crimson masquerade (ekaterina & grace)

@Ekaterina Volkova
Matinée plus que chargée pour la que peu tendre immortelle. Klara qui convole vers la Russie, arrivée la veille et guère reposée de cette nuit écourtée par les festivités permises dans cet hôtel pourtant réputé pour être l'un des plus luxueux de Saint-Pétersbourg. Autant dire qu’elle a fait lever toute l’équipe de l’établissement pour se plaindre en bonne et dûe forme. Mimant son indignation et parvenant à faire retirer expressément la présence des indésirables du seul son de sa voix. Satisfaite, les songes ne l’ont cependant pas accueillie et c’est les traits tirés, dissimulés sous un fond de teint hors de prix que sa fatigue ne peut se lire. L’apparence guindée sous cette robe qui cache ses jambes, ses escarpins d’un noir flambant neuf et un cardigan parfont sa tenue. Le froid la mord à la descente du taxi mais bien vite elle trouve la clémente chaleur à l’intérieur du centre commercial Galeria. Rendez-vous auquel elle se doit d’assister puisque depuis des semaines, Grace est en contact avec un revendeur de pierres local qui lui promet de merveilleuses gemmes. L’offre semblait alléchante sur papier et au téléphone. Néanmoins, faire un tél déplacement peut sentir l’usurpation à plein nez. Ainsi, c’est avec perplexité qu’elle s’est renseignée, envoyant des employés sous sa coupe pour confirmer, ou infirmer, l’hypothèse d’un futur achat. La quête fut ambitieuse et couronnée de succès puisqu'on lui affirma l’authencité de ces pierres. Travaillant actuellement sur une nouvelle gamme de bijoux, elle ne pouvait laisser passer l’occasion et a pris le premier vol pour s’acquitter des rarissimes.

Le monde vaque à ses occupations tandis qu’elle cherche le lieu d’un rendez-vous, une échoppe où elle décide de flâner en attendant l'heure convenue. Ses yeux se baladent sur les étals sans forcément chercher quelque chose de précis lorsqu’un bruit strident retentit. Une arme. Des balles fusent dans un coin mais personne ne semble touché. L’arme est désormais braquée sur le gérant de la boutique à qui on intime de lever les mains en signe de soumission. Deux autres cagoulés font irruption à sa suite et braquent leurs propres armes vers les clients présents. Les grilles de l’établissement se ferment, probablement suite à un ordre jeté en russe par celui qui paraît être le commanditaire de l’expédition et c’est avec un soupir las que Grace accepte sans sourciller de s’asseoir auprès des autres victimes, écrasant par la même le pied d'une voluptueuse créature. Elle lâche un "Pas fait exprès" sans que son regard exprime le moindre regret mais écope d’un coup de coude dans les reins de leurs assaillants. Prête à bondir, il lui faut le plus grand des discernements pour simplement fermer les yeux et respirer. Oxygéner cette journée qui a déjà rudement commencée.