intrigue en cours Entre les Enfants de Prométhée et l'Ordre de l'Hydre, la guerre semble à présent inévitable. Les uns comme les autres se préparent à l'affrontement. De son côté, le Conclave Écarlate peine à se faire à l'absence des Fawkes et au nouveau leadership des Ackerman. À moins que les laboratoires d'Amaranth Pharmaceuticals ne fassent de grandes découvertes dans peu de temps, ou que le Conclave ne mette la main sur un immortel, il se pourrait bien que ces tensions coûtent cher à l'organisation... Et après être longtemps resté dans l'ombre, un vieil ennemi s'apprête à refaire surface.
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(#) (vámes) ☆ you keep trying    Jeu 11 Fév - 22:19


“you keep trying” & @Iván Milošević -
2010, Paris.
Les couples se promènent en ce soir d’été au sein de Paris la romantique. Une éternité qu’il n’est pas venu ici et si la ville garde son charme d’antan elle a incroyablement changée. Toute la journée, il a retracé l’un de ces chemins empruntés il y a de cela trop longtemps maintenant. Il s’est arrêté prendre un café en terrasse, sans oublier le classique croissant. Puis il a flâné sur les bords de Seine avant de saluer respectueusement Notre-Dame et de se perdre au creux du Louvre. C’est ici qu’il a rencontré Ivàn pour la première fois, et le monde était alors bien différent de ce qu’il est aujourd’hui. Lui aussi, d’ailleurs. Et les choses… Ne s’étaient pas forcément bien passées. Prunelles brunes et cheveux tout aussi foncés, il déambule inlassablement dans ls galeries, en profite pour croquer une ou deux statues antiques. Cela fait partie des endroits où il aurait pu le trouver. Mais apparemment pas aujourd’hui. C’est une humeur bien sombre qui traîne dans un coin de sa tête, comme un écho de plus en plus fort à mesure qu’il se rapproche de son but. De son côté, les humeurs sont calmes. Pour mieux camoufler son arrivée, et il veille à n’effleurer aucun citoyen, pas même les murs ou les objets d’art. Il ne touche à rien, pour ne pas risquer d’être submergé.

Il a regardé le soleil se coucher, disparaître derrière les bâtiments français, les couples passer près de lui, main dans la main, jusqu’à ce que chaque pont soit désert. Jusqu’à ce que tout à chacun rentre chez soi, même si Paris ne dormait jamais vraiment. Il suffisait de savoir quelles rues trouver. Quel bar ou quelle boîte de nuit trouver. Il n’avait jamais été fan des boîtes de nuit, trop de monde, trop de bruits. Trop étriquées aussi. Sans mentionner le fait qu’il finissait pollué par une multitude de passé différents en une seule fois. Non, les fêtes n’étaient jamais une bonne idée pour James qui préférait le calme de ses livres et les petits élans de folie de sa colocataire. A la pensée de cette dernière, il esquisse un sourire, consulte son téléphone pour observer le nombre croissant de messages qui affluent. Il devait y avoir au moins cinq I miss you, when are you coming back ? Il lui répondrait un peu plus tard, car quelque chose lui disait qu’il ne tarderait pas à mettre la main sur Vàn. Ainsi, l’anglais patiente, observe la Seine s’assombrir jusqu’à se retrouver définitivement seul dehors, à cette heure avancée de la nuit. Bientôt, il recommence à marcher, ses pas le menant tel un automate vers sa destination, un recoin. Tous les oiseaux se cachent pour mourir. James n’a pas besoin de lutter, attiré comme un aimant qu’il est vers le plus vieux de tous, comme si l’univers lui-même lui hurlait d’essayer et réessayer encore de le convaincre. Parfois en hurlant, parfois en silence. Parfois en cognant. Mais essayer, encore… Et encore. Avoir le vieux à l’usure jusqu’à ce qu’il accepte l’évidence. Car elle était là, James la sentait depuis le début, mais Ivàn refusait de le voir. Saleté de bougre d’Hongrois têtu.

Elle apparaît, la silhouette sombre et longiligne. Les cheveux d’un noir de jais. James a quitté temporairement la clarté de ses cheveux ou de ses yeux, mais il ne la tient plus pour très longtemps. Ses métamorphoses tiennent mieux qu’avant mais il n’en a pas toujours le contrôle. Sortant de l’ombre, il s’avance lentement, mains dans les poches, tandis que son aîné s’active à préparer son énième plan. « Ça ne marchera pas. » qu’il lâche doucement, s’avançant un peu plus. « Qui pour ramasser tes viscères cette fois ? ». Ca aurait pu être une image, mais ça ne l’était pas vraiment. Il y avait certaines morts qui se faisaient salissantes. Et Vàn était bien connu pour tenter toutes sortes de techniques. James n’est toutefois pas là pour le juger, et il ne se le permettrait pas. Il est là… Uniquement pour être en fin de compte. Parce que le vieux a beau grogner et se dire loup solitaire, James n’est pas dupe au point de le croire. Alors il reste, qu’il le veuille ou non. « Si tu tiens à salir ma veste, vas-y je t’en prie. Mais je ne bougerai pas d’ici. ». Il l’observe de ses yeux redevenus claires et qui prennent une teinte dorée. Au moins le ton était-il donné.    



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Dernière édition par James Lawrence le Lun 15 Fév - 14:03, édité 1 fois
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(#) Re: (vámes) ☆ you keep trying    Dim 14 Fév - 21:40


“you keep failing” & @James Lawrence -
2010, Paris.
Le soleil meurt enfin à l'horizon, veine de lumière qui saigne entre les immeubles. Un jour de plus prend congé, grave son passage d'un énième bâtonnet dans ta prison d'éternité. Il n'y a que les mortels pour s'extasier encore et dire qu'ils sont tous différents, que chaque coucher est unique. T'as vu suffisamment de crépuscules pour savoir que ce n'est qu'une illusion, le petit réconfort romantique de ceux qui pensent marquer le coup de leur misérable existence au sein du grand tout. Profiter de la vie tant qu'ils en ont encore une, faire du temps qui passe ce magnifique spectacle à observer. Toi tu connais la vérité : le temps est un voleur, un criminel qui dépouille en douceur lorsque le monde s'endort. Alors tu juge, tu montre mépris de tes dents blanches à ces yeux et ces objectifs en pâmoison qui s'élèvent autour de toi pour cadrer le décor rougeoyant. Main dans la main, hanche contre hanche, en paires ou en bandes ils se réjouissent et s'extasient de cet incendie cosmique. Terre à terre, toi tu te contente de circuler entre les touristes, esquivant les vendeurs à la sauvette importuns d'un signe de la main. Tu penses que si l'on te propose encore une seule fois d'acheter une rose pour un rendez-vous galant, tu vas craquer et te jeter sous un taxi. Peut-être même pousser le marchand avec qui sait. Sûrement. T'es pas d'humeur. Tu l'es jamais vraiment en vérité, aujourd'hui plus que tout autre jour.

Déjà plusieurs mois que tu traînes dans la capitale française sans même en parler un mot, naviguant de petit boulot en petit boulot pas toujours éthique. Tu avais besoin d'un endroit familier, quelque chose que tu connais assez pour être à l'aise tout en t'épargnant l'embarras de retourner ramper du côté de San Francisco ou de l'Europe de l'est. Tu t'es déjà fait le serment de ne pas y poser les pieds avant au moins une décennie de plus le temps de laisser derrière toi ces mémoires les plus récentes. C'est ainsi que tu fonctionnes depuis longtemps, pas d'attaches ni d'endroit plus spécial qu'un autre à tes yeux. Pas de foyer, ça vaut mieux. Ainsi tu n'es pas tenté de te croire sauf et baisser ta garde. Ainsi tu ne te laisses pas aveugler à regarder la lumière pendant qu'on continue à tout te prendre. Ton épaule se cogne contre celle d'un passant le nez et le téléphone en l'air, plates excuses proposées d'un côté alors que tes doigts glissent habilement entre les pans de sa veste de l'autre. Ta main trouve le fond de tes propres poches pour y déposer ton larcin, caressant du bout des phalanges le petit tas de coupures. Tu n'as jamais été fait pour vivre hors des ténèbres, Iván.

La solitude elle aussi a son heure dorée, un moment où elle irradie tout de sa plus belle lueur. Avec le temps tu as fini par découvrir cette exactitude, l'instant précis où elle vient réclamer son dû. C'est qu'elle vit en toi comme un parasite indésirable, elle gratte contre les parois de ta raison. C'est au plus proche du matin qu'elle t'empêche le repos, convulse de son besoin de rendre sa présence insupportable. Tu la promènes alors, cet enfant qui refuse de dormir, cet animal indomptable. Tu la promènes le long des trottoirs, au hasard des rues. Du bout de cette laisse qui t'étrangle tu observes toujours les badauds et leurs vies, spectateur en dehors de leurs drames. Il y a toujours du monde dans les rues de Paris, le jour comme la nuit se succèdent de la même frénésie. Mais c'est cette dernière que tu apprécies le plus, celle qui brûle trop fort et bien vite s'épuise. La solitude est la même pour tous, rampante lorsque les paillettes ont coulées, la seule constante aussitôt l'énergie de l'optimisme trop diluée dans l'alcool.

T'as dépensé tout l'argent que t'as volé un peu plus tôt, les preuves écoulées dans un bar puis un deuxième. Puis un troisième. T'as pas bu tant que ça mais tu cherches la merde Iván. Tu la cherches comme toutes les nuits et t'espères qu'elle finira bien par te trouver. De préférence avec un couteau à la main ou une bouteille brisée. Le principe du jeu est simple et se répète à l'infinie des mêmes étapes. D'abord, trouver le pire établissement qui soit. Il est aisément reconnaissable au bruit et à l'odeur, musique trop forte et conversations bruyantes à l'extérieur, vomi sur le pavé pour baliser le chemin. Bonus spécial si la foule est parsemée de jeunes femmes aux regards hagards, cendrillons désabusées pendues aux gros bras de leurs charmants princes. Il te faut trouver la plus lucide d'entre elles, celle qui semble s'ennuyer fermement de son Jules et de ses amis, celle toujours maîtresse de ses choix. Parfois juste un regard suffit, un sourire offert de loin, suffisamment longtemps pour faire passer le message. Être vu, remarqué. Mais ce soir la brune qui a répondu à ton chant des sirènes a voulu plus que de simples promesses en l'air. Ses lèvres ont goût de cocktail mangue-passion, de cacahuètes bon marché et de rouge à lèvres à l'huile de ricin en teinte crimson. Ça te dégoûte. T'as envie de vomir rien qu'au relent d'aspirine que tu sens sur sa langue. L'appât a été suffisant pourtant et bien vite tu es tiré en arrière hors de ton calvaire pour un autre. Celui que t'étais venu chercher depuis le début. Tu accueille la violence à bras ouverts, te défend juste assez pour que cela soit crédible, envenimer les choses au point de non retour. La fille hurle dans la mêlée, cris stridents qui percent tes oreilles. T'aimerais croire que c'est parce qu'elle s'inquiète de ce qui est en train d'arriver à ton visage et à tes côtes mais tu sais qu'elle est juste horrifiée de la bestialité de son compagnon. Tu ne te fais pas d'illusions, jamais. À la fin, personne n'en a rien à foutre de toi.

L'alcool te brûle la gorge, bouche vissée sur le goulot pour faire passer le goût du sang et de cette fille dont t'as déjà oublié le visage. Le vendeur de l'épicerie de nuit a eu du mal à s'empêcher de fixer le sang sur ton visage lorsque tu as déposé la bouteille sur le comptoir. Pierdol się. Que tu lui as froidement dit en polonais après avoir lu son badge. C'était pas un Marcin qui allait se permettre de te juger, pas ce soir. Le Pálinka que tu enfiles a une saveur familière et ça te calme un peu malgré toi. Il y a encore des éclats de verre dans tes cheveux là où la bouteille a éclaté, le carmin coagulé sur ton visage est un ton sur ton avec celui laissé par le rouge sur tes lèvres. Les plaies se sont déjà refermées, les os fêlés remis en place. Comme à chaque putain de fois. T'as remis ton nez droit d'un craquement brusque, un pied devant l'autre pour te guider vers un de tes endroits favoris de la ville. Rien qu'un vieux pont de pierre au-dessus d'une portion de chemin de fer désaffectée, les rails envahis par les hautes herbes en contrebas. Tu sais qu'il te suit. T'espères qu'il te suit. T'as pas fait tout ce show juste pour qu'il continue à prétendre être capable de la meilleure des filatures silencieuses alors qu'il est aussi remarquable qu'un agneau avec des clochettes autour du cou. Il est tellement aisé à manipuler James que tu te demandes encore comment il a fait pour survivre jusqu'ici.

Tu poses la bouteille sur le bord du pont, allume une cigarette que tu coince entre tes lèvres. Tu l'ignore lorsqu'il mentionne tes idées d'autodestruction, regard posé un peu plus loin sur un vieux wagon de train. Il te sort toutes les conneries habituelles, s'acharne encore et toujours à te poursuivre comme si tu lui devais quoi que ce soit. Tu le sens s'approcher un peu plus de toi, peut détailler sa posture rien qu'en l'imaginant. Il est si proche que tu dois renforcer la barrière constante que tu as érigée entre toi et chacun d'eux. Si proche que s'il fait un pas de plus tu vas effectivement considérer sauter par dessus le muret pour t'écraser en bas. Il ne sait jamais quand la fermer l'anglais, et c'est problématique lorsqu'il décide de s'acharner. Tu tournes enfin le visage vers lui, regard vide de toute émotion, tes traits froids souillés par tes exploits de plus tôt. Ta main défait quelques boutons sur le col de ta chemise avant que tu ne les glisse sur le sang encore un peu poisseux à l'arrière de ton crâne. « À ta guise. » Que tu réponds simplement en avançant d'un pas vers lui pour tracer une coche sanglante sur le revers du tweed de sa veste d'un geste nonchalant. Tu recule aussitôt, reprenant ta position initiale sans même lui accorder un regard de plus. Tu avales une nouvelle gorgée d'alcool entre deux taffes en t'appuyant légèrement contre le pont. « T'as pas autre chose de mieux à faire James ? » Like to go throw yourself under a bus or something. Tu mords le filtre de ta clope, grattant distraitement l'hémoglobine sous tes ongles. Sa présence t'irrite fortement mais t'as pas envie de céder à le lui montrer. Hors de question que tu lui donnes ce qu'il veut. Cent soixante-et-un ans et il choisit de venir les passer à te faire chier. Bassza meg.


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(#) Re: (vámes) ☆ you keep trying    Lun 15 Fév - 14:57


“you keep trying” & @Iván Milošević - Il n’a pas bonne mine Iván, ainsi teinté de sang séché, seule trace d’ennuis qu’il est venu chercher et qu’il a trouvé. Il a beau tirer négligemment sur sa cigarette, l’anglais sait que ce n’est qu’une façade. Un mur érigé envers et contre tout, probablement surtout contre lui à en juger par la ténacité qu’il met en œuvre rien que pour le rejeter perpétuellement. A la différence de Min qui le fait en silence en règle générale, Iván use et abuse de sarcasmes aux violents desseins. Il ne craint pas de contrarier, ou d’assassiner par les mots. C’est ce qu’il fait sûrement de mieux, le brun : assassiner. Alors que fait James encore ici ? Pourquoi est-il venu à Paris expressément pour le voir ? Probablement parce qu’il pensait encore à tort être capable de se montrer altruiste envers le hongrois. Ou peut-être parce qu’il a été le premier à venir le voir, le premier à lui expliquer un tantinet ce qui lui arrivait. Il aurait pu ne jamais se montrer, et pourtant il l’avait fait. Pour une raison qu’il ne comprenait toujours pas d’ailleurs étant donné la force avec laquelle il le repoussait à présent. James avait toujours mis ça sur le compte de son don, de ces images volées qu’Iván aurait voulu ne pas partager. Ne jamais montrer. Oui, au fond, James pense qu’il lui en veut pour cela. C’était à cause de cette mésaventure qu’il avait fini par se faire fabriquer des gants, mais aussi qu’il avait été incapable de continuer à errer seul dans les rues de Paris. Pour cela, qu’il l’avait suivi jusqu’aux Etats-Unis, tel un chiot égaré qui apercevait pour la première fois une lumière dans la nuit. Une lumière qu’Iván étouffait encore et encore mais que l’anglais savait bien présente, là, au fond, quelque part. Tapis dans l’ombre des méandres dramatiques qui faisaient d’Iván ce qu’il était. Une âme gâchée de n’avoir été que trop longtemps torturée et malmenée.

À ta guise. Il se détourne du pont, se rapproche de lui suffisamment pour venir tâcher le col de sa veste. Il l’a pris au mot et l’anglais baisse les yeux sur la trace de sang qui orne à présent le tissu. Discrètement, il grince des dents, lèvres closes. Ses manies d’époque reviennent au galop mais il se retient, garde ses mains gantées dans les poches pour faire comme si de rien n’était. En réalité, il y a des manies qui ne disparaîtront jamais. Il n’est pas un maniaque de la propreté, mais il a le sens de l’esthétique. Et du sang sur sa veste, cela n’a rien d’esthétique. T'as pas autre chose de mieux à faire James ? Il fallait croire que non. Mais peut-être ne serait-il pas là si Iván ne s’évertuait pas ces derniers temps à mourir encore et encore. Sourcils légèrement froncés de contrariété, James essaie de faire fi de cette tâche et se concentre sur la silhouette presque avachie, occupée à fumer et boire de l’alcool à n’en plus finir. Du coin de l’œil, un éclat de verre brille grâce à la lueur du réverbère, mèche sombre et poisseuse balayée par la brise nocturne. James pince les lèvres un instant. « Le Louvre est fermé à cette heure-ci. » qu’il se contente de répondre en faisant quelques pas. D’un geste, il lui pique sa bouteille pour boire une gorgée et se racle la gorge lorsque celui-ci termine de glisser le long de sa trachée, la brûlant au passage. « C’est quoi cette horreur ? ». L’anglais distingué préfère les alcools plus raffinés, quoi que, certains cocktails n’étaient en général pas si mal non plus. N’ayant nullement l’envie de réitérer à en boire, il redonne la précieuse bouteille à son propriétaire quand l’éclat de verre revient titiller sa rétine, iris définitivement dorées au point qu’elles pourraient luire dans le noir. D’un geste irréfléchi, il lève sa main gantée et commence à retirer morceau de verre après morceau de verre de la chevelure sombre. Pas sa faute si le brun est à moitié avachi sur le bord du pont et que lui le surplombe de toute sa hauteur. « What a mess… » qu’il marmonne dans sa barbe de quelques jours tout en continuant jusqu’à ce qu’il juge la chose terminée, au risque de se prendre plus qu’un regard noir, raison pour laquelle il ne perd pas de temps dans son œuvre.

Un soupir quitte ses lèvres, comme s’il conversait avec lui-même de voir l’état dans lequel le brun se met à chaque fois. Régulièrement. « Ça ne te fatigue jamais ? ». James ose poser la question, car il sait que chaque retour de mort est difficile. De plus en plus au fil du temps d’ailleurs. Douloureux aussi. Chaque fois qu’Iván avait eu le malheur de lui coller une balle ou autres choses diverses et variées dans le corps pour l’arrêter, James ne se remémorait que de la douleur de faire ressortir une balle du trou qu’elle venait de faire, de sentir chaque organe se reconstruire. Parfois la conscience revenait avant même que la guérison ne soit finie. Et cela n’était pas parmi ses meilleurs souvenirs. Loin de là. Alors comment le hongrois faisait-il ? Pour subir encore et encore ? Avait-il développé suffisamment de force ou érigé des murs si épais qu’il ne ressentait même plus les effets de la guérison ? Souhaitait-il tellement la mort que le simple fait de sentir la douleur de ses membres lui rappelait sans cesse l’échec de sa tentative ? « Comment fais-tu, pour supporter Ván ? ». Une véritable interrogation de sa part, floue aussi, tant elle pouvait signifier pleins de choses différentes. Au fond, James ne lui demandait rien, mais son empathie était double. Il lui suffisait d’entrer dans une pièce pour savoir dans quel état d’esprit chacun se trouvait, en plus de leur empathie légère qu’ils avaient déjà de par leur constellation. Le mal-être d’Iván lui était une évidence, depuis le début. Le premier jour. Et sans doute avait-il tort de revenir perpétuellement. Peut-être avait-il le syndrome du sauveur, mais le fait est qu’il était encore là, cette nuit. A vouloir… Dieu seul savait quoi. Un instant, il s’interroge lui-même en silence, puis, lorsque finalement la réponse paraît lui déplaire un peu, il revient voler la bouteille pour en boire une plus longue gorgée. La mélancolie du hongrois venait peut-être de le contaminer d’autant plus maintenant qu’il était à portée de main. I hate you qu’il aurait envie de lui dire, lèvres contre le goulot, quand c’était pourtant tout sauf… Vrai.    




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(#) Re: (vámes) ☆ you keep trying    Mar 16 Fév - 3:06


“you keep failing” & @James Lawrence -
2010, Paris.
Tu te souviens encore de la violence de sa renaissance, la vague de désespoir qui s'est insinuée en toi dès l'instant où il a réalisé sa situation. Tu as passé des semaines à le subir, mis au plus bas par ses humeurs de panique constante, la douleur et la peine qu'il ne savait pas taire. Il a rampé en toi comme une maladie, une folie de plus, un deuxième Jacob. Toutes émotions dehors comme un putain de phare aveuglant, un naufrage infini qui ne savait que te mettre la tête sous l'eau. Si les circonstances de sa mort sont bien différentes de celles de Min-Ji, tu as senti la jeune femme redevenir silence presque aussitôt fait, murée dans son propre traumatisme égoïste. Elle te ressemble plus que les deux autres, vous savez vous contrôler un minimum, garder pour vous ce qui vous concerne uniquement. Vous n'êtes que retenue impassible là où les plus jeunes ne savent vivre qu'avec les vannes ouvertes à vous noyer de leurs humeurs continuelles. Alors il est bruyant James. Il est putain de bruyant et parfois tu as juste envie de mettre tes mains sur sa gorge pour étouffer les sons de sa vie entre tes doigts. T'as beau te fermer le plus possible à son existence, tu sais toujours exactement à quel instant il s'éveille le matin, la manière dont il accueille chaque nouveau jour comme si c'était le dernier. Ce sont tous ces petits bonheurs qu'il trouve toujours, ces joies sonores qui brûlent ton âme d'une lumière à l'intérieur. Et Dorothy. Dottie. Tu ne veux même pas penser à elle. Tu voudrais te saisir de cette âme que vous partagez, un minuscule oiseau si fragile et si faible. Tu voudrais le forcer à voler, le lâcher dans les airs, le laisser tomber. Tu veux qu'il te libère, qu'il trouve un autre endroit où se percher, qu'il niche ailleurs que dans le vide de ton cœur. Mais t'oses pas le toucher, tu ne veux pas noircir ses plumes, l'écraser en t'en saisissant trop fort. T'es terrifié à l'idée de passer cet ultime point de non retour, que cette dernière chose qui s'agite en toi ne finisse elle aussi par se taire, s'éteindre. Tu souffres Iván, c'est une balle logée dans ta poitrine, une blessure qui refuse de se refermer. Elle porte son nom, s'ouvre un peu plus à chaque fois qu'elle vit comme si de rien n'était. Est-ce qu'ils savent combien ils vous détruisent à petit feu à vous forcer ainsi à ressentir tout cela ? Vous qui êtes incapables d'encore prétendre au bonheur, vous qui ne vivez que dans un monde incolore. C'est une torture par procuration, une punition sans intention première à chaque fois qu'il se contente simplement de respirer. Il n'existe que pour te rappeler à tout ce que tu n'as plus, l'homme que tu étais il y a si longtemps que tu te demandes parfois s'il a véritablement existé. De tes propres souvenirs parfois tu n'es que le fantôme incongru, détaché, dissocié des sensations et des émotions qui furent un jour les tiennes. Leur monde te tue, la vie qu'ils te forcent à miroiter te tue, ils te saignent plus que ce que tu ne sauras jamais faire de toi-même. Et t'as envie de leur crier, de leur briser les tympans de tes mots.

Shut up. Shut up shut up shut up.

Mais il parle toujours James. Il exulte égoïstement, généreusement, ses émotions par tous les pores. Il parle, parle et parle encore. Il s'écoute parler, chaque mot calculé dans un but précis, celui de te faire adhérer à sa vision apaisée des choses. Celui de te faire plier à tous ses arcs-en-ciel, et ses couchers de soleil, son petit monde de rédemption possible et encouragée. Il essaie. Tu peux bien lui accorder ça il essaie. Mais il n'a pas dû retrouver toutes ses facultés mentales une fois sorti de la jungle James. Sinon comment expliquer qu'il se borne à t'imposer quelque chose dont tu ne veux pas, quelque chose que tu n'as jamais demandé ? Tu n'avais aucun problèmes à survivre avant qu'ils ne se ramènent lui et Dottie, avant qu'ils n'empoisonnent ton existence de leur réalité où tout est possible. Alors que la tienne ; la tienne n'est qu'un putain de champ de bataille. James et sa lubie d'être le sauveur de l'humanité, James et son foutu syndrome du bon samaritain. James qui a été assez con pour participer à une guerre qui n'était pas la sienne et en crever. James qui collectionne les traumatismes comme autant de problèmes à résoudre, de situations desquelles avoir la fierté de guérir. James qui trouve toujours une issue ; là où tu ne sais que flotter dans les ténèbres de ta propre douleur.

Fuck you. Fuck you fuck you fuck you.

Il te prend le Pálinka des mains sans même te demander et porte la bouteille à ses lèvres. Il insulte ton héritage, crache sur ton seul réconfort comme s'il connaissait mieux. Il prétend toujours tout savoir mieux que toi James, avec ses bonnes intentions et ses gestes maniérés. Et t'aurais pu le respecter, t'aurais pu l'ignorer comme les autres s'il ne s'acharnait pas à te piétiner, un éléphant dans la pièce qui n'a pas conscience de son propre volume. T'as pas la patience. Non t'as pas la patience avec ce genre de personnes Iván, ceux qui se bornent à forcer les autres à regarder la lumière alors qu'ils sont déjà aveugles. Lorsqu'il te redonne la bouteille tu ne bouge pas, regard sombre toujours fixé sur lui. Tes yeux prennent la couleur du meurtre lorsqu'il ose approcher sa main gantée de ta tête, lorsque ses doigts sont dans tes cheveux encore poisseux de sang. Tu l'aurais mordu depuis longtemps si tu étais un animal. Ou non d'ailleurs, suffisamment emplit de rage à cet instant pour essayer. Il ose, il te touche et tu ne peux réprimer un sursaut de dégoût. Il retire les morceaux de verre distraitement comme un père cajole son enfant, commentant sur l'état de saleté de ton visage. Il te réprimande une fois encore, te demande si tu n'en as pas marre de te foutre en l'air, si tu n'es pas fatigué de tout cela. T'es abasourdi par son audace, yeux écarquillés alors qu'un tic nerveux menace de faire frémir ta bouche. T'es toi-même étonné de ta retenue, qu'il soit encore en vie devant toi à boire ton alcool et déblatérer tranquillement ses conneries. Mais ce qui te fait exploser, ce qui te précipite sur lui en un instant, ce n'est rien d'autre que ce fragment infime que tu capte en lui. Ce frémissement à peine perceptible, ce relent de lien qui vous uni. Il ressent de la sympathie pour toi, veux partager ta mélancolie. Tu lui fais pitié.

T'es juste une erreur de plus à corriger.

La bouteille se brise au sol sous ton impulsion, la main de James n'ayant sûrement pas d'autre choix que de la lâcher. T'ignores s'il est vraiment surpris de ton geste mais tu as pris le dessus sans effort. Tu es sur lui. Tu l'as plaqué contre la rambarde de pierre, presque grimpé sur son corps alors que tu en maintiens le haut au-dessus du vide. L'une de tes mains est fermement agrippée à son col tandis que l'autre a déclenchée la lame mécanique cachée contre ton poignet. Tu lui enfourne dans la bouche, appuyant le métal de l'arme contre sa langue. Le bord effilé menace de couper la commissure de sa lèvre mais tu contrôles ton geste. T'as pas l'intention de le blesser ni de le toucher outre mesure, prenant soin que tes deux doigts guidant le plat de ton arme n'entrent pas en contact avec la chair de sa bouche. Le silence, enfin le silence. T'es déjà trop près, contaminé par son odeur, la texture de sa stupide veste. T'es au contact et tu détestes ça plus que tout lorsque ce n'est pas uniquement pour tuer. Mais il sait pas fermer sa gueule James, semble incapable de respecter tes règles. Il était temps de le lui rappeler. « Quelle partie de ne me touche pas tu ne comprends pas James ? Quelle langue est la plus efficace pour te dire de fermer ta grande gueule ? » Tes mots sont si glacés qu'ils en brûlent, ton souffle proche du sien, tes yeux animés de la précision incisive de la violence sans bornes. Ton bassin presse un peu plus contre son corps, genou appuyé contre le rebord du muret pour maintenant ta domination. Tu menaces de vous faire basculer dans le vide et de vous écraser en bas sur les rails. Équilibre précaire, colère exprimée sans éclats plus haut que l'autre. « Tu veux savoir ce qui me fatigue James ? » Question rhétorique dont tu donnes aussitôt la réponse. « Devoir te supporter toi et tes bonnes intentions. Toi et tes belles paroles incessantes. » Tu presses un peu plus ton arme dans sa bouche, approchant encore ton visage. « Devoir écouter tes sermons constant, partager tes émotions joyeuses et subir ta pitié. » Tu sens le bout de ta lame gratter légèrement contre son palais, l'odeur du sang qui vient aussitôt agresser tes narines anormalement sensibles. « Sentir ton putain de souffle dans mon cou partout où je vais, le goût de ta bouche sur ma bouteille d'alcool quand tu oses prendre ce qui m'appartient sans même demander ma permission. » Tu vas le tuer, tu vas le buter s'il ose protester. Tu ne hausses même pas le ton, paroles égales du début à la fin. Colère glaciale dépourvue d'émotions ; terrifiante. « Alors tu veux savoir James ? Tu veux putain de savoir ? » Tu retires ta lame de sa bouche, la glissant contre son cou. « C'est les types comme toi qui me donnent le plus envie de crever. » Tu ne peux jamais t'en sortir, Iván. T'avances de la seule et unique manière que tu connais : tu fonces tout droit en te vidant de ton sang. Maintenant, à jamais ; rien qu'un mort qui continue de marcher.



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(#) Re: (vámes) ☆ you keep trying    Mar 16 Fév - 12:42


“you keep trying” & @Iván Milošević - L’alcool brûle lentement son œsophage, comme un rappel à son esprit de ne pas s’aventurer dans ces eaux troubles. La colère est latente, perce par tous les pores mais James la sent trop tard. Il ne se rend même pas compte d’avoir été parasité par cette dernière. Certaines émotions le prenaient tout entier sans qu’il ne le réalise, d’autant que l’alcool fort n’aidait pas et la dernière gorgée avait été plus longue que nécessaire. Sans doute avait-il tort d’être là, de penser que peut-être il serait en mesure d’apporter un quelconque réconfort. Pourquoi s’acharner à vouloir se rendre utile quand le hongrois à ses côtés avait toujours refusé de se laisser approcher ? Cette question, James se l’est posée plus d’une fois sans jamais en avoir la réponse. C’était comme ça, c’était plus fort que lui. Maladroit, aussi. A bien des égards. Alors que faisait-il là ? Ca résonne en trombe dans ses oreilles puis bat subitement à ses tempes lorsqu’il est pris de surprise, contraint de lâcher la bouteille qui s’écrase au sol. En un battement de cil il n’y a plus que le vide dans son dos et la lame entre ses lèvres. Le dorée de ses prunelles est devenu bleu glacial, plus proche du gris que du bleu foncé sous l’inattendu. L’émotion trop forte. La colère qui lui écrase l’échine. Elle est aussi virulente que glacée. Par réflexe, il manque de s’accrocher à Iván pour ne pas basculer mais se souvient de sa main droite à l’air libre et il décide de se raccrocher tant bien que mal au bord. La prise est mauvaise mais suffisamment rassurante pour se dire qu’il ne basculera pas à moins d’une impulsion. Quelle partie de ne me touche pas tu ne comprends pas James ? Quelle langue est la plus efficace pour te dire de fermer ta grande gueule ? Forcé au silence, l’anglais aurait pu y trouver un semblant d’ironie dans ses propos mais il se contente de froncer les sourcils après avoir été figé dans une expression de stupeur pendant plusieurs secondes. Il le fixe de ses yeux trop pâles, crispé de tout son long. La colère froide irradie en élans désagréables, véritable plaie qui s’insinue sous chaque parcelle de sa peau à être ainsi trop près de lui.

Condamné à simplement écouter, James ne bouge pas d’un pouce, grimace à l’odeur métallique entre ses lèvres, tout comme celle qui s’évade du sang séché sur le visage d’Iván, ou encore celle alcoolisée de son haleine. Sur le moment, il se demande véritablement ce qu’il fiche ici, pourquoi la seule idée de venir lui a effleuré l’esprit. Le courant d’air froid dans son dos et l’équilibre maintenu de peu l’aident un peu trop à se concentrer sur les mots, le mouvement des lèvres du brun qui articule froidement ses mots. Des mots bruts, probablement aussi violents que les gestes, si ce n’était pire. Il n’y avait pas de pitié dans le regard de James, ni même dans ses paroles, car ce n’était pas ce qu’il ressentait vis-à-vis d’Iván. Cela n’avait jamais été ça. Il y avait déjà eu de l’agacement, de la colère, de l’incompréhension, peut-être même un soupçon de haine à un moment. Mais jamais de pitié. C’était plus compliqué du fait de l’empathie. James était capable d’aller derrière, de voir au-delà, et c’était probablement ça qui rendait fou le hongrois. Pourtant, il y avait des choses que l’anglais ne mentionnait pas en sa présence. Il y avait des images qu’il avait vues, subtilisées malgré lui il le savait. La vie n’avait pas toujours été morne et violente pour le brun. James le savait. Et parce qu’il le savait, il essayait. Aussi fort qu’Iván tentait de mettre fin à ses jours. Avec autant de conviction. Une conviction qui s’effrite, se dissipe à coups de sang et de violence parfois. Comme cette nuit, alors que les mots résonnent entre eux, aussi affûtés que des lames. Cette même lame qui glisse un peu plus entre ses lèvres et qui pourrait l’étouffer. Il déteste cette sensation que même l’alcool ingurgitée ne parvient pas à faire disparaître. Il a beau respirer plus longuement par le nez, toute cette situation ne lui plaît pas. Mais au moindre mouvement, il risquait fort de créer plus d’ennuis que l’inverse. C’est donc au silence et à l’immobilité la plus totale qu’il s’oblige, luttant de toutes ses forces pour que la brise du vide ne les agitent pas trop.

La rage sourde se fait ton monocorde et décontenance. Force brute d’horreurs énoncées qui s’envole toujours plus des lèvres du brun, comme un rappel à l’ordre sur le fait qu’il n’est rien qu’un grain de poussière. Une tâche collée sous sa chaussure. Une chose dont il ne voulait pas. Parce que tu penses que je t’aurais voulu ? qu’il voudrait lui demander en retour. Qu’il voudrait presque lui cracher au visage d’ailleurs, afin de le faire redescendre de son piédestal noir. Ses doigts serrent le rebord à s’en faire blanchir les jointures et il déglutit malgré la présence de la lame, celle-ci qui finit par être retirée quelques secondes plus tard. Elle glisse contre son cou et James sait pertinemment que le hongrois serait capable de le commettre. Cet acte sanguinolent. Il le regarderait mourir sans une once de gêne ou même de remords. Peu importait la souffrance, Iván n’en aurait rien à foutre. Et ça, James a beau le retourner dans tous les sens il ne comprend pas. Il ne comprend pas comment ils ont pu passer d’une rencontre maladroite mais pourtant réelle, à ça. Le constat ne devrait rien lui faire, après tout ils ne se connaissent pas plus que cela. Mais comment expliquer alors cette tristesse qui l’envahit. Est-ce la sienne ? Cella tapie derrière la violence et l’apathie ? Ou est-ce belle et bien une tristesse qui lui est propre ? Parfois, il est tout simplement incapable de dire quelle émotion est à qui. Tout ce qu’il sait en cet instant, c’est qu’il voudrait la faire taire. Qu’elle arrête d’enserrer sauvagement son myocarde. Mais Iván n’en a pas fini. Non. Et…

C'est les types comme toi qui me donnent le plus envie de crever.
La chute.

James a écarquillé les yeux. Sous le choc. Comme si la lame venait de le transpercer. Iván n’avait pas pu dire une telle chose, ou même la penser. C’était… Il déglutit, lentement, iris grises à la limite de la blancheur hivernale. Ses doigts serrent le rebord mais il a le souffle coupé, cherche un air qu’il ne parvient pas à prendre.  La colère d’Iván se mêle au choc et à la souffrance des mots, aussi fatals que le venin d’un serpent. Son regard ne le quitte pas mais il n’y avait rien à chercher. Le brun coupait court à tout, comme toujours. Mais ça avait empiré avec les années. James devrait s’en foutre, lui aussi, mais il n’était pas ainsi fait. En revanche, pour l’heure il n’y avait que de la douleur d’être ainsi relayé à un plan de misère. D’être comparé à l’un des maux le poussant à l’horreur. C’était ignoble de dire une chose pareille. Incapable de dire quoi que ce soit, James laisse son esprit vagabonder d’analyse en analyse, puis, il déglutit à nouveau. L’ironie de la situation est telle qu’elle lui rappelle l’un de ces fameux proverbes.

Plus tu montes, plus dure sera la chute.
Ses doigts lâchent le rebord. L’équilibre précaire s’envole. A l’image de leurs âmes défaites.
Il attrape la veste d’Iván et bascule en arrière.

Le temps d’une brève seconde, il a l’impression que le temps s’arrête, figé sur les traits du brun, la brise trop froide dans son dos et qui soulève ses vêtements. Elle se perd dans ses cheveux, le pont s’éloigne, ne devient plus qu’un point au loin. Rapidement. Trop violemment sans doute. Il lâche sa veste, coupe le contact de l’image volée qui est venue perturber sa chute, mais le fait est qu’il tombe James. Il tombe avec lui. Le sol dans son dos se rapproche mais il ne le voit pas. C’est le ciel parsemés d’étoiles qu’il regarde à présent. La brève extase d’Iván qu’il ressent dans ses tripes. Adrénaline qui ne dure qu’un instant trop court, car déjà le corps s’écrase. Os qui craquent et voile devant les yeux.
Les étoiles ont disparues.
Il n’y a plus que le noir.

Contaminé. Par l’envie d’en finir. Le silence serait probablement mieux comparé au reste.
Il rouvre les yeux dans une inspiration difficile, liquide ayant coulé de son nez à ses lèvres, puis sur ses joues. Il n’est plus qu’un amas de chaire désarticulée dans une position ridicule. Chaque inspiration est un supplice alors que les os bougent, se redressent et reprennent leurs places initiales. Ses vertèbres craquent une à une, dos plié reposant sur l’un des rails. Il déteste ça. La douleur l’ankylose et l’esprit se remet lui aussi. Ses billes injectées de sang cherchent les étoiles dans le calme obscur de la nuit. Tout ça à cause de lui. James lâche un grognement tandis qu’il se tourne lamentablement de profil, le sang maculant ses cheveux à son tour. Lorsqu’il aperçoit la silhouette d’Iván un peu plus loin, il se met à ramper entre les rails, mais ce n’est qu’une fois qu’il le surplombe, lui et sa folie, lui et la violence de ses mots, qu’il lui fourre son poing ganté dans la tronche.

« Va te faire foutre. » qu’il gronde, encore désordonné dans ses gestes car il se remet à peine de leur chute. « Tu ne m’feras pas porter ce chapeau. ». Son poing s’écrase difficilement sur le nez de l’autre et il grogne de douleur. « Tu m’emmèneras pas dans ta noirceur Iván, reste dans ton enfer tout seul, j’ai connu le mien. ». Il meurt d’envie de lui écraser la tête une seconde fois, poussé par la colère qu’Iván a ressentie plus tôt, envahi par un flot d’émotions qui ne sont pas seulement les siennes. Tandis qu’il se laisse retomber de côté dans un souffle, il sent ses mains trembler de rage qu’il essaie de contenir, ramené ailleurs. Dans sa propre jungle. Son propre enfer. Faîtes-les taire, toutes ces émotions contraires. A mesure que ses mains glissent sur son visage en sang, James se recroqueville, plaquant ses doigts contre ses oreilles comme s’il était capable d’assourdie l’empathie trop forte. L’envie trop grande de se tuer encore et encore…
Jusqu’à disparaître.



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(#) Re: (vámes) ☆ you keep trying    Jeu 18 Fév - 4:10


“you keep failing” & @James Lawrence -
2010, Paris.
T'es toxique, un poison insidieux qui s'attaque à tout ce qui est sain. Ta simple présence n'est que corruption, un chaos chronique que tu sèmes parmi tous ceux que tu touches de ta présence. Rien que du bout des doigts, noirceur du sang sous l'ongle et des phalanges qui ne parlent plus que le langage de la violence. T'es une plaie, une furie immortelle qui ne se satisfait que de voir son ombre sur le monde. Tu ne sais plus exister qu'ainsi, l'incarnation du mal de toute chose, une putain de tempête égoïste. C'est ta nature première, la fonction restreinte à ton âme cassée. Le pire est ce que tu fais de mieux et il y a quelque chose de réconfortant dans ce cycle malsain de l'évidence. Cela a facilité ta longue vie malgré toi, réduit le stricte minimum de tes préoccupations. Tu n'es pas comme lui, tu n'as personne à impressionner, personne pour qui tu te dois encore d'essayer de prétendre. Tu n'es pas comme Min-Ji, qui ne réalise même pas qu'elle cherche encore la justice en toute chose, un équilibre du moindre mal pour un bien. Ta boussole à toi, elle n'indique du nord que les tréfonds d'un néant qui dévore tout sur son passage. Lentement tu t'enfonces, tu ne fais plus qu'un avec les interstices. Tu n'as plus de raisons si ce n'est la raison elle-même, une action sans réaction souhaitée autre que simplement avancer.

Et avancer tu le fais, une mort à la fois, lentement mais sûrement vers la dernière. Chaque dernier souffle échappé avec l'espoir que tu ne te relèves pas, que ton vœu sera enfin exaucé. Ils ne peuvent pas comprendre, ils n'ont pas encore suffisamment perdu pour voir la plus pure vérité en face. Ils croient que tu n'es qu'un mort vivant, isolé et aigri de tout. Un connard, un salopard qui s'est contenté de choisir la voie la plus facile au détriment des autres. À ton détriment. Ils pensent que tu t'es fermé au bonheur, que tu as endossé le manteau du deuil et que tu te vautre dans des draps d'apitoiement parce que tu ne connais rien d'autre. Ils te mettent leur lumière en pleine face et te sourient en te demandant pourquoi tu n'es pas plus simple, pourquoi tu n'apprécies pas chaque jour à la fois pour ce qu'il est ; une aube de possibilités. Pourquoi tu ne veux pas être heureux Iván, pourquoi tu ne veux pas sourire avec nous. Pourquoi tu ne veux pas rester avec nous, pourquoi tu ne veux pas chérir ton immortalité. Ils te font rire dans leur naïveté, leur putain d'immaturité à l'échelle de ta longue expérience. Non tu n'es pas comme eux. Tu ne t'es pas réconforté dans l'existence d'autres comme toi pour te mentir à toi-même. Ils te parlent de vivre mais de vies ils n'en ont eu qu'une : celle où ils avaient encore peur de leur propre mortalité. T'as vécu, toi. Vécu tellement d'existences que lorsque tu essaies de te souvenir de tous ces visages ça te donne le vertige. Ils te parlent de vivre mais de la vie ils ne connaissent que l'adage du vivre caché. Ils te parlent de bonheur mais du bonheur ils n'ont que l'expérience sans conséquences, protégés par le filet du petit comité, la sécurité des semblables. T'as vécu, toi. T'as aimé, construit des foyers que tu savais que la mort emporterait. T'as vécu à en épuiser tes idées, ton coeur, tes sentiments. T'as vécu chaque seconde, chaque siècle de la seule manière que tu connais ; vivre à en crever. Tu n'es plus qu'un corps, une mécanique, un système de réflexes automatiques. Si tu n'as d'autre choix que de croire en l'immortalité de la chair tu le sais toi ; l'âme a une date de péremption.

Alors non. Non ce n'est pas quelqu'un comme James qui pourrait te comprendre, quelqu'un comme lui qui s'acharne à ne voir que le bon. Il est aussi aveuglé par le soleil que tu l'es par les ténèbres, à la différence près que tu n'es seulement plus capable d'autre chose. Lui ne veut juste pas voir, ironie du sort pour un homme que tu soupçonnes de posséder certains dons. Comme tu aimerais gâcher les tiens d'une simple paire de gants, voiler tes yeux de lunettes de soleil et ton odorat d'un parfum unique. Mais lorsque tu en encombres un, les autres répondent de plus belle et compensent d'une synesthésie complexe. Tu ne peux pas fuir ta propre existence et le brouhaha de celle des autres, en cela sans doute êtes-vous semblables. Si tu ne sais pas exactement ce que les siens incombent, tu es presque sûr qu'ils lui permettent de ressentir des choses passées, des sentiments oubliés depuis longtemps. Ironie toujours, James qui ne vit pas mais qui absorbe le vécu des autres. James qui se planque en dehors du monde mais qui ose te poursuivre en te disant de ne pas abandonner. C'est risible. Si risible. Tu ris alors, t'éclate d'un rire dément avant que le sol n'évacue brutalement l'air dans tes poumons à l'impact. Tu chutes Iván, précipité tête la première par cet immortel avec qui tu partages un incongru fragment de ton être. Un immortel si ignorant qu'il en devient presque irritant, un chiot qui n'apprendra jamais peu importe les menaces de son maître. Un immortel qui oses vouloir t'apprendre la vie en pensant que tu ne connais que la mort. Mais tu te marres, parce que toi seul tu sais. La vie ne peut pas exister sans la mort, pas de bonheur sans douleur. Il faut avoir vécu chaque seconde de milliers d'existences pour prétendre pouvoir comprendre les autres. Il ne suffit pas d'essayer, de les tirer de force vers une lumière qui les a déjà rejetés. Après avoir regretté, aimé, espéré, haït. Il faut épuiser le sens et l'essence ; avant d'avoir le droit d'ouvrir sa grande gueule d'anglais idéaliste.


Pantin désarticulé entre les rails, carcasse trop de fois brisée. La faucheuse n'observe pas le spectacle, lassée de ton petit théâtre de chairs abîmées depuis longtemps. Tu n'as même pas perdu connaissance, n'est pas véritablement mort pour que cela s'ajoute à ton compteur. Dans ta chute tu as ricoché à moitié contre son grand corps, a absorbé le plus gros de l'impact sur le côté droit du tiens avant de partir rouler-bouler plus loin. Putain de James, même pas capable de faire les choses bien. Même pas capable de te buter correctement en te balançant du haut d'un pont. T'as l'épaule démise, une fracture ouverte de l'avant bras et à en juger par le sang qui remonte dans ta gorge à gros bouillons, probablement qu'une de tes côtes a décidé de venir percer un poumon. Tu lui donnerais une note passable mais tu reconnais l'effort, tu ne t'y attendais pas. T'aurais presque espéré qu'il te tue vraiment, histoire qu'il doive vivre avec ça et qu'il ait à expliquer aux autres pourquoi on leur a arraché un morceau de leur âme. Tu dénigres beaucoup de choses mais tu ne peux ignorer ce que cela fait, perdre l'un d'entre vous et devoir lentement combler le vide laissé. Tu suffoques, sens tes poumons se remplir un peu plus de sang. Déjà ton bras commence à se refermer, ton épaule à se détendre. Tu contiens sans problème un grognement, système nerveux plus sensible que la normale mais habitude qui prévaut. « Bassza Jamesiebassza meg... » Que tu crachotes, toujours hilare, bulles carmin qui éclatent au coin de tes lèvres. Tu glisses une main contre ton épaule, espérant presser de tes doigts pour la remettre en place lorsque sa silhouette te surplombe. Il a rampé jusqu'à toi dans son état, et pendant un instant ton rire s'arrête, le regardant transfiguré. Peut-être que pendant une micro seconde, un instant d'oubli, t'as eu peur qu'il te touche encore. Il te touche, en quelque sorte, te cale son poing ganté dans le visage plus exactement. Ta pommette accuse le cou, visage dévié par l'impact. Il te dit d'aller te faire foutre, te crie que tu ne l'atteindra pas ainsi et dans ta compréhension de l'anglais parfois volatile tu ne peux t'empêcher de rire de plus belle. I won't take that fall for you Iván, qu'il te dit. Tu ris tellement que tu peux sentir l'endroit exact où ta côte est encore fichée dans ton poumon. « J'aurais pas cru que t'avais ça en toi… tu m'impressionne... Et de surcroît frapper un type à terre, j'espère que ça t'excite au moins. » Tu le provoque d'une voix glacée, incapable d'arrêter de te foutre de sa gueule. T'en gagne un nouveau coup de poing violent, ses phalanges brisant ton nez. Cette fois tu ne ris plus, accumulant un crachat de sang entre tes lèvres en prévision de lui éjecter en pleine face. Mais déjà sa lourde masse s'écroule à tes côtés, mots qui te ramènent aussitôt à ta colère froide. Il ose encore faire sa victime, te conjurer responsable de tout ce qui vient de se produire alors que tu n'as rien demandé. Tout ce que tu souhaites c'est qu'on te fiche la paix, qu'on te laisse vivre comme tu l'entends. Dans ta solitude, dans ta fuite constante. Non tu n'as rien demandé. Tu laisses le silence peser avant de répondre, t'arrives pas à croire que tu doives encore te justifier.

Tu te redresses en position assise non sans grimacer, ne sentant que trop bien sa présence à tes côtés, écorché par la vague avec laquelle il t'irradie. Sa douleur, la tienne, la vôtre. Tu finis de remettre droit ton avant bras et ton épaule, remboîtant l'articulation dans un craquement sinistre. Dans un soupir tu déboutonne ta chemise, trouvant bien vite les côtes problématiques sous tes doigts experts. Tu pousse dans l'autre sens, remontée d'hémoglobine que tu craches sur le sol, tournant le regard vers sa carcasse. « C'est le principe seggfej, mon putain d'enfer il est meilleur vécu seul. Et c'est adorable, tu veux vraiment faire un concours du plus gros puits de merde duquel on a rampé ? D'où t'as cru que j'avais besoin que tu viennes me tenir la main ? Tu veux que je soutienne tes cervicales pendant que ta moelle épinière reprend sa densité initiale peut-être ? Que j'appuie sur tes os pour les remettre en place et qu'on soit meilleurs potes pour l'éternité ? » Tu parles calmement, calotte glacière qui s'épaissit à mesure des mots. T'es factuel, implacable. Tu ne peux pas comprendre ses raisons parce que tu ne veux pas les voir autant qu'il refuse de respecter les tiennes. Vous ne pouviez être que dans une impasse, trop différents pour vous entendre. C'est pour cela que tu ne lui en veux pas, qu'en un sens tu ne lui en voudras jamais pour être qui il est. Sans doute que tu l'envies dans le fond. Il est peut-être celui qui a le plus subi la chute à cet instant mais de vous deux tu es le plus irréparable. Mais il se trompe de croire que ce qu'il te faut c'est un peu de lumière, il est cruel de le penser. Que te pousser vers un feu, une chaleur que tu ne peux plus ressentir au fond de toi, n'est de la cure ; que le poison. « Hey, James. » Que tu dis soudainement, le sentant s'éloigner brusquement sur le fil de ce lien rasoir qui vous uni. Tu te redresses en titubant, accusant le coup de tes blessures quasiment au passé. Tu grimaces et ton regard se pose sur l'homme prostré au sol. Visage en sang, larges mains pressées sur ses oreilles comme si tu parlais trop fort tout à coups. Il est presque en position foetale, couché sur le côté. « Jamesie ? » Tu le tentes, le provoque une fois encore de ton souffle insensible. Mais il ne bouge pas, ne semble pas t'entendre. Ta tête se penche légèrement sur le côté, considérant la situation avec un air profondément perplexe. « Hé kurva. » L'insulte ne fonctionne pas, pas plus que le léger coup que tu a donné dans sa cuisse du bout de ta chaussure. Tu te baisse vers lui, détaille un peu plus ses traits en avançant ton visage. « Regarde-moi. » T'ordonnes, soudain irrité d'être ignoré, détestant être laissé dans le vague d'une situation. La violence tu comprends. La douleur, la tienne, tu comprends. Celle des autres, celle des autres tu l'as laissée derrière les murs de ta forteresse depuis longtemps.

Elle s'y fracasse brutalement pourtant alors que tu fais l'erreur de quelques secondes d'inattention, focalisé sur James et sa pantomime. Juste une perte de concentration suffisante pour que tous ses sentiments et sa présence ne viennent faire violemment irruption dans ton temple intérieur. La douleur détruit tout sur son passage, le désespoir, la solitude. Ce sont tes propres émotions dont son âme se fait le perroquet. Tout cela est à toi et pourtant dans l'écho de ce retour, ce renvoi de miroir miroir tu es pris de cours. Est-ce que c'était vraiment ce que tu dégageais ? Était-ce à cela que ressemblait tes émotions ? C'était si différent que de les ressentir directement, la sourdine, les filtres de l'apathie en moins. Tu tombes à la renverse le cul sur le sol, écarquillant les yeux avant de rapidement te reprendre. Tu le pousse brusquement le dos contre le sol, ta main pressant contre son épaule pour l'y plaquer. « J't'ai pas demandé d'absorber ma douleur balfasz. Elle est à moi et personne d'autre, t'as compris ?! » Ta voix est plus haute que ce à quoi tu as habitué le monde, relent incontrôlable dans le ton qui te fait aussitôt te détester un peu plus. Non ça ne t'atteint pas. Ça ne peut pas t'atteindre. Tu comprends ce qui est en train de se produire, ressent le trop plein qui l'anime, implacable. Ce ne sont que des émotions, des reflets, des faiblesses, des mensonges. Des mensonges. Ce n'est pas toi. Ça ne t'atteint pas. C'est lui. C'est toi. C'est vous.

Tu presses plus fort contre son épaule avant de te saisir de ses poignets, doigts serrant autour des manches de sa veste pour extirper ses mains de ses oreilles. Il a intérêt à l'entendre tout ça, intérêt à se le rentrer dans le crâne. « Lâche tout. Isten bassza meg, lâche prise James. C'est mon enfer et pas le tien. Respecte-moi. Respecte mes putain de choix ou va te faire foutre. En vrai, va te faire foutre dans les deux cas. » Ta respiration est moins calme que ce que tu voudrais mais tu blâmes l'hémorragie qui encrasse encore ton système. Tu parles trop vite, la légère panique que tu n'arrives à taire à l'idée qu'il soit en train de t'absorber comme une éponge, te faire disparaître à l'intérieur de lui. Il fait sienne ta douleur, il te vole le droit, l'intimité. Il te prend tout, comme la vie, la mort. Tu le lui as dit, les types comme lui te font crever à petit feu. Les types comme lui ont besoin de se brûler plusieurs fois, avant de comprendre le caractère des flammes. « Mais si tu la veux, si tu tiens tellement à tout me prendre, si tu sais tellement tout mieux que moi. Si tu veux une seule raison valable de me laisser avec ce qui me regarde. » La reddition alors, le complet abandon à peine murmuré. « Alors vas-y, prend la. » T'aimerais te persuader que tu fais ça uniquement pour le blesser, le torturer un peu plus. Que ta main qui force ainsi sa paume nue contre ton torse n'est qu'un acte de vengeance, un rejet de plus à son égard. Mais la vengeance implique le besoin d'un témoin, d'être vu, sinon elle n'a aucun sens. Tu sais qu'il te voit à cet instant, et t'espères que ça brisera définitivement toutes ses idées de bien à ton égard. T'es toxique, un poison sans antidote. Mais t'es plus doué pour mentir aux autres qu'à toi-même, Iván.



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(#) Re: (vámes) ☆ you keep trying    Jeu 18 Fév - 21:47


“you keep trying” & @Iván Milošević - Le rire résonne dans le silence grinçant de leurs corps endoloris. Vu le temps que l’anglais a mis pour se réveiller de sa mort toute fraîche, Iván n’a eu que les dommages collatéraux. Il lui semblait se souvenir, durant un bref instant qu’un poids mort lui était tombé dessus. A en juger par leur proximité dans la chute, le contraire aurait été surprenant. Mal en point, les rires fous du brun ne sont qu’une vibration terrible sur sa droite, alors qu’il fait encore face au ciel, paupières papillonnantes et sang poisseux qui l’entoure comme une auréole. Les vertèbres en miette, douleur insoutenable des os qui cherchent à se remettre en place, se déplacent lentement mais sûrement pour qu’il retrouve sa mobilité. C’est long. Trop long. Il l’entend correctement à présent, ce rire de timbré, les vulgarités hongroises qui s’évaporent de ses lèvres et qu’il ne comprend que trop bien. C’était lui-même qui les lui avaient appris, à force d’en user. Ce n’était pas la première fois qu’ils s’exaspéraient tous deux. Jamesie. Le surnom lui donne envie de vomir mais il se tourne de profil comme il peut, grinçant et craquant. Incapable de marcher, il rampe. Trouve la force de se rapprocher de la silhouette non loin de là. La colère d’Iván se mêle à la détresse, l’amusement qui est sien. Véritable melting-pot d’émotions qui éclatent à son visage ensanglanté. Il le déteste à cette seconde. Dieu qu’il le déteste pour ça. Pour les mots prononcés à son encontre. Pas pour la chute, celle-ci est la sienne au fond. Il avait donné l’impulsion. Se donner lui-même la mort, il l’avait déjà fait.

Iván n’était pas le seul.
Pas le seul. Ce qui était arrivé dans la jungle demeurait perdu entre ses arbres à jamais. Seule Dottie savait ce qu’il avait fait là-bas. Pendant une année entière à errer avec sa propre folie. Et encore, sûrement avait-il omis de dire certaines choses car ne s’en souvenant plus. Cette chute provoquée par ses soins n’étaient que le mélange d’un mal qui l’avait atteint et qui avait ricoché sur celui du brun.
Une première en presque cent-vingt ans.
Pour cette raison, il le déteste.

Pour cette raison, il se rapproche, le surplombe maladroitement car ses jambes ne répondent pas et la première chose qu’il fait, c’est frapper. Son poing s’abat contre sa pommette avec force. Sûrement pas toute celle qu’il aurait voulu mettre de prime abord, s’il avait été en parfait état. Iván le provoque en réponse, définitivement hilare. La colère de James redouble. Il y avait des choses que le brun ne savait pas, car ils n’avaient jamais rien fait pour se connaître. De toute manière, c’était là la seule chose que le hongrois voulait : ne pas les connaître. Ne rien avoir à faire avec eux. Alors non, bien sûr qu’il ne pouvait pas savoir ce dont l’anglais était capable. James grogne en réponse à la provocation. Il n’y avait qu’Iván que ce genre de situations excitaient. De fait, pour se donner bonne figure, James frappe une seconde fois, vise l’arête du nez. Tout pour le faire arrêter de rire. Lui qui ne prend rien au sérieux. Entre ses deux coups, sa voix rauque n’a fait que gronder sévèrement, consumée par la rage qui est sienne mais qui s’essouffle déjà. Elle est remplacée par quelque chose de bien plus pernicieux, de bien plus douloureux que la violence et ça lui broie les entrailles. Il crache une gerbe de sang de côté, en même temps qu’il bascule. Les sons s’obscurcissent, les images se voilent, deviennent un brouillard qui l’enveloppe dangereusement. Il ne contrôle plus rien. Les émotions divergentes l’envahissent et s’emparent de tout, exercent une pression contre son cœur tandis qu’il a l’impression de suffoquer. Il n’y a pas un son mais James sent que ses tympans pourraient exploser sous il ne sait quoi. Il ne sait pas définir ce qu’il se passe, si affaibli la seule présence d’Iván à ses côtés le parasite plus qu’il ne le faudrait. Douleur, angoisse, rage et une incomparable tristesse. Un vide tel un gouffre béant. L’envie cuisante d’en finir. Encore. Et encore une fois jusqu’à réussir. N’être plus enfermé que dans le néant, là où l’on ne ressent définitivement plus rien. Là où la conscience s’étiole et disparaît avec le reste. Que j'appuie sur tes os pour les remettre en place et qu'on soit meilleurs potes pour l'éternité ? Le sarcasme cuisant du brun ne paraît pas l’atteindre, pourtant il en entend chaque mot. Chaque syllable où l’accent ressort. Iván était si loin du compte…

A mesure que ses mains glissent sur son visage pour rejoindre ses oreilles bourdonnant de manière illusoire, le géant se recroqueville comme il peut. Il se renferme, emporté dans un ailleurs qui n’est qu’émotions fulgurantes. Véritable descente aux enfers qui le fait trembler de froid. Posé à même le sol meurtri des voies ferrées abandonnées. Hey, James. Il n’entend pas. Il n’entend plus. Même ses iris qui fixent un point inconnu ne voient plus. Elles ont perdu leur clarté glaciale pour devenir aussi sombres qu’un puit sans fond, il devient même difficile de discerner sa pupille du reste. Il semble perdu au plus profond de lui-même, esprit contaminé par la trop grande noirceur du hongrois. Même la vision obtenue par mégarde avant la chute ne saurait lui insuffler la chaleur dont il a besoin pour brûler en cet instant. Il s’en souviendrait plus tard. Cela reviendrait quand il s’y attendrait le moins. Jamesie ? Si James était en mesure de voir, il ne serait probablement capable que de lire sur ses lèvres sans en entendre la voix. Les appels d’Iván, les provocations de ce dernier n’ont aucun impact sur l’anglais. Il demeure immobile, os craquants et respiration sifflante. Hé kurva. Rien. Pas un mouvement. Pas un regard. James s’enfonce un peu plus, tout n’est qu’obscurité autour de lui. Regarde-moi. Non. Toujours pas. Il a beau approcher son visage du sien, ses yeux ne le voient pas. Pire encore, James ne fait qu’absorber sans même le toucher. La douleur, le désespoir, la solitude. La tristesse. Un puit sans fond, sans espoir de retour. Ca fait beaucoup trop mal pour se le permettre encore. Ca palpite trop vite, trop douloureusement. Il s’enfonce. Il s’enfonce. Tout pour que cela s’arrête. Tout. Le froid s’engouffre sous ses vêtements, chaque parcelle de sa peau jusqu’à ce qu’elle éclate à nouveau. La violence.

En un battement de cils, le ciel étoilé se retrouve à sa vue mais il ne le voit pas. C’est la main d’Iván pressant sur son épaule, contact tangible qui le sort de sa tétanie et lui redonne un souffle. Ne me touche pas… qu’il voudrait dire, lèvres refusant de bouger tandis que la colère d’Iván revient en une vague douloureuse, détruisant ses entrailles. J't'ai pas demandé d'absorber ma douleur balfasz. Elle est à moi et personne d'autre, t'as compris ?! La voix perce au-delà de ses doigts poisseux de sang toujours plaqués sur ses oreilles. James l’entend sans l’entendre, prêt à repartir car luttant intérieurement contre le torrent. Contre ce surplus qu’il ne contrôle pas. L’empathie est un fléau. Le sien. A la seconde où ses mains ne font plus office de barrage, poignets maintenus par l’homme, James lâche un grognement douloureux. Sa carcasse est encore pleine de douleur. Et ça résonne. Partout. Respecte-moi. Il le respectait déjà. Respecte mes putain de choix ou va te faire foutre. Il les respectaient aussi, quand bien même il revenait. Il ne savait pas pourquoi il revenait toujours James, tôt ou tard. Pourquoi son âme semblait comme appelée par celle d’Iván. Était-ce un contrecoup de son don, ou bien du seul fait qu’ils soient liés, tous les quatre ? Il se posait encore la question car il n’en avait pas trouvé la réponse. Il ne la trouverait probablement jamais. Et cela deviendrait un mythe, comme celui après lequel il avait couru en 1893. Ce qui l’avait conduit tout droit ici, à ce moment. Celui d’être allongé au sol, surplombé du brun. Mais si tu la veux, si tu tiens tellement à tout me prendre, si tu sais tellement tout mieux que moi. Si tu veux une seule raison valable de me laisser avec ce qui me regarde. « Non… » qu’il souffle, le fixant sans le voir. Ce n’était pas qu’il savait tout mieux que lui. Il faisait fausse route. Il voulait le lui dire, contredire, sortir de ce brouillard noir pour revenir. Le lui dire. Juste le lui dire. Alors vas-y, prend la. James n’a pas le temps de l’en empêcher. Son corps ne répond plus.

Sa paume se pose à même la peau et le visage d’Iván disparaît de son champ de vision, avalé par la lumière nuageuse du soleil. Il faisait jour en pleine nuit.

Son corps tremble de froid de plus belle, mimique du souvenir dans le réel. Les émotions l’assaillent plus fermement, s’agrippant à lui comme si elles voulaient le déchirer morceau par morceau. Elles sont similaires. A de nombreux égards. Mais plus les images défilent, plus ses doigts se resserrent contre la peau d’Iván, et plus la douleur s’agrandit. Il y a comme des échos de déjà-vu, des odeurs persistantes qui ne sont pourtant que fantômes. Les yeux grands ouverts, James n’est plus entre ces deux chemins de fer. Il n’est plus sur ce sol. Il s’enfonce dans la boue des ressentis. Et il hurle de l’intérieur alors qu’une larme unique vient rouler lentement le long de sa joue, souffle perturbé. C’était trop. « Arr… ». Le mot meurt avant qu’il ne parvienne à le prononcer, perdu dans la nuée. « …Iván… ». Son souffle s’agite un peu plus et soudain tout s’arrête. Les images sont parties, laissant son corps tremblant comme une feuille. Dans un sursaut, il retire sa main de sa peau et de sa prise, a l’impression de rouvrir grand les yeux pour la première fois depuis une éternité. Lorsque ses iris noires se posent sur les traits d’Iván, cette fois-ci, il le voit.

Il respire, prend de longues inspirations pour calmer le flot qui l’a envahi et qui reste en latence. James veut reprendre le contrôle, rassembler suffisamment ses esprits pour être en mesure de le faire. Il a conscience de la proximité d’Iván mais ne fait aucun commentaire, se contentant de l’observer, encore essoufflé. Comme s’il avait couru un marathon. « Je sais pourquoi. » qu’il souffle, ne voulant être entendu que par lui et n’ayant donc pas besoin de hausser la voix. Même s’il le voulait il ne le pourrait pas. Pas toute de suite. Dans la poche de sa veste, son téléphone vibre plusieurs fois d’affilées. Il ne se focalise néanmoins que sur Iván, parfaitement immobile. Il déglutit, prend conscience du goût métallique qui se trouve toujours entre ses lèvres. « Je pense savoir, car non je ne sais pas tout… Je ne prétends pas tout savoir. ». Il lâche un grognement alors qu’une de ses vertèbres se remet en place dans un craquement sonore. « I think… ». Il ne le quitte pas des yeux. Cela paraissait tellement évident soudainement. Non pas qu’il n’y ait pas songé plus tôt, mais cela paraissait être plus une possibilité qu’autre chose. Rien qu’une pensée saugrenue. Mais plus maintenant. Non. Il pensait dorénavant savoir pourquoi Iván était qui il était. Et ça s’envole dans la brise nocturne en un nouveau murmure. « You’re afraid to feel because you’ve felt enough and you can take no more. You can lost, no more. ». Voilà pourquoi il rejetait tout. Voilà pourquoi il essayait encore jusqu’à ce que ça marche. Voilà pourquoi il se marierait avec une femme superficielle qu’il détesterait dans le futur. Iván avait trop ressenti, trop perdu aussi, pour encore se permettre de laisser la chaleur réchauffer son corps. Ce serait prendre le risque de tout perdre, encore. James l’avait senti, quelques secondes auparavant. La douleur indescriptible, celle qui vous broie de l’intérieur et laisse le monde derrière comme n’étant plus qu’une bouche de l’enfer. Il l’avait déjà ressenti ça aussi. « Je n’ai pas pitié de toi Iván. Ce ne sera jamais ça, et peu importe ce que tu penses. Kurva ou pas. Je respecte ce que tu es, ce que tu as été, même si je ne sais pas. ». Ou peu. Mais il y a une chose que James savait dorénavant. C’est que malgré leurs différends actuels, ils n’auraient peut-être pas été si différents. Avant.            



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(#) Re: (vámes) ☆ you keep trying    Mar 2 Mar - 23:53


“you keep failing” & @James Lawrence -
2010, Paris.
On n'a que ce qu'on mérite. T'as eu le temps de bien t'en rendre compte au fil des siècles, l'implacable vérité que personne ne veut entendre. On n'a que ce qu'on mérite, en bien ou en mal. Même les injustices révélées ne sont que des réflexes de survie et l'auto-persuasion d'une innocence qui n'est plus, n'est pas ; aux yeux de certains. Peut-être même qu'elle n'a jamais été, que dès l'instant où un regard autre que le tien t'a touché tu étais déjà coupable simplement d'exister. Peut-être qu'on est tous le bourreau de quelqu'un pour simplement n'avoir de rôle qu'un miroir de forme, un reflet forçant l'introspection. La violence qui passe par le silence de ce que l'on est, mais surtout de ce que l'on n'est pas. Se voir par l'autre, lumière renvoyée constamment, toutes choses liées entre elles par cet échange absolu. Est en dehors du monde tout ce qui se refuse à sortir des ténèbres, ces trous noirs qui se contentent juste d'absorber goulûment. Tu es de ceux-là, de ces maillons de chaînes brisés ne sachant s'accrocher à rien ni personne. Tu es une crasse itinérante, une plaie sans bornes qui ne sait avancer qu'en entraînant tout sur son passage. Une déferlante, un paradoxe sans attaches et pourtant tu tires fort sur ces liens qui se sont imposés à toi et te retiennent encore. Tu tires en espérant les briser, harponné jusqu'au plus profond de ta chair par leur présence. Faute de pouvoir t'en débarrasser tu les entraînes avec toi alors, dans ton sillage de ruine infernale. Mais si l'on a que ce qu'on mérite alors qu'est-ce que cette immortalité dit de toi ? Ton âme est-elle pourrie à ce point, coupable condamné à subir un tel purgatoire sans fin ? Tu n'as pas la réponse à cette question alors c'est plus simple d'imaginer que vous êtes tous égaux en faute. Tu as sans doute suffisamment offusqué ce dieu auquel tu ne crois plus depuis longtemps pour t'attirer la punition d'un tel prodige. Comme si une seule fois n'avait pas été suffisante te voilà forcé de vivre encore et encore, multipliant le damage exponentiellement autour de toi. C'est une blague des plus mauvaises, le délire d'un esprit malade qui semble tenir les fils de ton destin. Tu ne vois pas d'autre explication que la présence d'une main invisible qui presse dans ton dos, une entité du chaos qui en a voulu ainsi. Et si tu sais maintenant que la présence inconnue qui a torturé ton esprit toutes ces années n'était autre que Jacob, une part de toi n'a pas cessé de croire en l'existence du mal. Mais si tu y crois, il y a longtemps que tu n'es plus capable de rejeter la faute hors de tes propres épaules. Tu n'es pas l'instrument d'un quelconque plan plus grand que toi Iván, de la marionnette tu n'as que l'âme creuse sans écho de vie. C'est ta propre présence qui te propulse par derrière, ton double perdu depuis longtemps qui te murmure encore que tu peux le faire ; la douleur n'a pas d'importance. Entièrement, irrévocablement coupable de tes propres actes. T'as que ce que tu mérites alors, putain de pas devant l'autre semant toujours plus de souffrance. Pour toi, pour les autres.

Alors face à James aucun de vous deux n'est véritablement innocent. Chacun fautif aux yeux de l'autre, ces différences que vous vous jetez au visage et qui vous éloignent irrémédiablement. Tu ne veux pas le voir dans son regard, le reflet de ce que tu es, ce qu'il te renvoie de toi, ce qu'il pense. Il ne méritait pas ça, cet imbécile d'anglais. Il n'aurait jamais dû être choisi lui aussi par le hasard pour vivre pour toujours. Encore moins subir de devoir le faire à tes côtés. Il était tout ce que tu n'étais pas, tout ce que tu ne pouvais plus être. Il est doux James, précautionneux, même lorsqu'il force tes barrières tu peux sentir l'hésitation dans sa manière. De leurs respirations la sienne est celle que tu entends toujours le moins, comme s'il se retenait de peur de déranger le monde. Ce grand corps ridicule qu'il porte du mieux qu'il peut, cette intensité avec laquelle il se force à faire chaque chose pour mieux camoufler sa pudeur latente. Il n'est pas taillé pour tout ça James, il aurait mieux fait de définitivement mourir en martyr dans son écrin d'émeraude. De n'être que le souvenir idéalisé d'un homme emporté par sa passion, de ceux que l'on se souvient définitivement comme des gens bien. Des gens qui ont laissé leur marque importante sur le monde et dont même les échecs comptent. Tu n'es rien de tout cela toi, du héros l'anti, de l'explorateur tu n'as que la persévérance dans tes erreurs. Tu ne veux pas le voir pourtant, tu te préfères aveugle sur ce que tu distingues dans le fond. Car vous vous ressemblez tout autant, un écho du même ton lorsque vous êtes ensemble. C'est différent d'avec Min-Ji, des désirs et aspirations que tu partages avec elle en silence. C'est une ressemblance plus subtile encore, une similarité de caractère que vous dissimulez du mieux que vous pouvez, incapables de l'assumer. Et si peut-être pas autant maintenant, James ressemble sans doute énormément à ce que tu fus un jour. C'est ainsi que tu le détestes, pour te rappeler tout ce que tu as perdu, cette lumière que tu ne peux plus regarder en face et surtout ; être. Il rayonne tellement malgré tout, il irradie presque autant que Dorothy et t'as envie de te griffer les yeux rien qu'à le regarder. Tu te dis que t'es protégé, qu'il pense si peu de toi que tu n'es qu'une ombre dans la sienne, caché par son éclat. Pourquoi est-ce que tu fais tout cela alors ? Pourquoi est-ce que t'as envie qu'il te voit, appuyer sur ce lien qui vous unit jusqu'à ce qu'il ne devienne trop douloureux ? Tu te hais à ce point. Tu aimes remuer la lame là où ça fait mal, ruiner le moindre espoir en l'exposant à l'impitoyable scrupule de ceux qui arrivent encore à vivre hors de ce trou d'autodestruction. Tu le forces à te toucher alors, à ouvrir les yeux sur ce que tu es grâce à ce que tu fus. Par ce fragile contact contre ton cœur aux implications violentes pour lui, tu lui dis tout simplement.

Look at me, please tell me I'm still alive.

Mais t'es qu'une éclipse, Iván. Changeant, volatile, imprévisible. Si tu ignores le contenu exact de ces visions, tu paniques déjà à l'idée de lui en donner plus que ce que tu es prêt à assumer. Alors presque au même moment où il se dégage de toi tu t'arraches à la chaleur de sa main. Comme si tu avais mis les doigts dans la prise, effleuré d'un peu trop près quelque chose de radioactif. Ironique, toi qui n'a pourtant peur de rien. Ta meilleure illusion sans doute, celle qu'il semble vouloir décortiquer. Je sais, qu'il te dit, et tu ne peux réprimer un frisson de dégoût à l'idée de cette vulnérabilité. C'est ce que tu voulais pourtant, lui montrer tout ce qui te fait crever à chaque seconde que tu passes encore à respirer. Tu voulais lui montrer les raisons de ta haine à son égard, simple écho de celle que tu entretiens surtout pour toi-même. Tu voulais qu'il comprenne combien tu l'envie, combien tu l'admire et le jalouse pour être encore si pur. Pour être encore lui-même, pour être encore capable de quelque chose qui n'implique pas de se salir les mains. Tu l'envie pour la manière dont il est proche de Dorothy comme si c'était la chose la plus naturelle du monde pour lui. Tu l'envies pour ne jamais abandonner, ne jamais voir le verre à moitié vide. Tu l'envies et tu le remercies. Tu le remercies pour exister, pour combler le vide que tu continues de creuser. Tu le remercies pour être tout ce que tu ne peux pas.

Tout vole en éclats pourtant. Son problème à James, son seul véritable défaut ; c'est qu'il parle trop. Il aurait pu te laisser à cette vague à l'âme, ce relent de sentiments et besoin de contemplation de vos vies. Il aurait pu se contenter de la fermer, avaler en silence toutes ces images grotesques et traumatisantes. Les garder pour lui, continuer à construire son opinion négative à ton égard et se réconforter dans ses propres choix. Au lieu de cela il vomit ses conclusions, te parle d'avoir ce respect pour toi qu'il piétine encore pourtant. Il a raison sur un point cependant ; il ne sait pas. Il n'a rien compris du tout, et la part la plus sombre de toi se réjouit de ce constat. Lentement tu relève le regard vers lui pour le dévisager froidement, silencieux quelques instants. « T'as rien compris. » Que tu murmures presque, t'approchant à nouveau de sa silhouette pour le surplomber. Tu ne devrais pas t'en étonner, James est vraiment la dernière personne qui pourrait saisir ne serait-ce qu'un peu qui tu es vraiment. Tu te penches vers lui, presque doux dans le geste lorsque tu te saisis fermement de son col. La lame échappe un cliquetis lorsqu'elle s'enclenche à nouveau contre ton poignet. Tu approches ta main armée de son torse et ton visage du sien alors que tu continues de lui murmurer. « J'ai pas peur de perdre encore, James. Personne. » La pointe de ton arme presse un peu plus contre sa chair, trouvant l'écho de son palpitant dans le métal. Aucune expression ne passe sur ton visage, même la colère qui t'a fait presque frémir quelques instants plus tôt s'est tu. Il n'y a plus que l'apathie, tes yeux sombres dépourvus de toute sympathie. Tu es en train de le lui dire après tout ; tu ne t'intéresses plus au sort de personne. Tu l'écrases de ton poids sur le sien, son corps que tu sens encore en reconstruction. Tu prends ton temps, tu sais déjà que tu vas le tuer pour prouver ton argument. Tu vas enfoncer cette lame directement dans son cœur sans même cligner des yeux ni détourner le regard. Quelque part c'est une vengeance pour tout ce qu'il t'a évoqué, ce trouble malaisant qu'il cherche à implanter en toi. Tu rends attaque pour attaque, tu n'es juste plus doué avec la violence physique que celle des mots. « J'ai déjà perdu la personne la plus importante depuis longtemps. » T'essaies de continuer à le regarder, étrangement transfiguré par le bleu de ses yeux. « Je me suis perdu. » Ta lame le transperce d'un seul coup, poignet pivotant d'un arc de cercle pour embrocher correctement son organe vital. Tu ne fais pas de détours, t'as aucune intention de le faire agoniser. Tu l'achève comme on achève un animal sacrificiel, avec une compassion mécanique et précise. Lorsque tu retires ton arme pour l'essuyer contre sa veste, ça te frappe pourtant. Il te regarde toujours, même dans sa mort. T'as un instant de flottement, un moment de panique à te demander pourquoi ses yeux sont encore si bleus malgré l'absence de vie dans ses iris. T'as envie de lui dire d'arrêter de te regarder comme ça, que s'il essaie de te provoquer quoi que ce soit cela ne marchera pas. Mais t'es pas assez idiot pour parler aux morts, Iván. Tu ne leur parle plus depuis que tu t'es perdu, depuis que ce toi qui était le bon est mort. Il se trompe James, ce n'est pas que tu as trop ressenti, pas que tu as peur de ressentir encore. Tu n'en es plus capable simplement parce que ne peux plus, ne sais plus. Tu n'as pas peur de perdre encore, à quoi bon t'inquiéter de pertes pour lesquelles tu n'es plus capable de faire le deuil. De souvenirs dont tu n'es plus capable de ressentir la chaleur. En te perdant toi tu les as tous perdus ; au passé, et au futur. Son regard vide te gêne, rivé sur toi il te dévisage toujours, te juge. Tu détournes la tête et avance ta main pour abaisser ses paupières au moins le temps qu'il revienne à lui. T'as pas l'intention de rester, c'est ton invitation à partir et tu comptes bien la prendre. Mais ta main tremble sur ses traits, tremble sous tes yeux ébahis. Tu reste un instant choqué de ce constat, tes phalanges sales secouées par une force invisible. Tu ne comprends pas ce qu'il se passe, t'extirpe de son corps comme s'il t'avait refilé un virus. Mais tes doigts tremblent toujours, pris d'une conscience propre. Alors tu fais ce que tu sais faire de mieux, tu plantes plusieurs fois ta lame dans ta propre paume pour la faire taire. Acharné à éliminer la souffrance par la souffrance. Une rage silencieuse, une mutilation méthodique. Une punition inconsciente.

C'est lorsque tu te redresses que tu entends le téléphone vibrer à nouveau, le vibreur qui résonne dans le torse de l'anglais. Tu hésites un instant, observant la lumière au travers de sa poche comme un animal curieux. Tu n'as pas besoin de beaucoup réfléchir pour deviner qui cherche frénétiquement à le joindre. Tu te penche sur son cadavre pour sortir son téléphone, le tenant maladroitement entre tes phalanges ensanglantées. Dorothy. Tu ne lis pas les messages qui s'affichent en rappel sur l'écran de verrouillage, la simple apparition de son nom suffit à éveiller en toi l'écho d'une panique qui n'est pas la tienne. Tu la fais taire bien vite, t'apprête à simplement lâcher le mobile lorsqu'il se met à nouveau à vibrer. Un appel cette fois. Tes mains tremblent à nouveau, tu ne sais pas si ce sont les dommages que tu viens d'infliger à tes nerfs ou autre chose cette fois. Dorothy. Tu déglutis, soudain pris d'un relent de honte auquel tu ne t'attendais pas. Tu manque d'échapper le téléphone entre tes membres poisseux de sang, finissant par glisser ton pouce d'une traînée pourpre pour décrocher. Tu comptais bien lui dire quelque chose, lui expliquer que c'est James qui avait tenu à vous jeter du haut du pont et que tu ne faisais qu'égaliser le score. Qu'elle n'avait pas à s'inquiéter, bientôt tu disparaîtrais de leurs vies. Tu allais le faire sur le champ d'ailleurs, laisser James ici et ne plus l'entraîner dans ton sillage. Tu voudrais dire tout cela. Mais tout ce que t'arrives à faire c'est garder le silence lorsque tu entends son souffle à l'autre bout du fil. Tu raccroches précipitamment alors, sentant ta propre respiration gonfler d'un profond soupir qui remonte douloureusement dans ta gorge. Tu t'étrangles avec ton propre souffle, échappant le portable de James au sol. Tu cherches quelque chose pour t'appuyer, titube au hasard jusqu'à une borne électrique au pied d'un lampadaire. Juste le temps de reprendre tes esprits et tu seras parti, l'affaire de quelques minutes et tu retournes dans les ténèbres. Loin d'eux, loin de leurs vies que tu ne fais que corrompre. Tu vas pour t'appuyer contre la borne mais finit par te laisser tomber contre, gorge éprise d'un halètement incontrôlable. Tu fermes les yeux. C'est rien. C'est jamais rien avec toi, ça ne peut rien être après tout. Tu laisses l'arrière de ton crâne aller contre ton appuie de fortune, inspirant l'air nocturne à plein poumons. T'es épuisé, t'as juste envie de te laisser tomber quelque part et dormir d'un sommeil sans aucune sensation. Lorsque tu rouvre les paupières, tu la vois, la caméra de surveillance accrochée au lampadaire juste sous la lumière qui t'éblouit. « Merde...» Que tu murmures en fermant à nouveau les yeux, plaquant tes mains maculées contre ton visage. Tu sens la vie qui reprend lentement ses droits dans le corps du grand idiot. Tu voudrais l'abandonner, les abandonner tous autant qu'ils sont. Mais peut-être qu'il y a du vrai dans ce que James dit.

I'd rather be alone than lose anyone else.


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(#) Re: (vámes) ☆ you keep trying    Dim 14 Mar - 18:24


“you keep trying” & @Iván Milošević - Il ne le regarde que trop bien. James n’a jamais de cesse de le regarder là où Dottie essaie de disparaître aux yeux d’Iván. Il ne fait que ça, le regarder, mais il semble qu’encore une fois le hongrois fait tout pour le repousser. Il en a l’habitude James, un peu trop sans doute mais il ne cesse de revenir se brûler les ailes. Irrémédiablement attiré tout comme Iván lorsqu’ils s’étaient enfin rencontrés. Ici même, sur l’un des bancs du Louvre, perdu entre des tableaux d’un âge qu’ils ne connaîtraient jamais plus. Il ne le voit que trop bien, pense sans doute à tort comprendre la raison pour laquelle le brun se camoufle dans les ombres. Et il devrait se taire, James, comme souvent, mais il en est incapable. Parce qu’Iván est Iván et que lui sera encore et toujours cet anglais, véritable pain in his ass qui reviendrait encore et encore simplement pour être présent. Tangible aux yeux du brun qui le surplombe. Syndrome du sauveur qui en revanche commençait à s’effriter face à la dureté du regard. Face à la souffrance infligée dans tout son être. James est encore assailli par le souvenir des images, les émotions trop fortes qui le consument de l’intérieur, le rongent petit à petit avec une force inouïe. Son système nerveux est en feu. Il a mal James. Physiquement, à chaque vertèbre qui travaille encore. Psychologiquement, à cause des images qui se mélangent, les émotions qui s’effritent aux parois de son esprit mis à mal. Il a comme l’impression de redevenir fou sans rien avoir pour se raccrocher à la réalité. Il sombre dans les abysses, une eau trop trouble pour lui et il se noie. Lentement. Le goût métallique encore au creux des lèvres. Il n’a pas de carnet, pas de stylo avec lequel écrire. Il se noie.

Il se noie.
Mais plus le tourbillon l’emmène au fond de lui-même, trop tard il se rend compte avoir commis une erreur.

Encore allongé sur le dos, incapable de bouger à cause de ses jambes encore engourdies, il n’a d’autre choix que de contempler encore Iván au-dessus de lui, pesant pour ainsi dire de tout son poids et faisant grincer ses os. Ses doigts s’agrippent à son col et il déglutit, le fixant de ses billes redevenues bleues mais injectées de sang. Dans un cliquetis reconnaissable, la lame réapparaît, presse contre son torse d’un air menaçant, mais à ce moment James est persuadé qu’il ne s’agit-là que d’une nouvelle tentative de lui faire peur. De mettre un mot horrifique sur l’adjectif pour le qualifier. Le genre d’adjectifs que Ván cherche à avoir coûte que coûte. Sa manière à lui de se réconforter d’une certaine manière. J'ai pas peur de perdre encore, James. Personne. Il n’y croit pas une seule seconde en vérité, mais à cette seconde James n’est focalisé que sur deux choses : la lame qui presse un peu plus, à l’endroit même où son cœur bat et se démène à pomper le sang pour mieux le diffuser dans l’ensemble de son corps. Corps qui guérit toujours suite à la chute. Puis les yeux sombres d’Iván. Ils ne sont que deux puits noirs sans fond, froide décadence et présage funeste. Mais ce n’est certainement pas ce constat qui blesse l’anglais. Ce n’est pas ça qui le pousse à déglutir difficilement sans parvenir à le quitter des yeux, son souffle alcoolisé rebondissant sur la peau de son visage. Il n’y a plus rien dans ces deux billes qui le scrute. Plus aucune émotion qui transparaît et c’est là le plus horrible. Le plus désarçonnant aussi. Me déteste-t-il donc à ce point ? qu’il se demande, fine pensée traversant sa boîte crânienne, corps tremblant encore sous celui du brun. Iván se met à peser un peu plus, s’amusant presque à venir contrecarrer les plans de ses os brisés et James en est secoué d’un spasme douloureux lorsqu’il pèse un peu trop sur le bas de sa colonne vertébrale. Retenant un gémissement étouffé, il souffle, serre les dents mais n’a pas quitté son regard, mains posées à plat contre le gravier. De chaque côté. Pour ne surtout pas le toucher.

Derrière la barrière de chaire, James sait que son cœur palpite un peu trop fort. Un peu trop vite. L’adrénaline essaie de se frayer à nouveau un chemin dans ses veines mais n’y parvient pas. Même s’il voudrait bouger, il n’en aurait pas la force à cet instant. Pas alors qu’il continue de poser ses questions silencieuses. Me déteste-tu autant Iván ? Pour perdre jusqu’à l’éclat même de souffrance dans ses yeux sombres. Pour être là sans y être. J'ai déjà perdu la personne la plus importante depuis longtemps. « Ván… ». Je me suis perdu.

James n’a jamais cessé de le regarder. N’a jamais craint de croiser son regard d’obscurité. Encore à présent il le regarde, ses yeux bleus perçant et contrastant avec la lueur des étoiles qui pleurent sur leurs âmes meurtries. Non, James ne cesse le regarder. Pas même lorsque la lame s’abat sur son cœur, le broie en morceau après avoir transpercé sa chaire. Il le regarde encore lorsque la douleur, rapide mais vive s’empare de lui par surprise, une micro seconde avant qu’il ne fasse de nouveau noir.
Si noir.
Avec seule pensée fugace… Une certitude.
Il ne me déteste pas. Il me hait.
Et une nouvelle larme unique, comme un écho à la première. Une larme non contrôlée.
Qui ne pleure pas sur sa mort.
Non.
Mais sur le silence intérieur d’Iván.

Les ténèbres se dissipent dans une douleur sourde, probablement encore plus grande que la première mais son esprit ne le comprend pas encore. Il est comme dans un brouillard cotonneux, de celui duquel l’on a nullement envie de se réveiller. Ses paupières sont effroyablement lourdes mais elles finissent par s’ouvrir bien après les spasmes automatiques de ses doigts contre le gravier, respiration difficile. Le cœur bat de manière étrange au creux de sa cage thoracique et James frémit. Ce qui le frappe en premier c’est le froid qui l’enveloppe dans son linceul. Il a si froid… Il lui faut de nombreuses secondes supplémentaires pour se remémorer ce qu’il fait là, et où il se trouve. L’anglais force son esprit à reconstituer les morceaux du puzzle pendant que les plaies se referment, que les os recommencent à terminer leurs réparations. Ce n’est qu’à la minute où ses billes bleues revoient celles d’Iván en mémoire que son corps réagit physiquement à ce qu’il venait de se produire quelques instants plus tôt. La déchirure provoquée par la lame, son poignet qu’il ne voit pas tourner mais qu’il a à peine le temps d’entendre. Un cliquetis ignoble qui le hante autant que le regard qu’il avait posé sur lui. James tremble des pieds à la tête, transi de froid mais d’une irrémédiable peur aussi. Il me hait. Il me hait. De toutes ses morts, celle-ci était probablement la pire. Parce qu’elle se mêlait aux émotions. Des émotions fortes. Sentant une gêne au fond de sa gorge, son corps tremble un peu plus fort et il se tourne de profil par réflexe dans un sursaut qui le fait grincer les dents de douleur. Croyant à tort qu’il s’agissait de bile, il constate dans sa quinte de toux qu’il s’agit en réalité de sa propre hémoglobine qui était restée coincée dans sa gorge. Il crache non loin de son téléphone qui vibre en rappel, les bras tremblants croisés contre lui. Prostré sur lui-même. Ce n’est qu’une fois qu’il semble avoir terminé de cracher de tout son sous qu’il aperçoit la silhouette un peu plus loin. Iván. La panique se fraye un chemin dans tout ce méli-mélo étrange, dans son enfer de coton mais ne parvient pas encore à le transpercer. A mille lieues des préoccupations du brun pour le moment. Car il y a bel et bien une différence entre l’avant et cet après…

James ne le regarde plus dans les yeux.


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