intrigue en cours Entre les Enfants de Prométhée et l'Ordre de l'Hydre, la guerre semble à présent inévitable. Les uns comme les autres se préparent à l'affrontement. De son côté, le Conclave Écarlate peine à se faire à l'absence des Fawkes et au nouveau leadership des Ackerman. À moins que les laboratoires d'Amaranth Pharmaceuticals ne fassent de grandes découvertes dans peu de temps, ou que le Conclave ne mette la main sur un immortel, il se pourrait bien que ces tensions coûtent cher à l'organisation... Et après être longtemps resté dans l'ombre, un vieil ennemi s'apprête à refaire surface.
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 (2018, New York) make america dumb again

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(#) (2018, New York) make america dumb again    Mer 30 Déc - 16:07


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2018 - New York (USA)

Des gouttes d’une sueur discrète mais bel et bien présente s’amoncèlent au sommet de son crâne. Les quelques mèches rejetées devant son front se détrempent à vue d’œil et il compulse les mêmes quatre feuilles depuis trois bonnes minutes. Pour le moment, il voudrait être n’importe où qu’ici ou avoir choisi le japonais comme langue étrangère à l’école – et il n’est pas utile d’être doué de prescience pour le deviner. « C’est votre boulot, mon vieux, articule Hiyori en anglais comme si chaque syllabe était d’une grande difficulté mais leur choix d’une immense rigueur. Demain, je serai toujours la femme de l’attaché à la Défense de l’ambassade du Japon. Et vous… eh bien, vous serez déjà au chômage, je présume. » Le type, disposé derrière un pupitre d’une extrême sophistication compte tenu de sa non-utilité, n’est pas idiot. Il travaille pour l’une des sociétés de ventes aux enchères les plus prestigieuses du monde, pesant au bas mot cinq milliards de dollars américains et dont une session comme celle de ce matin ne comporte que des individus triés sur le volet. Cette femme ne figure à aucun endroit de sa liste mais il est également fréquent que des invités en règle convient des personnages d’ordre diplomatique. Ce qu’Hiyori savait dès la seconde où elle s’est mise en tête d’approcher Lazarus Fawkes en robe et en personne.

Né le 5 novembre 1975 à Los Angeles. Marié à Cordelia Fawkes, née Graves. Pas d’enfant. Officiellement titulaire d’une chaire à l’université de Columbia. Mais, bien sûr, ce ne sont pas ses aptitudes académiques qui auront appâté Hiyori jusque dans le grand-hall d’un bâtiment new-yorkais. Lazarus Fawkes est d’abord le numéro 2 de cette congrégation de fils de pute et de salopards en tout genre du Conclave « Ras-la-gueule-de-jalousie » Écarlate.

Une fois dans les murs, Hiyori devine qu’elle ne dispose que d’une poignée d’heures avant qu’on ne réalise qu’il y a un problème ; comme le fait que personne ne réponde de sa présence ; comme le fait qu’elle ne dispose d’aucun fond pour acheter quoi que ce soit et ne compte apparemment pas en constituer un ; ou encore comme le fait qu’elle aura quitté le building sans que personne, même pas une caméra de surveillance, ne l’ait vu faire.

Elle remonte une allée de sièges à la fois confortables et bien espacés les uns des autres. Au-delà d’un certain montant en banque et/ou d’un autre d’influence, l’être humain génère un besoin maladif d’espace. De part et d’autre de la salle (dans les trois cent mètres carrés de surface bien aérée), de grandes vitrines à mi hauteur dérobent de brillantes épées à la poussière et aux sales pattes qui voudraient traîner sur leur fil. Épée, c’est un mot grossier pour plusieurs séries de flamberges, rapières, schiavones, des glaives d’inspiration antique mais nettement plus modernes – et même quelques jians, puisque les américains ne peuvent semble-t-il pas s’empêcher d’acheter des civilisations qui ne leur appartiennent ni ne sont à vendre. Certaines pièces ont été spécialement sorties par des musées afin de financer des collections plus populaires tandis que d’autres proviennent assurément de vieux collectionneurs croulant sous l’argent et sous l’ennui et dont les héritiers ne veulent pas s’encombrer de la ferraille. Et Hiyori, bien qu’elle reluque avec intérêt deux épées d’entraînement typiquement allemandes, n’en veut aucune, à moins que ce ne soit pour en traverser la poitrine de Lazarus Fawkes en direct et en public. Les morts spectaculaires, ça vous fait des souvenirs pour un siècle ou deux.

Puis… ce serait de bonne guerre.

Au milieu d’un fourmillement de costumes hors de prix et de portables incessants, Hiyori l’aperçoit enfin, penché sur une lame qu’elle ne peut en revanche pas voir, beau comme ne le sont que les américains. Sans le considérer, elle s’approche de la vitrine et baisse doucement le museau vers elle. Elle distingue nettement le souffle de Lazarus, la lenteur de sa respiration, le parfum de ses vêtements, de sa lessive, et, en-dessous, son odeur à lui. La prolifération de ses sens redescend lentement en intensité avant qu’elle ne se mette à dire : « On m’avait vanté ces enchères mais je vois beaucoup de gens avec de l’argent et très peu qui y connaissent quelque chose. »
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(#) Re: (2018, New York) make america dumb again    Dim 3 Jan - 4:59


Le soleil disparaissait avec lassitude à l’horizon, derrière les épars, mais épais nuages, tous gonflés de smog. Les mille et une lumières s’éveillaient çà et là, sur la devanture des commerces, petits et grands, ainsi que sur les réverbères stationnés à chaque coin de rue. Les voitures klaxonnaient dès qu’elles en avaient l’occasion et les touristes s’exaltaient pour la moindre babiole. Parmi la foule rassemblée sur le trottoir usé sinuait Lazarus Fawkes, les mains dans les poches de son manteau noir, dont les pans se soulevaient à chacun de ses pas alertes, presque précipités. Il craignait d’arriver en retard, bien qu’il ait pris la peine de partir de la maison plus tôt que prévu. Hélas, un bête accident était survenu en chemin, ce qui l’avait contraint à stationner sa voiture et poursuivre à pied, tel un vulgaire paysan. Tout ça à cause d’un imbécile qui à son âge ne savait manifestement pas faire la différence entre sa gauche et sa droite, puisqu’il avait foncé dans un camion venant en sens inverse. Lazarus Fawkes exécrait les imprévus de ce genre. En vérité, il exécrait tout ce qui osait déroger à son horaire, réglé comme du papier de musique. Il suffisait de quelques minutes de retard à un rendez-vous, par exemple, pour que tout le reste de sa journée en soit affecté, à la manière de dominos s’effondrant les uns à la suite des autres. C’était fâcheux.
Il poussa un long soupir et accéléra le pas. Il dépassa un couple d’adolescents concentrés à s’embrasser à pleine bouche tout en marchant, ne s’arrêtant le temps que de se complimenter, avant de recommencer leurs embrassades — un exploit assez extraordinaire de l’avis de Lazarus. Il se demanda si Cordelia et lui avaient eu l’air aussi niais quand ils avaient commencé à se fréquenter. Sûrement pas. Ils étaient alors davantage enclins à s’insulter sous le couvert de phrases anodines, l’un comme l’autre décidé à remporter la prochaine promotion. Rien d’étonnant au fait qu’ils trônent aujourd’hui au sommet de l’organisation secrète. Le travail bien fait venait avec des récompenses à en faire verdir de jalousie les agents du Conclave trop idiots pour saisir une opportunité quand elle s’offrait à eux, fût-elle grosse comme Jupiter. Tant pis pour eux. Et tant mieux pour des gens comme Cordelia et Lazarus Fawkes.
Perdu dans ses pensées, l’homme faillit dépasser l’entrée du bâtiment où il était attendu. Sans un mot, il rejoignit la file d’attente serpentant derrière les portes gardées d’un cerbère au regard soupçonneux. N’entrait pas là qui le voulait. Chacun des protagonistes assemblé à l’intérieur de ces murs portait des vêtements coûtant bien le double des revenus mensuels d’une petite famille américaine de classe moyenne. La haute société new-yorkaise conviée à admirer et miser sur des trésors que leur avait fait miroiter ces dernières semaines le bouche-à-oreille. Lazarus, lui, s’intéressait tout particulièrement aux armes blanches que recelaient ces portes bien gardées. Il espérait mettre la main sur l’une d’elles pour bonifier sa collection, sa petite fierté personnelle. Mais il allait de soi qu’il jetterait également un coup d’œil aux autres objets mis en vente, par pure curiosité. Après quelques minutes à attendre et écouter distraitement les conversations inintéressantes de ses voisines et voisins, il put enfin franchir le seuil du bâtiment.
Les mains derrière le dos, l’air intéressé mais pas trop, il suivit le mouvement de la foule vers le fond de la vaste pièce, où trônaient moult statuettes d’angelots aux visages sombres et inquiétants. Il ne s’y attarda pas. Son regard fut alors attiré par d’imposantes vitrines, derrière lesquelles reposaient quelques armes à feu datant du XIXe siècle. Voilà qui devenait intéressant. Et plus intéressant encore était l’étalage d’armes blanches non loin de là, vers laquelle il se déplaça avec un petit sourire satisfait. Il se pencha vers le premier spécimen qui s’offrait à sa vue, un stylet s’il en jugeait par sa très fine lame triangulaire. Il l’admirait lorsqu’il sentit une présence étrangère à ses côtés, une jeune femme au regard ciselé dans l’obsidienne. Il lui coula un regard scrutateur, mais garda le silence. Elle aussi. Sans doute entendait-elle miser sur ce poignard; lui, il y réfléchissait encore. Il s’apprêtait à passer à la prochaine arme blanche quand l’inconnue prit la parole, contre toute attente. Un sourire amusé vint se glisser sur les lèvres de Lazarus. « J’en conclus que vous-même y connaissez quelque chose? » Il désigna le stylet derrière la vitre. « Que dites-vous de cette arme, par exemple? » Il ignorait qui était cette femme, seulement qu’elle devait se sentir d’humeur sociable pour aborder un inconnu. Il croisa son regard et sentit alors, sans pouvoir se l’expliquer, qu’elle était loin d’être une néophyte quant aux armes, blanches ou à feu.
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