Cupidon et les coeurs brisés [Kat]

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L’astre solaire s’est couché depuis quelques heures, à sa place, je distingue la lune entourée d’une nuée d’étoiles dans la voûte céleste. Je regarde le ciel avec un léger sourire sur mon visage. Je tente de nommer les filaments incrustés dans ce paysage nocturne. Un souvenir remonte à la surface. En effet, quand j’étais petite fille, mon grand-père Giulian me parler des étoiles dans le ciel, des histoires des constellations ou encore des nuages. J’aimais passer du temps avec lui.

Je chasse cette pensée, je baisse ma tête pour reprendre ma marche en direction d’un pub à Soho, dans le quartier où je réside depuis que je suis éloignée de mon enfant et de mon époux. Malgré moi, l’image de Lorenzo se matérialise dans mon esprit. Je l’ai revu à Milan. Je n’ai toujours pas révélé à Zyanya que j’avais retrouvé le membre du Conclave au hasard. Je ne suis pas sûre qu’il soit ravi de mes retrouvailles avec le père de mon enfant. Je redoute ma confrontation avec cette figure d’autorité de la Constellation. Si seulement, j’arrive à trouver quelqu’un qui peut m’aider face à mes sentiments pour Lorenzo et l’idée que je ne pourrais plus être avec lui. Ce n’est pas possible… Et, pourtant, on dit que l’impossible peut devenir possible, n’est-ce pas ? Ce n’est pas une bonne idée d’espérer que je puisse reformer un couple avec mon époux. Nous sommes condamnés à rester loin de l’autre, cela vaut mieux pour la sécurité de chacun. Pas seulement pour lui ou pour moi, mais, de ceux qui gravitent près de nous.

J’avale ma salive. Je prends une large inspiration. Je ne dois pas penser à Lorenzo, il est crucial pour moi d’aller de l’avant, de l’oublier à tout jamais pour mieux protéger les autres. Je continue de marcher en direction du pub, il s’agit du pub Cahoots, ce dernier parait différent des autres bars du coin sur plusieurs points. Il y a trois espaces répartis dans deux bâtiments d’une ancienne station de métro désaffectée, nous avons les souterrains, le rez de chaussé de l’ancienne billetterie ou encore la salle de contrôle. De même, cet endroit en journée est utilisé comme un salon de thé tandis qu’il devient un bar de cocktail en soirée. J’arrive près de cet endroit. Mes yeux brillent d’admiration devant cette ambiance des années 40. Je prends une profonde inspiration et je pénètre dans ce lieu.

Pour mieux vivre l’expérience, je porte un costume des années 40 avec la coiffure assortie. Est-ce que Lorenzo aurait aimé vivre ce moment ? Il aime l’Histoire, je ne doute pas qu’il aurait apprécié, sans doute. J’entends de la musique de cette époque. Un portier m’invite à descendre les escaliers. Je l’écoute. Une fois que je suis en bas, un membre du personnel me demande la salle où je veux être. Je lui réponds. Il me dirige dans l’une d’elle à sa suite. Il m’aide à trouver une place, je m’assois et il me tend le menu. Ce dernier est original, car, il rappelle les journaux de l’époque. Je réfléchis pour ma commande. Je lève ma tête à un moment donné et je crois reconnaître une personne du passée. Celui où je n’étais pas mariée à Lorenzo. Que dois-je faire ? L’inviter à prendre place près de moi ? La fuir ? Je prends une large inspiration en préférant me focaliser sur le menu devant moi. Puis, je finis par me décider à être polie.

_ Bonsoir ! Dis-je d’une voix joyeuse.

Me reconnaît-elle ? Fera-t-elle le lien avec ce voyage en Bretagne en 2007 ? On s’est perdue de vue, donc, je ne suis pas sûre qu’elle se souvient de moi. Plus je la regarde, plus je me dis qu’elle n’a pas changé depuis la dernière fois, cela fait quinze ans que je ne l’ai pas croisé de nouveau. Il s’agit d’une immortelle, comme moi. Dois-je l’inviter à prendre place ? Je me mordille les lèvres.