intrigue en cours Entre les Enfants de Prométhée et l'Ordre de l'Hydre, la guerre semble à présent inévitable. Les uns comme les autres se préparent à l'affrontement. De son côté, le Conclave Écarlate peine à se faire à l'absence des Fawkes et au nouveau leadership des Ackerman. À moins que les laboratoires d'Amaranth Pharmaceuticals ne fassent de grandes découvertes dans peu de temps, ou que le Conclave ne mette la main sur un immortel, il se pourrait bien que ces tensions coûtent cher à l'organisation... Et après être longtemps resté dans l'ombre, un vieil ennemi s'apprête à refaire surface.
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 the world seemed to burn (cordelia)

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(#) the world seemed to burn (cordelia)    Jeu 24 Déc - 6:04


La pluie tambourinait sans pitié aucune contre les larges fenêtres de la demeure des Fawkes en cet après-midi de fin décembre. À intervalles irréguliers cognait dans l’air crispé le tonnerre mugissant, comme si les dieux païens avaient décidé d’un commun accord de passer leur colère sur le monde terrestre, peuplé çà et là d’insignifiants êtres humains. L’homme carré dans le canapé poussa un long soupir. Il pianotait sur son ordinateur portable depuis tout à l’heure, le ronronnement de l’âtre mêlé à la pluie en arrière-fond. De temps à autre, il levait la tête de son écran pour contempler la bibliothèque en face de lui, entièrement gorgée d’ouvrages en tous genres — essentiellement des romans, essais, recueils de poèmes, bandes dessinées et livres de cuisine —, puis se reconcentrait sur son travail, la mine songeuse. Encore un dernier paragraphe et il aurait terminé la correction d’une énième dissertation portant sur l’accès au pouvoir de tristement célèbres tyrans à travers les âges. Il jeta un coup d’œil à la pile restante. Plus que neuf. Il se massa la tempe d’une main fatiguée. Il prenait un réel plaisir à transmettre ses connaissances à la jeune génération, mais se serait volontiers épargné la lecture de textes à la qualité douteuse, à l’unique fin d’assigner une note finale à chacun des jeunes zigotos s’étant inscrit à ses cours. Heureusement qu’il avait depuis longtemps cessé de corriger les travaux de ses étudiants à la main. Il se rappelait encore des crampes à la main qui l’accompagnaient à la fin de chaque trimestre…
Cela dit, s’occuper des dissertations restantes aujourd’hui l’aidait à se changer les idées, il devait bien le reconnaître. Il attendait avec fébrilité le rapport d’un de leurs meilleurs agents, actuellement sur la piste très prometteuse d’un immortel s’étant apparemment risqué dans la Grosse Pomme pour une raison encore inconnue. Mais l’enquête à son sujet s’était révélée sans équivoque : son visage avait été reconnu dans les archives datant de quelques siècles. Il s’agissait maintenant de le retrouver, de le traquer et, avec un peu de chance, de le capturer. Ils auraient ensuite tout le temps du monde pour comprendre le pourquoi du comment de sa présence dans la cité qui ne dormait jamais, pourtant conquise par Amaranth Pharmaceuticals et indirectement le Conclave. Et surtout de le garder dans leurs filets pour en extraire un nouvel échantillon d’ADN. Il fallait espérer que l’agent parvienne à retrouver sa trace dans le dédale new-yorkais. Car avec la seconde destruction de leurs laboratoires, il devenait crucial de reprendre le dessus sur leurs adversaires, ne fût-ce que par orgueil.
Cordelia, il le sentait, ne souffrirait pas une seconde défaite.
Et Lazarus non plus.
L’après-midi tirait maintenant à sa fin et l’orage s’était enfin tu. Le quadragénaire étira ses bras et jambes ankylosés par son inaction prolongée. Le feu dans l’âtre vivait encore et serait bientôt la seule lumière de la pièce sobrement décorée de tableaux postmodernes, s’il en jugeait par le soleil qui lentement se camouflait derrière la silhouette des gratte-ciels à l’horizon. Il regarda l’heure. Cordelia rentrerait sans doute bientôt à la maison, à moins qu’elle ne fût retardée par une énième rencontre avec il ne savait encore quel inopportun personnage. Avec le temps, il avait remarqué que les membres de l’organisation avaient la très mauvaise habitude de la déranger quand elle cherchait à s’éclipser, bien souvent pour des pacotilles. À croire que malgré l’air austère de sa femme, tous s’arrachaient l’exclusivité de sa présence. La pensée fit naître un sourire ironique sur ses traits tirés. Oh, qu’ils s’aventurent à lui faire des avances, ricana-t-il sous cape tandis qu’il éteignait son ordinateur, qu’il déposa ensuite sur la table basse devant lui. La loyauté de Cordelia envers lui était comparable à sa loyauté envers le Conclave. Indéfectible. Inébranlable. Absolue. Tout comme la sienne, d’ailleurs. Comme son ventre gargouillait, il envisagea une brève visite à la cuisine pour s’offrir une collation, histoire de calmer sa faim grandissante en attendant le retour de Cordelia. Il ne se connaissait que trop bien : s’il retardait trop le moment de manger, il devenait maussade et irascible en un temps record. C’était une réaction tellement puérile, mais c’était ainsi.
Au moment où il se retournait pour quitter le salon à présent plongé dans la pénombre, il remarqua une silhouette prostrée dans l’embrasure de la porte, qui semblait l’observer depuis un certain moment. « Madame Fawkes, pardonnez-moi, je ne vous avais pas entendu rentrer, » la darda-t-il de politesses exagérées, comme il se plaisait à le faire parfois. Le couple Fawkes partageait un lien plutôt particulier, à la fois intime et subordonné, et il s’en amusait encore, même après près de vingt ans de mariage. « Avant que tu ne me le demandes, non, je n’ai toujours pas reçu le rapport de Wilson, mais ça ne saurait tarder. Une question d’heures, tout au plus. » Les mains dans les poches, la posture altière, il ne la quittait pas du regard. Lorsque Cordelia Fawkes entrait en scène, elle attirait aussitôt l’attention des autres sur sa personne, à la manière d’un astéroïde en orbite autour du Soleil.
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(#) Re: the world seemed to burn (cordelia)    Ven 25 Déc - 1:04

Cordelia sait, rationnellement, que personne ne la regarde, qu'ils préfèrent même tous éviter l'œil du Diable Écarlate qui, dit-on dans les couloirs, décortique l'âme d'un seul contact. Elle décortique pourtant moins l'âme que les statistiques. Et cette fin d'année est catastrophique. Pour tous. Y compris elle. Spécialement elle. La rumeur suinte des bouches, chasse la silhouette jusque dans les couloirs, et voila qu'on lui reproche tous les malheurs du monde. Cordelia savait. Elle savait qu'un seul faux pas lui vaudrait inévitablement une chute. Et la voila, entrain de chuter. Une chute libre, et si haute qu'il lui semble ne pas tout à fait en voir le fond. Les enfers. Peut-être que c'est ça, qui l'attend, là en bas. Il n'y a pas d'autres alternatives pour les gens de son espèce.

L'adultère est une véritable souillure. Et il lui pèse plus que n'importe lequel de ses péchés.
Aujourd'hui c'est une rumeur, demain ça sera le dernier clou dans le bois de son cercueil.

Pour s'assurer que non, il lui faut tenter de nettoyer derrière elle. Et essuyer la tempête en rassurant un maximum de ses alliés. Sur l'instant, il n'y a qu'une personne fichée dans le fond de son crâne. Lazarus. Son seul véritable allié. Le seul qui compte, et le seul à qui elle fasse confiance, en tous les cas. Le cœur bat bancal à sa pensée. C'est une trahison. Il le verra de la sorte, parce qu'elle le verrait de la sorte. Mais si la rumeur vient à être fondée (et elle l'est) et publiquement étalée, alors il est nettement préférable qu'il soit au courant. Qu'il l'entende de sa propre bouche.

Comment dire à l'homme qui partage sa vie qu'il n'est plus le seul à l'avoir fait ?

Les mots s'accumulent dans la trachée sans oser franchir la barrière du son. Cordelia demeure là, plantée dans l'entrée, droite, le menton haut et le regard souverain. Elle ne se rend même pas tout à fait compte que Lazarus s'affaire. Ce n'est que lorsque sa voix lui parvient que la mécanique semble reprendre. Elle pousse l'interrupteur pour baigner leurs deux corps d'une lumière crue. Un mince sourire se coud aux lèvres, tandis qu'elle se débarrasse de gants et manteau. Tous ses intérieurs sont en ébullition, et pourtant, sa silhouette paraît gravée d'un flegme glacé.

« Bien. »

Ca n'a rien d'une approbation, rien d'une désapprobation non plus. Elle attend. Et Cordelia Fawkes déteste attendre. Contrairement aux immortels, elle n'a pas le luxe de l'éternité devant elle. Mais soit. Certaines affaires prennent du temps.

« Il me semble que nous avons ramené un excellent bordeaux de notre dernier voyage en Europe. Ouvrons-le. Pour les fêtes. »

Cordelia ne demande pas, elle ordonne. Elle ne demande pas non plus comment ça va, ou comment s'est passée sa journée. Lui non plus. Ils finiront bien par raconter d'eux-mêmes ce qu'ils jugent important de se raconter. Lui comme elle tendent à ne pas s'encombrer de l'insignifiant, même du bon ou du joyeux, car il n'y a souvent que le pire qui compte. Le pire qui abîme et tue.

C'est pour ça qu'elle aime Lazarus. Qu'ils se sont même aimés fort.
Ils sont semblables.

[...]

Elle soustrait brièvement sa carcasse à l'entrée, avant de revenir vers l'îlot de la cuisine, la fameuse bouteille à la main. Lazarus est là, deux verres déjà sortis à son côté. Il l'attend. Comme un bourreau attend sa victime à l'échafaud. Cordelia pose à peine le dernier pas de son trajet vers un tiroir qu'elle rend sa propre sentence.

« C'est vrai, tu sais. Cède-t-elle de la plus énigmatique des manières. »

Le ton de sa voix est policé, d'une simili-quiétude chirurgicale qui lui est particulièrement caractéristique. Son cœur fonce pourtant fou furieux contre les côtes, à dérégler subtilement l'horloge de sa respiration. Comme absorbée par sa tâche, le regard ne tombe pas encore tout à fait sur son mari. Ses doigts agrippent le tire-bouchon, qui plante déjà le liège de la bouteille.

« La rumeur. Elle est vraie. »

Cette fois-ci, l'ombre de son sourire s'efface, et ses yeux se plantent dans les siens. Elle pourrait pleurer, implorer le pardon. Avec d'autres gens qu'eux, cette scène en aurait des allures. Mais Cordelia Fawkes ne sait pas pleurer, ni demander pardon. Cordelia Fawkes affronte cruellement l'adversité. Toujours. Avec un aplomb et une morgue qui déstabilisent la plupart des gens. La plupart de ses ennemis. Lazarus en était un, fut un temps. Un ennemi. Le bouchon de la bouteille saute dans un bruit familier.

« J'y ai mis fin. »

Chez elle, c'est ce qui se rapprochera le plus d'un pardon. C'est ce qui sonnera le plus comme un regret. Cordelia regrette. Terriblement. Moins d'avoir cédé que d'avoir à faire endurer cette honte à Lazarus. D'avoir à se la faire endurer à elle-même. De s'être souillée avec cette saloperie d'immortelle qui n'attendait visiblement que de lui enfoncer la dague de la vérité en plein dos. En pleine réputation. Ces parasites sont-ils désespérés au point de n'avoir plus que ça à lui faire ? Tenter de la rendre paria de son propre clan ? Envoyer des catins pour l'amadouer, c'est cela ? Prométhée peut-être. L'Ordre sûrement. Quelle importance, puisque le mal est fait ? La prise à la bouteille se resserre tant que ses phalanges blanchissent. De fureur. Une fureur vernie d'une placidité qui craquelle dangereusement.   
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(#) Re: the world seemed to burn (cordelia)    Dim 27 Déc - 5:04


Un mouvement de la main, et aussitôt, la lumière fut. Il demeura néanmoins impassible, les mains toujours dans les poches, la silhouette impassible, à la manière du roi protégé par la seule présence de la reine sur l’échiquier. Le roi, si vulnérable; la reine, si redoutable. Ils faisaient bien la paire, ces deux-là, sans nul doute. Certains jours, il sentait la rancœur s’emparer de lui à l’idée qu’il ne demeurât qu’un énième soldat parmi tant d’autres, tous à la portée de la froide et grandiloquente Cordelia Fawkes… avant de se rappeler qu’au fond, il ne pouvait pas rêver mieux. Lui, simple bras droit, n’était jamais l’artisan des malheurs du Conclave Écarlate. Il assistait le véritable leader, rien de plus. Mais surtout, il faisait confiance en cette femme plus qu’en quiconque sur Terre, de même qu’en ses capacités de chef d’orchestre de leur organisation secrète. Malgré les revers que le Conclave avait essuyés ces deux dernières années, sa femme gardait la tête froide, bien que la promesse d’un violent châtiment brûlât dans ses sombres prunelles. Contre Elizabeth Abbott, cette renégate de bas étage. Contre l’Ordre de l’Hydre, fort probablement responsable de la double destruction de leurs laboratoires. Contre tous les immortels, hérésies de la nature. Tout cela, il le lisait chaque jour dans le regard de Cordelia, qui tâchait de rester de glace n’en déplaise à sa légendaire impatience.
Ce soir ne faisait pas exception à la règle. C’était peut-être parce qu’il la connaissait par cœur, comme une chanson maintes fois fredonnée, mais il avait l’impression qu’elle bouillonnait intérieurement en cet instant même face à la lenteur de l’agent Wilson. Si elle avait été dans les bottes de l’homme, elle aurait sans doute déjà capturé cette souillure d’immortel — voilà ce que hurlait son visage de marbre dans le silence de leur maison. Il la comprenait bien, cela dit. Lui aussi, il lui tardait de connaître du dénouement de cette affaire. Mais inutile de tempêter dans cette attente ô combien insoutenable. Aussi acquiesça-t-il du chef à la proposition de Cordelia, qui s’apparentait davantage à un ordre implicite s’il y réfléchissait bien. Il ne s’en plaignit pas, il ne s’en plaignait jamais. Ainsi tournait la mécanique de leur couple. Pendant qu’elle allait chercher la fameuse bouteille, il s’esquiva d’un pas leste à la cuisine, où il trouva les verres là où ils les avaient laissés la dernière fois. La cuisine des Fawkes aurait pu se mériter à tout le moins une mention d’honneur dans le top dix des cuisines les plus propres et impeccables d’Amérique. Jamais aucun désordre d’aucune sorte, le couple ne le tolérerait pas, surtout pas Lazarus.
Il fut bientôt rejoint par Cordelia, bouteille à la main. À la recherche d’un tire-bouchon, elle semblait éviter son regard, comme si quelque chose la tracassait. Avait-elle eu vent de quelque mauvaise nouvelle pour le Conclave? Leurs laboratoires de nouveau massacrés? Seigneur, il ne l’espérait pas; ils s’échinaient encore à réparer les dégâts précédents. Il ne la pressa toutefois pas de questions. La nouvelle, bonne ou mauvaise, viendrait sur le tapis en temps et en heure. Inutile de la forcer à cracher le morceau. Alors il prit son mal en patience, même si l’inquiétude pointait le bout de son sale nez à l’horizon. Il s’appuya contre l’îlot, verres en main. Vint enfin la première phrase, l’incipit du cataclysme sur le point de lui exploser en plein visage. C’était vrai, disait-elle? Déclaration équivoque s’il en était. « Je te demande pardon? » Cette fois, son étonnement triomphait de sa patience. Il l’observait, l’ombre d’un sourire sur ses lèvres.
La seconde d’après, le tableau de leur cuisine parfaite, leur maison parfaite, leur couple parfait, tout cela se fissura d’un seul coup. Arabesques anarchiques et chaotiques çà et là. « La… rumeur, » répéta-t-il lentement. Il savait bien sûr de quoi il était ici question. Les échos de l’adultère de sa femme lui parvenaient de temps en temps lorsqu’il côtoyait certains membres de l’organisation, toujours prompts à clabauder sur leur prochain. Lazarus, pour sa part, n’y avait jamais prêté la moindre attention. Il n’y voyait aucun intérêt. Et surtout, il n’y croyait pas. Cordelia, dans les bras de l’Ennemi avec un E majuscule? Allons donc. C’était si gros à avaler que ça ne pouvait être qu’un mensonge éhonté, fruit de l’ennui ou la jalousie de leurs subalternes. Et pourtant, ne venait-elle pas de lui déclarer le contraire? Un rire bref, sec, résonna dans la maison soudainement (trop) silencieuse. Il provenait de la bouche de Lazarus, qui l’œil amusé dévisageait sa femme, comme si une partie de lui espérait que ce ne fut qu’une vaste plaisanterie. De mauvais goût, entendons-nous bien. Mais une plaisanterie tout de même. Hélas, Cordelia ne bougeait pas un muscle, l’hilarité absente de son visage. « Tu es sérieuse? » s’enquit-il après un moment de silence. « Tu as vraiment couché avec… » Il ne prononça pas l’infamie qui pourtant lui brûlait la langue, et la gorge, et les entrailles. Il détourna la tête. Il ne pleurerait pas. Ne lui demanderait pas pourquoi. Ne lui demanderait pas non plus si elle l’aimait encore. Vain. Futile. Risible.
Sans crier gare, il étendit le bras dans un mouvement félin en direction de la bouteille enfin ouverte, l’arracha des griffes blanches, s’en versa un verre. Toujours sans aucun mot. Parce qu’il réfléchissait. Et aussi parce qu’il voulait que l’attente de son verdict devienne insupportable pour elle. Son supplice serait l’acte premier de sa vendetta. Il avala une première gorgée qui lui réchauffa l’âme et le cœur. « Pourquoi y avoir mis fin? » Sa décision était prise. Il comptait se servir de cette nouvelle information à son avantage. Ou plutôt à l’avantage du Conclave, car malgré les apparences, il y avait encore quelqu’un pour y penser dans cette maison. Il secoua son verre avec délicatesse, la mine songeuse. Il enfouit sa colère grondante dans un coin de son cerveau, refusant de laisser ses émotions prendre le contrôle de son corps. « Quel que soit cet immortel, je ne doute pas qu’il soit à la solde de nos ennemis et que sa mission ait été d’affaiblir les fondements du Conclave. Mais c’est oublier que ce petit jeu peut se jouer à deux. Les imbéciles! En nous envoyant l’un des leurs, ils nous ont offert un nouvel échantillon d’ADN sur un plateau d’argent. Merci d’en avoir payé le prix, très chère. » Le sobriquet prononcé non sans ironie, avec un regard méprisant au-dessus de son verre en direction de cette femme capable de souiller son corps avec les mains impures de l’un de ces êtres profanes, ceux-là mêmes qu’ils remuaient ciel et terre pour capturer dans leurs filets depuis presque vingt ans. Il lui tendit la bouteille d'un air encourageant, comme si elle venait de lui révéler qu'elle avait simplement égaré un dossier important. « Allez, sers-toi un verre. Ça t'aidera peut-être à oublier l'horreur de ton geste. »
Elle ne méritait plus de diriger le Conclave Écarlate et de porter son nom.
En cet instant précis, aux yeux de Lazarus, elle ne valait pas mieux que tous les immortels réunis.
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(#) Re: the world seemed to burn (cordelia)    Lun 28 Déc - 20:53

Lazarus semble d'abord croire à une farce. Et puis, quand il comprend enfin, le fiel se répand sous la peau, lentement, insidieusement. Cordelia ne le sent pas tout à fait, pas encore, mais elle sait qu'il est là, et que les séquelles seront sans doute irréversibles. Pourtant, son menton s'obstine à demeurer haut, sans jamais céder un seul centimètre de terrain, tout comme son regard ne décroche pas du sien.

Pourquoi y avoir mis fin ? Bonne question. Voila des jours que le fatras de réponses flotte dans le bouillon croupi d'à l'intérieur de son crâne. Elle a bien quelques éléments préfabriqués à lui vomir, mais aucun ne lui conviendrait vraiment, alors elle ne répond pas. Elle attend. Elle attend ce qui lui semble être une éternité. Qu'il lui délivre sa facture. Son prix. Quoi que sa bêtise lui coûtera, elle est prête à la payer. C'est qu'on ne balaye pas vingt ans de vie commune si facilement. Qu'on ne se débarrasse pas non plus de Cordelia Fawkes de la sorte. C'est elle qui se débarrasse des autres, qui dispense, qui ordonne. Il n'y a que lui, que Lazarus, qui sache si bien se hisser à son niveau. Il n'y a que lui, qui sache rééquilibrer le jeu du pouvoir de sorte à ce qu'elle s'en sente réellement menacée. A s'en rappeler, quelque chose se met à palpiter dans le cœur charbonné. Une étincelle qui fait prendre feu à l'être. Qui embrase sa rage toute entière et exhume cette sorte de passion monstrueuse qui crevait dans les cendres d'un mariage-prison.

Après un décalage d'une seconde où Cordelia se contente d'encaisser ses enfantillages, elle décoche un sourire qui épuise tout ce qui lui reste de contrôle de soi, et attrape la bouteille tendue. Un fond est délivré au verre, puis le verre aux lèvres. Quand le pied est reposé au comptoir, le regard s'est noirci de quelques teintes, et la silhouette tire sur le menaçant.

« Je te conseille de choisir tes prochains mots avec attention, mon amour. »

Sa voix est d'un flegme surréel. Lazarus a raison. Mais Cordelia a la souveraineté. Il est hors de question qu'elle se laisse essuyer les godasses dessus. Comme si elle ne se dégoûtait pas déjà assez. La souillure dégrade jusqu'à ses poumons, jusqu'à l'air qu'elle respire. Il lui semble la sentir à chaque bouffée, à chaque fois qu'elle ouvre les yeux ou pense. Elle est là. Partout. Jusqu'à s'immiscer dans les interstices de son règne et de son mariage. S'il est sage, Lazarus ne combattra pas sur ce front.

« Il n'y a aucune certitude quant à sa nature immortelle. »  

La rumeur stipule avec acuité qu'au contraire, son amante l'est. Spécifiquement. Tellement spécifiquement qu'il est presque improbable que Hiyori ne le soit pas. Ce n'est pas tant pour démentir ou réfuter quoi que ce soit que pour apporter de la précision et des nuances à l'affaire. De toute façon, Cordelia n'est pas assez stupide pour penser que, dans une position telle que la sienne, qui que ce soit puisse s'intéresser à elle pour sa superbe personnalité. Le chemin vers le sommet est long, et tortueux, oui, mais ce qu'on ne dit pas assez, c'est qu'il est également solitaire, car il n'y a là-haut qu'une seule et unique place.

« Mais sois sûr que si elle est avérée, je te rapporterai son cœur. »

Cette fois, le vernis de calme craquelle pour de bon, et la figure se tord sous l'aigreur et la violence glacée. Chaque parcelle de sa peau brûle, chaque morceau de ses intérieurs bouillonne. 

« Dieu m'en soit témoin, je rendrai chaque caresse en coups, et chaque coup en morts. Je leurs ferai passer à tous, mortels et immortels, l'envie de diminuer le nom de Cordelia Fawkes ! Je ne suis pas arrivée si loin pour me laisser détruire par les cils battants d'une sale moins que rien ! »

Le ton monte, l'index accusateur pointe en direction de son mari. Des pulsions trifouillent les instincts. Cordelia voudrait tout à la fois le tuer et l'aimer plus (mieux), le défier et s'excuser, lui montrer et n'avoir rien à lui prouver. C'est comme ça qu'elle est faite : torrentielle et orgueilleuse.

« Et ne t'avise plus jamais d'envisager qu'il puisse en être autrement ! »
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(#) Re: the world seemed to burn (cordelia)    Mar 29 Déc - 2:57


Le jeu de regards funestes et ombrageux se poursuivait entre les deux époux, la bouteille encore pleine comme unique barricade. Il lui jetait tout son mépris à la figure et elle s’obstinait à se tenir devant lui, la tête fière et la voix régalienne. L’espace d’un instant, il aurait presque voulu qu’elle éclate en sanglots et qu’elle le supplie de le pardonner, comme n’importe quelle femme un tant soit peu normale le ferait. Oui, presque. Mais c’était une bonne chose que la réalité ne se colle pas à ses pensées quelque peu sadiques; dans les faits, il n’aurait pas toléré d’être davantage témoin de la déchéance de sa femme. Ça lui rappelait pourquoi il s’était laissé embringué dans ses filets, voilà presque vingt ans. Cordelia n’était pas comme les autres. Et ça lui avait plu d’entrée de jeu, alors même qu’ils se battaient comme de jeunes boucs pour la meilleure promotion. Après toutes ces années, il la croyait honnêtement au-dessus de toute immoralité sur le plan marital, non pas qu’elle fût un ange, loin de là. Mais il y avait lui, Lazarus, et il y avait les autres. Elle n’était pas censée le trahir; elle n’était pas censée toucher les lèvres de leurs ennemis. Jamais.
Son orgueil esquinté, il engagea les hostilités avec de puériles vilenies, qu’elle encaissa sans mot dire. Peut-être parce qu’elle savait qu’elle les méritait, après le crime qu’elle avait commis. C’était même pire qu’un crime, c’était ni plus ni moins un péché. Pour les beaux yeux d’un étranger, elle avait bafoué le septième commandement de Dieu : tu ne commettras point d’adultère. Il arqua un sourcil quasi amusé à la menace voilée de sa femme. « Si tel est ton désir, mon amour. Mais ne crois pas une seule seconde que j’oublierai ce que tu as fait. Ou que je te pardonnerai un jour. » Le ton aussi flegmatique que le sien. À les entendre, on aurait pu croire qu’ils discutaient de la météo. Il aurait toutefois tort de la sous-estimer, elle, le leader du Conclave. Cela dit, il pouvait aisément deviner ses remords par le brasier qui animait ses prunelles ainsi que par sa confession ce soir. Sa main resserra sa prise autour de son verre. Non, il ne lui pardonnerait jamais sa trahison. Il ne le pouvait pas. Mais il pouvait écraser son amour-propre pour le bien commun de tous, à savoir la victoire du Conclave. Ils avaient une chance, aussi petite fût-elle, de capturer derechef l’un de ces sales immortels. Il fallait la saisir.
« Peut-être, mais ça ne leur ressemble pas de faire les choses à moitié. Ils auront voulu frapper vite et fort. Le plan a été bien mûri, » murmura-t-il, l’air sombre. Il ne put empêcher un sourire cruel, presque barbare, de se dessiner sur ses lèvres à la promesse de Cordelia. Son courroux, mêlé à sa repentance, sonnait comme une musique à ses oreilles. Sa dernière invective lui arracha un rire franc, que vint noyer une nouvelle gorgée. Il jeta un regard à son index levé, aperçut l’éclat de son alliance soudée à son annulaire. Il refoula la bile qui lui remontait à la gorge à la seule pensée que sa femme ait pu tomber aussi bas. La décadence de leurs corps impies, imprimée dans son imagination fantasque. « Je n’en attendais pas moins de toi, » opina-t-il d’un signe de tête. « Reste à savoir si tu parviendras à extraire le tien de ses mains. » Il lui jeta un regard entendu. La question était claire. « Mais j’ai dû mal comprendre. Tu as dit une sale moins que rien? Au féminin? » Il n’était pas stupide, il savait que certaines personnes couchaient avec d’autres personnes de même sexe et grand bien leur fasse. Sincèrement. Mais, Cordelia? Succomber aux charmes d’une femme? « Qui est cette catin, au juste? Que j’en sache un peu plus sur ma rivale. » Il plaisantait à moitié, il se doutait que Cordelia ne ressentait pas la moindre attirance pour cette femme qui avait pourtant su habilement percer sa carapace. Du moins, il l’espérait. La nouvelle l’avait bouleversé plus qu’il ne le laissait paraître et l’avait surtout déstabilisé au moment où il s’y attendait le moins. Au point où il en était, il était enclin à croire tout et n’importe quoi. Enfin, presque.
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(#) Re: the world seemed to burn (cordelia)    Mer 30 Déc - 15:37

Le pardon n'a jamais été une option. La repentance, oui, peut-être. Mais le pardon ? Ni Cordelia, ni Lazarus n'en sont humainement capables. Tout d'orgueil qu'ils se construisent, un pardon pur et simple reviendrait à un aveu de faiblesse. Et si elle lui a aujourd'hui délivré cette confession, c'est moins pour obtenir ce pardon que pour que le problème ne vienne pas l'égorger dans son sommeil. C'est affligeant, mais dans un jeu de circonstances différentes, en ajustant quelques paramètres et en altérant juste un peu la configuration actuelle (par exemple, si Lazarus l'avait appris d'une autre bouche que la sienne), Cordelia ferait davantage confiance à Hiyori qu'à Lazarus pour ne pas lui enfoncer une lame dans le cœur. Cette confession lui permet de rééquilibrer le plateau, de s'assurer de la présence de son mari derrière elle, dans son camp, plutôt que dans le sien, propre. Il serait, après tout, le plus à même de reprendre les rênes du Conclave à sa suite, et peut-être avec autant de brio.

La vérité, c'est c'est qu'il se tient quasi en égal. Et qu'il est le seul qu'elle accepte volontiers de voir trôner à son côté.

Il n'y a qu'une seule différence entre eux : elle est une femme, et lui un homme. En tant que tel, Lazarus ne se rend compte que de ce qu'il a bien envie de voir, ou faire, se pâme dans ses privilèges et dans cet égo typiquement mâle. Si ça avait été lui, à sa place, personne ne se serait guère soucié de ses coucheries. On aurait même sans doute congratulé son génie : n'est-ce pas, après tout, comme il vient de le spécifier, un plateau d'argent sur lequel trône un nouvel échantillon d’ADN immortel ?

« Tu présumes beaucoup de mes sentiments. »

Le dernier mot s'étire dans un dégoût caractéristique, comme si, finalement, Cordelia n'en connaissait pas tout à fait la signification. Son cœur n'a d'existence que pour délivrer le sang là où il doit être délivré. Le reste, ce qui est censé aimer, ce qui est censé chérir, et jalouser, peine à survivre depuis toujours, et n'est tenu vivant qu'alité, perfusé par quelques rares exceptions : son amour-poison pour Lazarus, sa tentation-grenade pour Hiyori, même son désir frustré de dynastie. Elle aurait été une bonne mère, se fait-elle une demi-seconde de réflexion avant de se ramener à la joute. Car ne s'en méprennent les ignorants, c'en est une.

« Que veux-tu savoir ? Semble-t-elle commencer d'une sincérité glacée. »

Le sourire carnaire encoche progressivement les lèvres trahit pourtant que ce n'est pas tout. La voila qui prend des allures prédatrices et insolentes. Signe d'à quel point ces considérations lui sont définitivement égales. Son pas est dicté par Dieu, et c'est, de facto, le seul jugement qui lui importe. Son péché n'est qu'une marche dans l'escalier de ce qu'elle accomplira de tellement plus grand...

« A quel point ses bras me sont réconfortants ? » Cordelia Fawkes ne trouve réconfort que dans sa propre gloriole. « A quel point elle a l'air jeune et innocente ? » Plus jeune et innocente qu'eux. « A quel point elle m'aime, peut-être ? » Elle présume que c'est pour cette seule raison qu'elle est en vie.

Cordelia contourne l'îlot, va pour rapprocher leurs deux corps. Une main se pose délicatement contre la nuque, tandis que les pupilles se plantent aux pupilles. Elle a des attraits de vipère, de serpent qui tente Adam... Mais ce n'est guère qu'Eve qui lui fait comprendre que la pomme n'est que le fruit de leur ambition pour le Conclave. De leur amour d'eux. Et qu'ils méritent d'y goûter.

Le reste n'est pas important. Il ne l'a jamais été.

« Je sais ce que j'ai à faire. Le Conclave a toujours été ma première préoccupation. Mais tu as au moins raison sur un point : je n'aurais pas dû mettre un terme à... Comment tu l'appelles, déjà ? Ce petit jeu, avant d'avoir remporté la partie. »

Ce que les gens ne comprennent pas, c'est qu'aimer n'est pas une justification suffisante. On peut aimer une personne, et lui faire du mal. On peut aimer, et trahir. On peut aimer, et se préférer soi. On peut aimer, et détester. L'amour n'est pas plus fort que tout.

« Cela dit, je te rassure. Mon cœur est uniquement mien, et si quelqu'un parvient un jour à me l'arracher, alors je ne doute pas que ça sera toi. »

Cordelia Fawkes n'aime qu'elle. Ils feraient tous bien de s'en rappeler.
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(#) Re: the world seemed to burn (cordelia)    Dim 3 Jan - 4:56


Son rictus s’étira à ses paroles, qui auraient sans doute paru pour provocantes pour d’autres qu’eux, le roi et la reine trônant au sommet de leur royaume de petits soldats prêts à exécuter le moindre de leurs ordres. Ce serait se fourrer le doigt dans l’œil, toutefois, que de croire que Lazarus se sentait réellement menacé par cette personne encore inconnue, qui se permettait de venir chambouler non seulement son couple, mais le Conclave lui-même. Celles et ceux ayant envoyé cette prostituée — il ne voyait pas de meilleur terme pour la désigner — avaient visé le cœur de l’organisation et leur ambition démesurée allait peut-être leur assurer une victoire ce coup-ci. Car comme tout un chacun le savait, faire taire la machine à rumeurs, une fois lancée, relevait d’une véritable tâche herculéenne si on était optimiste, d’une mission suicide si on était pessimiste. Et voilà ce que Lazarus craignait : que leurs petits soldats, si dociles et malléables, se mettent à écouter les rumeurs et se questionner sur leur véracité. N’y avait-il pas de fumée sans feu? Avec  les péripéties de l’année passée et de cette année, qui ne jouaient certes pas en leur faveur et dont ils se remettaient encore tant bien que mal, ce n’était guère le moment qu’une guerre civile éclate au sein même de leur organisation. De quoi satisfaire toutes ces saletés d’immortels.
Du coin de l’œil, il observa le changement s’opérer chez la femme qu’il connaissait si bien. Elle se délectait de qu’elle interprétait peut-être comme de l’inquiétude, voire de la jalousie de sa part. De la jalousie. Pure fadaise. Il n’aimait simplement pas l’idée que sa propre femme lui fasse subir une telle humiliation — c’en était une, sans aucun doute. Et il en goûtait toute l’amertume, maintenant que le choc initial était passé. Ridicule, se sermonna-t-il in petto, après avoir englouti le reste de son verre. Ses émotions de simple petit être humain n’entraient pas en ligne de compte. N’avaient jamais entré en ligne de compte. Il ne put néanmoins réprimer une grimace de dégoût à ses questions qui n’en étaient pas vraiment et qui suscitaient en lui des images qu’il n’aurait préféré ne jamais voir ou même imaginer. « Sentiments ou pas, immortelle ou pas, tu es tombée bien bas, Cordelia. J’espère que ça en aura valu la peine. »
Il sentit soudain la lionne à ses côtés, sa main contre sa peau nue, dans un geste presque intime. Peut-être pour lui montrer que rien ne changeait entre eux malgré sa petite aventure d’un soir; plus vraisemblablement pour lui faire payer son audace de la critiquer aussi ouvertement, même derrière les portes closes. Le contact physique se voulait doux et avenant, mais pouvait devenir cruel et tortionnaire à tout moment. Elle le tenait entre ses griffes. De ses yeux incandescents, elle lui promettait le monde à leurs pieds, elle et lui au-dessus de toute loi et de toute moralité. Parce qu’ils se ressemblaient trop pour s’abandonner l’un et l’autre, surtout maintenant, surtout pour une immortelle qui n’entrait pas dans l’équation finale. « Déclarer forfait comme ça, c’est vrai que ça ne te ressemble pas. Enfin, si tu réussis à me la ramener vivante, peut-être que je saurai fermer les yeux sur ta trahison. Peut-être. » À la fois tout et rien ne changeraient entre eux. Ils continueraient à diriger le Conclave côte à côte, comme ils l’avaient toujours fait, mais il lui coulerait parfois un regard entendu, presque moqueur. Parce qu’il savait ce qu’elle était vraiment. Une traînée. Et rien qu’à la pensée de son emprise muette sur la personne la plus puissante de l’organisation, il en avait des papillons dans l’estomac.
Il s’approcha d’elle encore un peu, leurs bouches à quelques centimètres l’une de l’autre, leurs souffles ne faisant qu’un. Il déposa sa main dans le creux de ses reins, l'autre tenant toujours le verre. « Tu sais, tu aurais dû me le dire, si tu t’ennuyais tant en ma compagnie. Ça t’aurait épargné bien des ennuis, j’en suis sûr. » Sans doute regrettait-elle ce qui devait être la pire erreur de sa vie. Et sans doute ne lui aurait-elle rien révélé si les rumeurs à son sujet ne gangrenaient pas l’organisation avec de plus en plus de voracité chaque jour. Elle n’avait aucune raison de chercher l’absolution auprès de lui, si ce n’était pour se soulager de l’excès de culpabilité et de dégoût qu’elle devait ressentir à l’endroit de sa propre personne.
L’absolution relevait de l’utopie en ce qui concernait Lazarus.
Ne restait que l’espoir d’une immortelle sous leur joug.
Et les cendres de sa déférence envers elle.
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