La vie était bien paisible, malgré la folie des hommes qui était de plus en plus grandissante, la menace du conclave, la stupidité des immortels à mettre leurs confrères dans la merde et la connerie de ses rêves qui ne cesse de le hanté. Depuis le temps il avait appris à faire avec le tout et étrangement les mortels étaient les moins emmerdants dans l’histoire, seul Abbàn faisait exception, il était son partenaire de travail depuis bien longtemps et c’était agréable de vivre avec cette personne. Il luttait également contre l’envie de retrouver les personnes dans ses rêves un homme et une femme, comme dirait l’autre, ils feraient parti de la même constellation, mais il était hors de question de les rejoindre. Deux était un très bon chiffre. C’était une voix chacun, il fallait faire chacun des efforts pour arriver à un consensus. Trois la balance penchait déjà, il n’y a plus d’équilibre et les conflits débarque, alors quatre c’est terminé, tout le monde piaille et veut ramener la couverture à soi. Rien de tel pour implosé littéralement et ça c’était sans compter les histoires d’amour, de fraternité de « sang de la veine » et autre délire qui font oublier la logique. Il avait expérimenté la chose et bien souvent les êtres sont capables de sacrifier les autres pour sauver celui pour qui le cœur balance. Ce n’était pas un mal loin de là, mais c’était un fait, alors il était mieux de rester seul ou à deux, aux moins tout était un peu plus facile.

La collaboration entre les deux hommes étaient des plus florissantes et chacun avait son lot de travail, plus ou moins dangereux, plus ou moins stable, mais tous les deux avaient un certain risque, mais ils étaient complémentaires. Depuis peu de temps Abbàn avait rapporté de promenade de belles pièces d’œuvre d’art, mais celle-ci allait devoir dormir encore un peu de temps avant de retrouver la lumière du jour, histoire que cela disparaisse des consciences, mais forte heureusement, ils en avaient d’autre que le pays avait oublié et qui allait très certainement trouver preneur d’ici peu dans une vente aux enchères à Londres. Lucius avait préparé la chose depuis des mois et avait travaillé les pièces pour les transporter tranquillement sans risquer de tomber sur des fouineurs. Il allait devoir partir avec trois tableaux, deux statues de bronze et une broche. La sélection avait été bien particulière, il avait reçu des demandes particulières de la part de client qui « désirait plus que tout au monde » obtenir une certaine beauté que l’homme avait pu créer de ses mains. C’était le cas pour la broche et une des statuts. Le tout était emballé et prêt à partir avec le commissaire priseur, qui invita son partenaire à être sage durant son absence. Plus par taquinerie que par recommandation, de plus cela n’était pas un très long voyage … enfin 7 heures 35 de vol pour juste l’aller, même temps pour le retour et sur place il allait devoir rester au moins deux jours. Abbàn avait toujours toutes les informations et Lucius le tenait souvent au courant de tout ce qu’il faisait. Même s’ils arrivaient à ressentir les émotions du à leurs liens, cela était tout de même plus pratique de savoir véritablement ce qui se passe.

Le brun avait enfilé ses lunettes et était parti l’esprit tranquille, rien n’allait mal se passer et avec un peu de chance, le compte allait bien gonflé, chacun allait recevoir sa part et ils allaient pouvoir gérer le gain comme bon leur semble comme toujours. Lui avait des vues sur un ensemble d'appartements à refaire proche d’une cité étudiante à Galway. Un bâtiment un brin trop coloré pour lui, mais la ville était faite ainsi et il était hors de question de dénaturer un tel paysage et encore plus un bâtiment. Il avait juste besoin d’un rafraîchissement et de modernité, puis une fois remis au goût du jour il allait pouvoir les proposer à la location pour des étudiants à prix réduit. Le vole était long et le brun commençait à déjà à regarder le mobilier sur son ordinateur la personne à côté de lui était des plus insignifiante et passait son temps à manger et dormir, les bruits de mastication commençait à taper sur le système, mais bien que l’envie d'éclater sa petite gueule rouge bouffi contre le hublot était tentante, il devait prendre son mal en patience pour éviter toute problème. Par contre le nom et prénom de cet homme venait de se graver dans son esprit et il allait certainement avoir des soucis quand Lucius rentrerait à la maison.

Une fois sur place le hacker vit à quel point Londres n’était pas une si jolie ville, bien au contraire, il avait récupéré ses affaires et filait déjà au lieu de rendez-vous avec ses trésors. Il avait déjà loué un véhicule pour transporter tout cela. Sur place, il lui restait assez de temps pour retirer le surplus, les toiles et statues étaient de nouveau elles même. Le premier Tableau était une peinture de Paul Serusier « éve et le serpent » de 1905 de 12O cm sur 60, les enchères commençaient à 45 000 euros. Ensuite venait un tableau de l’école Française du XVIIIème siècle « Madeleine pénitente » une toile de 78 sur 64 cm dont le premier prix partait de 800 euros et le dernier était de Jean-Baptiste Oudry « le bûcheron et Mercure tempera » de 190 sur 185 cm et lui était estimé à 4000 euros. Les deux autres statues était une panthère se léchant la patte dont les prix commençait à 25 000 euros et la seconde était une représentation de Flore dénudée qui tendait des roses à cupidon estimées à 40 000 euros. La broche quant à elle était un éventail de diamants rubis et platine. Il avait tout bien exposé et mis en valeur avant que les clients n’arrivent. Ajustant ses affaires pour être toujours impeccable, attendant les premiers invités qui avaient rendez-vous avec lui. Quand le premier arrive Lucius s'approche remontant ses lunette et salut la personne en souriant. Une fraction de seconde celui-ci se fige reconnaissant la personne. Alors lui aussi, foutu créature il était pas vraiment mort depuis ce temps. Il croise les bras. "Tiens donc comment on se retrouve"