intrigue en cours Entre les Enfants de Prométhée et l'Ordre de l'Hydre, la guerre semble à présent inévitable. Les uns comme les autres se préparent à l'affrontement. De son côté, le Conclave Écarlate peine à se faire à l'absence des Fawkes et au nouveau leadership des Ackerman. À moins que les laboratoires d'Amaranth Pharmaceuticals ne fassent de grandes découvertes dans peu de temps, ou que le Conclave ne mette la main sur un immortel, il se pourrait bien que ces tensions coûtent cher à l'organisation... Et après être longtemps resté dans l'ombre, un vieil ennemi s'apprête à refaire surface.
nous soutenir



pub rpg design
Nous manquons de mortels et de membres de l'Ordre de l'Hydre !
✷ Avant de créer votre constellation, n'oubliez pas de jeter un coup d’œil aux scénarios et aux pré-liens du forum !
✷ Pour vous faire une idée des personnages et des statistiques du forum, c'est par ici.
-24%
Le deal à ne pas rater :
PC Portable Gaming 15.6″ Medion Erazer Deputy P40 (FHD 144Hz, RTX ...
759.99 € 999.99 €
Voir le deal

 

 Oh poor Atlas, the world’s a beast of a burden (Izel)

Aller en bas 
Invité
avatar
Invité

Oh poor Atlas, the world’s a beast of a burden (Izel) Empty
(#) Oh poor Atlas, the world’s a beast of a burden (Izel)    Jeu 3 Déc - 21:59


Chère I,

Je suis à la recherche d'A. Je l'avais retrouvé mais depuis, il s'est évanoui dans la nature et j'ai peur qu'il ne soit en danger. Retrouvez-moi à l'adresse indiquée le jeudi 12 décembre.

Une amie d'A



Le SUV s'arrête devant une minuscule baraque, posée à quelques kilomètres de Medellín sur une route peu fréquentée. Un boui-boui sans grande prétention, accueillant sur une poignée de tables des locaux et plus rarement, quelques touristes courant après la sacro-sainte « authenticité ».

La porte du véhicule s'ouvre pour laisser apparaître l'une de ces touristes, ou plutôt, la véritable quintessence de l'italienne en vacances. Elle est à la dernière pointe de la mode, son expression s'est figée dans une éternelle grimace agacée et ses chaussures ne sont absolument pas adaptées au terrain inégal. Luciana Di Pasqua se fige et il suffit d'un regard pour que son garde du corps se précipite au devant d'elle. La bosse sous son costume laisse présager qu'il est armé, mais surtout, les quelques billets qu'il lâche au nez du propriétaire des lieux suffisent à le convaincre de chasser la clientèle habituelle en vitesse.

Quand enfin il ne reste plus un seul cafard à l'horizon, Apollonia s'approche d'une chaise, l'examine avec un profond soupire puis sort un mouchoir avec lequel elle époussette le siège. Un silence lourd règne à présent autour du boui-boui, le gérant restant pétrifié derrière son comptoir avec un air de veau terrifié.

« Prépare ton meilleur cocktail pour la dame, abruti, le garde du corps aboie en espagnol. »

La-dite dame a sorti deux choses de son sac (un Hermes valant plus qu'une vie complète de labeur de ce vaurien) : un morceau de papier et un cigare. Elle allume ce dernier en relisant les instructions sur le papier. Izel a-t-elle bien reçu la lettre ? Alexius a-t-il menti sur les moyens de l'atteindre ? Non, c'est impossible. Pratiquement impossible... Peut-être a-t-elle sous-estimé sa capacité à faire semblant. Sa soumission pourrait n'être qu'un rideau de fumée. Mais alors, pourquoi aurait-il cédé ?

Tirant sur le cigare, elle scrute l'orée de la jungle avec lassitude. Cette idiote ne peut-elle pas vivre en ville, comme tous les individus civilisés de ce siècle - et des 20 précédents. Et avoir un téléphone. Cela lui aurait fait gagner plusieurs semaines. Au lieu de quoi, elle doit venir mettre les pieds dans cette pitoyable région. La seule chose que l'Amérique du Sud offre d'intéressant, ce sont les cartels de drogue, et ces dernières années les gouvernements des mortels ont un peu trop réussi à les mettre au pas.

Après deux cocktails et trois cigares, ce qui semble être une éternité pour l'immortelle - même des siècles d'existence ne suffisent pas forcément à apprendre la patience - une femme la rejoint enfin. Par réflexe, le garde du corps fait mine de s'interposer pour la fouiller mais Apollonia agite la main pour l'arrêter.

« Laisse. C'est inutile. »

Elle adresse un sourire qui se veut chaleureux à la femme, jetant son mégot plus loin d'un geste négligeant. Son sourire disparaît quand elle reconnaît soudainement les traits de celle qu'elle croyait être une inconnue.

« Androphonos ! »

L'insulte, signifiant "meurtrier" en grec ancien, sort sans prévenir des lèvres parfaites d'Apollonia. Elle lève aussitôt une main devant sa bouche. Si l'on pouvait jurer de bien des manières de son temps, utiliser ce terme en particulier était considéré comme l'une des pires offenses possibles. Se raclant la gorge, elle fait très rapidement réapparaître un rictus poli. Izel se souvient-elle ? Peut-être pas... Autant démarrer la conversation comme si de rien était et garder le cap prévu.

« Izel, je présume ? Merci d'être venue. Je suis une très vieille connaissance d'Alexius. Nous nous sommes... fréquentés, pendant quelques temps. Je crois que c'était en 400 et quelques ? »

Son sourire se transforme en moue contrite, tandis qu'elle lève son verre pour terminer son cocktail. Il est délicieux, mais pas autant que tous les petits mensonges qu'elle s'apprête à tricoter autour de la vérité.

« Il m'a parlé de vous, alors j'ai pensé que vous pourriez peut-être m'aider. »

L'inquiétude et la tristesse apparaissent sur ses traits. La vérité ne suffit pas - il lui faut davantage pour délier la langue d'Izel et en savoir plus. Sur sa constellation et ce qu'il en reste. Sur ses agissements et ceux d'autres immortels... qui n'en ont que le nom. Ces idiots ne méritent guère leur vie éternelle : leur sang doit couler encore et encore, leurs actes écœurants être détournés et leurs voix rendues au néant.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

Oh poor Atlas, the world’s a beast of a burden (Izel) Empty
(#) Re: Oh poor Atlas, the world’s a beast of a burden (Izel)    Ven 4 Déc - 19:35

Qui que soit l'auteure de ce message, elle possède déjà trop d'informations au goût d'Izel. C'est qu'ils sont rares, ceux qui savent précisément à quelles personnes s'adresser pour lui faire parvenir un message. Il y a donc au moins une part de vérité dans ces mots : elle connaît bel et bien A. A. La lettre est fichée dans son crâne comme une balle tirée à bout portant. Izel ne peut pas s'empêcher de penser à Alexius, puis à Rana. Surtout à Rana. A-t-elle reçu ce message, elle aussi ? Fait-il seulement mention d'Alexius ?

Non. Alexius est mort.

Il y a beaucoup d'autres possibilités. Et pas assez de noms qui lui viennent en tête. Pas assez de noms à qui elle tient, en tous les cas. L'un des zodiaques, peut-être, puisqu'ils sont anonymes. Ce pourrait aussi être Rana. Rana qui doit la chercher.

Izel ne se figure pas clairement ce qui la décide à se préparer, puis à faire le voyage. Ce qu'elle sait, en revanche, c'est qu'elle se trouve sur le lieu du rendez-vous le neuf décembre, et qu'elle passe les quarante-huit heures suivantes à faire du repérage. De vieux réflexes d'autant plus nécessaires qu'elle n'est à priori plus immortelle. Alors oui. Il y a une moto qui l'attend dans un taillis près de la porte de derrière. Il y a aussi une trappe dans l'arrière-boutique qui mène à un ancien tunnel de passeurs. Et toujours la possibilité de rejoindre les toits pour filer vers la voiture du canyon.
Du reste, elle a un flingue visible à l'arrière de la ceinture et des lames en traître un peu partout sur le corps.

Douze décembre.

Son t-shirt blanc devenu marron et son jean usé lui donnent clairement des airs de pouilleuse. Des considérations qui lui passent au dessus de la tête quand elle pousse les portes du Pico Rico. Le tenancier pose une œillade rassurée sur sa silhouette, comme s'il était finalement soulagé de la voir entrer. Izel lui adresse un sourire en retour. Il s'appelle Alvaro. Elle a passé les quatre derniers jours à dormir dans son arrière-boutique.
Toujours avec ses lunettes aviateur sans tain sur le nez, elle jauge celle qui l'a convoquée. Son visage lui dit vaguement quelque chose, sans qu'elle arrive à remettre quoi, mais vue son autorité sur l'autre, c'est définitivement elle qui dirige. De son pas le plus décontracté, Izel contourne la muraille et s'approche de la table.

Dans le premier mot qu'on lui adresse, elle reconnaît des relents de grec ancien sans arriver à placer toutes les racines du mot. Il devient cependant raisonnable d'assumer que c'est une immortelle. Le bref changement d'expressions chez son interlocutrice aiguise un peu sa méfiance, quoique le sien, de visage, demeure parfaitement stoïque, bien que sans l'ombre d'un sourire. Seule la prononciation du prénom Alexius lui fait serrer visiblement les mâchoires. Au moins confirme-t-elle de son propre chef être immortelle. Son histoire lui dit vaguement quelque chose, aussi, comme d'avoir effectivement déjà entendu Alexius mentionner l'affaire. Alors que sa voix déformée par le temps fait écho dans sa tête, Izel se pose en face de son hôtesse sans prendre la peine de s'asseoir.

« Toutes mes condoléances. Alexius est mort. Délivre-t-elle la nouvelle, avant de reprendre sans lui laisser le temps de la couper. Je ne sais pas ce que vous voulez, mais dans ces circonstances, je doute que je puisse vous être d'une quelconque utilité. »

Il lui faut rassembler tout ce qu'elle a de sang-froid pour ne buter sur aucun de ses mots. Elle tire son arme de sa ceinture, que déjà, le garde du corps la tient en joue. Alors Izel lève très sereinement les mains en signe de reddition et, doucement, très doucement, dépose l'arme sur la table, avant de s'assoir. Son menton vient se déposer sur le dos de ses mains rassemblées.

« Vous savez visiblement qui je suis. Qui êtes-vous ? »

Taillé dans un centimètre de ses espoirs, il y a une petite lueur qui souffle Alexius quand le plus gros de son bon sens continue de lui suriner qu'il est mort.

« Qui est-ce qui vous a donné mon contact ? »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

Oh poor Atlas, the world’s a beast of a burden (Izel) Empty
(#) Re: Oh poor Atlas, the world’s a beast of a burden (Izel)    Sam 5 Déc - 2:16


La sauvage enfouit bien ses émotions, derrière une expression égale, mais Apollonia devine sans peine les remous se cachant sous la surface : l'espoir ? La crainte ? La souffrance ? Toutes ces années passées à croire Alexius mort... À ne pas l'avoir cherché. Ils sont tous coupables aux yeux de la grecque, tous. Davantage encore qu'elle, qui a certes emprisonné l'amant, mais n'est pas de sa constellation. Ils auraient dû mieux le protéger - aucun d'entre eux ne le mérite et ne le mériterait jamais.

« Oh, vous savez, il n'y a pas beaucoup de secrets que l'argent ne puisse acheter. Elle balaye sa question d'un geste de la main. Inutile de lui donner un patronyme, surtout si Alexius lui a déjà parlé de leur histoire. C'est vrai que je ne me suis pas présentée. Apollonia, ravie d'enfin vous rencontrer. »

Elle tend une main à la manucure impeccable vers Izel. Non qu'elle ait véritablement envie de toucher cette crasseuse, mais c'est le prix à payer pour maintenir son numéro.
Par ailleurs, son sourire jusque là chaleureux se change en une expression sérieuse et contrite.

« Je dois cependant vous corriger. Alexius n'est pas mort. Allons, vous devez bien le savoir... Le sentir. Quand vous fermez les yeux. Il se sent certainement perdu, seul... Abandonné. »

Quelques mots innocents, en apparence.
Un soupire s'extirpe d'entre ses lèvres d'amante éplorée.

« C'est ma faute. J'aurais dû le suivre, quand il est parti. Je ne pensais pas que mon mari le poursuivrait... Je ne pensais pas... »

De fausses larmes apparaissent aux coins de ses yeux et roulent sur ses joues au fil de son récit. Dans un sursaut, elle fait mine de se reprendre et sort un élégant mouchoir en tissu. Elle ruine en partie son maquillage en essuyant ses pleurs factices, mais cela fait partie de la pièce - un procédé dramatique presque aussi vieux que le monde.

Faire porter le chapeau à Estienne ne lui coûte rien et rend l'histoire terriblement crédible.

« Je devrais tout vous expliquer depuis le début. J'avais perdu la trace d'Alexius, après que nous nous soyons séparés il y a presque deux millénaires. Mais il y a quelques mois, j'ai réalisé que mon mari gardait quelqu'un enfermé - il ne m'en avait jamais parlé, alors je suis allée voir pour en avoir le cœur net... C'est de cette manière que j'ai découvert Alexius. Elle secoue la tête, mimant le choc provoqué par cette révélation. Par jalousie, il l'avait gardé prisonnier pendant... des siècles... »

Elle écorche ces derniers mots, prenant une voix hachée par l'émotion. Puis ses yeux s'agrandissent comme si une idée venait de la traverser. Elle extirpe son iPhone X Black Diamond de son sac et en quelques mouvements agiles du doigt, elle fait apparaître une photo avant de tendre le bras pour mettre l'appareil sous le nez d'Izel.

« C'était il y a deux semaines. Bien vivant, n'est-ce pas ? »

À l'écran, Alexius et Apollonia sont installés sur une gondole. Elle affiche un sourire resplandissant tandis qu'à ses côtés, son amant tente d'imiter sa joie avec une certaine tiédeur. Il l'enlace cependant, sa joue appuyée amoureusement contre l'épaule dénudée de l’immortelle à l'apparence juvénile.



Dernière édition par Luciana Di Pasqua le Dim 6 Déc - 1:21, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

Oh poor Atlas, the world’s a beast of a burden (Izel) Empty
(#) Re: Oh poor Atlas, the world’s a beast of a burden (Izel)    Sam 5 Déc - 20:15

/!\ warning : violence, coups de feu, sang. /!\

Apollonia, donc. Le nom ricoche en un écho familier, et ce qu'Izel garde d'espoir futile se transforme bientôt en bribe d'un passé potentiellement fabriqué. Peut-être qu'Alexius lui a effectivement parlé de cette Apollonia. En tous les cas, cette dernière semble visiblement touchée par l'histoire qu'elle raconte. Malgré les larmes et la moue éplorée, Izel ne cille toujours pas. Ce n'est pas tant qu'elle ne la croit pas, c'est plutôt que ses sentiments sont pour elle.

Quand on lui tend le téléphone où apparaît la photo, elle fait d'ailleurs à peine mine de le regarder. La vue d'Alexius, même brève, lui ébranle le cœur et l'âme. Et si elle avait abandonné trop tôt ? Et si Rana avait raison, toutes ces années ? Le poids de la culpabilité s'abat sur les épaules de l'immortelle millénaire, tandis que ses deux rangées de dents crissent les unes contre les autres.

« Je ne fais pas confiance au digital. Admet-elle d'une neutralité qu'il lui faut puiser du fond de ses viscères. »

Le nucléaire n'est pas l'arme la plus puissante de cette génération, ce sont les médias. L'information déformée, les photographies truquées, le martèlement des esprits de la masse... Izel a beau en avoir vu la naissance, à beau en avoir appréhendé les tous débuts, la technologie et ses usages lui paraissent encore tout à fait étrangers, comme deux entités parallèles, l'une à côté de l'autre, mais vouées à ne jamais vraiment se frôler.

« Ecoutez, j-e suis prête à vous laisser le bénéfice du doute. »

Elle est interrompue par ce qui se passe en fond, au bar. Visiblement, le garde du corps n'est pas quelqu'un de très patient, et sa main au col de la chemise d'Alvaro fait attraper son flingue à Izel. Le canon est pointé en direction de l'agresseur. Elle arrive enfin à calculer pourquoi elle n'aime pas cette affaire. Ces étrangers viennent ici, chez elle, demander son aide, avec leurs airs souverains et leur sale impunité.

« Je crois que ce que vous vouliez lui dire, c'est merci, non ? L'interpelle-t-elle de la table. »

Il a à peine le temps de lever sa main armée vers elle qu'Izel décoche une balle qui touche au flanc. Il n'est pas mort, mais il hurle et pisse le sang. Un signe de bonne foi. Pour Alexius. Puisqu'Apollonia en sait forcément plus que ce qu'elle en dit. Izel peut le sentir, là, fiché dans le creux de ses intestins.

« S'il va pour son arme, je me tire. Et si il continue de pleurnicher aussi. »

Finies les politesses, finies les courbettes et le thé. Izel n'a pas le temps. Elle n'a plus le temps. Qu'on lui dise ce qu'il en est, ou qu'on la laisse en paix. Elle repose le pistolet sur la table, mais garde la main sur le manche.

« Qu'est-ce que vous me voulez ? Je ne peux pas vous aider à le retrouver. Je ne dis pas que je ne vous crois pas. Je dis que s'il est effectivement vivant, je ne suis pas au courant d'où. Allez plutôt chercher du côté de son âme-sœur. »

Rana. Tout le long de la conversation, Izel la garde dans un coin de sa tête. Il était déjà très peu probable qu'elle décide de la recontacter d'elle-même. Mais maintenant qu'Alexius est potentiellement en vie... Comment pourrait-elle seulement la regarder en face ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

Oh poor Atlas, the world’s a beast of a burden (Izel) Empty
(#) Re: Oh poor Atlas, the world’s a beast of a burden (Izel)    Dim 6 Déc - 1:44


Je ne fais pas confiance au digital. Apollonia manque d'éclater de rire. Bien sûr, que le digital n'est pas toujours digne de confiance - mais quelque chose dans la manière dont Izel lance cette phrase est absolument hilarant. A-t-elle seulement déjà touché à un téléphone sans grimacer ? Des immortels coincés plusieurs siècles en arrière, Apollonia en a croisé quelques uns. Ils font terriblement pitié ; leurs souffrances devraient être abrégées, étant donnée leur incapacité à s'adapter. C'est même très incongru qu'ils aient la chance d'être immortels - quelle sorte de blague divine est-ce là ? Pourquoi laisser ces rejetons au cerveau arriéré fouler la terre ?

Heureusement, la grecque est capable de se retenir de rire au nez de l'idiote. À la place, elle tire une mine dubitative, comme si le déni d'Izel la laissait profondément perplexe.

L'étrange interaction qui suit laisse Apollonia figée par la surprise. Non seulement elle ne s'attendait pas à ce genre de comportement de l'immortelle, mais surtout, elle  n'a pas de temps à perdre avec ces conneries ; le sort du barman, ou même de son garde du corps, l'indiffère profondément. Ce dernier est d'ailleurs présent pour cette exacte raison : garder les mortels loin d'elle et dans le rang, pour qu'elle n'ait pas à dépenser son attention et son énergie sur autre chose que des affaires importantes. Un échec total, dans le cas présent.

S'il survit à cette histoire, cet idiot mourrait de sa main, pour n'avoir pas su se faire assez discret durant cette entrevue de la plus haute importance.

Ah, oui. Faire semblant d'être choquée. Avec un quart de seconde de retard, Apollonia se lève brusquement avec un hoquet de surprise, renversant sa chaise au passage.

« Mais enfin, vous... pourquoi lui tirer dessus ? »

Un instant, elle hésite : dire au garde du corps de retourner à la voiture ? Ce serait gaspiller une carte. Cette idiote semble croire qu'il pourrait s'agir d'un moyen de pression, qu'Apollonia serait contrariée de ne plus avoir ce soutien. Autant la laisser croire cette ineptie un peu plus longtemps.

« Je suis désolée, il peut être un peu rude. Ne le tuez pas, s'il vous plaît. Je suis juste venue vous demander de l'aide mais si vous ne pouvez pas m'aider, je vais partir. J'ai déjà cherché du coté de son âme-soeur, je n'ai pas réussi à la contacter. Et... Alexius m'a dit que tous les deux se détestaient, qu'il ne souhaitait pas la voir. Vous êtiez... mon dernier espoir. »

Tout en parlant, elle récupère son sac qu'elle serre contre elle tout en reculant d'un pas.

« J'espère qu'il va s'en sortir. L'enfermement l'a rendu... instable ? Confus ? J'ai peur qu'il ne se mette rapidement en danger, et avec les agissements du Conclave... »

À tatons, elle cherche la corde sensible. Il faut qu'Izel lui parle, qu'elle lâche ne serait-ce qu'une bribe d'information supplémentaire sur sa constellation ou sur les autres immortels qu'elle connaît. Ceux qui agissent dans l'ombre, ceux qui contre-carrent soigneusement nombre des plans d'Apollonia. Ils sont liés, elle en est presque certaine. Il lui suffirait sûrement d'un tout petit quelque chose pour démarrer.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

Oh poor Atlas, the world’s a beast of a burden (Izel) Empty
(#) Re: Oh poor Atlas, the world’s a beast of a burden (Izel)    Mer 9 Déc - 0:09

Trois millénaires et demi de vie lui ont appris la méfiance et la perspicacité. En l'occurrence, cette dernière lui permet de noter le léger décalage dans la réaction d'Apollonia. C'est d'autant plus flagrant qu'on ne s'offusque plus d'une simple balle et d'un peu de sang passé un millénaire d'existence : même le plus précautionneux des immortels a au moins péri une ou deux fois en ce laps de temps. Et si Apollonia connaît effectivement Alexius, elle doit en voisiner facilement le double. Izel ne prend même pas la peine de répondre à la question, tout comme elle préfère la laisser poursuivre sa petite scène. Les meilleurs mensonges sont tissés autour d'une vérité. Il y aura bien un bout de son charabia larmoyant qui lui donnera un morceau d'information.

« Il va s'en sortir. »

Sa voix est monocorde, or la réponse trop rapide pour que ça n'ait pas vocation à s'auto-rassurer. Izel se lève à son tour, le flingue à la main. Question de précaution. Elle n'a plus tellement le luxe de la négligence.

« Je vais vous aider à trouver son âme-sœur. »

Les remords lui mangent les poumons au point d'en accentuer subtilement sa respiration. Elle a longtemps débattu de la question. Même maintenant qu'elle l'a formulée à haute voix, la tempête gronde entre les côtes. C'est beaucoup risquer pour peu de preuves. Alexius mérite-t-il qu'on creuse cette piste ? Cet espoir ? Peut-être. Peut-être pas. Ce qui la taraude davantage, c'est Rana. Rana, qui lui a répété et martelé qu'il était vivant pendant tant d'années. Et maintenant qu'une voix, qu'une preuve va en ce sens... Elle mérite au moins qu'on la prévienne. Izel lui doit bien ça. Alors pourquoi cette affaire lui pèse tant contre le cœur ? Rien que l'idée de son regard sur elle lui paraît déjà proprement insupportable.

« Mais d'abord, j'ai besoin de savoir tout ce que vous savez. Dernière localisation, dernière fois où il a été vu, où il était retenu... Je sais que vous êtes moins bête que vous ne le laissez paraître, mais si vous avez effectivement son bien-être à cœur, alors il serait judicieux de vider votre sac. Maintenant. »

Izel déteste qu'on lui fasse perdre son temps. C'était déjà symptomatique avant, mais maintenant qu'elle n'est techniquement plus immortelle, c'est encore pire.

« Quant au Conclave... »

La différence fondamentale entre les mortels et les immortels, c'est que ces derniers, à défaut d'être toujours discrets, ont appris à couvrir leurs traces. Beaucoup sont même des fantômes. Mais les mortels... Eh bien les mortels laissent des miettes de pain.

« Tâchons juste de le retrouver en premier. »

Izel n'a pas l'air inquiète outre mesure et réinvite Apollonia à se rassoir d'un geste de main poli.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

Oh poor Atlas, the world’s a beast of a burden (Izel) Empty
(#) Re: Oh poor Atlas, the world’s a beast of a burden (Izel)    Jeu 17 Déc - 21:42


Apollonia ne fait plus autant attention aux détails qu'autrefois, c'est indéniable. Elle a un peu trop souvent endossé ce rôle pour y trouver encore du plaisir, et sans plaisir de jouer, à quoi bon être actrice ? Ce sont pourtant de très légers éléments qui la trahissent. Un mortel n'aurait rien perçu. Izel ne doit pas être sous-estimée, elle est certes aussi rustre et peu éduquée qu'une bête, mais a également la ruse et la férocité allant avec une telle nature.

La blonde se souvient parfaitement de leur première rencontre, aussi expéditive que mémorable. Depuis, le score avait été égalisée - mais de toute évidence, Izel n'est pas très physionomiste, ou est dotée d'une mémoire sélective.

Malheureusement, Apollonia n'aime pas vraiment qu'on la secoue ou qu'on exige quoi que ce soit d'elle. Ses lèvres se parent d'un pli agacé, à la mention de vider son sac.

« Qu'allez-vous imaginer ? Si je savais comment le trouver, je serais actuellement en train de le chercher. La piste est trop froide, les dernières informations en ma possession m'ont indiqué qu'il est passé par une ville au sud de Barcelone. Tarragone. À partir de là, plus rien. Je peux vous donner l'adresse de l’hôtel où il a séjourné même si je doute que vous y trouverez plus d'indices que moi. »

Sortant un stylo, elle note les informations à la hâte avant de lui tendre le papier du bout des doigts. Elle n'a pas l'intention de s’asseoir à nouveau, en vérité : Izel ne parlera pas de ses activités ni de ses éventuels alliés, pas aujourd'hui. Et la blonde n'a pas le temps de s'attarder à bavasser, surtout pour un mensonge.

« Je suis désolée, j'ai un avion à prendre. Je ne peux pas vous dire où il était retenu, vous devez comprendre. Je dois protéger mon mari. »

Elle hoche la tête comme s'il s'agissait d'une évidence, un sourire contrit aux lèvres. Si elle n'a pas parlé d'âme-sœur, c'est surtout pour ne pas attirer de trop l'attention d'Izel sur Estienne. Aussi bon bouc émissaire soit-il, elle n'a guère envie de déclencher une chasse contre lui. Contrairement à Apollonia, il ne s'en amuserait pas vraiment.

Tout en reculant, elle jette un coup d’œil à son garde du corps en train de se traîner vers la voiture et soupire.

Il ne lui faudrait que quelques heures pour mettre en place un piège dans cet hôtel de Tarragone. Elle s'y rendrait elle-même, par ailleurs, pour le plaisir de tuer Izel de ses propres mains puis de l'enfermer à son tour... Il serait difficile de la faire craquer, mais après tout, elle avait réussi avec Alexius. À moins qu'elle ne la laisse repartir en piteux état, histoire de la suivre jusqu'à Rana ou d'autres immortels... Des détails ; elle aviserait plus tard.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

Oh poor Atlas, the world’s a beast of a burden (Izel) Empty
(#) Re: Oh poor Atlas, the world’s a beast of a burden (Izel)    Ven 18 Déc - 2:57

Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

Oh poor Atlas, the world’s a beast of a burden (Izel) Empty
(#) Re: Oh poor Atlas, the world’s a beast of a burden (Izel)   

Revenir en haut Aller en bas
 
Oh poor Atlas, the world’s a beast of a burden (Izel)
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» les adieux (izel)
» telling dreams from one another (izel, 1297)
» time flies like an arrow (IZEL, 2014)
» tous les empires sont créés de sang et de feu. (izel)
» the world seemed to burn (cordelia)

AD VITAM AETERNAM :: rps
Sauter vers: