I deserve a Darwin Award. Or ten…

[1605] L'année de ma naissance et le début de ma vie, pendant le siècle d'or Néerlandais! Les Provinces-Unies à l'époque, la plus grande puissance maritime et économique du monde! Mes parents étaient si fiers d'être dans ce pays. J'ai grandi avec une grande sœur et un petit frère. Comme ma sœur avant moi, j'ai été promise très tôt au fils d'une autre famille. À peine plus fortuné que la mienne, mais avec un avenir intéressant selon eux. Un homme à peine plus vieux que moi, une chance me disait ma mère. Je n'ai jamais vraiment compris cette chance, mais soit. La chance que j'ai eue, c'est que l'homme n'était pas violent, pas physiquement en tout cas. Car il ne perdait jamais une occasion de me rappeler ma place de femme auprès de lui. Hors de question que je fasse une blague plus marrante que les siennes ou que je prenne des initiatives. Et mes petites maladresses quotidiennes, ils me faisaient bien sentir que ça faisait de moi une moins que rien. Ce n'était pas un univers des plus chaleureux maintenant que j'y repense, mais à l'époque je trouvais ça normal. Ma mère avait une relation dans ce style avec mon père. Il n'y avait que ma sœur qui avait touché le gros lot avec son mari, le genre qui était vraiment tombé amoureux. Enfin, c'est bien ce que je pensais à l'époque, aujourd'hui je verrais peut-être les choses encore différemment.
[1625] Le pays envoi des colonies dans différentes parties du globe. Mon mari fait partie des colons choisis pour partir vers le nouveau continent pour occuper le territoire réclamé par les Néerlandais. La Nouvelle Néerlande! Un coin qui avec le temps ne sera plus à nous et deviendra la ville de New York. Mais bien sûr à cette époque, on était encore sûr de réussir à en garder le contrôle.
J'ai quand même vécu dix ans là-bas. Vingt ans, à cet âge là je devrais déjà être mère de famille, avoir même plusieurs enfants à ma charge, mais j'étais une incapable... incapable d'avoir des gamins! J'ai cru aussi à cette époque que c'était ma faute, mais pourtant, mon mari avait beau aller voir ailleurs, il n'a jamais eu d'enfant non plus avec d'autres femmes. Oui, je savais qu'il allait voir ailleurs et ça ne me faisait rien. Tant mieux même! J'ai vite été épargné du devoir conjugale au moins. Une réelle corvée pour moi! Je préférais de loin m'occuper du reste. Faire à manger, m'occuper des quelques animaux qu'on avait, faire le ménage, la lessive, faire des vêtements et réparer les outils de travail. Ça et le reste.

[1636] Et voilà, nous y sommes! Ma première mort. 31 ans, un âge plutôt respectable pour l'époque, presque dans la moyenne. Cette histoire, haaa je m'en rappelle comme si c'était hier!
Les Anglais, les Amérindiens et d'autres... il y avait du monde pour se battre ce bout de terre que les Pays-bas gardait jalousement. J'aurais aimé vous raconter un combat épique! Un combat pour protéger ce bout de terre, pour protéger la terre importée de mon pays de naissance! Ça aurait quelque chose de magique. Surpasser mon stupide mari, peut-être même lui sauver la vie pour qu'il ait honte de lui-même. Sauvé par une faible femme, quelle honte! Surtout une femme maladroite et incapable comme moi.
Mais... je pourrais aussi vous raconter une tout autre histoire. Celle d'une femme qui s'occupait de son jardin quand son mari lui a ordonné d'aller lui chercher de l'eau pour se rendre utile. Comme si entretenir quasi seule cette maison et ce terrain n'était pas un travail utile. Lui, il coupait un arbre à moitié mort au bout de la propriété, pour éviter qu'il tombe et ne blesse un animal lors d'une journée d'orage ou de vent.
Je reviens, avec son eau. Pas de risque que l'arbre tombe, il est encore loin d'avoir coupé ce qu'il faut pour... un arbre mort je vous rappel. Le coup de hache de trop quand j'arrive et.... bruit de craquement... L'arbre commence à pencher dangereusement. Je le vois bouger, je recule, me prend les pieds dans... aucune idée, je l'avoue. Mais me voilà sur le cul et avec une branche d'arbre énorme sur le torse. Oui, l'arbre m'a écrasé. J'entends mon mari m'insulter, "Qu'elle bécasse!" Il s'approche, tente de couper la branche pour me tirer de là. Mais j'ai le gout du sang dans la bouche, je suffoque depuis trop longtemps. J'ai mal, je commence à avoir la vision qui rétrécie. Quelle merde... je vais mourir sous cet arbre. Et puis, plus rien, la douleur s'intensifie un bref instant pour laisser place au néant. Xandra, morte écrasée par un arbre couper par son mari. Il y a plus glorieux comme truc.
Mais voilà des flash qui se mettent à m'éblouir alors que mes yeux sont clos et que ma respiration arrive tout d'un coup à reprendre. Enfin difficilement. Ce n'est plus le sang, mais la terre qui est dans ma bouche et dans mes poumons. Quelle merde! Je m'étouffe, je m'agite. Je sens de la résistance autour de moi, je ne comprends pas encore où je suis. Je m'agite encore plus alors que je manque d'air. Je crois que je sens l'air frais au-dessus de moi. Je m'agite encore plus et j'arrive à me redresser. J'essaie de recracher la terre dans mes poumons. Quelle merde, il m'a enterré? Ce crétin n'a pas creusé profond, heureusement pour moi!
Que je ne sois pas vraiment morte sous cet arbre... pourquoi pas, mais je n'ai plus rien. Aucune blessure, aucune douleur. Il s'est passé quoi au juste?
J'essaie de rentrer chez moi, complètement perdue. Le cheval de mon mari n'est pas là, alors je prends le temps d'aller chercher de l'eau pour m'enlever toute cette terre et changer de vêtement et puis je m'allonge à l'étage une minute. Je crois que je m'assoupis et j'ai encore ces flashes étranges. Des visages que je ne connais pas, des lieux que je n'ai jamais vus. Étrange, mais je préfère ne pas y penser. Je l'entends rentrer, mais il n'est pas seul. Je l'entends parler de moi, des reproches encore. Je ferrais mieux de partir, retourner chez moi. Je veux repartir en Europe. Je remballe quelques affaires, je ne veux pas le revoir alors je passe par la petite fenêtre en haut. J'me casse la figure, bien entendu. J'essaie de rejoindre mon cheval en boitant, mais le temps que j'arrive à l'animal je vais mieux. Je suis vraiment perdue.
Pour le moment, tout ce que je veux, c'est rejoindre l'Europe et mon pays d'origine. Fuir cette vie, attiré par une autre que je ne comprends pas encore.
Je ne m'attendais pas à tomber sur elle une fois de retour en Europe. Une femme, vu dans mes rêves.

[1637] Eldrid, la première de la constellation que j'ai rencontrée. En plus de m'expliquer mon immoralité, elle m'a appris énormément de choses. C'est un peu grâce à elle et lors de nos discussions que j'ai appris qu'une femme pouvait en aimer une autre et surtout qu'une femme pouvait être une combattante. Ses paroles et ses histoires m'ont aidée à faire connaissance avec moi-même et à m'accepter. Je n'étais plus la femme qu'on voulait que je sois, mais je suis devenue au fil du temps, la femme que je voulais être. C'est elle qui m'a appris à me battre et qui me donnera cet amour pour les batailles.
Je passe plusieurs années avec elle et je la suis aveuglément dans ses aventures et à la rencontre des autres. Je ne sais pas pourquoi, mais depuis la première seconde j'ai envie de lui faire confiance et je pense que j'ai bien fait. Elle devient un véritable mentor pour moi.

[1674] Je prends mon envol. Je me sens prête à mener mes propres combats. Il est impossible pour moi de rejoindre officiellement l'armée en tant que combattante, ce n'est clairement pas la place d'une femme en ce temps-là Mais j'arrive tout de même à m'en rapprocher, j'obtiens un post qui me permet d'aider les combattants, pas en première ligne, mais ce qui en reviennent. Je fais partie de ceux qui nourrissent les blesser, les aides à se remettre sur pied.
Au fil des années, j'ai réussi à creuser mon trou. Dans mon pays, mais aussi dans d'autres à travers l'Europe. Avec un peu d'aide parfois, pendant de petites batailles, j'ai réussi à faire partie des combattants. Je devais me cacher, ruser, mais peu importe. Même si j'ai parfois été d'une grande aide pour gagner des batailles, je me suis toujours arrangée pour qu'un autre brille à ma place. Moi, briller, ça ne m'intéressait pas, tout ce qui m'intéressait, c'était aider mon pays ou des causes que je trouvais juste.
Pendant 100 ans j'ai parcouru une bonne partie des pays d'Europe, avec ou sans la constellation pour m'aider lors de certains combats. Pas toujours des guerres, pas toujours des batailles. Certains combats sont plus discrets et mettront bien plus que le temps d'une guerre pour enfin voir une amélioration. C'est cliché, mais j'avoue avoir à mon niveau fait de mon mieux pour le droit des femmes, des enfants, des hommes. Tous les droits, toutes les évolutions qui ont marqué des générations et semble normal pour d'autre.
En 1700 j'étais du côté du Danemark, pour la grande guerre du nord. J'ai retrouvé Eldrid là-bas, bien entendu. J'y suis restée jusqu'en 1718, avant de retourner dans mon pays pour le conflit de la Quadruple Alliance. Et oui, que de guerre dans ce monde.

[1720] Une cinquantaine d'année un peu plus à l'est, dans certain pays d'Asie. Je me suis surtout perdue dans des petits villages. J'ai essayé de trouver des maîtres d'arts martiaux pour en apprendre le plus possible sur leurs arts.
Et oui j'ai testé le fait de se faire couper un membre. Non, être immortel ne nous rend pas comme les lézards. Les doigts coupés ne repousse pas, mais en les tenant bien en place ils s'en remettent bien. Je vous dirais bien que j'ai perdu mes doigts lors de combats épiques. Que mes réflexes accrus m'ont permis de battre un grand maitre des sabres chinois, mais que j'ai bien morflé lors de la bataille. Alors oui, c'est vrai, j'ai fait ça. Mais la perte de mes doigts? C'était simplement en nettoyant la lame. J'ai failli la faire tomber, j'ai eu le réflexe de la rattraper... mais par la lame. Et hop... un de mes doigts s'est replié sur le tranchant avant de finir par terre. Une arme de guerre ça coupe bien... trop bien!

[1776] Encore une longue période. Je suis passée brièvement sur le continent qui m'a vue naitre pour retourner sur celui qui m'a vue mourir. Guerre d'indépendance, mon premier gros combat de là-bas. Et ensuite, j'avoue qu'entre cette guerre et la guerre de Sécession en 1861, j'ai juste profité. L'ambiance du farwest, surement une de celle que j'ai préféré! Les Cowboy tout ça. Un rêve pour les gamins d'aujourd'hui, une réalité pour moi à cette époque.
J'aurais tant d'histoire à vous raconter! Je peux vous dire en me vantant un peu, que j'ai protégé pas mal de train de marchandises des attaques. Des batailles toujours triomphante! Le genre qu'on voit aujourd'hui au cinéma sur les toits des trains. Sérieusement, j'aurais pu tourner des scènes tellement spectaculaires. Vous vous êtes déjà demandé si sur un train en marche, en sautant sur le toit, le train se déplace sans vous? Si vous faites un salto entre deux voitures du train êtes-vous capable de passer d'une voiture à une autre? Et ben... ne le faites pas, ça fait mal. Et rester sur le toit d'un train? Choisissez bien votre côté, ça vous évitera de vous prendre un panneau de gare dans le dos et tomber du train.
Du nord, non loin de l'océan Arctique. Jusqu'au Cap Horn tout au sud, j'en ai vu du paysage sur ce continent. Des paysages plus ou moins faciles à affronter d'ailleurs. Mais tant mieux, c'est comme ça qu'on progresse.

[1915] Après un nouveau séjour en Asie pour apprendre de nouveau talent, c'est la première guerre mondiale qui m'a ramené vers l'Europe et plus précisément vers la Russie. C'est la première fois que j'ai pu m'engager officiellement en tant que combattante dans une armée. Et après la guerre, j'y suis resté un moment. Les Russes sont une nation vraiment passionnante. Surprenante, mais passionnante.
[1940] Encore une guerre où j'aurais pu combattre officiellement en tant que Soldat. Mais... je suis morte assez vite je l'avoue. J'ai rejoint plusieurs armées au fil de mes morts, rejoignant parfois juste des groupes de résistants pour aider des gens sans recevoir aucun ordre.

[1950] L'aprés guerre, j'ai envie de voir un peu d'autres choses. C'est à ce moment là je crois que j'ai été attirée par le monde automobile. Moi, une femme, dans un monde si masculin? Et bien oui. Si j'ai commencé par m'intéresser à la mécanique au début de la construction des voitures, j'ai vite été attiré par les engins plus impressionnant. Je viens quand même d'un pays qui était le meilleur pour transporter des marchandises à travers le monde, je n'irais pas jusqu'à dire que c'était dans mes gènes, mais peut être que si? C'est peut-être pour ça que j'ai finis derrière un volant? L'une des premières femmes conductrices de camions pour des transports internationaux. Europe, Amérique, Australie. J'en ai parcouru des kilomètres avec des chargements divers et varié. Je peux vous dire que je suis plutôt bien douée en mécanique depuis le temps du coup. Quand on est sur une grande route au cœur d'un pays c'est simple d'appeler une dépanneuse, mais quand on est perdu au fin fond de l'Alaska ou dans un No mans land d'Australie, il faut bien savoir se débrouiller un minium pour faire repartir sa machine et faire en sorte qu'elle tienne une centaine de kilomètres de plus pour retrouver un semblant de population.
En plus d'être utile pour les batailles, pendant cette période j'ai été plus utile pour les enfants de Prométhée. Mes cargaisons étant souvent en partie destiner à des immortels aux quatre coins du globe. Armes, vivres, matériel divers. Si certains immortels vivent comme le commun des mortels, d'autres ont besoin d'un peu d'aide pour se ravitailler dans des moments compliqués.

[2001] En fin d'année, un événement majeur marque le début d'une nouvelle guerre qui me fait lâcher mon camion pour m'engager dans l'armée de nouveau. Chez les Américains cette fois. Je ne vais pas vous expliquer comment se passe la guerre ni où, hein. Enfin si, je pourrais vous en raconter beaucoup, la guerre, c'est loin d'être comme dans les films. Heureusement d'un côté, car les films, c'est un condensé d'actions. Des actions qui n'arrivent qu'a un petit nombre de personnes à certains moments. Mais d'autres fois, on peut être détaché cinq mois dans un pays en guerre sans qu'il ne se passe rien. Enfin, rien de bien gave.
Bien sûr, les missions données par l'armée ne sont pas les seules que j'ai faites dans ce genre de pays. Je vous ai dit que ma constellation avait un QG à Tyr? Ça aide pour les missions annexes.
[2014] Je change d'arme et je rejoins la France. Je m'engage dans l'armée de l'air française. Pour être pilote? Non du tout. Je rejoins dans un premier temps le CPA20 avant d'aller au CPA10 comme conductrice d'engin blindé. Faire partie des 2% de femmes dans cette unité n'aide pas forcément à être discrète d'un certain point de vue, même si concrètement j'ai eu une fausse identité alors que mon nom officiel n'était pas non plus vrai. Un coup à se perdre dans sa fausse identité et sa vraie fausse identité.

[2020] Après avoir appris à ouvrir un cadenas avec une canette, d'autre truc de ce genre et fait quelques missions avec les forces spéciales françaises, j'ai de nouveau raccroché l'armée pour reprendre mon camion. Presque autant mercenaire que camionneuse, me revoilà sur la route à la recherche de bonnes actions à mener pour aider l'humanité ou parfois essayer d'arrêter ses moments de folies.
Je reprends aussi du service pour livrer des marchandises spéciales à des gens spéciaux.