(nina) you should see me in a crown

[001] paradigme incrusté dans l'esprit depuis le plus jeune âge — loyauté au sang, loyauté à la famille, loyauté aux proches. loyauté qui vient avant tout le reste, et qui pourtant devient un doute de plus en plus pesant sur sa conscience. qu'ont-ils fait, tous, pour mériter cette loyauté ? [002] un goût doux-amer qui revient sur la langue en pensant à la famille. elle se bat entre des parents qu'elle veut rendre fiers et de qui, paradoxalement, elle veut se détacher, des enfants furieux du divorce qu'ils ont subi, et un ex-mari pour qui elle se serait volontiers battue s'il n'avait pas jeté l'éponge il y a bien des années maintenant. une vie qui s'effrite lentement autour d'elle, et elle n'a plus que ses propres regrets à pleurer. tu parles d'une famille, finalement. [003] le goût pour les calculs, le nez toujours fourré dans un bouquin ou penché sur un clavier d'ordinateur. son choix de carrière, cependant, vient plus volontiers d'une envie de confort que d'une véritable passion pour ce qu'elle fait — c'est bien payé, et en tant que freelance, elle peut choisir ses propres horaires, ce qui l'arrange bien entre les enfants et ses obligations envers le conclave. rien d'autre qu'une commodité, finalement. [004] c'est devenu une tradition, chez les cederbaum, de rejoindre le conclave écarlate aussi vite que possible. une tradition à laquelle nina n'a pas dérogé, plus par volonté de rendre ses parents fiers que par véritable haine envers les immortels. oh, elle fera son boulot sans sourciller, mais peut-être que ses raisons pour rejoindre le conclave n'étaient pas les bonnes. [005] appréciation certaine pour les arts musicaux, instillés par une vieille amie de la famille qui lui a appris à cultiver cet amour. elle privilégie les pièces classiques, notamment le requiem en ré mineur de mozart, d'où sort le fameux lacrimosa. goûts basiques, mais qu'elle tient à coeur. [006] ne jamais montrer la moindre faiblesse. exprimer ses sentiments représente une faiblesse aux yeux de johannes cederbaum, et donc nina a appris dès le plus jeune âge à les masquer, à n'afficher qu'un masque imperturbable de neutralité lisse. une vieille habitude, qui ont amené beaucoup de gens à la considérer comme quelqu'un d'insensible — quand c'est tout l'inverse. elle ressent, nina. elle n'a juste jamais appris comment le dire. [007] bien qu'une blague récurrente au sein de ses pairs soit qu'elle parle mieux le langage binaire que l'anglais, nina a appris bien des langues au cours de sa vie. si elle maîtrise parfaitement son allemand natal et son anglais adoptif, elle peut également tenir des conversations en français et en espagnol, se débrouillerait aisément lors d'un week-end en russie, et possède des bases solides en mandarin. son prochain but est d'apprendre le grec, bien qu'elle manque cruellement de temps pour le faire. [008] l'une de ses rares passions dans la vie a été le violoncelle, un instrument pour lequel elle a dû se battre. ses parents n'ont jamais vu l'intérêt à lui faire apprendre la musique, à la diriger vers un hobby qui ne ferait que la détourner du but premier de la famille, de ses devoirs envers le conclave. elle s'est débattue, bec et ongles, jusqu'à ce que son père finisse par céder et par l'inscrire au conservatoire local. une passion pour laquelle elle n'a que peu de temps, dernièrement, mais son violoncelle attend sagement. peut-être qu'une fois que les enfants seront partis... [009] bien qu'elle ait toujours fait attention à ce qu'elle mange, histoire de garder la forme et son physique svelte, elle a un gros faible pour tout ce qui est sucré. si vous voulez lui faire plaisir, ramenez-lui des chocolats, et vous serez son meilleur ami pour le reste de la semaine. son péché mignon reste le strudel classique, mais difficile de trouver une pâtisserie acceptable aux états-unis... [010] en dehors de certains domaines bien spécifiques, nina n'a jamais été très douée de ses mains. l'art ne lui a jamais été bénéfique, en dehors du violoncelle, et elle est plus apte à faire cramer une casserole d'eau bouillante qu'à sortir un plat digne d'un restaurant. elle a appris à faire avec, à se tourner vers youtube quand elle a besoin de réparer un trou dans une chaussettes ou de faire cuire un rôti de bœuf, même si elle considère sa maladresse naturelle comme une offense à son esprit. il faut qu'elle travaille dessus, mais il n'est pas dit qu'à quarante ans passés, elle puisse vraiment changer.