home is in your arms w/Marius

home is in your arms

Lorcan n’avait pas mis de t-shirt en sortant de la douche. Dans son appartement, il faisait rarement l’effort de paraître décent. La seule personne dont l’avis lui importait réellement appréciait la vue de toute façon. Alors c’est en jogging, pieds nus et les cheveux encore humide qu’il se baladait dans la cuisine, préparant un café. La tasse à peine remplie, il la porta à ses lèvres. La café lui brûla la langue mais Lorcan avait l’habitude et il savait que la brûlure ne resterait pas longtemps. Ce n’était qu’une des nombreuses mauvaises habitudes développées avec son immortalité.

La première gorgée brûlante avalée, il jeta un coup d'œil vers l’horloge. 18 heures. Marius ne devrait pas tarder. Machinalement, il posa sa tasse pour sortir une bouteille de vin du frigo. S’il voulait garder son esprit clair, il ne pourrait pas en boire mais il pouvait bien vivre à travers son âme sœur. Et puis il avait le droit de le gâter un peu de cette façon. Il versa le vin dans un verre à pied, juste parce qu’il connaissait son époux. Personnellement, son vieux mug avec un drapeau presque effacé de l’Irlande lui allait parfaitement. Sa tasse dans une main, le verre de vin dans l’autre, il se dirigea vers le salon où il s’assit dans le canapé et mit ses pieds sur la table basse.

Une autre gorgée de café plus tard, Madra, allongée dans son panier, releva la tête, signe que Marius était à la porte. Quelques secondes, plus tard, Lorcan entendit les clefs tourner dans la serrure de la porte d’entrée. Il laissa un sourire illuminer son visage habituellement stoïque. Il estimait avoir le droit d’être heureux du retour de son époux.

Marius fit rapidement son apparition et Lorcan remercia mentalement les dieux de lui avoir offert une âme sœur si attirante. Il ne se lasserait jamais de le regarder dans ce costume sur-mesure qui le mettait en valeur. Dire que Lorcan appréciait la vue serrait un euphémisme. Il laissa son sourire trahir ses pensées, sachant pertinemment que Marius était capable de sentir son soudain intérêt à travers leur lien mental.

"Bienvenue à la maison, chéri.” Les mots latins lui semblaient presque aussi naturels que sa propre langue maternelle.

Lorcan tendit à son âme sœur le verre de vin, résistant pour l’instant à l’envie d’envahir son espace vital. Marius venait de rentrer, il pouvait bien le laisser respirer. Juste un peu. Lorcan comptait bien l’embrasser comme il se doit dans les prochaines minutes.

“Tu as passé une bonne journée?” Le côté domestique de la situation lui aussi lui semblait naturel. Rien de surprenant, ils étaient après tout, un vieux couple marié. Au détail près que la plupart des vieux couples ne passaient pas leur soirée à décider de la façon dont ils allaient conquérir le monde. Pas que Lorcan s’en plaignait, au contraire. Ils avaient des choses à préparer et il se réjouissait déjà de la défaite de ses ennemis.

code par drake.

Marius & Lorcan

✧ @Lorcan Kelly ✧

La séance levée, Marius quitta son siège, non sans avoir salué deux-trois Sénateurs qu’il aurait volontiers ignorés s’il ne voulait pas ruiner son image d’homme respectable.
“Sénateur Mercurio, un instant s’il vous plaît." Marius s’arrêta, son regard fouillant la foule à la recherche de la personne ayant interpellé son nom. Il repéra sa secrétaire agitant une main au-dessus de sa tête. Celle-ci se précipita vers lui, le claquement de ses talons se répercutant à travers les murs du Sénat. Le souffle court, elle s’arrêta devant lui. Le Sénateur lui laissa patiemment reprendre sa respiration, quoiqu’il fût tout de même impatient de rester chez lui. Si elle en venait à le déranger ce ne pouvait être que pour une affaire urgente, autrement elle était on ne peut plus apte à gérer les affaires de moindre importance. Après tout, s’il l’avait engagé c’était surtout parce qu’elle savait rester à sa place sans qu’on le lui demande et qu’elle ne l’importunait à tout bout de champ pour des broutilles.

“Excusez-moi de vous déranger, Monsieur. Mais la fondation vous a de nouveau appelé, ils tiennent absolument à vous parler.” Des précisions seraient superflues, il savait exactement de quoi elle parlait. Obligé de jouer les philanthropes juste pour maintenir les illusions, il se devait d'adhérer à une cause. Malheureusement, son erreur fut d’en choisir une au hasard. Dorénavant, il se devait de jouer les mécènes transit d’Art. Alors que s’il y avait bien une chose qu’il supportait encore moins que les humains c’était le manque de talent.
“Ils ont bien reçu leur chèque ?” Elle hocha simplement la tête, des mèches de ses cheveux s’échappant de son chignon. Marius haussa un sourcil. “Et je peux savoir ce qu’ils veulent de plus ?”
“Votre présence, Monsieur.”
Le chef de l’Ordre pinça l’arrête de son nez, seule preuve de son début d’agacement. Il avait cru qu’en les ignorant suffisamment longtemps, ils finiraient naturellement par abandonner leurs efforts, de toute évidence, il avait sous-estimé leur acharnement. Cependant, il ne fit aucun commentaire, préférant ne pas accorder à cette affaire plus d’intérêt qu’elle ne le méritait. Néanmoins, il laissa tout de même à sa secrétaire le champ libre pour convenir d’un rendez-vous avec les directeurs de la fondation, avant de laisser les lieux derrière lui. Il était plus que temps qu’il rentre chez lui.

Évidemment, retrouver son logis était toujours source de soulagement pour lui. C’était l’un des seuls moment où il pouvait se permettre de laisser tomber le masque. Où il n’avait plus à souffrir de la désagréable présence des humains, ou de subordonnés médiocres. La présence de Lorcan était un bonus, certes, mais un bonus des plus agréables. Il sourit aux mots de bienvenue, avant de se défausser de son manteau et de s'asseoir à côté de l’autre immortel sur le canapé. “Palpitante. Si on aime s’entourer de moins que rien.”

“Mais ce n’est rien que ta présence ne saurait améliorer…” Il s’interrompit, profitant de l’occasion pour glisser sa main derrière la nuque de l’irlandais et attirer son âme-sœur dans un baiser. Il lui prit le verre de vin des mains de l’irlandais, le remerciant au passage avant d’ajouter sèchement. “Et aussi enlève tes pieds de la table.”

Marius prit une gorgée de vin. Il grimaça mentalement au goût âcre du breuvage, Lorcan avait beau essayer de faire des efforts pour lui, ce dont il était reconnaissant la plupart du temps, on voyait tout de suite que ses connaissances en matière de vignoble se limitaient au jus de raisins. Le verre fut rapidement abandonné sur la table basse. Il pensa un instant à se prendre une autre bouteille, après tout il avait spécialement financé dans une cave à vin autant l’utiliser, détail que Lorcan semblait oublier puisque s’acharnait à conserver ses bouteilles dans le réfrigérateur. Mais la journée l’ayant déjà irrité, il ne fit pas l’effort de se lever une fois de plus.

Il sortit son téléphone de sa poche, attentif aux possibles nouvelles de l’Hydre. Si sa journée de sénateur était terminée, son rôle de leader était, lui, permanent. Sans quitter des yeux son écran, il demanda:

“Ils n’ont pas encore appelé ?” Lorcan savait bien de qui il parlait, nul besoin de précision. Seul les membres de sa constellation avait un véritable intérêt à ses yeux. Dernièrement, il avait fait l’effort de leur révéler ses plans, dans un souci de ne pas les laisser plus à l’écart que ce qu’il faisait déjà. “Je m’attendais à des réactions plus rapides de leur part.” En toute franchise, il n’accordait que peu d'importance à leurs avis, mais tout de même, il était curieux de connaître leur opinion. Enfin, il espérait qu’ils ne feraient que passer un coup de fil, s’ils s’amusaient à envahir son appartement, et ils en étaient bien capable, ils allaient avoir un problème.

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