tandis que ses paupières lui semblent bien trop lourde pour attacher son regard sur la silhouette nébuleuse de la femme dont il reconnait instantanément les fragrances. Elle n’est qu’une ombre à peine distincte sous ses pupilles dilatées et pourtant il se plait à l’imaginer dans son sillage - sa présence comme seul support où se vautrer vraiment. Il tend les doigts, de manière instinctive, dans l’espoir vain de toucher sa peau avant que les phalanges ne retombent lourdement sur son thorax déployé en quelques ronflements douloureux. C’est pas jojo à voir. Même respirer est devenu incommodant. Les yeux plissés par la fatigue et le trip qu’il se tape encore, Caïn se perd dans un vertige : c’est que son cerveau à bien du mal à suivre les mouvement de la femme dans sa grotte nauséabonde. Puis d’abord, elle est même pas vraiment là - il le sait. Encore un tour de son foutu esprit - il y a pas été de main morte, cette fois, sur la dose de came. “ Mais qu’est … ce… tu… Fous…” Il articule avec langueur dans une déplorable grimace. Alors qu’il essaie de se redresser, la gravité ne lui a jamais paru aussi pesante et c’est dans la paralysé de sa pauvre charogne qu’il se retrouve coincé sur son canapé sans pouvoir bouger quoique ce soit. “ Même dans… caboche tu fais… la… Morale...” Soupir lent, l’écho est loin. Trop loin. Si loin que ça ressemble à un chuchotement. Il sent bien qu’on s’active autour de lui, mais ça lui flingue la cornée, alors, il se décide à fermer les yeux avant de dégueuler sur son parquet. Il capte rien à ce qu’il se passe. Y’a juste ce truc dégueu qui lui coule dans le gosier et lui retourne l’estomac. Pouah. Grognement sourd et réflexe guttural ; il crachote  le surplus du medoc en se retenant de pas vomir ses tripes. Sa tête tourne. Et ses yeux se mettent à pervibrer dans des spasmes nerveux. Il entend plus rien. Même la voix de Nevada se transforme en bourdonnement caverneux. Les yeux sont clos.

Ce marchandage avec la mort lui coûte cher en délire. Y’a des trucs qui s'emmêlent et d’autres trucs qui s’arrachent ; des lambeaux de sa folie et des fragments de sa colère - des souvenirs, aussi, vorace de sa rage se racolant au reste du tissu de ses hallu. Il reste au milieu des pensées comme s’il était naufragé dans son putain d’esprit en épave tandis que les cauchemars se juxtaposent déjà aux troubles psychédéliques et à sa névrose épileptique. La gueule béante du noir lui engloutit la silhouette : et une danse macabre l’entraine au centre d’un charnier rougeoyant de tous ces types qu’il a buté - leurs doléances enflent dans un brouhaha opaque : et ça hurle, et ça chiale à lui en griffer le crâne.  Et lui, il peut pas bouger. Il peut plus bouger, bandelé à son cercueil au-dessus duquel tous se penchent dans des gémissements sanguinolents, dégoulinant d'hémoglobine venant à souiller sa tronche tordu d’angoisse.  Et puis,  leurs morts se rejouent au dessus de sa trogne, au rythme lent d’un requiem d’orgue sous prozac. Les ossements le frappent au visage et ravive sa haine d’outre tombe. Qu’ils viennent tous le chercher : les cavaliers et leurs canassons faméliques, Lucifer et ses saloperies de sabots. Et même les ombres des cadavres qu’il a envoyé croupir 6 pieds sous terre pour bouffer du pissenlit. La débâcle cauchemardesque étrille son esprit, et les cris stridents affûtent sa fièvre. Il griffe du vent en voulant se saisir des spectres et le hurlement reste silencieux sous sa glotte.  
C’est son squelette qui s’enflamme alors. C’est sa peau qui se calcine. La moiteur le pousse à papillonner des cils et redécorer son esprit de la réalité environnante. Les yeux s’ouvrent enfin pour fixer le plafond, sueur froide sur son front gardant pourtant le stigmate d’une odeur et d’une empreinte tactile qu’il devine avant même de reprendre le cours de ses idées. Main sur le front, ce n’est pas tant la température dont il s’enquit mais bien de la marque déjà effacé de ses lèvres sur son épiderme.

Le regard en biais, il zieute la pièce ayant prit une toute autre allure que cette antre pourrie dans laquelle il s’était reclu. Dans le ciboulot, ça tourbillone. La brume alourdit encore ses sens mais c’est encore sur la silhouette de Nevada que son oeil noir se pose. “ Nevada…” Il réalise, presque spontanément,  que sa présence n’est pas un jeu dupé de son esprit altéré par la came. Elle est bien là. Bel et bien là. Et il se retrouve comme un connard à se reprendre dans la gueule tous les trucs qu’il lui a balancé en la croyant absente. Puis surtout… Il a clairement pas la dégaine à l'accueillir convenablement. Raquant le reste de salive dans sa gorge dans une toux bruyante, Caïn pince les lèvres avant de ramener la paume de sa main sur son front en une gifle sonore. “ Bordel…C’pas vrai” Des fois, il aurait bien envie de se foutre des mandales jusqu’à tombé K.O sous ses propres phalanges tellement il se trouve con.“ ça fait combien de temps qu’t’es là? ” - sous entendu : à quel point j’ai été pitoyable. C’est pas tant qu’elle le dérange, avec son aura qui lui arrache presque les rétines tellement elle s’oppose à la sienne. Mais… Putain, il a pas envie qu’elle vadrouille dans ce cloaque. “ Il est où mon flingue? Pis pourquoi t’es là?” Parce que l’image de son crâne troué, lui revient et que ça serait quand même foutrement bête qu’elle s’evertue à le sortir de sa putain d’agonie.



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(#) Re: One step into your world (Pv Caïn)    Lun 19 Avr - 17:26


Un pas suffisant
@Caïn Roseburn & Nevada Koad
Tu t'entêtes, tu le sais parfaitement. Est-ce que cela fait du bien de toujours être refoulé ? Peut-être pas, mais cela fait du bien d'essayer, parce que tu as l'impression que si tu laisses les choses aller comme ça, alors il n'y aura plus rien d'autre que ce lien ténu qui vous uni. C'est comme si le moindre souffle pouvait le briser en un rien de temps et quelque part, tu es terrifié à l'idée. Est-ce être seule ? Non, clairement pas. Si la solitude pèse de temps en temps, ce n'est pas pour autant que l'envie d'en finir est présente. Si le raz le bol se fait sentir, c'est dans les bon sentiments des autres que le moral revient. Tu es étrange, tu ne le nies pas. Mais ce lien qui vous retient l'un à l'autre, peu importe sa fragilité, tu comptes bien le protéger, qu'importe ce qu'il veut dire, qu'importe ce que cela suggère, qu'importe le passé, voir même le futur qui vous attend, tu comptes bien l'entourer de tout l'amour que tu as au fond de ton cœur pour le protéger. De quoi ? Peut-être de la cruauté des autres, ou alors de votre propre stupidité. Et s'il venait à casser, alors tu le renouerais, autant de fois que cela serait nécessaire. Peu importe combien cela te prendrait de temps, peu importe ce que cela demanderait comme effort. Tu es prête à tout. Dire que la première fois que tu l'as revu, c'est une claque que tu lui as mise et aujourd'hui, tu serais prête à te sacrifier sans souci pour qu'il puisse aller mieux. Regard planté sur sa silhouette qui tremble et qui te fait grincer des dents, parce que ce n'est pas le froid qui le pousse à trembler et tu ne peux pas lutter contre le mal qui le ronge en ce moment. Malgré tout, un œil sur lui et un sur ce que tu fais dans la maison, l'horaire passe sans même que tu ne t'en rende compte. Parfois il frémit et directement ton regard se pose sur lui. Et puis, il y a ces fois où tu t'approches de lui, vérifiant que tout va bien.

Malgré le fait que vous soyez opposé sur tout, tu n'arrives pas à te dire qu'il est réellement mauvais. La vie n'a pas été tendre et même s'il s'est laissé aller à la haine, tu n'as pas envie de le laisser seul, c'est dingue quand même. Tu es censé le détester, voir même être opposé à lui. Faction différente, idéaux différents, rien n'est censé vous regrouper, malgré tout et même si tu ne l'avoueras jamais, c'est quand tu es à ses côtés que tu te sens réellement en sécurité. Comme quoi... « Oui ? » Tes yeux se portent instinctivement sur lui sans jamais lâcher ce que tu fais. Tu râles, t'agaces, c'est comme si quelque chose t'énervait et en même temps, pas réellement. « Pardon. » Et tu t'excuses, pour quoi exactement ? Peut-être parce que tu t'infiltres chez lui alors qu'il ne va pas bien et qu'il ne peut pas te repousser. Peut-être parce que tu vois quelque chose que tu ne devrais pas voir. Tu t'excuses pour la claque d'il y a des années. Tu t'excuses pour le monde qui l'a malmené comme s'il n'était qu'une poupée de chiffon et qu'il pouvait le déchirer pour le reconstruire. Tu t'excuses pour l'humanité qui ne lui a pas fait de cadeau. Quelque part, tu t'excuses pour tout et n'importe quoi, parce que c'est ainsi que tu es et peut-être aussi parce que de cette façon, tu as l'impression de passer un peu de pommade sur ses plaies à vif. Cependant, tu sais aussi que cela ne changera pas les choses. Votre vie est ce que vous en avez fait. Quand cessera-t-il de la détester autant ? Est-ce qu'il pourra ne serait-ce qu'un jour accepter d'être en vie. Tu ne sais rien de lui concrètement, les seules bribes que tu as apprises ont été rapporté et quand à lui demander quoi que ce soit de visu... Soit vous vous rencontrez 'par hasard' et il te sauve la vie, soit ses sbires te kidnappent, soit vous ne parlez jamais de vous.

Déprimante relation d'un point de vue extérieur, pourtant, tu attends toujours avec impatience les moments où tu vois Caïn, est-ce que cela fait de toi quelqu'un de pathétique ? Avoir envie de voir quelqu'un qui n'a pas envie de t'avoir dans sa vie. Est-ce qu'être ici fait de toi une harceleuse ? Ou quelque chose du genre ? D'un autre côté, on t'a demandé de porter quelque chose chez Caïn et tu n'allais clairement pas le laisser se démerder tout seul, surtout au vu de son état. Et pas seulement parce que c'est ta façon d'être ou ta façon d'agir, c'est juste parce que c'est Caïn. Tu aurais remballé d'autres depuis bien longtemps, mais lui, il a le don de faire fondre toute résistance, te donnant juste envie de l'aider, même si tu sais qu'au final il pourra te jeter dehors. Plongeant ton nez dans le frigidaire pour éviter de penser à tout ça, tu récupères quelques ingrédients pour faire des gâteaux. Heureusement que pour certaines recettes il ne faut pas grand chose, sinon tu aurais dû sortir pour aller acheter quelques provisions, sauf que le laisser seul ici est clairement hors de question. Secouant la tête, tu continues de faire ta pâte. Certes, il n'y a que farine, œuf et sucre, mais cela fera de parfait muffin qu'il pourra manger une fois éveillé. Alors que tout ça est au four, tu termines les dernières touches de ménage et c'est là que la voix de Caïn te fait te tourner une fois de plus. « Hey. » Super entrée en matière, t'as totalement raison, continue comme ça, ça va carrément le faire. Un léger soupir s'échappe de tes lèvres alors que tu te diriges vers le four pour éviter que les muffins crament, le laissant reprendre ses esprits. C'est en lui ramenant un verre d'eau que tu réponds à sa seconde question. « Depuis un petit moment déjà en fait. Ça doit faire quelques heures maintenant. » Tu n'as pas réellement compté et n'ayant pas de montre, tu n'as pas fait attention. Tu t'es juste contenté de ranger et de t'occuper le temps qu'il aille mieux.

« Parce que t'as besoin d'un flingue ? » Ce n'est qu'une question, mais quelque part, tu te sens... Tu ne sais pas trop, peut-être bien blessé un peu. Idiote va ! « Il est sur la table de ta cuisine. J'ai mis le cran de sûreté et aie éjecté le chargeur. J'ai aussi vérifié qu'aucune balle ne se trouvait dans la chambre. Tout va bien, je ne l'ai pas jeté. » Un poil vexé ? Peut-être bien qui sait, quand il s'agit de Caïn, les choses sont toujours différentes et tu es constamment sans dessus-dessous. Un vrai sketch. « Je suis venu te ramener quelque chose que tu as oublié chez Avery. » Tu pointes du doigt le paquet sur la table. « Et puis tu m'as ouvert la porte et ensuite tu as reculé jusqu'à te casser la figure et je ne pouvais décemment pas te laisser comme ça. » Tu démoules les gâteaux tout en parlant. Rien de mieux qu'être occupé pour une bonne discussion. « J'ai remarqué la seringue sur le sol et je me suis servi de mon odorat pour savoir ce qu'il y avait dedans. Ne pouvant pas le neutraliser, je t'ai donné quelque chose pour l'évacuer plus vite. J'ai donc veillé sur toi pour qu'il ne t'arrive rien. » Tu sais déjà qu'il va probablement dire qu'avec cette putain d'immortalité il ne peut rien lui arriver, alors tu reprends. « Oui, je sais qu'avec notre immortalité tout ça, il ne peut rien nous arriver. Je te rappelle que l'immortalité a aussi une fin, peu importe ce qu'on en fait. » Il n'a probablement pas besoin de ce rappel vu qu'il tente en vain de mettre fin à la sienne visiblement. « Je me suis permise de ranger pendant que tu évacuais le produit et j'ai fait des muffins. Tu en veux ? » Moyen habile de détourner la conversation vers tout le reste. Au fond, tu ne sais pas trop s'il a envie que tu sois là ou pas, alors tu reprends tranquillement. « Est-ce que tu préfères que je m'en aille ? » Sous-entendu, est-ce que je te fout la paix ou pas.


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(#) Re: One step into your world (Pv Caïn)    Jeu 29 Avr - 16:40

C’est presque risible la manière dont il se fout en l’air. Y’a des trucs qui se baladent dans sa tête. Des trucs pas très nets. Des trucs pas très droit. C’est bancal et instable comme un de ces mobiliers à la con qu’on trouve dans les magasins suedois bas d’gamme. Ouais, il est conçu comme un foutu meuble Ikea - la notice en moins. C’est comme si y’avait des boulons qu’avaient sautés et qui se trimballaient, là, sous son crâne jusqu’à lui en défricher sa foutue cervelle. Mais c’est comme ça, des fois, il comprend pas à quoi ça sert de continuer. Parce que son immortalité, tout c’qu’elle lui offre c’est une longue agonie dans laquelle il a l’impression d’être un putain de travelo du temps, une pute absolue de l’éternité. Et jouer les narvalos déglingués dans sa propre existence, ça a fini par le blaser de tout. Et surtout de lui-même. Son coeur est celui d’un préda, calqué sur le rythme d’un tambours de guerre, et ça fait pas rêver grand monde autour de lui, alors il s’enfonce toujours un peu plus profondément dans l’ordure et la laideur. Y’a plus beaucoup d’endorphine là dessous - au mieux un semblant de dopamine qui lui secoue suffisamment le bulbe pour le pousser à bouger sa charogne tous les matins dans l’attente qu’une de ces billes de plombs lui pourrisse enfin la carne.
Mais ça, il s’en balance, Caïn, parce qu’il vit avec la condition sine qua none que quoi qu’il fasse, y’a pas de place pour lui dans un monde comme celui-ci - sa monstruosité, il ne la cache pas le bougre, pourtant il sait bien  que les pires raclures ( peut-être même pires que lui, c’est pour dire) revêtent l’habit du bon petit connard de banlieue, citoyen modèles aux lubies néanmoins degueulasses dès lors que la porte de sa villa à crédit se referme sur sa gueule - Et l’humanité aime pas trop qu’on se montre trop transparent dans ses intentions les plus crades ; c’est d’la merde en boite, mais c’est comme ça que ça fonctionne. Une imposture à laquelle il s’est décidé depuis longtemps à ne pas se conformer, préférant se glisser entre les pattes velues de ce cher Satan en personne pour affirmer sa noirceur là où d’autres se plaisent à la maquiller d’un costard 3 pièces et d’une saleté de sourire sur la tronche. C’est que sa rage à lui, elle vient du fond des tripes et il ne fait rien pour la juguler :  si bien qu’il en a oublié à quoi ça ressemblait quand y’avait que le silence pour empater ses pensées et museler sa bestiole. L’ire est à l’immortel ce que la vanité est aux mortels ; indissoluble, implacable, impitoyable - et parfois elle gagne en lui à la manière d’un déluge apocalyptique déversant ainsi des torrents de bile sur le monde qui l’entoure. Tout raser. Tout saccager. Tout massacrer. Donner des coups de saignoir dans tout ce bon bordel humanitariste. La violence, c’est plus fort que lui :  incrusté dans son ADN, codé dans sa génétique ; une tare héréditaire qu’il ne cadenasse pas derrière une saloperie de foi pour commettre les pires atrocités mais l’exulte au contraire, de ses poings, de son flingue, et de sa folie meurtrière en bandoulière autour de son âme. Merci Papa, merci Maman d’avoir été des foutus chiens de fanatisme.

Mais la violence, ça ronge aussi. Un peu comme de l’acétone distillée dans les veines ; ça bouffe sa dépouille d’un putain de feu qui lui démange le squelette et digère sa pseudo lucidité. Alors quand ses yeux s’ouvrent et se posent sur la silhouette bien trop lumineuse pour ses billes noires, y’a un truc qui lui rutile le myocarde. Il est pas habitué à c’qu’on vienne lui arracher la carcasse à ses ténèbres pestilentielles. Et là, comme ça, fiché sous ses rétines encore éthérisés de psychotropes, c’est pas que son appart qu’elle met un point d’honneur à récurer, Nevada. Mais toute sa vieille coquille qu’elle râcle de sa délicatesse magistrale. ça lui fout un uppercut, là, dans le foie, comme à chaque fois qu’elle se trimballe avec son minois éclaboussé de soleil sous sa gueule de racaille des caniveaux. Et bordel, elle pite pas, elle pite rien qu’il fera que lui entacher son auréole. Que c’est son ombre qu’il déploiera sur sa lumière sitôt qu’elle s’approchera trop près de lui. Même lui, il est pas assez con pour croire que y’a des rémissions pour les lascars de son genre ; encore moins quand la rémission porte un nom aussi chatoyant que celui de Nevada. “ Tu devrais pas être là.” qu’il machonne entre ses lippes tandis qu’il se tape ce qui ressemble à une gueule de bois phénoménale. Ouais il sait bien qu’il la malmène par ses manières rudes et sa locution hostile. Il a pleinement conscience que la belle à la volonté de défoncer sa foutue carcasse et de buriner son crâne de piaf avec le peu d’outils qu’elle a. Mais lui, il peut pas la laisser faire - il le voudrait, vraiment - mais il a suffisamment marchandé avec la mort pour savoir que ceux qui l’entourent finissent toujours par regretter d’avoir trainé dans son sillage. “ J’t’ai pas demandé à ce que t’y touche.” qu’il rétorque d’une voix gutturale, la mauvaise humeur dégoisée en prime. “ Avery elle connait pas ce truc qu’on appelle la voie postale au lieu de te prendre pour son toutou ? ” il sait pas ce qui l’irrite le plus : que Nevada l’ai vu dans cet état de vulnérabilité exacerbé, ou que le taudis dans lequel il baigne ne suffise même pas à la faire reculer. “ Ouais…” Cette fille est un soldat de plombs sous l’allure d’une créature céleste. Elle persévère sans jugement et ça, ça lui fout des miquettes au coeur.  “ T’aurais pu, hein. J’t’en aurais pas voulu.” seul argument - déplorable - qu’il trouve à persifler entre ses dents. “ j’sais bien ça, c’est bien ça le problème. Pas faute d’essayer de la lyncher pourtant, cette connasse d’immortalité.”  A quoi ça servirait de lui servir une connerie sur un plateau ? Elle a vu le flingue. Elle a vu sa tronche. Et il en sait suffisamment sur la blonde pour savoir qu’c’est pas le genre de la maison de son montrer écervelée. Les yeux toujours agrippé à la silhouette de Nevada, Caïn a bien du mal à se défaire de cette foutue manie à se montrer aussi taciturne que inamical. Même pour elle. Surtout pour elle. Faut qu’elle le déteste - c’est une necessité pour sa sécurité. Quand bien même l'entièreté de son être lui hurle tout le contraire, surtout à la voir ainsi, prendre le temps de recoller c’qui est déglingué chez lui. “ Ce que je veux… ça compte pas....” qu’il répond probablement un peu trop vite, laissant en suspens tout ce que cela peut supposer. Alors, esquivant toute cette fanfaronnade de petites attentions gourmandes et autres trucs auxquels il s’habitue pas, Caïn réplique - maquillant par la même la faille de son palpitant. “ Pourquoi est-ce que tu fais ça Ada. Et m’dis pas que c’est parce que t’as besoin d’aider les autres. C’est bon, j’le connais par coeur ton laïus de mère thérésa.” A croire qu’elle agit comme un putain de robot conçu pour servir et desservir encore les interets de l’humanité. ça, il a fini par l’entendre et il aspire plus vraiment à lui faire ravaler son jugement sur les Hommes et leurs bestialité. Mais le concernant, il a bien du mal à piger ce que Nevada aspire à lui prodiguer et surtout les raisons qui la pousse à encaisser son comportement de bâtard de rue. “ Pourquoi t’es là.” voix accompagné d’une oeillade d’incompréhension. C’est pas vraiment une question.  “Pourquoi tu restes.” là non plus. Puisque rien n’est suffisant à justifier pourquoi elle ne s’est pas contenté de partir une fois occupée de lui. “ Pourquoi tu persistes à croire que je mérite ton attention alors que j’passe mon temps à te faire capter que j’suis pas un de ces mecs fréquentables que tu peux sauver.” ironique la manière dont, lui, pauvre pouilleux désespéré s’accapare la prévenance de cette femme aux intentions bien plus que louables. Lui, le gosse des pavés sales, aux mains plus rouge que les cornes du diable et aux pupilles aussi noires que les affres de l’enfer. Qu’est ce qu’elle fout la putain. C’pas le moment de trébucher sur un tel regard posé sur lui. Et puis il se souvient. Il se rappelle de cette silhouette masculine. proche. Un peu trop - suffisamment pour aiguiser ses envie fulgurante de lui dévisser là tête, à ce type. “ Bordel. Retourne auprès de ton mec là. C’est à lui que tu dois faire la popote, pas à moi. ”
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(#) Re: One step into your world (Pv Caïn)    Lun 10 Mai - 11:36


Un pas suffisant
@Caïn Roseburn & Nevada Koad
"Tu devrais pas être là." Ses mots te frappent comme autant de couteaux qu'on enfoncerait dans ta chair. C'est fou ce que l'effet de quelques mots peut faire sur une personne. C'est fou ce que l'effet d'une seule personne peut faire sur quelqu'un. Quelque part, tu as l'impression d'être une idiote, à croire certaines choses, à en espérer d'autres. Quelque part tu aurais aimé qu'il soit heureux de te voir, qu'il y a quelque chose, comme cette petite étincelle que tu vois parfois briller dans son regard lorsqu'il te fixe. Mais il n'y a rien, que du vide et de l'incertitude. L'incertitude, elle vient de toi. De ces moments dont tu ne parles à personne. De ces moments où tu doutes de tout, de toi, du monde, de ta vie. De ces moments où tu as envie que tout s'arrête, que tout se termine. De ces moments où tu souhaites que tout éclate pour que tout se reconstruise. De ces moments où tu ne sais plus rien, ni qui tu es, ni ce que tu fais sur cette terre. Tu te demandes effectivement ce que tu fous là, au milieu d'un monde qui ne te sied pas. Quelque part, tout cela te mine le moral, tu ne cesse de nager à la surface, de tout faire pour ne pas couler. Tu apportes ton aide, tu tends la main, tu souris, jour après jour, et cela te va parfaitement, ton cœur ne souffre d'aucun manque. Et puis, il y a ces moments où tu le croises lui, ces moments où tu as l'impression d'être plus qu'une âme vagabonde dans le temps et l'espace. Ces moments que tu apprécies, peu importe ce qui s'y passe, peu importe le temps qu'ils durent. Tu les retiens, tu les chéris, et lorsque tu te sens seule chez toi, tu te souviens. De ces faibles sourires, de ces mots qui en cachent d'autres. Tu te souviens de cette tendresse qu'il cache parfois derrière d'autres phrases plus dures et tu espères. Une fois encore. Tu espères que les choses changeront, qu'un jour, quelque chose changera entre vous. Et puis... Et puis tu le rencontres de nouveau et tout s'effondre encore.

Tu coules, tu coules et tu n'arrives plus à faire surface. Tout ce qui te permet de te sortir la tête de l'eau s'effondre sous tes pieds et alors que le fond se fait sentir, tu remontes une fois de plus et reconstruis. Est-ce que ce sont des illusions ? Tu ne n'en sais strictement rien, mais les dans ce cas, elles font mal. Tu n'as pas envie de te dire que rien n'est vrai, que tout est faux. Tu n'as pas envie que les choses changent, ou plutôt si. Au fond, quand tu es avec lui, tu ne sais plus rien. « Je ne suis le toutou de personne. J'avais juste envie... Laisse tomber. » Pourquoi es-tu encore là, alors que clairement, il n'a pas envie de te voir ? Pourquoi est-ce que tu t'échines une fois de plus à vouloir lui filer un coup de main alors qu'il se fiche de toi ? Peut-être parce que dans ce monde où tout change, il est la seule ancre qui ne bouge pas. L'unique personne qui reste accroché à toi alors que les autres s'en détache. Est-ce seulement ça ? Tu n'en sais rien. Ces derniers temps, tu n'es plus sûre de rien. Avant, tu étais persuadée d'avoir toutes les réponses, tu étais persuadée de le détester. Mais à force de le rencontrer, au fur et à mesure du temps, les choses ont changé. Tu as fini par t'adapter à lui et sans que tu ne t'en rendes compte, il est devenu quelqu'un d'important, quelqu'un que tu aimes bien avoir dans ton entourage, sans pour autant qu'il n'entre dans ta vie. Est-ce que c'est ce que tu aimerais ? La réponse se fait tardive dans ta bouche, mais dans ton esprit, elle est limpide et peut-être qu'elle te fait légèrement grogner. Depuis quand les choses ont-elles changé ? Depuis quand est-ce que ton propre monde a changé de cette façon ? D'une façon dont tu n'as même pas conscience. C'est fou ce que le temps peut faire. C'est fou ce que l'esprit et le cœur peuvent créer.

Et ça t'effraie quelque part. Ça t'effraie de ne pas te rendre compte à quel point il est devenu une pièce maîtresse de l'avenir dont tu as envie. Bon sang... Depuis quand exactement est-ce que les choses ont changé ? Tu te souviens de Henry, tu te souviens de ton cœur qui battait à chaque fois que tu l'as vu. Avec Caïn, il n'y a pas eu ce genre de chose. Ou alors... Tu ouvres les yeux, ton regard coincé sur sa silhouette à moitié dégueulasse et avachi dans son canapé. Tu enlèves les couches de crasses par la pensée et tu vois enfin clair. Tu vois ces moments, tous plus différents les uns que les autres. Ces palpitations cardiaques que tu as prises pour de l'agacement, pour de l'énervement, pour ce qu'elles n'étaient pas. Tu te souviens de ces pensées, toutes plus nombreuses les unes que les autres au fur et à mesure du temps et sans même t'en rendre compte, les souvenirs défilent dans ta tête. Ils ne sont pas si nombreux que ça, mais leur réalité te met une grande claque en pleine figure et cela te fait peur à un moment. Pourtant, tu ne penses pas à t'enfuir, bien au contraire. « Au contraire, ce que tu veux importe plus que tout. » Un murmure qui sort de tes lèvres comme une réponse. Une réponse qu'il n'a pas demandée mais que tu donnes sans même y penser. « Mon laïus de Mère Thérésa. Alors celle-là, on me l'avait jamais faite encore. » Ta voix est étonnamment neutre, alors que quelque part, tu as eu l'impression de te faire insulter une fois de plus. Pourquoi est-ce que tu fais ça ? Voilà une bonne question. Parce que tu en as envie. Parce que la seule chose que tu sois certaine dans ce monde, c'est que quoi qu'il arrive, tu ne comptes pas le lâcher, peu importe ce qu'il dit.

Alors tu souris légèrement. Probablement que tu ressembles à une idiote actuellement. Après tout, te voilà dans la maison de quelqu'un qui n'a pas envie que tu sois là. Tu l'as regardé évacuer un de ces poisons que tu détestes le plus au monde et qui lui, le fait planer. Tu le vois détruire sa vie, ou au moins tenter de la détruire alors qu'il aimerait te flanquer à la porte. Et tu reste là, à sourire, espérant que quelque part, il comprenne par lui-même. Pourtant, les questions se suivent sans même qu'il ne se rende compte. Tu le laisses finir de parler et tu reprends doucement. « Si je suis là, c'est pour toi. Si je reste, c'est aussi pour toi. » Peu importe les questions, la réponse reste toujours la même. « Je me fiche pas mal de ce que tu penses de toi, je me fiche de la manière dont tu t'estimes et je me fiche aussi de ce que tu penses que je dois croire. La vérité, c'est que peu importe ce que tu dis, ce que tu penses. Peu importe ce que tu feras, ou ne fera pas. Peu importe les morts qui suivront et celles qui suivront encore. Peu importe les années qui passeront. Rien ne changera quant à ce que je ressens te concernant. » Ton cœur s'allège à ces paroles, comme si cela lui avait demandé du temps de tout rassembler en une vérité criante. Rien ne changera. Le temps aura beau passer, les siècles auront bon s'égrainer encore et encore, ton cœur restera fidèle à ces sentiments qui commencent à fleurir petit à petit et qui te consument doucement mais sûrement. Tu ne sais pas encore totalement ce que c'est, mais tu sais une chose, tu ne comptes pas le lâcher. Qu'importe les paroles dures qu'il pourra prononcer. Qu'importe qu'il te repousse encore et encore. Qu'importe le passé, le présent ou même le futur, cela n'est rien en comparaison de ce que tu veux. Tu as toujours laissé le monde choisir pour toi, tu t'es laissé porter durant de nombreuses années, tu as décidé de laisser les choses se faire et tu as accepté d'être le jouet de ce destin. Tu n'as jamais cherché à avoir plus que tu ne pouvais avoir. Tu n'as jamais créé de lien pérenne avec qui que ce soit, à cause de ton immortalité, mais aussi à cause de la peur que cela t'inspirait et aujourd'hui, tu as quelque chose que tu veux.

Alors tu sais déjà que tu te battras pour l'avoir. Tu pourras prendre autant de coup que nécessaire si cela doit être. Tu endureras mille et une souffrances si c'est ce que l'avenir te réserve, mais tu refuses de laisser tomber. Pour lui, tu seras égoïste. Tu ne diras plus oui alors que tu penses non. Tu endureras tous les mots et les maux du monde si c'est ce qui doit être fait. C'est une promesse que tu te fais. « Quel mec ? De quoi tu parles exactement ? » Tu n'as personne dans ta vie, mis à part tes chiens. Tu cherches dans tes souvenirs, tu repasses tes dernières journées et c'est là que tu te souviens qu'effectivement, tu as rencontré quelqu'un. « Tu parles d'un mec au cheveux brun et avec un sourire dévastateur ? » Ce n'est pas le moment de le pousser à bout, mais tu ne peux pas t'en empêcher. Fini de jouer dans le camp des je m'excuse. « Ce n'est pas mon mec, mais un investisseur. Enfin plutôt quelqu'un qui aimerait que je m'associe avec son entreprise parce que mes produits plaisent beaucoup aux gens. » Tu hoches les épaules et tu reprends. « Ce n'est pas comme ça que tu me jetteras dehors Caïn. Je suis désolée mais l'époque où je t'écoutais est terminée. Je ne compte pas m'en aller parce que ça te dérange que je te vois dans les moments qui ne vont pas. Je ne vais pas m'échapper parce que tu estimes que tu n'es pas bon pour moi, ou parce que je suis trop ceci et toi pas assez cela. C'est terminé. Désormais, je ferais ce que j'estime bon, ce que j'estime juste. Tu pourras m'insulter autant que tu le veux, et je te sourirai toujours. Alors fais-toi une raison. » Tu te fiches de ce qu'il en pense, s'il compte n'en faire qu'à sa tête, qu'à cela ne tienne, toi aussi. « Maintenant, il est temps pour toi de te doucher ou de prendre un bain qu'importe ce que tu choisis. Si tu veux je peux toujours te faire couler un bain, j'ai les herbes qu'il faut pour détendre tes muscles. » Il est temps que tout cela change, alors désormais, tu t'imposes, que cela plaise, ou non.


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(#) Re: One step into your world (Pv Caïn)    Mer 2 Juin - 16:01



Il la regarde. L’oeil noir fixé sur cette petite bonne femme lumineuse qui erre au milieu d’un salon crasseux comme si c’était sa place. Mais elle a rien à faire là. C’est comme foutre une saleté d’ange dans le gosier du diable - elle aura beau essayer de récurer les murs, ça sentira toujours le moisi la dedans. Et ça lui revient en pleine face, le genre de pensée qui fout en l’air, et qui claque bien plus fort qu’un coup de fouet sur l’âme ; sa vie, elle a été confisqué par le boiteux depuis longtemps - et l’bouc, il négocie pas ses contrats … Encore moins pour un regard aussi tendre que celui de ce petit bout de femme. Alors ouais, c’est vrai, il s’comporte comme le dernier des salaud, il esquive cette fascination dévorante pour cette fille par l’intermédiaire de palabres grinçantes et d’une attitude hostile : c’est mieux pour elle ouais. Parce qu’il y a songé, quelque part, à se tirer une balle dans l’pieds et d’embrasser complètement les putains de ravages qu’elle lui fout dans le bide rien que par la façon qu’elle a de se balader sous son regard. Il a même envisagé d’faire les trucs bien : foutre un jean propre, tailler sa barbe dégueulasse et l’inviter à boire un de ces cafés lattes à la con dont les nénettes raffolent parce qu’un type y a dessiné une feuille en mousse de lait - à s’prendre pour un picasso des temps modernes - et profiter simplement de la voir sourire et tremper ses lèvres dans le breuvage hors de prix sans rien attendre d’autre que la délicatesse de ses yeux lumineux. C’est con, y’a d’ces images carrément mièvre qui le perfore quand il y pense - c’est que par son apparence, elle le contraint parfois à considérer la douceur comme un repos récupérateur au sang qu’il fait gicler. Pis, la réalité revient le brusquer sauvagement et il se souvient que les connards dans son genre, ils ont pas droit à ce genre de guimauve : surtout s’ils tiennent à quelques bonnes âmes. Parce qu’il y tient, non ? Elle a beau lui esquinter l’esprit avec ses boniments candides et lui titiller ses instincts primaires par sa pugnace innocence, il y tient. C’est carrément risible qu’il se soit entiché d’elle de cette manière là ; lui, le gros balourd aux babines baveuses de rages. Mais c’est comme ça… Et putain, elle a prit tellement de place dans sa carcasse qu’il préfère la savoir hors de portée du danger qu’il provoque en train de le haïr, plutôt qu’a son bras à subir la fronde de toutes les conneries risquées dans lesquelles il trempe. Sa sécurité, plus que sa possessivité : voilà tout c’qu’il peut lui offrir en gage de cette singulière affection.

Il fait le demeuré. C’est clair que ça lui échappe pas  ce qui se trame. Et lui, comme l’abruti fini qu’il est, il repousse l’échéance, encore et encore - aspire à la voir le fuir comme la peste qu’il porte sur ses saloperies d’épaules. Elle hésite, ça se sent. Sa cruauté est telle qu’elle y croit probablement, Nevada, à cette agressivité prodigué par les soins de sa froideur et ses paroles cinglantes. Pour autant, l’envie de la voir rester, se tenir là, près de lui, c’est devenu viscéral presque létal. Il patauge entre raison et son soudain élan de sentimentalisme. Prisonnier entre deux caprices contradictoires. Deux volontés opposées. Cette femme, et ce qu’elle fait naitre en lui. Le besoin de la préserver de tout ce qu’il sait de ce monde impitoyable.

Et son âme pervibre un peu sous le joug des traits tendus de son visage poupin. Il a frappé fort, suffisamment pour que n’importe quelle femme prennent les jambes à son cou dans un flots de jurons dévastateurs. Pas elle. Elle reste là, le minois à peine rembruni par cette suffisance crade qu’il lui dégueule à la figure. Elle reste bordel. Elle reste. Et ça remue un truc en lui. Ses moeurs se nécrosent un peu derrière les parois de sa cage thoracique ; il a envie de lâcher du lest, cette fois, d’lui prendre cette foutue main trop gracieuse qui s’agite à reconditionner son vieux foutoir. “ Pourquoi ça t’importe Ada? J’suis le mec à cause duquel t’es morte une fois. tu t’souviens?” Caïn se redresse, douloureusement, le corps encore engourdi de toxine. Les tissus fragiles de sa carne rabotée et la caboche déglinguée par des maux corrosifs. Il a ce goût âpre dans la bouche. Celui du regret d’être celui qui largue les ombres sur la surface bleuté des yeux de Nevada, mais aussi celui de l’amertume d’être ce bâtard qui ne la mérite pas. Il écoute quand même Caïn. Sent les pulsations de sang battre à ses oreilles dans les semies confessions qu’elle glisse de la pulpe de ses lippes, à son attention. “ Tu sais même pas ce que tu ressens pour moi Nev ! t’es juste paumée. Qu’est ce que tu crois uh ? ça, c’est mon quotidien. T’as sérieusement envie d’en faire partie? D’venir ramasser ma cervelle tout les matins jusqu’à ce qu’un de ces 4 j’reste froid comme une putain de pierre tombale? C’est ça que tu veux? Putain Nevada, te fait pas cet affront là et dégage de cette vie sordide qui t’attend si tu persévères à vouloir rester près de moi. Bordel !” Grimace qui se substitue à ses mouvements trop rapide pour la narcose de son corps. C’est pourtant bien ses yeux qu’il flanque dans les siens, sans la ménager. “ Tu captes pas? Je ne veux pas de ça pour toi. Tu piges là?” La gehenne grignotant le reste de ses pensées. Faut en avoir dans le ventre pour lui faire face comme elle le fait ; il en a buté pour moins que ça Caïn, et pourtant c’est qu’il se verrait pas toucher le moindre cheveux de sa tête - d’ailleurs, il pourrait probablement créer un carnage de la terre entière si quiconque se risquait à lui en arracher un seul. C’est bien ça l’problème : son absence de limite quand il s’agit de Nevada Koad. “ Putain de merde.” qu’il racle du fond de sa gorge en se frappant le front de la paume de sa main. Elle finira par le rendre taré. Plus qu’il ne l’est déjà. A pas vouloir entendre. A pas vouloir comprendre. A s’imiscer dans ses desseins comme s’il s’agissait d’une putain de promenade de santé.

Et la mâchoire se serre à l'évocation du type qu’il a croisé à ses côtés. Il veut pas savoir. Il veut rien savoir des mains qu’il a oui ou non fait traîner sur elle. “ Ouais ce guignol là.” Et s’il siffle entre ses dents, c’est quand même le myocarde apaisé qu’il se radoucit à l’entente de sa position professionnelle. Jalousie, là où il ne devrait attisé qu’une indifférence molle. Lui même qui étire la distance entre leurs deux mondes et qui se refuse pourtant à voir quiconque entrer dans celui de la femme…. Quel clampin. D’un coup de genou, il vire la couverture de son corps, se dresse sur ses jambes - vacillant un peu, les neurones bourlinguant dans l’ciboulot. “ Tu veux rien entendre huh?” agacement étiré en une moue noire. Il s’avance jusqu’à elle. Se plante là, sous sa silhouette qu’il surplombe de sa hauteur. “ Et moi ce que je ressens, ça t’interesse pas Nevada?” Voix ferme mais eraillée. “ Pourquoi est ce que tu crois que je met autant d’forme à te repousser? Tu crois que c’est par haine envers toi? c’est ça?” Sa mâchoire se crispe. Elle est tellement bonne, Nevada, qu’elle remetr jamais les autres en porte à faux mais endosse toujours toutes les responsabilités. Il le sait, lui. “ Je veux pas de toi dans ma vie parce que, s’il t’arrivait un truc, j’annihilerais littéralement ce putain de monde que tu te plait à préserver.”. C’est son timbre glacial qui traduit de la véracité de ses propos. D’un geste, il lève la main qu’il fini par fermer brusquement en un poing, comme s’il effritait un roc dans sa poigne. “ Ouais, je le saccagerais jusqu’à ce qu’il n’y ai plus une seule âme qui vive.” Le regard se perd sur ses phalanges, imaginant tenir la terre dans ses doigts granumeux. “ S’il t’arrivait un truc, je deviendrais le pire fléau que l’univers entier ait connu.” Ses yeux se posent à nouveau sur ceux de la belle. Il y fait bon vivre, bien trop bon pour que ceux-ci finissent par se fermer un jour. “ Alors, si tu estimes juste ou bon que ce monde mérite une chance, reste pas dans mes pattes. Parce que tu vois… ça finira bien par arriver, il t’arrivera un truc. Et moi je n’aurais absolument plus rien pour me retenir de tout détruire.” Parce que même Avery ne saurait pas le retenir, cette fois, de tout bousiller. “ Alors va y. répète moi encore une fois que tu vas continuer à me sourire. Va y.”
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(#) Re: One step into your world (Pv Caïn)    Mar 13 Juil - 16:31


Un pas suffisant
@Caïn Roseburn & Nevada Koad
Tu en as fini de jouer dans les clous. Tu n'as pas cessé de le faire durant des années, d'être toujours dans le bon ton, toujours dans le bon timing. Tu n'as eu de cesse de laisser de la lassitude aux gens, espérant par cela qu'ils se rendent compte de tout par eux- même. Forcer, ce n'est pas ton truc, tu préfères les pousser dans la bonne direction en espérant que tout se passera pour le mieux pour eux et qu'ils décideront de suivre le bon chemin, celui qui leur révélera les bonnes informations. Malgré tout, ça ne se passe pas toujours comme ça. La vérité, c'est que la plupart des gens se fichent pas mal de ce que tu dis, ils préfèrent toujours prendre la pire voie pour eux. Pourquoi ? Tu n'as eu de cesse de te poser la question, sans jamais avoir aucune réponse. Les choses sont ainsi et pas autrement, à croire que tout ce qui importe dans ce monde, c'est la souffrance qu'il faut pour arriver à atteindre son but. Tu ne comprends pas réellement le besoin de s'infliger ce genre de chose, malgré tout, tu n'hésites jamais à donner un coup de main quand cela arrive aux autres. Qui aurait cru que cela t'arriverait à toi aussi ? Tu ne cesses de tourner autour du pot, encore et encore. Tu prétends ne rien voir, ne rien comprendre. Tu t'es dis que ce n'était pas possible, que les choses ne pouvaient pas être ainsi et il a fallu une seule phrase d'Alastair pour que tu arrêtes de te voiler la face. Qu'est-ce que cela t'a apporté ? Pas grand chose à dire vrai. La peur est omniprésente dans ta vie, celle d'être démasqué, celle de perdre les tiens, celle de tout perdre. Un soupir s'échappe de tes lèvres sans que tu ne fasses rien pour le retenir. Il y a des moments où il est bon d'arrêter de se voiler la face. Et alors que ton regard se pose sur Caïn et qu'il reprend la parole, tu sais qu'il s'agit d'un de ces moments. D'un de ceux où tu dois tenir tête, ou tu dois te montrer têtu, quoi qui t'arrange toujours pour tout le monde.

« Par pitié Caïn, ne joue pas là-dessus. Tu n'étais même pas encore né quand je suis morte la première fois et quand je me suis fait torturer jusqu'à presque mourir non plus. Alors certes, je suis morte une fois parce que tes sbires m'ont enlevé et que les flics ont tiré dans le tas. Des échanges de balle, y'en a eu d'autres et j'ai même été fusillé par les nazis. T'es pas le premier à cause duquel je suis morte et tu ne seras sûrement pas le dernier. » Après tout, c'est ça votre vie. « Et puis, je me suis tuée moi-même plus de fois que toi tu ne m'as tué alors bon. » Tu t'arrêtes un instant de parler... Oups. Bon, peu importe de toute façon, ce n'est pas comme s'il pouvait y faire quelque chose. Cependant, il reprend la parole et une fois encore, il décide pour toi. Comme d'habitude. C'est dingue cette mauvaise manie qu'on les gens d'estimer que tu vaux plus que ceci, ou plus que cela. Qu'il ne faut pas te ternir avec ça ou ça. Pourquoi personne ne pense que tu peux prendre tes décisions toi-même ? « Quand est-ce que tu comprendras que je suis assez vieille pour prendre mes propres décisions. Bon sang Caïn. » Tu secoues la tête doucement, tu ne sais pas faire autrement. Même t'énerver contre lui, tu ne sais pas faire. « Et alors quoi ? Tu vas déménager pour que je ne m’immisce plus dans ta vie ? Pour que je ne sois plus confronté à ta présence ? Tu n'as pas l'impression que cette vie sordide, c'est aussi la mienne ? C'est la nôtre ? T'as pas l'impression qu'on est tous des morts en sursis sans trop savoir pourquoi ? Alors certes, je n'ai pas choisi le même chemin que toi, mais ça ne change pas grand chose. » Tu ne te sens pas plus propre que lui, malgré le fait que tu cherches constamment à aider les gens, tu as l'impression d'usurper celle que tu es aujourd'hui, sans trop savoir pourquoi. La mort, tu l'aspires probablement autant que lui, voire plus. La vérité, c'est qu'une vie sans lui, c'est pire que tout ce que tu as connu jusqu'ici. Malgré tout, tu ne comptes pas lui dire.

« C'est toi qui captes pas Caïn. Ce n'est pas à toi de décider pour moi. Je fais mes propres choix. » Mais bien évidemment, il ne s'arrête pas là et me parle d'un type, d'un guignol comme il le nomme. Si ça ce n'est pas de la jalousie, alors tu veux bien te couper un bras. Mais bien évidemment, les choses se retournent une fois de plus contre toi. Il a raison sur un point, tu n'as pas pris en compte ses propres sentiments. Est-ce qu'il veut de toi à ses côtés ? Est-ce qu'il le désire ou le redoute ? Est-ce qu'il te suit pour vérifier que tu ne crées pas de souci à sa sœur ou alors c'est juste pour toi ? Les idées défilent dans ta tête, assombrissant ton humeur un instant, jusqu'à ce qu'il reprenne la parole. Tu restes sans voix à la première phrase qu'il dit et tu le laisses parler encore et encore. Ton cœur bat la chamade sans même que tu ne puisses l'en empêcher. Ses dernières phrases te semblent tellement irréelles que tu n'es pas certaine de les avoir réellement entendues. Tu restes comme une conne pendant quelques secondes à te les repasser en boucle, cherchant une faille qui prouverait qu'il mentait et puis, quand tu es certaine que rien de tout ça n'est faux, tu souris doucement, tu lui souris le plus doucement possible avant de reprendre la parole. « Oui, je vais continuer de te sourire. » Parce que la vérité, c'est que tu n'attendais que le sous-entendu de ces phrases pour que ton cœur se sente soulagé. Cela fait combien de temps que tu attends ? Combien d'années que tu espères entendre ce genre de chose. Alors d'accord, ce n'est pas l'une de ces déclarations romantiques dont les simples hommes peuvent se contenter, tu comprends bien la gravité de la situation et aussi ce que cela implique, mais la vérité, c'est que tu t'en fiches pour l'instant, tu t'inquiéteras des conséquences plus tard.

Tu lèves la main vers sa joue avant de te rappeler que ce n'est peut-être pas une bonne idée. Tu la poses délicatement sur sa peau, le sourire parant toujours tes lèvres. Peu importe ce que l'avenir vous réserve, tu ne comptes pas reculer une fois encore, plus maintenant, c'est certain. « Il y a des tas de choses que tu ne sais pas encore, des tas que je ne dis pas. Mais... » Tu te tais un instant avant de reprendre. « Je crois bien que je serais aussi du genre à brûler le monde s'il t'arrivait quelque chose. Je n'ai encore jamais expérimenté ce genre de sentiment, mais chaque fois que cela te concerne, mes réactions sont bien plus intenses qu'elles ne le sont avec des gens ordinaires. » Tu fixes ton regard dans le sien. « Ce monde ne vaut pas d'être vécu si tu n'es pas là. Peu importe ce que les gens disent, peu importe ce que tu peux penser, peu importe ce que le monde en pense ou en pensera. Chaque minute avec toi, vaut largement plus que chaque jour passé sans toi. » Une vérité que tu assènes sans même te soucier du reste. Tu te fiches de ce qu'il pense, libre à lui s'il te jette finalement dehors, te brisant le cœur ou tu ne sais quoi encore. La décision lui appartiendra de toute façon. « Alors je ne vais pas fuir Caïn. Si vraiment tu ne veux pas de moi à tes côtés, dis-le tout de suite et je sortirais définitivement de ta vie. Sinon, tu vas devoir faire avec ma présence. » Parce que tu ne comptes plus t'en aller. Désormais, le choix est entre ses mains et tu veilleras à le respecter quoi qu'il puisse advenir, quoi que cela te coûte, même si tu dois déménager loin de Londres pour ça, alors tu le feras sans hésiter, si cela peut lui rendre la vie plus facile à vivre, tu es prête à tout et c'est peut-être ça le pire de cette histoire.


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